Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Année : 2019

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    Beaumarchais 5 KFC façade 18 06 19
    Daloyau occupait cet espace commercial 5 boulevard Beaumarchais (IVe) dans un passé récent. A son départ, le bail commercial a été repris par le fast food KFC. (photo VlM)

     

     

    C'est la suite du feuilleton de la lutte des habitants du boulevard Beaumarchais contre l'implantation au rez-de-chaussée et au premier étage d'un fast food KFC (Kentucky Fried Chicken).

    Attaqué en justice par un collectif de riverains sur divers chefs d'accusation, KFC se voyait condamné le 6 mars 2019 en appel à arrêter les travaux d'aménagement. Prétendant que ces travaux étaient terminés, KFC décidait contre vents et marées d'ouvrir son établissement dès le 4 avril (Le Parisien du 14 avril Philippe Baverel).

    L'affaire n'en est pas restée là. Face aux nuisances résultant de la non conformité notamment des extracteurs de fumées, le collectif déclenchait un "référé d'heure à heure" devant le Tribunal de Grande Instance de Paris (le référé d'heure à heure permet de réagir très rapidement à une situation d'extrême urgence. Cette procédure permet d'obtenir une décision de référé dans un délai allant généralement de 2 jours à une semaine.

    Le résultat nous a été communiqué le 24 mai : le juge du TGI de Paris a ordonné la fermeture du restaurant KFC sous astreinte ainsi que la remise en état de certaines parties communes modifiées sans autorisation de l'assemblée générale des copropriétaires.

    C'est le deuxième juge qui fait droit à la défense du collectif et à ses arguments.

    Et cette fois, l'ordonnance a été respectée : le fast food  a fermé ses portes samedi 15 juin en fin de matinée comme en témoigne l'affichette ci-dessous, apposée sur la porte d'entrée.

     

    Affichette KFC 18 06 19

     

    Ce résultat a été obtenu après 18 mois d'une lutte qui n'est peut-être pas terminée. Les riverains ont reçu de nombreux témoignages de soutien  de leurs voisins du quartier qui pensaient que leurs chances étaient quasi nulles face à KFC. Ils ont bénéficié aussi du soutien appuyé du Député LReM  Pacôme Rupin et du Maire PS du IVe Ariel Weil.

    Le collectif "Beaumarchais 5-7"

     

  • Paris le parisien 01 03 19

    Paris, photo du quotidien "Le Parisien", avant l'incendie de Notre-Dame le 15 avril 2019

     

     

    La course à la mairie de Paris est ouverte. Les partis fourbissent leurs armes, les états-major préparent les alliances et les médias commentent. Notre association ne prétend pas refléter l'opinion générale des parisiens et n'est pas non plus forcément le miroir de Paris-centre mais elle puise sa vision de Paris dans les échanges qu'elle entretient depuis 12 ans avec un nombre croissant d'habitants qui nous lisent et réagissent. A ce jour, 2.125.684 pages de notre blog ont été lues, chiffre très proche de la population parisienne (la comparaison n'a bien entendu aucun sens…)

    Nous ne faisons pas de prosélytisme car il serait trop ardu pour nous qui sommes tous bénévoles de gérer une population d'adhérents qui pourrait aisément atteindre les 10.000 ou plus. Nous pensons simplement que l'opinion de ceux qui nous suivent n'est pas circonscrite au groupe qu'ils constituent. A ce titre, il y a tout lieu de penser que nos attentes sont aussi celles d'un très grand nombre de parisiens.

    Nous avons décidé de les faire connaitre à ceux qui souhaitent garder le pouvoir pour poursuivre leur tâche et à ceux qui veulent le conquérir. Nous leur demanderons de prendre connaissance des sujets qui nous mobilisent et sur lesquels nous attendons une réaction, des réponses et des engagements.

     

    Ce qu'on veut pour Paris. Les grands thèmes sont en caractères gras :

