Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Année : 2018

  •  ParNDdBM19 La chaire baroque de l'église des Blancs Manteaux (IVe)

     

     

    La chaire à prêcher de l’église des Blancs Manteaux est une pure merveille qui forme un ensemble qui est unique en France. Elle a été installée dans l’édifice en 1864, suite à l’achat réalisé par le curé du moment (le 5ème de la paroisse créée en 1802), Charles-Félix Garenne (1831-1878), lors de l’Exposition de l’Art et de l’Industrie.  C’est d’ailleurs à ce prêtre « dont le goût était sûr » que l’église doit aussi de posséder des balustres assez rares d’époque Louis XIV et provenant du château de Bercy aujourd’hui  détruit.

    La chaire qui a pu être qualifiée par certains de travail flamand, sans doute son vendeur était-il originaire des Flandres ne tient pas la comparaison car pour les spécialistes cet ouvrage de style baroque a des « cousins »  en Bavière dans la région de Wurzburg  où plusieurs édifices  religieux renferment  ce type de mobilier rococo d’allure voisine datant du début de la seconde moitié  du XVIIIe siècle. 

    D’allure légère avec ses formes harmonieuses elle n’en est pas moins imposante avec tous ses décors. Elle est en chêne naturel parsemée de cadres en rocaille, de consoles, de panneaux en marqueterie rehaussés de bois doré. L’abat voix est surmonté d’un ensemble de statues, tout au sommet se trouve  Saint-Michel terrassant le dragon et un peu en dessous sont représentés les quatre évangélistes. L’ensemble est en bois doré, les visages, le mains, les bras et les pieds sont peints de couleur chair.

        Paris %20%20Eglise%20des%20Blancs%20Manteaux %20Chaire %20Detail%20(1)Détail d'un des 11 panneaux en marqueterie de bois, ivoire et étain de la chaire

     

    Cet ouvrage comporte sur sa cuve 10 médaillons, soit 11 au total avec celui, plus important situé sur le dossier. Ils illustrent des scènes de l’évangile et constituent une véritable catéchèse en images réalisées en marqueterie de bois d’essences diverses, d’ivoire et d’étain.  Ce travail d’une grande minutie rappelle les panneaux de marqueterie chinois.

    Il n’est vraiment pas possible de passer devant l’église (12, rue Blancs-Manteaux ou 53,  rue des Francs-Bourgeois IVe)  sans entrer  pour admirer cette  pièce d’exception et les autres œuvres qu'elle renferme (notre article du 21 février 2015). 

    C'est dans cette église remarquable que se tiendra notre prochain concert des "Moments Lyriques du Marais ". La date et le programme seront publiés dans les semaines qui viennent.

    Dominique Feutry

     

    Nombreuses sources diverses notamment le site de la paroisse

      

  • AH

    Anne Hidalgo (Photo Le Monde)

     


    "Le Monde" rapporte l'interview du 23 janvier que la Maire de Paris Anne Hidalgo a accordée à Stéphane Mandard sur la place de la voiture dans Paris et sa volonté de lutter avant tout contre la pollution.

    Le réseau "Vivre Paris !" dont "Vivre le Marais !" est membre, a décidé d'y répondre par une lettre ouverte qui reprend les thèmes de l'interview pour attirer l'attention de la Maire sur les questions qu'elle a jusqu'à présent éludées à propos de la lutte contre le bruit. En voici un condensé :

     

    Madame la Maire,

    Nous avons lu avec beaucoup d’attention votre interview dans le journal  "Le Monde" concernant votre politique de lutte contre la pollution.

    Vous avez raison de lutter contre la pollution des villes.

    Mais le fléau ne se limite pas à la seule pollution atmosphérique ; le  deuxième en importance est la pollution sonore (source Organisation Mondiale de la Santé). Elle a un impact important sur le quotidien des habitants et leur santé, par le stress et les troubles nocturnes du sommeil qu’elle engendre. Cette pollution sonore est mal vécue par les habitants  comme le montre l’enquête récente conduite par le CREDES (Centre de Recherche, d’Études et de Documentation en Économie de la Santé – devenu l'IRDES)

    Pour lutter contre cette pollution sonore, votre Plan de Prévention du Bruit et de l'Environnement  (PPBE) est très insuffisant car il prend principalement en compte le bruit généré par le trafic routier. (Nous avons développé ce point dans  un article daté du 25 janvier).

