Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Année : 2018

  • Démographie 20 minutesLa foule à Paris (Photo 20 minutes)

     

     

    Le "Maron Institute of Urban Management" – New York University – New York, NY 10011, a été attentif à notre article du 29 décembre 2017 qui traitait de la légère baisse de la population parisienne entre 2010 et 2015 et de nos commentaires sur la migration des entreprises et des habitants vers la petite couronne.

    Réaction d'Alain Bertaud, urbaniste international, du Maron Institute :

    "Au sujet des densités urbaines, dans la grande majorité des grandes villes du monde les densités résidentielles diminuent dans le centre (Paris intra muros peut être considéré comme le centre ville de l'Ile de France). Même dans les villes qui construisent encore des gratte-ciels dans leur centre ville la densité diminue si les villes restent prospères Shanghai, Séoul, etc. 

     

    De plus hauts revenus est synonyme de plus d'espace plancher, non seulement pour les logements mais pour les services, écoles, restaurants, salles de gym, etc. 

     

    Prenez connaissance de  l'article paru dans le Wall Street Journal sous la signature de Solly Angel du Maron Institute qui a étudié l'évolution des densités de 200 villes du monde (Télécharger l'article "In praise of urban sprawl" (Apologie de l'étalement urbain)

     

    Toujours friands de plaisanteries, comme le sont les anglo-saxons, l'auteur nous livre cette réflexion : "Dense urban living discourages child rearing. It is no surprise that there are 80,000 more dogs than children in San Francisco". (Un habitat trop dense décourage la natalité. Il n'est pas surprenant qu'il y ait 80.000 chiens de plus qu'il n'y a d'enfants à San Francisco).

     

    GS

     

  • ABALa bar "La mutinerie" 176-178 rue Saint-Martin Paris (IIIe) 

     

     

    La mairie de Paris, en l’occurrence le cabinet de Frédéric Hocquard, Adjoint à la Maire de Paris  en charge de la vie nocturne se mobilise pour sauver le soldat, « La Mutinerie », un bar situé au 176-178, rue Saint-Martin (IIIe) qui a été sommé de se mettre aux normes d’isolation phonique suite à de nombreuses plaintes des riverains. 

    C’est bien la première fois qu’il est fait appel à la générosité du public pour aider ce type de commerce plutôt que, par exemple, puiser dans la poche sans fond des subventions municipales. 
     
    Le plus choquant dans cette affaire est qu’un élu se mobilise ainsi, avec appel au peuple, pour une affaire strictement privée. Dommage qu’il ne puisse "nationaliser" ce débit de boissons, le problème aurait été encore plus rapidement résolu !
     
    La générosité a tout de même ses limites, tout comme l’action d’un élu qui doit se rappeler qu'il doit sa position au vote de ses électeurs, des habitants parisiens qui réclament la tranquillité autour d'eux.
     
    Où va-t-on ? Où sommes nous tombés ? D’autant que les participants au conseil de la nuit ont tous reçu via leur adresse mail le message ci-après signé par le chef de cabinet de l'adjoint en question  :
     
    "Madame, Monsieur, 
     
    Comme vous avez pu l’apprendre, le bar « La mutinerie » situé dans le 3e arrondissement, est sommé de mettre aux normes l’isolation sonore de l’établissement suite aux plaintes répétées de riverains.
     
    Lieu emblématique du Paris LGBT, nous nous refusons à le voir disparaître. C’est pourquoi nous nous permettons ce relai exceptionnel, de leur appel aux dons, auprès de nos réseaux.
     
    Vous pouvez y participer à cette adresse : https://www.lepotcommun.fr/pot/e4ovgxr7 ou en participant à la soirée organisée à la Java demain, le jeudi 21, au profit de la mutinerie https://www.facebook.com/events/2045229405696124/
     
    Je vous remercie de votre compréhension et, par avance, de votre participation."
     
