Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Année : 2019

  •                                    Carref a & m
    Carref a &m sud

     

         

     

     

    Vue panoramique du carrefour des Arts & Métiers (IIIe)

     

     

    Ce carrefour à six branches est en soi un site patrimonial remarquable avec les vestiges encore bien conservés du Prieuré Saint-Martin-des-Champs qui date du XIIème siècle. Dépendant de la puissante abbaye de Cluny en Bourgogne, il constituait à faible distance de l'enclos du Temple une cité fortifiée au voisinage de Paris. La chapelle qui occupe l'espace entre les rues Réaumur et Vaucanson et son chevet sont pour l'essentiel de style roman. Sa façade en revanche, côté rue Saint-Martin, est un pastiche néo-gothique de la fin du XIXème siècle sur lequel on passe généralement très vite, pour se hâter de célébrer l'étonnant "réfectoire" gothique voisin du XIIIème siècle et son audace architecturale.

    On est en limite du secteur sauvegardé du Marais mais le site n'en est pas moins digne du plus haut intérêt. Le Maire du IIIe Pierre Aidenbaum ne s'y est pas trompé en décidant il y quelques années de réaménager  le carrefour par des travaux de voirie. Le résultat est à la hauteur des attentes mais les tagueurs et leurs bombes de peinture sont venus tout gâcher. Le côté sud, comme on le voit sur la photo, est recouvert de signes cabalistiques qui défigurent le paysage en créant un environnement anxiogène inutilement et stupidement agressif.

     

    Carref a & m tags

    Il faut que les services de la propreté de Paris s'y consacrent. Nous l'avons souligné à plusieurs  reprises : si un sentiment général de malpropreté domine à Paris, c'est largement à cause de l'état général du mobilier urbain et du décor ambiant. Les graffiti en tout genre, les affiches sauvages, l'état des bancs publics, des armoires électriques, des boites aux lettres etc… donnent le ton du message détestable reçu par les habitants et les passants.

    Que faut-il faire ? La mairie de Paris peut répondre qu'elle a affecté des moyens techniques et financiers à l'effacement des graffiti en le sous-traitant à deux ou trois entreprises spécialisées. Nous n'en connaissons pas l'importance mais nous l'évaluons à 3 ou 4 millions d'€ par an. C'est trop pour le contribuable parisien, c'est une goutte d'eau face à l'ampleur de la tâche. Il faut pourtant que nos élus s'y attèlent.

    En agissant sur les effets mais aussi sur les causes.

    S'agissant des effets, nous recommandons un augmentation significative des moyens, financée par un rabotage des subventions clientélistes aux associations fantoches. Dix pour cent de cette manne de 300 Millions permettrait de dégager de quoi décupler les moyens existants. Il faut mettre à profit cette source de financement pour créer dans chaque arrondissement un poste d'inspecteur chargé de veiller à l'état des lieux et de procéder au signalement des souillures. L'intervention des habitants sur le site "DansMaRue" ne doit pas être l'assise du dispositif mais un complément qui leur sert accessoirement d'exutoire…

    Au chapitre des causes, il est indispensable de renforcer les mesures de lutte contre ce type d'incivilités avec des sanctions pénales plus dissuasives que le simple rappel à la loi, que les auteurs indélicats brandissent comme un trophée ! Il faut s'inspirer en cela du modèle de New-York qui en 1984 déclara une guerre totale aux tags dans le métro et en vint à bout en cinq ans. 

    Enfin il faut là aussi faire preuve de "realpolitik" et reconnaitre qu'on a affaire à un phénomène de société et qu'il y a dans ces comportements une forme de "création artistique" qui est d'ailleurs reconnue par le marché de l'art contemporain. 

    Une municipalité bien inspirée devrait instaurer une sorte de pacte avec les représentants reconnus de cette "discipline", lui réserver des espaces et la faire sortir de sa clandestinité, en allant jusqu'à financer des "commandes" pour la décoration de sites choisis.

    Nous soumettons ce point de vue à tous ceux qui se sentent concernés et en toute priorité aux candidats à la mairie de Paris que nous avons eu l'honneur de rencontrer à ce jour ou que nous allons bientôt recevoir, Rachida Dati notamment. Ceux qui passeraient ce problème sous silence n'auraient rien compris au vaste mouvement de protestation contre le mauvais entretien de notre ville.