    La nuit, la pire gêne pour le sommeil des habitants ce sont les bruits générés par les établissements qui s'abstiennent de respecter la législation concernant les niveaux sonores et qui refusent de  réguler le comportement de leurs clients lorsqu’ils sortent dans la rue.  Ce sont aussi les vacarmes induits par la désinhibition des comportements liée à la consommation d’alcool et autres substances addictives et dangereuses.   

    Non seulement  votre politique de lutte contre ces incivilités n’est pas clairement définie, affirmée et mise en pratique, mais vous les favorisez par votre politique de développement de la vie nocturne, totalement asymétrique au bénéfice des alcooliers et industriels de la musique et de la nuit.

    Nous sommes 35 associations parisiennes réunies dans "Vivre Paris !" qui vous demandons d’avoir pour le bruit la nuit, la même détermination, le même discours que celui que vous avez pour la pollution atmosphérique. Nous vous rappelons votre déclaration à ce propos :

    Le sujet de la pollution est tellement grave ! Les questions de santé publique sont cruciales pour moi. Peut-être parce que j’ai été inspectrice du travail, que j’ai vu les maladies professionnelles, l’amiante… J’ai une sensibilité particulière, comme beaucoup de Parisiens et de Parisiennes d’ailleurs. Si bien que je me suis dit : « OK, tu vas prendre des coups, mais tu n’as pas le droit de ne pas y aller » 

    Les troubles du sommeil et autres pathologies induites par le bruit ont aussi des conséquences graves en matière de santé publique : aussi nous vous demandons d’avoir exactement les mêmes préoccupations de protection de la santé des  habitants.

    Vous avez dit :

    "Un acteur éminent d'un des lobbies est venu me voir au début de mon mandat en me disant : « Vous allez changer de discours. Et si vous ne changez pas de discours, je vous rendrai responsable de la baisse de l’emploi dans le secteur automobile.   J’ai répondu à ce monsieur : « Vous êtes sans doute très puissant. Mais moi, je préfère être du bon côté de l’Histoire car vous aurez sûrement affaire un jour à tous ces gens qui vont mourir des particules. Je ne veux pas être celle qui, en connaissance de cause, laisse un scandale de santé publique se développer".  

    Nous répondons que c’est exactement le même discours que nous attendons de vous concernant les alcooliers et les responsables d’établissements de nuit peu scrupuleux qui ne respectent pas la législation. 

    Vous ne luttez pas efficacement contre les méfaits de l'alcoolisation la nuit, véritable fléau notamment pour les jeunes. Combien de comas éthyliques, combien de morts, combien d’accidents et de viols induits par la consommation d’alcool la nuit. Comment pouvez-vous laisser des sites comme le canal Saint Martin avec 2,5 tonnes de bouteilles, canettes et autres déchets à ramasser le matin ? et des rues à bars et autres lieux où une foule tapageuse accapare la voie publique et crée des désordres dont souffrent ceux qui vivent là ?

    "Les maires étrangers avec lesquels je travaille sont confrontés à des pressions similaires. Peut-être que ces lobbies ont compris que les édiles des grandes métropoles sont des prescripteurs. Si Paris, New York, Montréal, Los Angeles ou Mexico disent stop au diesel, cela change la donne"

    Pourquoi Paris ne serait pas justement en pointe pour la lutte contre la pollution sonore ? Pourquoi Paris ne fait-elle pas comme New York qui vient d’investir des centaines de millions de dollars pour identifier et traiter les sources de bruits parce que c’est un enjeu majeur ? Pourquoi Paris ne s’inspirerait pas  de ce que fait la ville de Rotterdam : une politique de développement de la vie nocturne équilibrée, très attentive et respectueuse des riverains, pour éviter la désertification possible de certaines rues  devenus invivables du fait des nuisances.

    Ma bataille n’est pas contre la voiture, mais contre la pollution. C’est un changement de modèle. Certains le voient comme une contrainte, comme s’ils perdaient une part de leur confort. Or c’est une opportunité, y compris économique. On ne peut pas s’accrocher à un modèle du passé au nom de l’amortissement d’investissements massifs dans le diesel et au détriment de la santé. Je sais que c’est compliqué car cela nécessite des changements de modèle économique et industriel, de comportements personnels. Et ça ne se fait pas naturellement pour certains. Donc il faut les accompagner. 

