Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Année : 2018


  • Archives 79 façade 04 11 18

    Le bâtiment du 79 de la rue des Archives. Des fenêtres de grandes dimensions et une série de lucarnes qui lui assurent son charme (Photo VlM)

     

     

    En arrière de cette façade, de part et d'autre et au-delà d'une cour pavée, dans un espace précédemment affecté à un garage Renault, la Fondation Henri Cartier-Bresson vient d'ouvrir ses salles d'exposition. Les locaux ont vocation à accueillir également une partie des activités administratives de la Fondation François Sommer, qui gère le Musée de la Chasse et de la Nature, à proximité.

    Le quotidien "Le Parisien" nous livre un excellent reportage de la séance d'inauguration qui s'est déroulée en présence de la Maire de Paris Anne Hidalgo. Elle porte à l'évidence un intérêt accru aux arrondissements du centre depuis que l'Assemblée nationale en 2016 a décidé de les fusionner. Le Maire du IIIe Pierre Aidenbaum était à ses côtés ainsi que Christophe Girard dont le penchant pour la culture a toujours été marqué.


    Aidenbaum gérard girard hidalgo 04 11 18
    Hidalgo aidenbaum gérard inaug fond. cartier bresson 04 11 18 - Copie 

     

     

     

     

     

     

     

     

    Sur ces photos : Agnès Sire qui œuvra aux côtés de la jeune épouse d'Henri Cartier-Bresson dans les locaux précédents de la Fondation quartier Montparnasse, puis en assura la direction jusqu’en novembre 2017. Elle jouxte Christophe Girard au premier plan. A l'arrière, Anne Hidalgo et Pierre Aidenbaum.

    "Vivre le Marais !" était là avec son président Gérard Simonet, le vice-président Claude Verrier et un de ses membres qui est un grand professionnel de la photographie, Bernard Perrine.

     

  • Gaspillage-2

     

     

    On s'est souvent référé à la loi n° 2000-321 du 12 avril 2000 pour obtenir que la Mairie de Paris rende accessible sous forme électronique le montant des subventions attribuées aux associations. Le phénomène qui revêt à Paris une envergure considérable peut être suivi en consultant chaque mois l'ordre du jour du conseil de Paris mais outre que l'information est ainsi morcelée, elle ne permet pas le traitement automatique des montants par bénéficiaires.

    Ne voyant plus paraître ces déclarations sur le site de la mairie de Paris, nous avons consulté les services de la préfecture de Paris-Île de France pour avoir des explications. Voici ce qu'elle nous répond :

     

    L'article 18 de la loi n°2016-1321 du 7 octobre 2016 est venu apporter des modifications aux dispositions relatives à la communication sur les subventions versées aux associations et fondations. L'article 18 précise en effet, dans son alinéa 2 que : « L'autorité administrative … qui attribue une subvention dépassant le seuil mentionné au quatrième alinéa du présent article rend accessible, sous forme électronique, dans un standard ouvert aisément réutilisable et exploitable par un système de traitement automatisé, les données essentielles de la … subvention,

    Ce seuil ayant été fixé à 23 000 €, seules sont déclarées les subventions faisant l'objet de conventions …. supérieures à ce seuil.

    Par ailleurs, l'article 5 vient abroger le décret n°2006-887 du 17 juillet 2006 relatif à la publication par voie électronique des subventions versées aux associations de droit français et aux fondations reconnues d'utilité publique.

    A noter enfin que la liste des subventions octroyées par la Ville de Paris figure sur le site OPENDATA à l'adresse suivante. Cette liste comprend également, on apprécie le geste, les subventions au-dessous du seuil de 23 000 € :

    https://opendata.paris.fr/explore/dataset/subventions-versees/information/

     

    Conclusion : il y a encore de beaux jours pour cette pratique, trop souvent laxiste et clientéliste, et personne dans le personnel politique ne semble vouloir s'y attaquer !