    • Arrêt de la densification de Paris intra-muros. Des espaces de respiration et de la verdure
    • Priorité à la propreté des rues et du mobilier urbain. La fin de l'affichage sauvage, des flyers et des graffiti. Arrêt de l'ouverture des parcs publics la nuit.
    • Pollution de l'air : interdiction progressive des véhicules à moteurs thermiques. Mesures immédiates contre les deux-roues bruyants et polluants. Instauration du stationnement payant pour les motos et scooters et mise en oeuvre de leur contrôle technique
    • Evolution progressive vers des véhicules tout électriques
    • Circulation autos/motos limitée dans les arrondissements centraux. Non concernés : les riverains et les véhicules de livraisons et de services, publics et privés. Attention renforcée aux conditions de déplacements des personnes à mobilité réduite.
    • Pérennisation de l'accès réservé aux piétons et circulations douces sur les voies sur berges avec obligation du contrôle des dérives festives nocturnes
    • Maîtrise des dépenses et équilibre budgétaire. Amorce de remboursement de la dette. Arbitrage sur les 300 Millions d'€ de subventions versées aux associations fantaisistes pour en finir avec le clientélisme dans ce domaine. Report des économies sur le budget propreté
    • Une police, municipale ou non, qui soit visible et qui sanctionne les incivilités : code de la route et de la ville, jets de déchets et de mégots sur la voie publique, tapage, lutte contre les nuisances sonores et l'occupation illégale du domaine public  par des activités marchandes (bars, restaurants…)
    • Une direction de l'urbanisme et du paysage de la rue qui fasse respecter les règles d'urbanisme et le PSMV (qualifiés désormais de  SPR "Sites Patrimoniaux Remarquables")
    • Une politique financièrement raisonnable de création de logements sociaux. Priorité de leur attribution à ceux qui sont au service de la société (policiers, infirmières, pompiers etc…)

     

    Ce qu'on ne veut pas à Paris, la version en creux de ce qu'on veut et,

    • Des hausses d'impôts
    • Des mesures communautaristes
    • L'invasion du tourisme de masse
    • L'anarchie dans les locations saisonnières
    • Les JO de 2024 sans référendum des parisiens
    • la Tour Triangle
    • Les tours du XIIIe 

     

    Gérard Simonet

     

  • Francs-bourgeois 34 cour pavée travaux 08 06 19

    Cour pavée de l'Hôtel Poussepin en réfection, 34 rue des Francs-Bourgeois (IIIe) (Photo VlM/YdM)

     

     

    Le Centre Culturel Suisse est propriétaire du rez-de-chaussée à cette adresse. Il est aussi l'un des copropriétaires du passage des Arbalétriers dont on a regretté l'an passé que ses pavés aient été sciés par le milieu pour que la chaussée soit plus lisse. De là à penser qu'il en sera de même avec la cour, il n'y a qu'un pas que nous ne voulons pas franchir.

    Si notre ami Albert Mandil était toujours des nôtres, lui qui jouait les gardes-champêtres de ce lieu historique, nous saurions précisément ce qu'il en est. Nous avons une pensée pour ce fidèle disciple de notre association, disparu il y deux ans. 

     

    Mandil voltigeur

    En son absence, nous ne pouvons que faire confiance à l'ensemble des copropriétaires du bâtiment et à l'Architecte des Bâtiments de France pour que le caractère exceptionnel de cet hôtel du tout début du XVIIème siècle soit préservé. Il remplaça à cette époque une "maison d'aumône" qui datait de 1350, construite pour abriter dans 24 chambres, 48 pauvres gens dispensés de toute imposition et qualifiés pour cette raison de "francs bourgeois". 

    Nous formons l'espoir également que les plafonds peints du 1er étage n'aient pas été sacrifiés à un quelconque réaménagement de l'espace habitable. Rappelons qu'au titre du PSMV du Marais (devenu SPR = sites patrimoniaux remarquables) les intérieurs des immeubles  sont protégés au même titre que leur architecture extérieure.

    GS

     

  • Plouf 1-1
    Objets repêchés dans la Seine du côté du quai Saint Bernard (Ve)
    (Photo VlM/GL)

     

     

    En voyant cet amoncellement d'objets représentatifs des nouveaux modes de déplacements remontés des fonds de la Seine on se demande qui on doit blâmer : la mairie de Paris, parce que c'est le plus simple, ou ceux qui s'en sont débarrassés au mépris du civisme le plus élémentaire. J'hésite parce que dans l'environnement laxiste dans lequel nous baignons il est mal vu de désigner un.e responsable particuli.er.ère (je vous promets de ne plus jamais utiliser cette stupide écriture inclusive, rejetée par l'Académie. Il y a assez d'idéologues autocrates qui s'en font les promoteurs ardents).

    Vous devinez dans quel sens va mon jugement sur ces deux sujets…. d'une importance toute relative.