    Oui et c’est exactement transposable, mot pour mot, pour la lutte contre le bruit. Il existe un grand potentiel économique dans le développement du secteur de la lutte contre le bruit  avec certainement l’émergence de nouveaux matériaux,  de nouveau outils de mesure et de régulation intégrant des nouvelles technologies. Les centres de recherche sur la ville de demain ne s’y trompent pas : tous intègrent la recherche d’une ville plus silencieuse dans leurs objectifs prioritaires avec de nouveaux modèles économiques : il faut juste une vision politique privilégiant la santé des habitants et ne pas rester dans une logique à court terme fortement influencée par les lobbies de l'alcool et de la nuit.

    S'attaquer à la pollution des villes en ne traitant que la pollution atmosphérique peut avoir des conséquences paradoxales désastreuses. Le plus triste exemple est la transformation de la place de la République. En organisant vous-même des concerts gigantesques, en refusant toute régulation efficace du bruit, vous avez rendu cette place invivable pour les riverains. Et la très grande majorité d’entre eux regrette le temps ou la voiture était beaucoup plus présente !

    Madame la Maire, nous les 35 associations du réseau "Vivre Paris !" vous demandons d’engager résolument la Ville de Paris dans  une politique affirmée de lutte contre le Bruit.

    Nous vous demandons, enfin,  de rééquilibrer votre politique de développement de la nuit en prenant en compte la nécessité de respecter la qualité de nos nuits. A cet effet nous demandons que soit complétement mises  à plat, avec la Préfecture de Police, les modalités de constat et de résolution des situations à problème que nous identifions ; c’est aujourd’hui beaucoup trop compliqué, avec trop d’interlocuteurs,  beaucoup d’opacité et beaucoup trop lent.  Nous voulons, comme à Rotterdam,  un circuit court, totalement transparent, reposant sur des mesures objectives de niveau sonore avec des degrés de sanctions progressifs inspirés de ce qui existe à Genève.

    Concernant ce dérive qu'est l'hyper alcoolisation, nous vous demandons que soient publiées les statistiques regroupées de l'APHP, des Pompiers, de la Préfecture de Police concernant les hospitalisations, les accidents, les arrestations sur la voie publique. C'est indispensable pour que chacun prenne la mesure de ce fléau beaucoup trop banalisé et tellement plus grave que les mégots jetés sur la voie publique.

    Réseau "Vivre Paris !"

     

  • Café Le Grand Café Tortoni, 45 rue de Saintonge IIIe (photo VlM)

     

      

    Le "Grand Café Tortoni", autrefois tenu par des italiens, ceux-la mêmes qui ont lancé la glace à Paris, a connu ses heures de gloire au XIXème siècle. Installé à l’angle du boulevard des Italiens et de la rue Taitbout, il était fréquenté par les aristocrates, le monde des  arts et de la finance, la Bourse étant toute proche.  Il a été fermé en 1898.  Il vient d‘être « réinstallé » dans  le Marais, 45 rue Saintonge (IIIe), en s’inspirant de ce que fut cet établissement. 

    Les initiateurs de cette renaissance sont Ramdane Touhami et son épouse Victoire de Taillac qui depuis quelques années ont relancé ou créé des affaires autrefois connues et célèbres, telles les bougies « Cire Trudon » dont un des magasins se trouve 11 rue Saint Croix de la Bretonnerie  IVe (voir notre article du 28 août 2014) ou les cosmétiques Buly du nom du parfumeur Jean-Vincent Bully célèbre au XIXe siècle pour son vinaigre de toilette (sa ruine inspira le personnage de César Birotteau de Balzac).  

     

    Officine_universelle_buly_1803_saintonge_2762.jpeg_north_663x_white L'intérieur du café Tortoni, comptoir et boiseries de la partie "Cosmétiques Buly"

     

    Ressusciter des marques anciennes, voilà un axe de développement pour le moins original mais aussi courageux car les années ont souvent gommé leur notoriété et il faut donc tout recommencer en s’inspirant de leur histoire.  

    « Atmosphère surannée » dit la publicité avec comptoir en marbre vert pour la partie café et en marbre rouge pour la partie cosmétiques/soins Buly. L’arrière-boutique dissimule l’atelier de la fleuriste Miyoko, spécialisée dans les fleurs séchées. Un pop-up de vêtements coréens se cache dans le patio… 

     

    FondeurLa plaque apposée sur la façade (photo VlM)

     

    Autre particularité, une plaque apposée sur la façade rappelle qu’à cette adresse était installée la Fonderie Rudier, fermée en 1934, qui réalisa « Le Penseur » de Rodin. 