    Gérard Simonet

     

  • Notre dame grue géante 26 12 19
     Vue du chevet de Notre-Dame et de la grue géante  Potain (entreprise Manitowoc – USA) depuis le pont de l'Archevêché (Photo VlM, clic gauche dans la photo pour agrandir)

     

     

    Avec ses 80 mètres de haut, cette "grue à tour" domine Notre-Dame. Elle est là pour que soient extraits les milliers de tubes d'échafaudages qui, plus ou moins fondus, sont restés prisonniers de l'incendie et se sont entremêlés avec le plomb en fusion pour former un lourd carcan qu'il va falloir découper et retirer morceau par morceau pour soulager la structure et permettre la reconstruction des parties détruites et de la flêche.

    La structure de cette grue gracile parait bien frêle. Elle donne l'impression qu'une charge agissant au voisinage de l'extrémité de la flèche la ferait inexorablement plier et précipiterait l'engin au sol. Il est vrai que le moment de flexion agissant alors sur l'embase de la tour est extrême. Mais il est compensé par le contre-poids qu'on aperçoit à l'arrière de la flèche. Sur des valeurs  de charge moyennes, il efface en totalité le moment de flexion sur la base de la tour, qui subit alors un effort de compression simple, plus facile à maitriser, pour autant que le moment d'inertie de la section de la tour lui assure de résister au flambement (*). 

    Pas de panique. Les ingénieurs de Potain ont fait tous ces calculs. Et s'il est exact, comme nous l'apprend "Le Parisien" d'aujourd'hui, que la société fournit gratuitement la grue, c'est à deux titres qu'elle mérite notre admiration et notre gratitude : pour son expertise (unique en Europe) et pour sa générosité face au désarroi des amoureux urbi et orbi de Notre-Dame qui ont vécu comme un déchirement le désastre du 15 avril 2019.

    GS

     

    (*) Flambement : un élément élancé, c’est à dire ayant une grande dimension par rapport à au moins une des deux autres, soumis à un effort de compression axial, peut se déplacer transversalement de façon catastrophique et céder sous de faibles charges. 

     

    Avis à nos lecteurs

    Si vous êtes membre de l'association et avez cessé de recevoir les alertes que nous diffusons pour annoncer de nouveaux articles, faites nous en part à vivrelemarais@orange tout de suite. Il est possible que vous soyez concerné par un dysfonctionnement indépendant de notre volonté. Nous le corrigerons tout de suite !

     

     

  • Fontaine innocents john james chalon 1822

    La Fontaine des Innocents (1er), peinture de John James Chalon (1822)

     

     

    L'Association pour la Défense des Riverains et l'Animation du Quartier des Halles (ADRAQH) et son président Emmanuel Duprat nous livrent un document que nous invitons nos lecteurs à consulter absolument s'ils s'intéressent à notre Histoire.

    On y trouve un curieux mélange d'ingrédients historiques qui ont un lien avec les Halles, dans une vidéo-interview d'un personnage fascinant et attachant d'origine russe qui nous parle du tsar Ronanov Nicolas II assassiné avec sa famille en 1919, de Raspoutine, de Louis XIV (qui a passé du temps dans son enfance aux Halles !), de l'impératrice Eugénie et puis une partie de la vie de Coco Chanel, sa relation avec Dimitri, un Romanov survivant, sa passion pour les parfums et sa fixation sur le chiffre 5 qui a fait sa gloire et sa fortune. Sa rencontre à Paris avec une belle intrigante brésilienne du nom d'Aimée Soto-Mayor qui devint l'amie de Mlle Chanel jusqu'à son décès à l'âge de 103 ans…

    On y apprend pourquoi des cafés s'appelaient des "crèmeries" et on découvre que la musique des "Pokémon" (1996) puise son inspiration dans celle de Stravinsky, amant d'un jour de Coco Chanel !

    Passez un moment privilégié dans cet imbroglio surréaliste en compagnie de Ben Solms interviewé par le président Duprat dans le cadre d'une série documentaire sur le thème "La mémoire des Halles : le quartier raconté par ses habitants".

    GS

     


  • Braque clisson 08 05 18La rue de Braque et l'Hôtel de Clisson (IIIe) (Photo VlM – clic gauche dans la photo pour en apprécier les détails)

     

    Houx

    Le bureau de l'association, le conseil d'administration et son président vous adressent leurs meilleurs vœux de bonheur et de réussite pour l'année nouvelle.


    Cette année 2020 verra la poursuite de nos actions en faveur du patrimoine exceptionnel dont nous sommes dépositaires dans nos arrondissements du centre de Paris. Nous poursuivrons nos efforts, avec les autorités en place, pour assurer la tranquillité des riverains et leur qualité de vie.