    Gérard Simonet

     

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    Trot vertusLocal de recharge des batteries dans le IIIe (Photo VlM/OA/LF)

     

     

    On parle beaucoup des trottinettes dans les médias en ce moment. Mais curieusement, les commentateurs dédaignent d'aborder les dessous du modèle économique, notamment l'appel à ces "petites mains" qui agissent la nuit pour collecter, recharger et replacer les engins. Deux de nos lecteurs qui se qualifient gentiment "d'assidus" nous éclairent à ce propos. Voici leur témoignage :

     

    Lecteurs assidus de "Vivre le Marais !", nous voulions porter l'attention de vos lecteurs sur un problème d’un nouveau genre qui pourrait bientôt nous toucher tous. C’est un problème que nous rencontrons depuis quelques semaines, lié au développement de ce nouveau moyen de transport qu’est la trottinette électrique.

    La mise sur le marché d’une multitude de trottinettes a engendré un souci de taille : ces engins doivent être chargés. La solution trouvée par les opérateurs, les faire charger par des particuliers, via une application qui leur permet de les repérer et de les « chasser » dans la ville puis de les ramener chez eux pour refaire le plein de batterie et les déposer au petit matin dans la rue.

    Ce nouveau petit boulot, envisagé comme un complément de salaire, a donné des idées à certains. Depuis quelques semaines une bande d’individus bien organisés qui, à toute heure et surtout la nuit jusqu’à 8h00 du matin se relaient pour charger les trottinettes dans un local loué à leurs frais, a élu domicile au 45 rue Volta dans le 3ème . Le quartier Vertbois du Haut-Marais s’est fait une spécialité du "pop up store" et de la location temporaire et nous pensions que  leur activité ne durerait qu’un temps. Hélas ! Le temps passe et ce nouveau business se développe.

    On ne compte plus les bips stridents des trottinettes, les allers-retours incessants en scooter bruyant et les voitures aux portières qui claquent sans gêne aucune pour amener et ramener les engins toute la nuit. Les trottinettes chargent sur de nombreuses multiprises (imaginez des dizaines de trottinettes branchées sur des batteries, elles-mêmes reliées à des multiprises des heures durant !).

    Pour éviter d’attirer les regards des curieux un drap pend lamentablement sur la vitrine. Le sens interdit ne fait pas peur, on s’invective à 4h00 du matin en criant. Quand le temps est clément on sort des chaises, on s’assoie sur les scooters que l’on gare sur la chaussée (attendre cinq heures dans un local que les engins chargent doit en effet sembler long) et on envahit le trottoir (tant pis pour les poussettes, les riverains et les enfants de l’école élémentaire Vaucanson toute proche …). Le numéro 45 de la rue est devenu leur nouveau point de rencontre.

    Cette rue autrefois si tranquille attire de plus en plus de ces oiseaux de nuit au grand désespoir des commerçants et des habitants. Nous les avons approchés pour tenter d’en savoir plus sur leur bailleur – car ce local n’a pas d’affectation de nuit – et sur leur possible départ prochain. Il nous a été répondu que « tant qu’[ils] paient [ils] restent ».

    Nous avons signalé la situation à la mairie et attendons que l’adjoint du maire nous contacte pour que nous le rencontrions afin de lui exposer la situation. Mais il nous semble que le temps presse et que chaque jour passé est un jour où cette bande gagne du terrain (au sens propre comme au figuré). Nous espérons que la mairie agira pour le bien et la sécurité de tous car la réglementation de l’usage des trottinettes passe également par la réglementation sur leur charge. Nous espérons que "Vivre le Marais !" soutiendra notre action et que nous retrouverons bientôt une rue et des nuits paisibles.

    Ophélie et Loïc, résidents rue Volta

     

    Le côté positif de ce message est que l'activité générée crée des emplois et donne une chance à des jeunes de fournir une valeur ajoutée qui n'est ni stupide, ni répréhensible pour autant qu'elle s'exerce dans le respect du droit. Nous pensons que la possibilité existe de maîtriser aussi bien l'usage de ces nouveaux modes de mobilité que leur exploitation, pour autant qu'une loi appropriée en fournisse le cadre et que les acteurs du maintien de l'ordre en garantissent l'application.

     

  • Trottinettes hôtel de villeTrottinette électrique et Hôtel de Ville (Illustration mairie de Paris)

     

     

    Les trottinettes et vélos électriques "sans attache" (free floating) qui ont été implantés en quantité à Paris depuis l'été dernier vont dans le sens des nouvelles formes de mobilités souhaitées par la Maire de Paris Anne Hidalgo et ses Adjoints d'Europe Ecologie les Verts pour se substituer à la voiture. De ce point de vue, ils ne peuvent que se réjouir du succès de ce nouveau mode de déplacement et de leurs plateformes de gestion basée sur la géolocalisation.