    Un détour s’impose, la décoration particulièrement réussie, mérite d’être vue.

    Dominique Feutry

     

  • CitylabLes "commuters" du matin à Paris (ceux qui font tous les jours la navette entre domicile et travail)

     

     

    Nos correspondants de New-York nous adressent étonnés ce matin un article de Citylab.com, un site qui diffuse un "webmagazine" spécialisé sur les questions d'environnement et de développement urbain.  Il vante les mérites de la politique de la Ville de Paris en matière de circulation/déplacements, telle que l'ont conduite les maires successifs depuis 1990 : Jacques Chirac, Jean Tibéri, Bertrand Delanoë et Anne Hidalgo.

    Ceux qui sont à l'aise avec l'anglais la liront dans le texte. Les autres peuvent la confier au traducteur automatique de Google. Les moins entreprenants se contenteront de voir les graphiques…

    L'étonnement de nos amis vient du sentiment que la Maire de Paris était portée au pilori pour sa politique de lutte contre la voiture. Au point qu'ils nous demandent si nous confirmons le contenu de l'article et ses données chiffrées !

    L'article dont il est question, daté du 19 janvier 2018, est signé Laura Bliss. En parcourant le texte on découvre qu'il est en grande partie la reprise d'une étude de Frédéric Héran, un chercheur de l'université de Lille 1, dont nous avons récemment parlé, lequel défendait le bilan, chiffres à l'appui, de la fermeture des berges de la Seine à la circulation.

    Nous le disons à nos amis américains, notre point de vue reste le même : "Le plaidoyer de Frédéric Héran est intéressant mais on peut regretter qu'il reproche au rapport du conseil régional [très critique à l'égard des mesures prises par la Maire sur les berges] ce qu'il pratique lui-même, à savoir une argumentation visiblement partisane et un brin manipulatrice elle aussi".

    Nous portons le même jugement sur l'article de Laura Bliss, puisqu'il suit de très près la thèse de M. Héran, sans que pèse sur elle toutefois le moindre soupçon d'influence intentionnelle.

    GS

     

  • Who's pierre au lard 12 01 18Le Who's 14 rue St Merri (IVe) : son extension du 3 rue Pierre au Lard soulève des objections et de nombreuses plaintes des riverains (Photo VlM)

     

     

    Le gérant de cet établissement, qui n'est autre que celui du Cox-Bar et du Freedj, discothèque de nuit du 35 rue Ste Croix de la Bretonnerie, a de la suite dans les idées mais il n'est pas le seul. A vouloir trop nier les réalités auxquelles il est confronté, il met un fois de plus le feu au quartier et les pouvoirs publics le rappellent à l'ordre.

    Dans l'immédiat, il est confronté à deux procédures différentes mais complémentaires : pour donner suite aux plaintes de riverains pour tapage nocturne récurrent, le service "Pôle Études et Contrôles" de la Préfecture de police exige de lui sous deux mois une étude d'impact de sa sonorisation sur les immeubles voisins. Ce genre d'obligation peut conduire l'exploitant à insonoriser ses locaux, s'il en a les moyens et la volonté, ou à ne rien faire mais renoncer à la diffusion de musique.

    Dans l'intervalle, le Préfet de police, logiquement, lui retirait l'autorisation de nuit.

    Loin de se tenir tranquille, ce que la plus élémentaire prudence aurait conseillé à quiconque, il a continué à organiser des évènement dans les locaux du 3 rue Pierre au Lard, qui sont présentés sur Internet comme des salles privatisables. De nouvelles manifestations ont eu lieu, très dérangeantes pour le voisinage, il y eu dépôt de nouvelles plaintes et le résultat ne s'est pas fait attendre : le Who's vient d'écoper de 15 jours de fermeture administrative (lettre du 22/01/18 du Préfet de police au Député du IVe).

    Il est possible que le gérant ait la mémoire courte. Ce n'est pas le cas des gens qui vivent à proximité des foyers de nuisances sonores qu'il se plait à créer. Voici ce qu'ils entendent lui rappeler :

    • En 2009, la Préfecture saisie d'un projet de translation de licence IV du 14 rue Saint-Merri vers le 3 rue Pierre au Lard, lui signifiait un refus sur le fondement de la proximité du local avec un école maternelle et primaire (moins de 75 mètres). Le Préfet dans sa notification faisait savoir au gérant que l'avis du Procureur de la République avait été sollicité et que le Parquet s'y était opposé, confortant ainsi la position du Préfet.
    • Ce refus de transfert lui était rappelé en 2011 avec l'indication que cette licence ne pourrait pas non plus faire l'objet d'une extension de son exploitation à un périmètre plus étendu grâce à la liaison qu'il se proposait de créer entre le 14 rue Saint-Merri et le 3 rue Pierre au Lard, toujours dans le cadre de la législation des zones protégées. 