    JCT

     

     


  • Préfecture police font wallace 11 05 12
    La préfecture de police de Paris, boulevard du Palais (IVe), semble quelques fois bien fragile face aux nuisances organisées

     

      

    Il s'agit une fois de plus du Who's, extension sur la rue Pierre au Lard de l'établissement exploité par la SAS Moovment dont l'entrée principale est au 14 rue St Merri (IVe). Les conflits pour tapage nocturne, dont les plaignants sont les habitants de l'immeuble social Paris-Habitat du 16 rue St Merri, et ceux des rues qui bordent la rue Pierre au Lard, dont les entrées sont au 12 rue St Merri et au 24 rue du Renard, durent depuis neuf ans…

     

    Pierre au Lard 2

    Ces riverains ont atteint le comble de l'émotion en apprenant ces jours-ci que la préfecture de police de Paris, qui jusque là avait refusé l'autorisation de nuit, venait de l'accorder pour un mois suivi de trois mois "à l'essai" en quelque sorte. La Commissaire centrale, le Maire du IVe Ariel Weil et, si on l'en croit, l'Adjoint d'Anne Hidalgo à "la Nuit" Frédéric Hocquard, avaient émis un avis défavorable.

    Ce n'est pas tout : dans une lettre du 31 décembre 2009 (voir pièce jointe), adressée à Gérard Simonet, président de "Vivre le Marais !", le Directeur de cabinet du Préfet de police Renaud VEDEL nous informait que la demande de l'exploitant de transférer sa licence IV de la rue St Merri à la rue Pierre au Lard, en zone protégée du fait de la présence d'une école, avait fait l'objet d'un rejet de la part du Procureur de la République. Il ajoutait que :"Si l'Administration ne peut interdire à M. HERVE [gérant de la SAS Moovment et du COX – NDLR] de développer un projet commercial sur ce site, celui-ci ne peut être un débit de boissons, partant une discothèque".

    M. VEDEL rappelait aussi dans sa lettre que des travaux d'aménagement avaient été entrepris en dehors de toute autorisation d'urbanisme et qu'un procès-verbal avait été dressé par les agents de la mairie de Paris. On précise que par la suite les demandes successives de permis de construire ont été annulées par le Tribunal Administratif sur intervention du collectif d'habitants et que les travaux qui se sont déroulés pendant l'été 2018 pour préparer l'ouverture n'ont fait l'objet d'aucune déclaration d'urbanisme.

    Ce qui s'est imposé comme la Loi, une décision de la justice en 2009, reprise par l'administration de la police, peut-il se voir remis en cause en 2018, alors que le cadre de l'affaire est le même et que plusieurs procédures administratives et judiciaires sont en cours qui attestent de la volonté des riverains de réagir et de se défendre contre l'atteinte à leur tranquillité et à leur droit au sommeil ?

    Ces questions s'adressent au cabinet du Préfet de police actuel Michel Delpuech. L'association et le collectif "Pierrre au Lard" veulent des explications, des assurances et demandent à être reçus par le Directeur de cabinet en charge du dossier, Matthieu Garrigue-Guyonnaud. 

    Le collectif Pierre au Lard

     

  • Vartan weilRencontre entre le Maire du IVe Ariel Weil et Vartan Berbérian, l'inventeur de la boule de pétanque "professionnelle" normalisée

     

     

    En plein mois d'août, un moment où la pétanque bat son plein, et pas seulement en Provence, Vartan Berbérian nous informait depuis sa retraite de la Côte d'Azur du dépôt d'un nouveau brevet sur la fabrication des boules de pétanque.

    Il s'est pointé à la mairie avec trois de ses boules, finement usinées et décorées, et son tir est un carreau. Ariel Weil est convaincu de l'intérêt de promouvoir la pétanque, sport éminemment méridional, à Paris et pourquoi pas sur les berges… A l'horizon 2024, il se déclare prêt à agir aux côtés de Vartan et de ses amis pour qu'une discipline "pétanque" soit créée au Jeux Olympiques. Vartan n'a aucun doute sur le fait qu'il s'agisse d'un sport au même titre que le tir à l'arc par exemple car sa pratique implique concentration et adresse.

     

  • Haud 5bis

    C'était une maroquinerie en gros, un importateur de produits made in China, SOLANO, 5bis rue des Haudriettes (IIIe), qui s'est distingué par son attention scrupuleuse à ne pas déranger le voisinage. Livraisons discrètes, aussi discrètes que son enseigne à laquelle il avait renoncé pour ne pas risquer d’enfreindre les règles du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais… Il a toute notre sympathie dans la poursuite de ses activités qu'on lui souhaite fructueuses.