    Malheureusement pour leurs convictions, si l'attrait commercial de ces services est une évidence, la façon dont ils sont exploités soulève d'immenses protestations. Les accidents sont nombreux, tant pour leurs utilisateurs que pour les piétons qui se font bousculer et renverser. Les trottinettes abandonnées sur les trottoirs sans précaution, qui sont des obstacles au déplacement des piétons, ne font qu'exacerber un ressentiment qui n'a cessé de croître auprès de la population.

    Il est donc nécessaire aux yeux de la municipalité de répondre aux dysfonctionnements sans pour autant remettre en cause ce qu'elle considère comme un progrès, sans doute à juste titre si on se projette dans le futur.

    Sa motivation est justifiée mais les annonces sont peu rassurantes. On lit dans les bulletins d'information de l'Hôtel de Ville que plusieurs mesures ont déjà été prises : verbalisation des usagers de trottinettes qui roulent sur le trottoir, verbalisation des stationnements anarchiques et mise en fourrière et signature d'une charte "de bonnes pratiques" avec tous les opérateurs.

    C'est bien, mais personne n'a jamais vu le début d'une application de ces mesures par la police municipale (dont chacun s'accorde à dire qu'elle est très discrète…). Quant aux "chartes de bonnes pratique" elles ont toujours été des cache-misère de dossiers qu'on ne veut pas attaquer de front. On se souvient de celle des terrasses de la rue des Archives (IVe) du temps de Dominique Bertinotti et plus récemment celle de la place du Marché Ste Catherine qu'on a de guerre lasse jetée aux oubliettes.

    De nouvelles mesures sont pourtant annoncées pour le 1er juillet 2019, en attendant que soit votée une loi au parlement : arrêté d'interdiction de stationnement des trottinettes sur les trottoirs, limitation de la vitesse à 20 km/h, demande aux opérateurs de ne plus augmenter leur flotte, appels au civisme, et création d'un observatoire pour évaluer l'accidentologie.

    De nouvelles mesures qui ressemblent à des vœux pieux : qui va verbaliser ces engins qui gisent sur les trottoirs et qui va-t-on verbaliser puisqu'ils sont abandonnés ? Qui va surveiller leur vitesse alors qu'aucun engin deux-roues aujourd'hui n'est contrôlé ?

    La vraie solution serait de charger dans des bennes toutes les trottinettes en infraction et de mettre en place des brigades de verbalisation sur quelques points de fort trafic pour sanctionner les comportements contraires aux règles établies. Il est à craindre que ce soit juridiquement impossible car il en est ainsi de notre Etat de droit et de nos élus qui n'aiment pas prendre de risques et préfèrent jouer les tigres de papier en évoquant des sanctions qui ne seront jamais appliquées. 

    Il est à craindre dans ces conditions qu'on soit condamnés à subir longtemps encore les facéties, les incivilités et les infractions des adeptes de ces nouvelles mobilités.

     

  • Marquage école

     

    C'est étrange : ils ont oublié le bariolage arc-en-ciel !

     

  • Beautreilllis 7 Hôtel raoul

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Deux monuments caractéristiques de cette rue du quartier St Paul dans le IVe : un maison style Henri IV très ancienne (XVIème-XVIIème siècles) au n° 7 et le portail de l'Hôtel Raoul, en déshérence et atrocement défiguré par des songe-creux

     

     

    L'expression "démocratie représentative" peut être considérée comme un pléonasme, si on range parmi les utopies la définition que donnait Jean-Jacques Rousseau de la démocratie tout court (*)Le genre de démocratie qui s'est imposé dans les mentalités est de fait le mode de gouvernement des pays de l'OCDE. Cette démocratie-là s'exerce par les mécanismes de la représentation, nationale ou locale.

    Il arrive qu'elle butte sur des difficultés comme celles que nous avons connues avec le mouvement des "gilets jaunes". Les gouvernants un temps déstabilisés en viennent alors à se demander s'il n'y a pas lieu de composer avec ceux qui apparaissent comme des leaders de la protestation. Jusqu'à ce que les réalités, notamment les dissensions internes aux mouvements protestataires leur montrent qu'il faut revenir aux bases de la démocratie.

