Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Année : 2018

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    SaletéPoubelles et déchets devant des immeubles à Paris

     

     

    Poursuivant ses efforts d'information sur le thème de la propreté, le journal les Échos dont nous avions relaté les résultats de l'enquête très fouillée réalisée par le journaliste Massimo Prandi (notre article du 27 septembre 2107) a publié un nouvel article sur le sujet le 6 décembre dernier en apportant des éléments chiffrés qui ont été assez peu relayés… 

    Le titre de l'article de Mathieu Quiret pose pourtant question « Une baisse de l’effort de nettoyage expliquerait a saleté de Paris » avec cette explication « Depuis 2001, le budget de la propreté aurait baissé de 18% selon les plusieurs groupes politiques du Conseil de Paris. L’exécutif actuel revendique récemment 250 créations de postes d’agents et promet des opérations coup de poing en 2018. » 

    Parallèlement et depuis quelques jours les journaux se font les porte-paroles des éboueurs de Paris inquiets par la prolifération des rats dans le capitale.   

    Dans son édition du 22 janvier, Le Parisien reprend à nouveau le sujet de la propreté sous le titre "La ville de Paris déploie-t-elle suffisamment de moyens?". Il est question du rapport de la Mission d'information et d'évaluation de 225 pages établi, après 7 mois d’enquête et de travaux, par les élus de droite et de gauche.  Ce document pointe l'absentéisme, l'organisation insuffisante et le manque de coordination ainsi que la baisse des effectifs.

    Nous apprenons que les augmentations récentes d'effectifs font en fait suite à une baisse continue depuis 2001 du nombre de personnes employées à la Direction de l'eau et de la propreté, baisse  supérieure à 1 100 personnes qui confirme l’affirmation des Échos. Le nombre d'engins de lavage des trottoirs a chuté de 10 % sur la même période. Il semble parallèlement  que le matériel soit souvent en panne car vieillissant. 

     

    IMG_5995Etat déplorable de la placette de la rue Saint Martin proche de l'église Saint-Merri le 25 01 2018 (photo PC)

     

     

    Face à ce constat inquiétant, 45 propositions sont suggérées pour mieux organiser les moyens et mieux nettoyer. Multiplication du nombre de corbeilles, pédagogie auprès du public notamment des jeunes, développement des urinoirs prés des lieux de fête et augmentation des amendes. Bien entendu le rapport insiste sur le renforcement de la lutte contre les rats, ces derniers d’ailleurs délogés par la montée actuelle de la Seine risquent de se multiplier davantage encore dans les prochaines semaines .

    Devant cette situation qui ne fait qu'empirer, la Maire de Paris devrait faire de nouvelles annonces, les quatrièmes du genre depuis son élection. Cela fait beaucoup alors que les résultats se font toujours attendre !

    Nous avons répété maintes fois qu'il fallait des moyens car la malpropreté de Paris n'est pas une fatalité, comme l'a affirmé avec aplomb mais à la légère un élu de la mairie de Paris, non "Paris se méditerranéise pas", il faut en réalité tout repenser et ne pas hésiter à "mettre le paquet" quitte à puiser dans le budget des subventions distribuées trop facilement. 

    Des résultats, voilà tout simplement ce qu'attendent les Parisiens. Aux élus d'agir pour rattraper le temps perdu . 

    Dominique Feutry 

     

  • Le Parisien

    Projet phare de l'exposition, le "village global" de Paris-Saclay (Jacques Ferrier/Manuelle Gautrand – architectes) Illustration du journal "Le Parisien"

     

     

    Tous les médias s'en sont fait l'écho ce dimanche 21 janvier 2018 : le Premier Ministre Édouard Philippe annonce le retrait de la candidature de Paris pour l'exposition universelle de 2025.

    Le quotidien "Le Figaro" publie un sondage de ses lecteurs. Ils ne représentent certes pas la France mais tout de même 85,49 % d'entre eux en sont ravis ! On peut, sans prendre trop de risques, extrapoler et dire que cette nouvelle est un soulagement pour un grand nombre et sans doute une majorité de Franciliens.