     

     

    Derrière ces vitres teintées, les travaux ont commencé. Une déclaration de travaux a été déposée le 20 septembre auprès de la direction de l'urbanisme pour la transformation de la devanture en vue de l'installation d'une agence immobilière.

    Si le pétitionnaire nous lit, qu'il sache que les riverains lui souhaitent la bienvenue et qu'ils sont attentifs au choix de la couleur qui sera retenue pour la devanture. Le Marais n'impose pas de règle pour le choix des couleurs mais il exclut les teintes "criardes". Et les néons. L'occupant précédent laisse un bon souvenir mais le choix de couleur qu'il avait fait n'était pas des plus heureux !

    Quant à l'enseigne, celle qui est sur le bandeau de façade (enseigne parallèle) doit recourir à des lettres de taille modérée, en tout état de cause inférieures à 30 centimètres. L'enseigne perpendiculaire (ou "en drapeau") est limitée à 80×80 centimètres hors tout et doit se placer au-dessous du plancher du premier étage. 

     

  • Anglais

     S.O.S. les anglais débarquent… (Photo VlM)

     

     

    Tant pis ! A notre corps défendant on va leur faire de la publicité….

    Il n'y a pas que nos côtes qui subissent des déferlantes. Paris est envahie pas ces affiches en papier glacé imprimées recto-verso, qui invitent à apprendre à parler anglais. Plusieurs formats sont visibles : A3 et A4, souvent agrafées sur les poteaux ou potelets, A5, format tracts et A6 les plus courantes qu'on trouve scotchées sur les descentes d'eau et autres supports.

    Il y a 1.700 kilomètres de voies à Paris. Les affiches sont partout, à raison d'une tous les dix mètres. On en déduit qu'il y en a environ 170.000. Peut-être 100.000, peut-être 200.000…. Un très grand nombre en tout cas. Le collage de ces publicités sauvages a nécessité de véritables groupes d'intervention organisés.

    Que fait la mairie de Paris ? les services de la propreté et la DPSP (direction anti-incivilités) ? Apparemment rien, aussi on leur demande de réagir. Retrouver les commanditaires de cette agression n'est pas très complexe : un numéro de téléphone fixe figure sur les affiches (nous l'avons occulté pour des raisons évidentes) ainsi qu'un téléphone en 06 (lui aussi occulté). Il n'est pas nécessaire de mettre en oeuvre des moyens démesurés et d'être un fin limier pour remonter à la source et sévir.

    En attendant, parisiens excédés, faites comme nous, retirez ces affiches (à peine scotchées). Il suffit qu'un habitant ou habitante sur dix en décolle une pour que l'invasion soit jugulée ! Pour notre part, nous avons largement dépassé notre quota.

     

    Post-scriptum du 30 octobre

    Message reçu de la DPSP (direction de la prévention, de la sécurité et de la protection).

    Votre signalement bienvenu a été pris en compte et ces affiches ont fait l’objet d’enlèvements et de verbalisations.

    150 affiches ont été retirées par la DPE [direction de la propreté] ce matin 31 octobre dans les 3e et 4e arrondissements avec les verbalisations qui vont de pair


    Bien cordialement

    Gilles ALAYRAC

    Sous-directeur de la Tranquillité Publique à la DPSP – Mairie de Paris

     

    Dommage qu'on en ait retiré autant…. la note aurait été plus salée !

     

     

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    Gobelins

     

     

    CULTURE & PATRIMOINE

     

    Vous propose cette fois de découvrir un vieux quartier parisien, que le touriste visite peu :

     

    "AUTOUR DES GOBELINS" 

    Jeudi 8 novembre à 14h30

     

    Rendez-Vous au Métro GOBELINS sur la ligne 7, en haut de l’escalator, devant le

    n°36 avenue des Gobelins.