    C'est pourtant la voie que l'établissement a choisie en s'engageant depuis la rentrée 2017 en fin de semaines (du mercredi au dimanche) dans des soirées endiablées qui ont créé les désordres qu'on a vécus dans le quartier. Il n'en avait pas le droit.

    Il convient de rappeler qu'à ces sanctions motivées par le maintien de l'ordre d'ores et déjà appliquées, sont venues s'ajouter des suspicions d'infractions liées à l'urbanisme. Les travaux de réaménagement du 3 rue Pierre au Lard, notamment sur les ouvertures, n'ont pas fait l'objet de demandes d'autorisations. La direction de l'urbanisme et l'Architecte des Bâtiments de France se sont déplacés pour constater et établir un procès-verbal dont les suites pèsent sur les responsables.

    Ultime détail qui n'est pas le moindre : le PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais, révisé en 2013, a qualifié l'espace entre les bâtiments de la rue St Merri et de la rue Pierre au Lard de "tache jaune" à détruire au bénéfice d'un espace vert. On attend avec attention que cette prescription se concrétise.

    Le Collectif "Pierre au Lard"

     

     

  •    Rats
    Une vidéo tournée par un employé de la ville de Paris  le 9 décembre a été publiée par "Le Parisien" du 22 janvier 2018 et fait sensation

     

     

    La récente vidéo « choc » tournée le 9 décembre dernier sur les berges de Seine, entre le musée d'Orsay et le pont Royal (VIIe) par un employé de la ville de Paris, en charge de la propreté, montrant une benne à ordures débordant de rats publiée par Le Parisien le 22 janvier a été visualisée plus de 1,2 millions de fois !

    La mairie de Paris semble impuissante à se dépêtrer de cette situation qui de plus en plus cristallise aux yeux du public et donc des habitants la malpropreté devenue endémique de la capitale.

    Une communication argumentée a été mise en œuvre par les élus et reprise sur le site de la mairie « paris.fr ».

    Celle-ci rappelle que la prolifération des rats a été amplifiée notamment par les crues à répétition de la Seine,  quels  types de spécimens envahissent l’espace et les égouts et souligne que le phénomène était aussi celui d’autres grandes agglomérations. Après avoir indiqué que ces animaux étaient vecteurs de maladies mais qu’ils contribuaient à l’élimination des déchets et  souligné que les  normes européennes en matière d’usage de produits chimiques pour les éliminer ont été durcies, le plan d’action mis en œuvre pour endiguer cet envahissement est présenté ensuite de la façon suivante :

    « Afin d’enrayer l’augmentation récente de ces rongeurs dans l’espace public parisien, un plan d’action doté d'un budget d'1,5 millions d'euros est déployé sur le territoire. Si l'éradication complète de ces rongeurs s’avère impossible, l’objectif de la Ville est donc de réduire significativement  leur présence en :

    • empêchant les rats de sortir des égouts,
    • éliminant progressivement les rats dans les parties en sous-sol des immeubles et dans les zones faisant l’objet de travaux,
    • ciblant drastiquement la population de rats indépendants des égouts, vivants en surface.
    • en clôturant les zones les plus touchées des parcs et jardins de la ville et en expérimentant l'installation de nouveaux pièges sans risque pour l’environnement »

    Ce plan, disons-le tout net, est insuffisant et ne correspond pas à ce que l'on attend d'une bataille, il apparaît dérisoire aux yeux des citoyens consternés par cette affaire kafkaïenne qui dure depuis des mois.  

    La situation demande des moyens à la hauteur de l’enjeu, ainsi que nous l’avons maintes fois fait valoir. Davantage de moyens humains dédiés à l’éradication des  nuisibles, des produits plus forts destinés à leur élimination et des campagnes de prévention plus visibles et fréquentes (touristes, habitants, jeunes….) à l'encontre des comportements à éviter qui favorisent la multiplication des rongeurs.