    Il est utile de rappeler que nous devons nous préparer à faire face successivement à Paris aux Jeux Olympiques Gay (Gay Games) de 2018, à la coupe du monde de rugby de 2023, aux J.O. de 2024… et l'exposition universelle se profilait pour 2025 !

    Paris et sa région n'ont plus le droit de monopoliser l'activité en organisant en France tous les évènements, dans l'espace surchargé dont elles disposent. Si Paris intra-muros est parvenu dans ses 100 km² à maintenir sa population entre 2 et 3 millions d'habitants du XIXème siècle à nos jours, il n'en est pas de même du reste de l'Île-de-France qui a vu sa  population bondir de 1 à 10 millions d'habitants.

    Dans ces conditions, si la France devait prétendre encore à l’organisation de tels évènements, c'est en province qu'il conviendrait de les situer de façon à rééquilibrer l'occupation d'un territoire urbanisé qui souffre de macrocéphalie notoire (*).

    Mais il y a d'autres questions qu'il importe de se poser de nos jours. En 1889, nous étions en pleine révolution industrielle et il était de bonne stratégie d'afficher son savoir-faire dans les domaines de la construction, des machines-outils, du transport… Construire la Tour Eiffel, même si elle a été décriée, répondait à une logique de rayonnement sur le monde. A l'inverse, le XXIème siècle, qui s'ouvre sous le signe de la dématérialisation, n'exige plus comme par le passé qu'on montre ce qu'on sait faire.

    La révolution que nous vivons en ce moment c'est celle qui résulte du traitement, de la transmission et du stockage de l'information avec des performances qui doublent tous les 18 mois (**), de la colossale banque de données (big data) qui se constitue dans les mémoires électroniques de la planète et dans l'espace et de l'inépuisable capacité des individus à développer des applications toujours plus ingénieuses qui transforment notre existence. Au point que nul n'est capable de prédire ce que sera notre quotidien dans les dix ans qui viennent.

    Face à ce défi, nous nous sentons fragiles quand nous comparons la France aux États-Unis ou à la Chine car ces deux États à eux seuls possèdent la technologie (composants, processeurs, mémoires, fibre optique) et des applications quasi exclusives à l'échelle de la planète (Google, Facebook, Amazon, Uber, Twitter….).

    Dans ce contexte, nous avons heureusement un rôle à jouer, ne serait-ce qu'être une pièce majeure (le fou, la tour ou le cavalier plutôt que le pion) sur l'échiquier économique global. Mais pour s'y préparer, c'est sur l'éducation de haut niveau qu'il faut miser, sur les échanges, sur la liberté d'entreprendre et sur la reconnaissance de la réussite et l'estime à l'égard des entrepreneurs.

    Pour cet ensemble de raisons, une exposition universelle, symbole de la Belle Époque et de l'empire colonial, n'avait pas sa place… Il est heureux que le Premier Ministre et son gouvernement aient décidé de se défausser, en évitant par là-même l'hémorragie financière qui en aurait comme d'habitude résulté avec un nouveau gonflement de la dette de l’État.

    Quel dommage qu'il soit difficile pour les J.O. de 2024, malgré les déboires qui viennent de nous être annoncés sur les transports et ces lignes de métro qui ne seront pas prêtes à temps, d'envisager un renoncement qui viendrait nous soulager d'un fardeau dont on n'a pas fini de supporter le poids.

    Gérard Simonet

     

    (*) macrocéphalie : (étymologiquement "grande tête" en grec) désigne l'hypertrophie de la ville la plus peuplée d'un territoire.

    (**) Cette loi pourrait se voir remise en question à cause de l'échauffement des circuits, mais la physique quantique pourrait prendre le relais en ouvrant de nouveaux horizons pour les performances

     

     

  • Bouquinistes Bouquiniste des quais de Seine (Photo VlM)

     

     

    Le quotidien "Le Parisien" du 20 janvier 2018 nous l'apprend, les bouquinistes, en butte à des marges qui s'amoindrissent, veulent étendre leurs étalages. En clair, (Lire l'article du Parisien). passer de quatre boites à cinq.