     

    Nous continuerons à développer nos activités culturelles autour des visites guidées-conférences et concerts lyriques et instrumentaux, dans le cadre des "Moments Lyriques du Marais" qui ont pris leur essor en 2017 et sont devenus des événements incontournables de la vie culturelle et artistique du Marais et de Paris-centre.

     

     

     

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    Carnavalet bâtiment

    Avec son architecture de style renaissance, le musée Carnavalet (IIIe), ultime demeure de Madame de Sévigné, dédié depuis son ouverture en 1880 à l'histoire de la Ville de Paris, est l'un des joyaux du Marais (Photos VlM)

     

     

    La Directrice Générale du musée, Valérie Guillaume, et la Secrétaire Générale Danièle Desideri, en charge du musée, de la crypte Notre-Dame et des Catacombes, ont réuni le 19 décembre un comité pour une visite du chantier de rénovation, qui était bien nécessaire mais qui a tenu le musée fermé au public pendant de longs mois (depuis précisément 2016).

    Carnavalet comité

    Etaient présents Pierre Aidenbaum, Maire du IIIe, Ariel Weil, Maire du IVe, Nicole Bismuth-Lecorre élue du IIIe et d'autres personnalités. Nous avons parcouru des salles en travaux ou s'affairent des experts de toutes les disciplines en matière de rénovation de peintures, boiseries, dorures… On y découvrira notamment le vantail gauche de la porte monumentale de l'Hôtel de Ville, sauvé de l'incendie de 1871 sous la Commune et – détail intéressant – la méduse survivante qui en décorait au centre le vantail droit, lui-même disparu dans l'incendie !

    On fait dans ce parcours d'étranges rencontres avec des volées d'escaliers en matériaux contemporains. Elles remplacent des escaliers anciens en bois et se plient aux contraintes actuelles de la loi "accessibilité" qui a imposé de surcroît quelques ascenseurs ici et là, avec une touche anachronique surprenante mais justifiée.

    C'est au total 50 Millions d'€ qui ont été investis par la mairie de Paris pour l'ensemble des travaux, dont 4 Millions pour la restauration des œuvres.

    Carnavalet escalier peinture murale brunetti paolo antonio bis

    Grande fresque sur l'escalier du premier étage. Un grand concours est ouvert : qui en est l'auteur et que représente-t-elle ? Le gagnant aura deux places gratuites à notre récital Beethoven du 29 janvier !

     

    Conformément aux prévisions initiales, le musée qui s'étend sur les Hôtels Carnavalet et Le Peletier rouvrira ses portes au public avant l'été 2020 !

    Selon le Maire du IIIe, les jardins du quadrilatère des Archives (Hôtels de Soubise et de Rohan) pourraient ouvrir au public eux aussi en 2020… A suivre.

     

  • Mireille

    Le mug de "Mireille"

     

     

    Hier mercredi 18 décembre 2019 la boulangerie "Mireille" rue Vieille-du-Temple dans le troisième arrondissement a fermé. Pour célébrer quarante-et-un ans de plaisirs, Mathieu Garcia et sa sœur Stéphanie, qui avaient repris le commerce au décès de leur mère, ont offert à leur clientèle une fête gastronomique. La boulangerie ouverte était fermée au public, « C’est privé ! » criait Stéphanie aux inconnus qui essayaient d’entrer, ajoutant « J’ai toujours rêvé de dire ça ».

    Étaient reçus les familiers, qui travaillent dans ce nord du Marais, y habitent, y reviennent par affection. Pour elles et eux, les rayonnages étaient remplis des délices habituels, cette fois disponibles gracieusement, « Servez-vous, servez-vous ! » proposait Mathieu. Un enfant a demandé « Est-ce que je peux avoir une sucette ? », Mathieu a tendu le présentoir, l’enfant en a pris une, Mathieu lui en a rempli les poches « Ça te fera des souvenirs, et moi ça me fait plaisir ! », l’enfant a répondu « J’pourrai jamais manger tout ça », Mathieu l’a rassuré « Tu prendras ton temps ». Un petit a demandé une framboise, Mathieu a proposé le seau, le petit en a pris une, Mathieu lui a saisi la main et conseillé « Prends-en une poignée, fais-toi plaisir » et le ravissement était dans les yeux du petit.

    Pour les adultes attendaient des plateaux de pizzas et de quiches, de verrines d’œufs de poisson, de canapés au saumon fumé, de petits sandwiches au jambon, rillettes ou fromages ; le pain de mie et le pain au lait de Mireille, qui nous les rendra ?
    Stéphanie avait cuit deux foies gras, Mathieu avait ouvert du champagne, leur père dans le laboratoire préparait sans cesse des petits-fours. J’ai visité l’appartement vide à l’étage, le laboratoire impeccable du rez-de-chaussée, au-dessus de deux étages de caves d’où partaient des souterrains vers la Bastille : le Paris que j’aime.