     

    Notre guide, Sylvain Solustri,  nous détaillera largement l’histoire médiévale des lieux que les vestiges gothiques de l’hôpital Broca et l’ancien hôtel de la Reine Blanche évoquent encore. Nous emprunterons le parcours sinueux de la Bièvre qui coulait naguère à ciel ouvert rue Croulebarbe, et bien entendu, la part belle sera donnée à la Manufacture Royale des Gobelins, dont nous raconterons la longue histoire qui se poursuit encore de nos jours. Nous étudierons le travail des lissiers et le rôle du garde-meuble national, dont le destin est aujourd’hui lié à celui de la manufacture. Plus proche de nous, nous verrons le premier gratte-ciel parisien, très audacieux en 1960 mais qui peut maintenant nous sembler bien modeste, et nous découvrirons quelques îlots de verdure bien cachés du XIIIe arrondissement.

     Pour l’organisation de cette belle visite, merci de vous inscrire très vite auprès de Marie-Françoise Masféty-Klein par mail mfmk@free.fr ou par téléphone au 01 42 72 61 41 et de prévoir une participation de 15 euros pour les adhérents de Culture et Patrimoine et de 20 euros pour les non adhérents. Au plaisir de vous revoir lors de cette visite, nous vous adressons nos fidèles amitiés.

    Marie-Françoise Masfety-Klein

    01.42.72.61.41

    Blog Culture et patrimoine Paris Marais

     

  • Berges rive droite pont marie 01 06 17
    Berges rive droite au Pont Marie. Calme et méditation face à l'Île Saint-Louis

     

     

    Beaucoup vont dire que la justice a été bafouée, puisque bien que l'arrêté de piétonisation des berges ait été rejeté deux fois en première instance et en appel par le Tribunal Administratif, la Maire de Paris Anne Hidalgo vient d’annoncer aux parisiens qu'en application d'un tout nouveau jugement les berges sont définitivement réservées aux piétons et aux circulations douces.

    La contradiction n'est qu'apparente et souligne qu'il n'y pas de justice absolue mais une justice relative. Dans cette affaire, pour son premier arrêté la Maire avait choisi comme fondement de sa décision l'amélioration des chiffres de la pollution. La méthode et les résultats fournis n'ont pas été jugés convaincants par le tribunal. On connait en effet le débat contradictoire qui existe autour de ces mesures que les uns et les autres se jettent régulièrement au visage…

    La Maire a donc choisi un autre fondement, qui avait de plus le mérite de ne pas nécessiter de décision du conseil de Paris : évoquer le classement des rives de Seine au patrimoine mondial de l'UNESCO et plaider que cette distinction n'était pas compatible avec la présence de véhicules motorisés dans le paysage. 

    Sur cette base-là le Tribunal l'a suivie.

    Sur le fond, on sait que le sujet divise même ceux dont on pense qu'ils devraient logiquement le soutenir, à savoir les riverains qui vivent au voisinage de la Seine. Et d'opposer le report de la circulation, dont ils souffrent notamment sur les quais hauts, à l'évaporation partielle du trafic dont se prévaut la mairie, et du raisonnement dans l'abstrait que les difficultés de circulation finiront inévitablement par modifier les comportements de tous les acteurs qui contribuent au respect de l'environnement.

    Loin de moi l'idée de me livrer à des comparaisons qui apparaîtraient saugrenues mais Albert Einstein a publié sa théorie de la relativité sur des supputations qui avaient le mérite de la logique, de la raison et de la beauté. C'est par la suite qu'il s'est appuyé sur des expériences qui en ont confirmé la pertinence. Des expériences dont la dernière sur les ondes gravitationnelles a eu lieu 100 ans après, en 2016 !

    Qu'en est-il réellement ? Bien malin qui peut le dire. Nous continuons cependant à faire le constat que la baisse du nombre de véhicules dans nos quartiers est une réalité et que toute mesure qui vise à réduire le nombre de véhicules thermiques (autos, camions, motos) contribue à l'amélioration de l'air que nous respirons et va ainsi dans le sens de l'Histoire. Une Histoire qui portera un jour un jugement définitif et absolu. Soyons patients !