    Dominique  Feutry

     

  •   97765La Maire de Paris entourée du médiateur Eric Ferrand et de Christophe Girard, adjoint chargé des Ressources humaines, du dialogue social et de la qualité des services publics (photo mairie de Paris)

     

     

    Comme chaque année, le médiateur de la ville de Paris, Eric Ferrand, nommé en 2014, dont "la mission consiste à apporter son aide à tout usager qui rencontre un litige avec un service de la Ville, du Département ou un bailleur social parisien…" vient de remettre son rapport 2017 à la Maire de Paris. A la lecture, on apprend que le nombre de requêtes instruites dépasse les  2.000 par an et qu'elles servent à élaborer des préconisations intéressantes, suivies ou non d'effet ensuite.

    Elles sont cette année au nombre de 7.

    La plus novatrice à nos yeux est celle visant à améliorer l'information des parisiens concernant les travaux et décisions de l'exécutif, à savoir que le mode publication réalisé aujourd'hui au travers du BMO (Bulletin Municipal Officiel)  ne permet pas de procéder à des recherches efficaces. Les informations ne sont en réalité pas accessibles aux usagers. Un outil interfacé reprenant les ordres du jour et les décisions du Conseil de Paris est vivement recommandé. Voilà qui permettrait davantage de transparence pour les parisiens.

    Une autre recommandation est celle destinée à accélérer la délivrance des actes d'état civil en ligne. Il faut absolument faire en sorte de réduire les délais jugés par trop excessifs par les utilisateurs. A l'heure d'internet, des nouvelles technologies et de l'instantané, il est en effet de plus en plus difficile de subir des délais exagérés pour la plupart inexpliqués.

    Dans le même esprit le médiateur avance le principe de dématérialiser l'affichage obligatoire dans les mairies des demandes de permis de construire et de déclarations préalables.  L'affichage en mairie n'est pas toujours effectif, aussi est-il suggéré que ce type d'information soit publié sur le site de la mairie "paris.fr".

    Les 4 autres pistes portent sur la nécessité de rendre les services en ligne pleinement accessibles aux personnes handicapées, de revoir la procédure longue et complexe permettant de postuler aux annonces logement en dynamisant le service LOC'annonces, d'égaliser et simplifier la facturation des services et activités en se calant, notamment pour la restauration scolaire, sur le calcul du quotient familial de la Sécurité sociale. Il est enfin souhaité que la ville se conforme aux dispositions d'un décret de 2015, en indiquant la possibilité de recours gratuit à la médiation sur tous les supports adressés aux usagers des services publics municipaux à caractére marchand, tels les centres d'animation, les caisses des écoles …

    Ce rapport met l’accent sur la mise en place d’un plan visant à doter la mairie des moyens qui lui permettront de réussir le virage digital au risque sinon de se trouver en décalage vis à vis des acteurs avec lesquels elle est en relation.

    Dominique Feutry

     

  • Bruit en idf

    Près de 9 franciliens sur 10 se montrent préoccupés par le bruit de leur environnement et plus de la moitié s'en inquiètent très fortement.  6 franciliens sur 10 considèrent que le bruit affecte leur santé (Enquête IFOP 2014 pour le Ministère de l’Écologie)

     

     

    Fanny Mietlcki, directrice de Bruitparif, et Michel Riotto, président d'honneur de France Nature Environnement Île-de-France (FNE), se sont unis pour dresser un bilan de la lutte contre le bruit à fin 2017. Il a été diffusé par le magazine "Liaison" et par Internet.

    Paris est au cœur de l'Île-de-France mais les attentes des parisiens en la matière ne sont pas forcément identiques à celles des franciliens en général. Pour ces derniers, les transports en commun comptent plus dans les nuisances qu'ils subissent que les bruits de la circulation urbaine et du voisinage, qui caractérisent Paris.

    Dans les conclusions de FNE, l'effet du bruit sur la santé est rappelé avec force : troubles du sommeil, stress, risques cardiovasculaires et baisse voire perte des facultés auditives avec apparition de troubles comme les acouphènes ou les bourdonnements. Les scientifiques estiment que le bruit est la cause de 10.000 décès prématurés en Europe chaque année.

    OreilleNotre oreille est si complexe. Par pitié, épargnez la !

     

    Les troubles de voisinage que nous subissons dans les arrondissements parisiens et contre lesquels nous sommes plus de trente associations à lutter, au sein du réseau "Vivre Paris !",  sont essentiellement ceux qui résultent du comportement d'établissements recevant du public (ERP) et à plus forte raison ceux qui sont ouverts la nuit.