    Flûte de bulles à la main, gourmandes et gourmands ont fait connaissance. Une dame a raconté : « J’habitais rue de Saintonge un quatrième étage sans ascenseur, mes voisins qui ne pouvaient monter les marches devaient partir en maison de retraite et ça me faisait peur. Une nuit j’ai rêvé qu’un petit appartement était à vendre dans un immeuble à Saint-Paul, au réveil je me souvenais lequel ; je me suis habillée, j’y suis allée, et là il y avait un ascenseur comme dans mon rêve. La concierge a dit qu’en effet un deux-pièces serait à vendre bientôt, elle me l’a montré, il était idéal, je l’ai acheté et j’y habite depuis quinze ans, mais je continuais à acheter mon pain chez Mireille, tout était si bon ». Chacune, chacun est reparti avec un mug et des douceurs.

    Le soir, pendant que la ville bloquée résonnait de klaxons, Mireille a quitté le Marais, son bail n’a pas été renouvelé par le propriétaire, qui le lendemain commence à démolir. Pour nous autour de la rue de Bretagne, c’est le quatrième boulanger qui disparaît en une vingtaine d’années. Pour les touristes ce sera une boutique à la mode supplémentaire.

    Patrice F. Roy 

     

  • Dessin zoe thouron poisson 20 12 19Dessin de Zoé Thouron

     

     

    Sous le titre "La loi Économie Circulaire adoptée en première lecture", le site Plastiques et Caoutchoucs publie la liste des dispositions qui on été adoptées par l'Assemblée Nationale en première lecture dans la nuit du jeudi 19 au vendredi 20 décembre 2019.

    On sait que quinze tonnes de plastique sont déversées chaque minute dans les océans, soit 8 Million de tonnes par an. De quoi frémir. Les mesures adoptées ne sont pas à la hauteur avec par exemple la fin des emballages plastiques à usage unique en 2040 seulement ! 

     

  • St merri face nord

    Façade nord du chevet de l'église St Merri (IVe) (Photos VlM)

     

     

    En présence du RP Alexandre Denis, Curé de la paroisse depuis septembre 2019, de l'Adjointe à la Maire de Paris pour le patrimoine, Karen Taïeb, de l'Architecte en Chef des Monuments Historiques en charge de la restauration Vincent Brunelle  et du maire du IVe Ariel Weil, une description des travaux qui viennent de s'achever nous a été présentée. (détails dans le journal de la paroisse)

    Ils ont concerné la façade sud et les cinq vitraux du chevet :

     

    St merri face sud St merri vitraux

     

     

     

     

     

     

    La Direction des Affaires Culturelles de la mairie de Paris considère qu'il s'agissait "d'une petite opération en terme de coûts (budget 2 Millions d'€) mais il y avait beaucoup de choses à faire et avec finesse (statues de la tourelle en particulier)". Les chapelles, qui sont désormais hors d'eau ainsi que le grand orgue, vont désormais subir la restauration dont ils ont besoin eux aussi.

    Ces changements sont bienvenus mais ils restent encore peu visibles. L'église Saint-Merri qui date des XVIème/XVIIIème siècles est un chef-d'œuvre de l'art gothique flamboyant qu'on compare souvent à Notre-Dame mais elle a souffert jusqu'à nos jours d'offrir à la vue une façade nord très noircie qui bordait une place Igor-Stravinski dont le bassin était maltraité et la bordure ouest saccagé par des tags immondes.

    Place stravinski 18 12 19

    On se doit de reconnaitre que le Maire Ariel Weil s'en est sérieusement occupé. La fresque style "street art" d'Obey qui jouxte le "Chuttt de Jef Aérosol" est d'un heureux effet. Cette façon contrôlée d'inviter la peinture de rue dans notre décor, comme au carrefour Vieille du Temple/Quatre-Fils (IIIe), est une attitude réaliste face à la prolifération de tags informes qu'on voit fleurir un peu partout. Il faut simplement s'assurer que ce réalisme ne soit pas perçu comme l'apologie du pire en la matière.  

    Ceci pour conclure que si en 2023, comme l'envisage le Curé de la paroisse, la grande façade nord de l'église est ravalée et restaurée on aura avec cet ensemble un cadre dont le nouvel arrondissement Paris-centre pourra se prévaloir, avec un mélange intéressant de classicisme et d'art canaille dont le public actuel est assez friand, pour autant qu'il implique la Qualité.