    Nous partageons l'avis d'Olivia Polski, Adjointe PS à la Maire de Paris, en charge du commerce et de l'artisanat, qui veut assujettir son accord à un engagement des bouquinistes à ne pas devenir des marchands de souvenirs de Paris made in China.

    Bouquinistes tagués quai Hôtel de Ville juil 10Pour mémoire, photo VlM juillet 2010

     

    Rappelons, puisqu'on parle des bouquinistes, qu'on a obtenu d'eux en 2010/11 qu'ils entretiennent leurs boites, avec l'aide de la mairie de Paris. "Vivre le Marais !" avait dénoncé avec insistance les tags nombreux dont elles  étaient couvertes.

    GS

     

  • Berge rive droite pont neuf 18 01 18Berges rive droite à hauteur du Pont Neuf (Photo Reporterre)

     

     

    "Reporterre", le "Quotidien de l’Écologie", publie une tribune de Frédéric Héran, économiste, urbaniste et maître de conférences à l’université de Lille 1, qui contredit le rapport que la Région Île-de-France diffusait il y a deux mois en critiquant la mesure.

    Il faut prendre connaissance de cette tribune. Nous savons bien que les opinions sont partagées sur ce dossier et varient en fonction des intérêts de chacun. Mais au-delà de cette constatation, il reste les tendances lourdes : l'exemple des autres grandes villes, la lutte contre la pollution de l'air et l'encombrement des rues, la nécessaire baisse de la dépense énergétique. Le Député LREM du IVe Pacôme Rupin nous confiait récemment que si son mouvement était amené à conquérir la mairie de Paris, il ne reviendrait pas sur la fermeture des berges.

    Le plaidoyer de Frédéric Héran, de notre point de vue, est intéressant mais on peut regretter qu'il reproche au rapport du conseil régional ce qu'il pratique lui-même, à savoir une argumentation visiblement partisane et un brin manipulatrice elle aussi.

    Il fait peu de doute cependant que ce qu'il annonce soit vrai : la circulation a baissé de façon sensible à Paris dans son ensemble, du fait sans doute de "l'évaporation" (il vaudrait mieux parler ici de "sublimation") de trafic dont il parle.

    GS

     

  • BoulaLa future boulangerie Nicolas Flamel 34 rue de Montmorency (photo VlM) 

     

     

    Nous avons relaté avec tristesse dans un article du 22 octobre 2017 la fermeture de la boulangerie 34 rue de Montmorency (IIIe). 
     
    Alors que les habitués craignaient que ce magasin soit repris pour y installer une activité différente, les repreneurs qui se sont récemment déclarés, aujourd’hui à la tête du restaurant Nicolas Flamel, ont annoncé qu'ils rouvriraient la boulangerie en mars prochain.
     
    Voilà qui réjouit les clients. Des affiches sont déjà apposées annonçant cette prochaine évolution et la réouverture dans quelques mois.
     
    Nous sommes nous aussi très heureux que ce commerce revive et conserve la même activité. Il nous tarde de connaitre les aménagements qui seront apportés.
     
    Dominique Feutry
     
  • ValentinoLa boutique Valentino, 13 rue des Archives (IVe)

     

    Notre article du 17 janvier sur la fermeture annoncée de la boutique Valentino et l'installation prochaine de l'horloger de luxe Royal Quartz Paris nous a valu l'intervention du BHV/Marais, propriétaire des immeubles, qui nous indique les conditions dans lesquelles ce changement s'opère.

    Son directeur général Alexandre Liot nous précise que Valentino n'a pas quitté sa boutique parce que les affaires ne marchaient pas mais tout simplement parce que son bail se terminait le 31 décembre 2017 et qu'il était prévu que l'horloger prenne sa succession.