    Il est amusant à ce propos de se dire que la Maire de Paris vient de faire un cadeau à ses opposants politiques. Chacun y allait de ses déclaration d'une bouche imitant le derrière des poules pour expliquer ce qu'ils feraient s'ils prenaient le pouvoir. Il leur suffit maintenant de répondre que la justice s'étant prononcée, ils regrettent de ne pouvoir revenir en arrière en affirmant bien sûr qu'ils s'y seraient pris autrement s'ils avaient été aux manettes

    Gérard Simonet

     

  • Terrasse carreau du temple 25 10 18

    Une terrasse parmi d'autres au Carreau du Temple (IIIe) où le piéton est déclaré non grata au point qu'il emprunte les pistes cyclables…

     

     

    A l'approche des élections municipales, le débat que nous avons soulevé depuis des années maintenant dans les arrondissements et au sein de la mouvance "Vivre Paris !", auprès de la Mairie et de la Préfecture de police se développe, se structure et s'affirme autant dans ses analyses que dans ses propositions.

    Le magazine d'information hebdomadaire l'Obs (ex Nouvel Observateur) publie une série d'articles signés de la journaliste Véronique Radier sur le thème des nuisances sonores et du retard de Paris sur certaines villes européennes comme Rotterdam, de la confusion entre musique et bruit et de la montée en puissance des défenseurs des riverains qui prônent une démarche rationnelle dans le traitement des conflits de voisinage avec les bars bruyants.

    La création de l'association "Habiter Paris" dirigée par le Dr Bertrand Lukacs est commentée ainsi que ses objectifs.

    De son côté, l'association nationale "60 Millions de Piétons" nous informe des règlements applicables aux engins électriques qui envahissent actuellement les trottoirs : hoverboards, trottinettes électriques, gyropodes, mono-roues". Une bonne nouvelle pour tous ceux qui trouvent désormais dangereux de se déplacer à pieds…

    A lire absolument :

     

     

     

     

  • Mairie IIIe paris centre 17 10 18

    La mairie du IIIe, vue depuis les jardins du square du Temple

     

     

    Enfin vous l'emportez et la faveur du roi

    Vous élève en un rang qui n'était dû qu'à moi (Corneille)

     

     

    C'est en d'autres temps et en d'autres termes ce qu'aurait pu dire la mairie du IVe qui perd la course au statut de mairie du nouvel arrondissement Paris-centre (nom choisi avec 56,7 % des suffrages) au profit de la mairie du IIIe qui s'impose avec une une courte majorité de 50,49 %. Les habitants des quatre arrondissements ont voté et comme on s'y attendait la lutte a été serrée entre ces mairies-là.

    Sur le fond, on n'a pas vraiment compris l'intérêt d'une mesure qui regroupe les quatre premiers arrondissements de Paris. On s'en est expliqué objectivement dans un article précédent. L'équipe municipale de l'Hôtel de Ville met en avant le caractère lilliputien du premier arrondissement  qui ne pouvait pas rester en l'état avec ses 17.000 habitants. Ferdinand Lop, candidat farfelu aux élections présidentielles dans les années 60, n'aurait pas désavoué cette décision lui qui proposait dans son programme la suppression de la voiture de queue dans le métro car c'est la plus bondée…

    En créant un arrondissement de 101.000 habitants, cependant, on met à l'index les VIIIe et VIe qui apparaissent désormais minuscules avec leurs 36.674 et 43.451 habitants (chiffres 2015). Quelqu'un suggérera-t-il qu'on les fusionne pour approcher le chiffre respectable de 100.000 ? C'est le Ve alors qui détonnera avec le chiffre dérisoire de 60.938 habitants… En poursuivant le raisonnement il y a fort à parier qu'on en arrive à ce qu'il n'y ait plus qu'un seul arrondissement à Paris !

    Trêve de persiflage amical, il y avait un enjeu dans cette compétition qui opposait tout autant les mairies, leurs localisations et leurs caractéristiques, que leurs Maires et on aurait pu s'attendre à une forme de combat entre Pierre Aidenbaum qui peut se prévaloir d'un bilan respectable depuis 1995 et entend continuer à jouer un rôle, et Ariel Weil qui est servi par sa jeunesse, son dynamisme, son sens de la communication et la discrétion de son ambition politique. On a guetté ce combat mais reconnaissons qu'on ne l'a pas vu. L'un et l'autre sont restés sur la réserve et ils ont sans doute sauvegardé des avenirs politiques qui demeurent intacts.