    GS

     

  • Klaxons

     

     

    Klaxons en ville : le plus stupide et le plus violent de tous les bruits !

     

    C'est sous ce titre que nous avons publié en décembre 2015 un article qui suscita alors de nombreux commentaires. Nous y disions en substance des klaxons que "c'est le plus stupide des bruits". Car il ne sert à rien lorsqu'il sévit dans une agglomération et "il est violent comme un coup de poignard" car il ne prévient pas. Il est dit dans le code de la route que son usage est interdit "sauf en cas de danger immédiat". Dans la réalité, les coups de klaxons sont généralement le fait de véhicules à l'arrêt ou de conducteurs énervés, sans qu'il existe le moindre danger pour les justifier. 

    Autant dire que les avertisseurs sonores, généralement puissants et trop souvent stridents, sont parfaitement inutiles et n'ont pour usage que de manifester un agacement, une colère, voire la furie d'un conducteur irascible.

    C'est ce qui vient de se passer rue du Colisée dans le VIIIe. Le Parisien du 17 décembre le relate. Une femme au volant a poignardé deux femmes dans la rue à l'issue d'un échange de propos vifs qui a débuté par un coup de klaxon agressif !

    L'enquête tentera  de déterminer pourquoi et comment ce drame s'est déroulé. Il semble que les stupéfiants y soient pour quelque chose mais l'événement nous interpelle à nouveau à propos des avertisseurs sonores en ville : comment peut-on accepter encore, alors que le bruit est la nuisance n° 1 en Île-de-France, que les pouvoirs publics n'aient pas encore pris des mesures sérieuses pour éradiquer cette source de bruit inutile et absurde que nous dénonçons avec application depuis près de vingt ans ?

    GS

     

  • Bcbg le parisien

    Le BCBG dans le XIXe était un restaurant. Il est devenu une boite de nuit avec l'accord de la Préfecture de police, et un enfer pour les nuits des habitants de l'immeuble (Photo Le Parisien)

     

     

    Le quotidien "Le Parisien" réussit à dire la chose et son contraire avec la même conviction dans un article paru le 14 décembre 2019. Sous le titre "Paris : ces riverains d'une boite de nuit ne dorment plus", qui décrit les affres vécues par les habitants riverains de l'établissement, on trouve un autre titre : "Bars, discothèques : menaces sur la nuit parisienne".

    Il est vrai que le premier article est signé Lily Jaillard, le deuxième Olivier Lejeune, deux journalistes qui n'ont pas dû échanger sur le sujet car on discerne mal une ligne éditoriale entre ces deux façons de voir les choses.

    Une observation de bon sens saute aux yeux cependant : on comprend qu'il y a des semaines, des mois peut-être, que les habitants de l'immeuble ne peuvent plus dormir, que certains en sont malades, d'autres obligés d'aller dormir ailleurs, tous révoltés contre les agressions dont ils sont victimes ;  de son côté la discothèque est simplement "menacée par l'autoritarisme de la Préfecture de police". Avant que les riverains puissent obtenir la moindre sanction, si toutefois ils l'obtiennent, ils devront vivre l'enfer et subir l'attitude détachée, méprisante des exploitants à l'égard de leur souffrance.

    Si comme il est dit, la Préfecture de police a augmenté de 17,15 % (sur 4 ans…) le nombre de fermetures administratives dues au tapage, à la drogue, à des rixes… les parisiens n'ont qu'à s'en féliciter et remercier la police, qui contrôle les établissements recevant du public, de se mobiliser lorsque des signalisations répétes et objectivées sont déposés par les riverains de clubs, discothèques et autres lieux qualifiés de festifs.

    La fermeture administrative est la seule réponse qui fasse réfléchir ceux qui n'ont d'autre objectif que leur tiroir-caisse. Elle prend du temps mais infiniment moins qu'une procédure judiciaire que des particuliers n'ont pas les moyens d'affronter. Il faut de ce point de vue que la mairie de Paris change d'attitude pour la prochaine mandature. Le "conseil de la nuit" du Maire-Adjoint Frédéric Hocquard, depuis 2014 consacre l'essentiel de ses efforts à donner satisfaction aux professionnels de la nuit, ignorant en cela les parisiens et délaissant le seul objectif qui soit juste et raisonnable, celui de l'alliance "Vivre Paris !" : développer la vie nocturne en respectant la tranquillité et le sommeil de chacun.

    GS

     

    Post-scriptum

    Marc Mutti, élu de la mairie du 1er arrondissement, nous invite à regarder cette vidéo de France 3 sur les méfaits du bruit à Paris et les solutions développées par BruitParif pour en maitriser les nuisances.