    Le code de la santé publique limite à 5 décibels de jour l'émergence d'un bruit au-delà du bruit ambiant. Ce chiffre est ramené à 3 décibels la nuit (rappelons que 3 décibels correspondent à un doublement du bruit). Il y a donc des références objectives pour intervenir contre un établissement bruyant si le bruit vient de l'intérieur. C'est plus difficile à identifier et à réprimer si des gens dans la rue ou même en terrasses se livrent au tapage comme le font la nuit des consommateurs alcoolisés qui hurlent et s'invectivent. Il n'y a alors qu'un recours, la police, si tant est qu'elle accepte de se déplacer.

    Bruitparif a mis au point toutefois un dispositif qui offre la faculté de déceler l'origine, l'ampleur et l'heure du bruit. Ils l'ont baptisé "Méduse" à cause de sa forme. Une expérimentation est en cours, avec le soutien de la mairie de Paris, dans cinq quartiers dont le Canal St Martin (Xe), la place Ste Catherine (IVe) et le quartier des Enfants Rouges (IIIe).

      Nuit

     

    On peut se demander s'il existe une pression sur les pouvoirs publics, indépendamment des électeurs, pour que le traitement du bruit soit pris en charge méthodiquement avec des échéances. Il existe une directive européenne de 2002 que chaque pays doit décliner dans sa propre loi et prendre des mesures adéquates mais elle vise essentiellement les transports : trains, avions, autoroutes… Elle exige que chaque agglomération de plus de 100.000 habitants produise son "plan de lutte contre le bruit" mais pour ce qui est de Paris ce plan a été décliné des statistiques de trafic automobile, au prétexte qu'il existe une forte corrélation entre bruit et trafic… mais en oubliant les bruits de voisinage.

    C'est donc vers le gouvernement et la municipalité de Paris que nous nous tournons pour leur dire qu'il y a urgence de santé publique et que toute disposition doit être évaluée à l'aune des nuisances sonores qu'elle crée ou qu'elle supprime.

    FNE recommande une série d'actions. Une première catégorie concerne le trafic routier : diminution de la vitesse, création de "zones 30", ondes vertes (feux rouges synchronisés), transformation des carrefours en rond-points, réduction du trafic avec report modal vers le vélo (une lapalissade…), création de parcs de stationnement en bordure des villes, restriction du nombre des poids lourds, remplacement des véhicules thermiques par des électriques, développement des transports en commun, optimisation de la gestion des véhicules de livraisons, adoption de revêtements routiers moins bruyants…

    Un véritable inventaire à la Prévert contre lequel on n'a pas de prévention mais il ressemble à un vœu pieux pour des mesures  d’ailleurs plus ou moins lancées déjà.

    Casque

     

    On a gardé la douzième pour la bonne bouche car enfin on se sent un peu plus concernés : "Lutter contre les comportements inciviques" : usage inapproprié du klaxon en ville, deux-roues motorisés mal réglés, pots d'échappement frelatés, tolérance coupable à l'égard du refus des "motards en colère" d'accepter le contrôle technique en vigueur pour les voitures et faiblesse incompréhensible à l'égard de motos comme les Harley Davidson qui produisent un bruit d'enfer.

    Cette dernière recommandation rachète à elle seule la platitude des précédentes qui de notre point de vue enfoncent des portes ouvertes. C'est un message que nous adressons à la Maire de Paris, au Préfet de police de Paris, au Ministre de l'intérieur et à ceux qui œuvrent dans les instances européennes car c'est à ce niveau qu'il faut agir aussi, et pour finir au Président de la République car il traite beaucoup de sujets chez nous…

    Gérard Simonet

     

  •  

    Cnam_0000646_001_0Voiture à traction aérienne Hélica série D.21 n°1 type 8HP, 1921, inv.16863. © Musée des arts et métiers-Cnam (photo Michèle Favareille)

     

     

    Le Musée des Arts et Métiers saisit l’occasion de la restauration d’une soierie Haussmann (médaillée à l’Exposition des produits de l’industrie française en 1819) et d’un bolide atypique de 1921, l’Hélica, pour organiser l’exposition-dossier « De la soierie au moteur. Dans les coulisses de la restauration. »