    Nous avons échangé sur le modèle économique de ces commerces qui, vus de l'extérieur, ne semblent pas très actifs et font planer des doutes sur leur rentabilité et la pertinence de leur implantation dans le Marais. Alexandre Liot s'en explique et nous rassure : les transactions dans ces magasins portent sur plusieurs milliers d'€ chacune et il suffit de deux ou trois ventes par jour pour équilibrer les comptes. Elles sont par ailleurs le fait d'acheteurs discrets qui n'ont rien à voir avec les chalands ordinaires. Des gens qui ont pour habitude de ne pas se montrer beaucoup…

    Nous préférons qu'il en soit ainsi. Nous devons nous réjouir que la France soit leader dans l'industrie du luxe. Elle fournit des milliers d'emplois et en crée sans discontinuer. Elle contribue à la balance des paiements et participe au prestige et au rayonnement de la France, que ses actionnaires soient français ou non.

    GS

     

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    ValentinoIn Memoriam : Valentino, 13 rue des Archives (IVe) – "Le flux les apporta, le reflux les remporte… – Corneille – Le Cid – acte IV scène 3"

     

     

    Du 9 au 13 de la rue des Archives (IVe), cinq boutiques de luxe ont été ouvertes il y trois ans dans les immeubles qui appartiennent au BHV/Marais (Groupe Galeries Lafayette). Cinq griffes prestigieuses y ont installé leur boutique : Gucci (Kering), Givenchy (LVMH), Moncler (Remo Ruffini), Fendi (LVMH) et Valentino (propriété d'un fonds qatari).

    La population les a accueillis froidement en dénonçant le caractère austère et répétitif de leurs devantures. D'autres se sont plaints de l'évolution de leur environnement familier vers un luxe qui leur devenait inaccessible. Tout en reconnaissant que ces réactions étaient légitimes nous avons fait plusieurs fois observer que ces commerces ne créaient aucune nuisance et que si leur esthétique ne contribuait pas à égayer la rue elle ne l'enlaidissait pas pour autant.

    Ce que nous jugions plus préoccupant avec ces boutiques c'était leur absence de fréquentation. On a pu constater pendant ces trois années qu'en dehors des deux ou trois employés qui assuraient l'accueil, il n'y avait jamais personne à l'intérieur. Chacun y est allé de son explication : "les marques veulent une vitrine dans le Marais et sont prêtes à en payer le prix…" ou "ces boutiques sont le fruit d'une erreur marketing dont les conséquences seront tirées un jour…".

    Valentino - Copie

    Il semble que Valentino ait décidé de faire droit à la deuxième hypothèse. Une affiche annonce sa fermeture et l'occupation prochaine de la boutique par un horloger de luxe "Royal Quartz Paris" qui ouvrira au  printemps prochain. A vrai dire, on note le changement mais on est en droit de se dire qu'on ne change pas de paradigme : on est et on reste dans le luxe et le prestige.

    Pourquoi pas. Mais qu'en sera-t-il des autres si, comme on le craint, ils perdent de l'argent depuis trois ans ? Quelle est leur capacité de résistance ? et celle surtout de leurs actionnaires ? Peut-on croire qu'en dépit de l'ambiance qui règne dans cette partie du Marais, qui n'a rien de l'avenue Montaigne, les acheteurs du golfe qu'on attendait rue des Archives décident effectivement de s'y encanailler un peu ?

    Gérard Simonet

     

  • A-pouce-dscf9121_0Pouce en bronze, sculpture de César exposée sur la piazza du Centre Pompidou

     

      

    Le temps maussade de ces derniers week-ends invite à fréquenter les musées autour de belles expositions et sur ce plan le Marais est « gâté ».