     
    Vraiment ce n’est pas ainsi que nous concevons le rôle d'un élu et cette façon de procéder ne montre-t-elle pas qu'il outrepasse ses prérogatives en se comportant comme le ferait le Médiateur national du crédit et président de l'Observatoire du financement des entreprises. Navrant !
     
    Réseau "Vivre Paris !"
     
  • Un de ces espaces de travail au 64-66 rue des Archives (IIIe)  (photo WW)

     

     

    Après avoir installé un espace de co-working de 12.000 m² pouvant accueillir jusqu’à 2.400 créateurs dans l'ancien siège d'Areva rue Lafayette (IXe), la compagnie WeWork, basée à New York, qui a déjà réalisé d'autres investissements de ce type dans une trentaine de villes dans le monde, récidive. Outre la rue du Colisée et les Champs Elysées (VIIIe), c'est le 64-66 rue des Archives (IIIe) qui a été retenu. 

    Depuis quelques semaines 1.200 bureaux sont disponibles dans l'immeuble de 7.000 m2 dénommé "Cœur Marais". La location d'un bureau coûte 750 €/mois et celle d'un poste de travail oscille entre 360 et 450 €/mois.

    Déjà des noms d'entreprises connues ont investi les lieux tels AccorHotels, John Paul et Onefinestay. deux firmes qui offrent des prestations de conciergerie haut de gamme.  

     

      AAAA"La Place" un des nouveaux commerces au N° 19 rue des Gravilliers (IIIe) (photo VlM) 

     

    Parmi les évolutions du quartier, notons une nouvelle fois la poursuite de la transformation rapide de la rue des Gravilliers (IIIe). Ainsi après les nombreux magasins nouveaux que nous avions cités (nos articles des 6 mars et 25 juillet 2017) c'est un joli commerce à la façade couleur sang de bœuf mêlant annonces immobilières et vente de mobilier vintage, "La Place", qui a ouvert au N° 19. 

     

  •   Venice_crowdTourisme de masse à Venise (photo HD)

     

     

    Dans le rubrique "Champs libres-Débats" du Figaro du 24 décembre, le chroniqueur québécois Matthieu Bock-Côté s'insurge, dans un article intitulé "L'âme des grandes villes occidentales va-t-elle survivre au tourisme de masse", contre "le réaménagement des grandes villes des pays occidentaux pour les mettre au service non plus de ceux qui y habitent, mais de ceux qui les visitent". En guise de boutade l'auteur va jusqu'à écrire parlant du Québec, "ne pourrait-on pas vider un pays de son peuple pour le rendre plus attrayant? Il fustige la procession de l'idéologie touristique où les lois de l'hospitalité se renversent.

    Partout ajoute t-il les mêmes enseignes les mêmes boutiques afin d'éviter le dépaysement exagéré aux voyageurs modernes. Une grande ville peut ainsi s'aseptiser tout en se folklorisant… avec par exemple à Québec des boutiques consacrées aux Amérindiens et à Paris la présence de joueurs d’accordéon, façon de faire tout de même couleur locale ! Mettre les splendeurs de la planète à la disposition de tous ne signifie t-il  pas "disneylandisation", comme l'a écrit Michel Houellebecq.

    La mondialisation du tourisme ne doit pas "imposer des codes aux populations locales qui doivent s'y plier… en une sorte de colonisation touristique

    Matthieu Bock-Côté pointe ce tourisme de masse … qui condamne non seulement les cultures nationales à un absurde dilemme entre l'américanisation forcée et la folklorisation, mais entraîne souvent une dégradation insensée du patrimoine (Venise, Barcelone et Prague étant citées ou bien cette idiotie de la multiplication  des cadenas sur les ponts qu'a connue Paris).

    Une certaine folie s'est emparée du tourisme de masse dés lors que le voyageur se voit offrir "une série d’expériences dont il pourra ensuite témoigner sur les réseaux sociaux." Le touriste, insiste t-il, ne visite pas le monde mais s'en empare. Il ne l’effleure pas mais le piétine.

    A méditer