    Celle-ci met sous les projecteurs l’activité de restauration rarement montrée au public et qui pourtant contribue à la conservation des collections. Sont ainsi expliqués  « les raisons et les objectifs de la restauration, illustrés par l’exemple du sauvetage de la soierie Haussmann frères de Colmar, rare témoignage d’impression sur étoffes par la lithographie. »  La deuxième partie de l’exposition  rappelle que l’environnement  joue un rôle majeur pour maintenir les œuvres dans les meilleures conditions. Les visiteurs découvriront des matériaux utilisés pour la conservation des collections, mais aussi les défis et la difficulté rencontrés pour assurer la conservation de certaines matières moins maîtrisables. L’exemple de la restauration entreprise en 2015 de l’Hélica, une  voiture à hélice, l’une des dernières qui reste de la production des voitures de Marcel Leyat, qui a nécessité une restauration complète, est présentée aux visiteurs dans l’église du musée.  

    Jusqu’au 08 avril 2018  60, rue Réaumur (IIIe).  Mardi au Dimanche :10h00-18h00 sauf Jeudi fermeture à 21h30 

      

    A la Bibliothéque Forney une exposition-hommage retrace le parcours de Charles Loupot qui fait partie des grands affichistes français du XXe siècle. L’annonce de cet événement précise qu’il «  faut regarder l’artiste comme l’un des inventeurs en France du style Arts déco, dont il ouvrit les portes à sa discipline. C’est le plus peintre de tous les affichistes, le plus «artiste», le plus charmeur, mais il fut aussi le plus graphique, surtout après la Seconde Guerre mondiale lorsque, homme mûr, il invente un art géométrique et rigoureux…»

     

     

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    Affiches créées par Charles Loupot dont les réalisations sont exposées à la Bibliothèque Forney

     

    Longue de 50 années, la carrière de Charles Loupot (1892-1962), au travers de plus de 100 pièces exposées chronologiquement, et à la différence de Cappiello ou de Chéret, couvre un évenail de ce qu'il est possible de faire en communication par l'affiche.

    Jusqu'au 26 mai, 1 rue du Figuier (IVe)- Mardi-vendredi-Samedi : 13h00-19h30 - Mercredi et jeudi :10h00-19h30-  Visites commentées le samedi à 15h00 

     

  • Jp2Le "Jackpot", 10 rue des Haudriettes (IIIe) – Tél. 01 42 71 61 46 – ouvert tous les jours (Photo VlM)

     

     

    Il prend la suite du "Café Marais" au 10 de la rue des Haudriettes dans le IIIe, à l'issue de travaux de transformation en profondeur. Le propriétaire est Julien Agobert, déjà connu dans le IVe pour tenir le restaurant "Monjul ", 28 rue des Blancs-Manteaux.

    Julien Agobert est considéré comme un chef créatif "qui allie saveurs et textures". C'est aussi ce qui caractérise la nouvelle adresse "Le Jackpot". Il y propose des tapas. Il s'agit plus du "concept" de tapas, à savoir des petites préparations variées et pas forcément espagnoles comme on a l'habitude de les rencontrer.

    Voici comment il se décrit lui-même : "Après l'école hôtelière Jean Drouant et mon service " militaire" aux cuisines de l'Elysée, la cuisine a été pour moi l'aboutissement  d'une expérience acquise dans les palaces, relais et châteaux  aussi bien à Paris, qu'en province ou à l'étranger.
    Après la cuisine semi-gastronomique du MONJUL, j'ai cherché à faire une cuisine plus simple mais quand même gourmande et avec une touche d'originalité.
    " Ma " cuisine, c'est un métissage culinaire des saveurs et des textures venant du Monde entier qui bousculent et étonnent mais c'est, avant tout, une passion et une envie de faire plaisir".

    Le cadre est intimiste avec pierres et poutres à foison. La musique est discrète, comme le souhaitent la plupart des clients qui vont au restaurant pour parler et généralement pas pour se retrouver noyés sous une une avalanche de décibels. Les habitants, qui sont nombreux à vivre dans les immeubles qui bordent la rue, sont eux aussi rassurés de constater qu'il n'y pas a priori avec le "Jackpot" de risque potentiel de nuisances sonores.

    Jackpot 15 01 18Vue de la salle

     

    Pour y avoir dîné, nous recommandons cet établissement à ceux qui soignent leur ligne et sont attentifs à l'authenticité des produits et à la qualité et la tranquillité du cadre. L'addition est assez douce : 20 à 25 € si vous ne faites pas trop bonne chère et n'abusez pas de la dive bouteille…