    Conjointement à l’importante exposition Derain dont nous avons parlé (notre article du 8 octobre 2017) le musée Pompidou organise jusqu’au 23 mars une première et imposante rétrospective César comme l’annonce aux passants l’énorme pouce en bronze, une sculpture de l’artiste installée sur la Piazza . De son vrai nom César Baldaccini, le sculpteur est une «  figure majeure du Nouveau Réalisme. » dont on peut apprécier l’œuvre à travers près de 100 pièces arrivées  du monde entier. Lorsque l’on évoque César on pense notamment aux « Fers soudés », aux « Vénus » et au bestiaire qu’il invente, ainsi qu'à ses premières « Compressions » dans les années 1960. «  Habité par une dualité constante entre tradition et modernité, l'artiste bouscule et intrigue son public. Plus de 50 ans de carrière, une œuvre profondément renouvelée et une inspiration conduite par la logique des matériaux qu'il s’est appropriés. »

    De 11h00 à 21h00 sauf le mardi

      Sans-titrePhotographie de Marlène Dietrich (Photo The Guardian)

     

    Le Musée européen de la photographie 57 rue de Fourcy (IVe) propose 200 des 2 000 photographies de Marlène Dietrich réunies par un passionné (Pierre Passebon) toutes prises par des photographes talentueux et de renom qui ont immortalisé la star, la chanteuse et l’actrice  « l’éternelle Dietrich » comme elle fut souvent appelée.

    Sa beauté, sons style insensé, son élégance, ses aventures amoureuses contribuent au mythe qui l’entoure et que restitue en partie cette exposition "Obsession Marlène" qui illustre son histoire incroyable ?  A voir

    Du mercredi au dimanche de 11h00 à 19h45

     

  • CEDHLa Cour Européenne des Droits de l'Homme (CEDH) instituée en 1959 par le Conseil de l'Europe a son siège à Strasbourg

     

    Sur le fondement de l'article 8 qui établit le "droit au respect de la vie privée et familiale" dans la Convention Européenne des Droits de l'Homme, la Cour Européenne des Droits de l'Homme (CEDH) vient de condamner la conseil municipal de la ville de Valencia (Valence) – Espagne pour n'avoir pas pris les "mesures visant à faire cesser les bruits émanant de bars, pubs et discothèques" dans certains quartiers. (Le Monde, Blog SOS Conso – Rafaële Rivais)

    La CEDH considère qu'il y a "violation de l'article 8" et condamne la Ville au paiement de 7.000 € pour préjudice et 6.671,26 € pour frais et dépens. (On peut télécharger le jugement en anglais ICI)

    Cette décision, qui fait jurisprudence européenne en France comme ailleurs dans l'UE, a fait droit à la requête n°23383/12 du requerrant espagnol Miguel Cuenca Zarzoso contre la Ville. Des demandes similaires avaient été précédemment rejetées par la Cour Constitutionnelle d'Espagne. La Cour européenne des Droits de l'Homme leur oppose donc un démenti.

     

    ValenceLe centre de Valence et la cathédrale Sainte Marie (XIIIème siècle)

     

    Nous allons dédier cet article à la Délégation à la nuit de la mairie de Paris qu'anime Frédéric Hocquard. Une structure créée en 2104 qui s'est essentiellement occupée depuis à promouvoir, parmi d'autres, l'activité nocturne d'organisations comme Culture Bar Bars dont l'objectif est de donner licence à tous les bars d'organiser des concerts nocturnes de musique amplifiée.

    La décision  qui concerne Valence est porteuse de deux messages : la nécessaire prise de conscience des municipalités que leur responsabilité est pénalement engagée si elle ne font pas régner le calme la nuit et, pour les citoyens dont la tranquillité n'est pas respectée, la perspective d'obtenir la reconnaissance de leurs droits, si nécessaire, par des décisions de justice.

    En France les décisions pleuvent. SOS Conso s'en fait l'écho :

     

    GS

     

     

  • ScanAcquarelle de Michel Duvoisin. Paris 3ème et 4ème arrondissements – Éditions Équinoxe.