    Fidèles à notre engagement de neutralité politique face à la compétition qui s'engage pour la mairie de Paris, nous aurons des entretiens avec eux et leurs concurrents pour faire savoir quelles sont les attentes des citoyens que nous représentons sur les sujets qui nous occupent : défense du patrimoine, résistance aux dérives sur la densification de Paris, tourisme de masse et son corollaire la location saisonnière ; lutte contre le bruit, l'accaparement de l'espace public et le tapage nocturne ; circulation et déplacements, combat pour que Paris n'ait plus à rougir de sa saleté et de ses rats, dénonciation de l'affichage sauvage sous toutes ses formes (qui vont jusqu'au marquage au sol…).

    Il faut absolument que ceux qui briguent le pouvoir et nos suffrages comprennent que Paris ne sera plus Paris si la ville est livrée à la fête débridée d'une déferlante touristique qui menace les sites où se concentrent des éléments importants de notre patrimoine collectif.

    S'agissant de l'emplacement de la mairie du nouvel arrondissement, il convient de rappeler que l'un de nos derniers souverains  a vécu des jours funestes avec sa famille dans la Tour du Temple, là où va se situer l'expression contemporaine du pouvoir populaire, la mairie du IIIe arrondissement qui s'apprête à changer de dimension pour représenter quelque 100.000 administrés .

     

    Temple vue générale enclosL'enclos du Temple, au XIIIème siècle. En haut à droite le palais du Grand Maître (actuellement square du Temple) et dans le fond la Grande Tour (emplacement de la mairie du IIIe)

     

    Cette tour a été sinistre à plus d'un titre. C'était une prison et le petit roi Louis XVII, âgé de 10 ans, y est mort dans des conditions indignes qui n'ont pas honoré la république naissante. On peut être attaché à notre République et reconnaître les sévices qu'elle a commis dans ses débuts en exécutant un roi plutôt débonnaire, une reine qui ne méritait pas la peine capitale et en laissant leur fils mourir, comme le dit Pierre Joseph Desault chirurgien et anatomiste de l'époque, «victime de la misère la plus abjecte, de l’abandon le plus complet, sur un être abruti par les traitements les plus cruels"

      Temple (tour du)

     

    La construction de la Tour et de l'enclos du Temple remonte au  XIIIème siècle. L'édifice comportait une tour principale de 50 mètres de hauteur, la Grande Tour, flanquée de quatre tourelles qui donnaient à l'ensemble l'allure d'un château fort. On peut dire d'elle comme pour la Bastille, que ces édifices avaient un côté patibulaire mais c'étaient des monuments. A ce titre, beaucoup pensent que l'une comme l'autre ajouteraient un attrait à Paris si on les avait conservées. 

    On sait ce qu'il en a été de la Bastille dont il ne reste que quelques pierres. La Tour du Temple a été démolie en 1808 sur ordre de Napoléon car elle était devenue un lieu de pèlerinage pour les royalistes. 

    De l'enclos du Temple et de la grande Tour, il ne reste que des gravures, contrairement au Prieuré Saint-Martin qui est tout proche, le long de la rue Saint-Martin, toujours dans le IIIe, et qui nous offre encore une chapelle, un cloître, un beau réfectoire, une tour d'enceinte à l'angle de la rue du Vertbois et une autre de même facture dissimulée rue Bailly dans les locaux d'une entreprise de matériaux de construction… 

    C'est mentir toutefois par omission que de dire qu'il ne reste rien de l'enclos du Temple : un pan du mur d'enceinte et une portion imposante d'une tour de guet sont dissimulés dans les immeubles existants entre les rues de Picardie et Charlot. On peut voir la tour et son extrados si on s'introduit au 73 de la rue Charlot et son intrados qui sert de banquettes à un café restaurant du 32 rue de Picardie !

    Les habitants des 2ème et 1er arrondissements sont les bienvenus dans le regroupement qui prend le nom de Paris-centre. Notre association, de par son nom, s'adressait plus spécifiquement aux habitants du Marais et par extension aux habitants des IIIe et IVe. Elle a désormais vocation à s'intéresser aussi aux deux premiers arrondissements. C'est pour cette raison et pour réagir aux requêtes des moteurs de recherche sur Internet qu'on  a introduit dans son en-tête le flag "Vivre Paris-centre !".

    Gérard Simonet