     

    "La poésie de rentrée sur 2018" de notre sympathique inconnue m'a donné l'idée de poursuivre dans cette veine poétique pour mettre en exergue les pages principales de notre combat contre l'incivilité, en préservant et mettant en valeur notre patrimoine et notre art de vivre".

    Michel du Marais

     

     

    Cliquez dans la flèche pour entendre pendant votre lecture du poème l'Impromptu n°3 en Sol bémol de Franz Schubert dans l'interprétation sublime qui en est donnée par la jeune pianiste Olga Jegunova. Wladimir Horowitz est dépassé. Seul Murray Perahia fait aussi bien. Une référence !

    GS

     

     

    Ballade pour Paris

     

    Quatrain véloce

    Régression de la trottinette

    Agression des rollers sur pieds

    Et pauvres passants oubliés

    Chahutés comme des marionnettes

     

    Quatrain musclé

    Paris, branle bas de combat

    Quand des tagueurs tristes et viles

    Salissent les sergents de ville

    ACAB: Assez, C'est Assez, Basta ! 

     

    Quatrain marchand

    Passants pris au piège des espaces de vente,

    A la queue leu-leu et entourés de nervis

    De la publicité les sinistres servantes

    Des réductions de prix, des atteintes à la vie !

     

    Quatrain flyer

    Des afficheurs de pub, des marchands de tapis

    Qui fixent à tour de bras leurs infos exotiques

    Sur tous les pylônes et sur tous les abris

    Las, le piéton-chaland les voit comme des tiques

     

    Quatrain motard

    La colère est dit-on mauvaise conseillère

    Et donne un coup de vieux, comme la pollution

    Motards de tous les droits et des belles œillères

    Ami du bruit, te mettre au pas, c’est ta sanction !

     

    Quatrain climatique 

    Un coup de froid sans la moindre gelée dans l'air

    On ouvre en grand le gaz, le plein de CO2

    Pour réchauffer les terrasses comme pas deux!

    Et l'Accord de Paris ? Et quid des pauvres hères ?

     

    Quatrain canin 

    Beuh-Ah les déjections canines qui dégoûtent

    Que l’on doit éviter, que l’on doit contourner

    Transformant nos parcours en espaces de joute

    Amis des animaux et de la propreté

                                                                                                                                                                                                                    Quatrain sonore 

    Ballet de décibels écorchant les oreilles

    Des riverains arrachés des bras de Morphée

    Qui appellent au silence les coryphées

    Des fêtards amateurs de sons et de merveilles

     

    Quatrain juridique 

    Ceux qui se jouent des lois, aiment se goberger

    Insultant le voisin, des serpents à sornettes :

    Vous ne fermez pas l’œil, et bien déménagez !

    Pour faire prospérer nos sinistres guinguettes

     

    Quatrain machiste 

    Difficile à changer, ces habitus « malins »

    Mots intolérables, violences conjugales,

    Inculture bar-bar(e),  malaise au quotidien

    Faire vivre un combat pour l’égal à égale

     

    Quatrain historique

    Paris ! On s'est aimé, on s'est battu sous tes murs

    Montand t'a célébré, et les chanteurs de rue

    Cèdent la place aux Pierrots de la nuit, immûrs

    Pantins qui du festif managent la décrue.

     

    Pauvres de nous aux foyers parisiens

    Suspectés de s’en prendre aux petits riens

    Nos goussets sont lorgnés par nos édiles

    Pour engraisser les «assoss» à sébiles

    Nous passons pour des fâcheux, moins que rien

    Pendant que prospèrent bien des vauriens

    Seigneur Maire que les temps sont hostiles

    Pour les urbains qui se font de la bile

     En pensant à leur Cité pour son bien

    Avec le poète fait historien

    Sans cesse, lutter contre l'incivil

    Sans trêve aimer, patrimoine fragile

    Villon, Hugo, Apollinaire, à nous ! Tiens !

    Force et beauté des mots, autant de liens

    Pour se défier des arlequins futiles,

    Chérir nos quartiers d'un esprit fertile…

    Michel du Marais