    Dans les grandes villes, et à Paris singulièrement, s'est développé depuis vingt ans un courant de démocratie "participative". Les mots sonnent bien. Il a été difficile en revanche d'en tracer intelligemment ses contours. Renonçant au principe de l'agora, périlleux du fait du nombre élevé de citoyens, on a assisté à Paris à la mise en place de "conseils de quartiers". Si leur création résulte de la loi, leur gestion n'obéit à aucun texte officiel. En pratique, chaque arrondissement a conçu pour eux une charte "maison". 

    A l'approche des élections municipales, il ne serait sans doute pas inutile d'en dresser le bilan et de s'interroger sur leur maintien. Un vécu récent dans le IIIe nous montre que la réunion de ces conseils ne rassemble que quelques personnes et tourne souvent au pugilat entre des individualités marquantes qui ne représentent en réalité qu'elles-mêmes.

    Le réaménagement de la rue Beautreillis étend le questionnement au dossier des "budgets participatifs". L'idée est généreuse : elle prévoit d'affecter 5% du budget d'investissement de Paris jusqu'en 2020 au financement de projets proposés localement par les habitants. Mais dit autrement, on ampute de 5 % le budget d'investissement dont les choix sont faits par des élus et on en transfère l'utilisation à un groupe non défini de citoyens sans mandat électif.

    Les Maires d'arrondissements ont privilégié assez naturellement les conseils de  quartiers pour infuser ce mécanisme. C'est ainsi qu'un projet de réaménagement d'une partie de la rue Beautreillis a vu le jour dans le IVe, porté par une génération spontanée de quelques citoyens, habitants et commerçants. Il s'agit d'une piétonisation partielle avec élargissement de certains trottoirs, à hauteur notamment des bars-restaurants de la rue.

    La mairie du IVe et son Maire Ariel Weil ont agi de façon irréprochable. Le projet a fait l'objet d'une présentation publique en mairie dont le "Powerpoint" est accessible à tous. Il reste que l'annonce de début de travaux a réveillé les consciences de nombreux riverains qui n'avaient pas prêté attention à ce qui se déroulait au pied de chez eux et aux conséquences qu'on peut légitimement redouter.

    Ils ne s'y opposent pas mais ils viennent massivement vers notre association dans l'espoir de peser sur les relations si elles devenaient conflictuelles avec les commerçants qui ne vivent pas là forcément mais attendent beaucoup des perspectives économiques qui s'ouvrent à eux avec la création de terrasses.

    Plusieurs copropriétés viennent d'adhérer à "Vivre le Marais !" Elles savent que nous ne sommes pas opposés à des restrictions de circulation automobiles dans les quartiers de Paris-centre sous certaines conditions de respect des intérêts moraux et matériels des habitants. Nous nous inscrivons une fois encore dans cette attitude et nous élargissons le débat en revenant sur le sort du portail de l'Hôtel Raoul. 

     

    Raoul horlogeL'horloge de l'Hôtel Raoul, arrêtée à 10h30. Elle ne demande qu'à repartir…

     

    Ce monument délaissé est encore la propriété de ceux qui ont vendu les ruines de l'Hôtel pour construire du neuf mais il sont prêts à le céder à la Ville de Paris pour 1 € symbolique. On dit que la réhabilitation coûterait 150.000 €… Nous ajoutons pour ce qui nous concerne qu'on peut le protéger des assauts d'autres imbéciles en l'éclairant par des spots et en installant une caméra de surveillance. Il n'y a là rien qui soit hors de portée de la mairie de Paris. Nous souhaitons qu'Ariel Weil s'y emploie et que la Maire Anne Hidalgo s'en saisisse.

    Gérard Simonet

     

    (*) Jean-Jacques Rousseau, considère que la démocratie ne peut être que directe : « La souveraineté ne peut être représentée, par la même raison qu'elle ne peut être aliénée ; elle consiste essentiellement dans la volonté générale et la volonté générale ne se représente point" – Wikipédia –

     

    Histoire de la rue Beautreillis : un blog remarquable lui est consacré

     

  • St antoine 40Rue Saint-Antoine 40 (IVe)

     

     

    L'immeuble est à l'état d'abandon apparent depuis plusieurs années.  Nous l'avions qualifié de "Maison la plus étroite du Marais" . C'était en avril 2014. Elle est toujours aussi étroite, enchâssée qu'elle est entre ses deux voisines du 38 et du 42 pour une surface au sol de 44 m², ses étais aux ouvertures sont toujours là, mais un permis de modifier est affiché. Il est daté du 30 mai 2018 et annonce sa transformation prochaine. En lieu et place de commerces et d'un hôtel meublé qui constituaient sa destination originelle, il y aura désormais sur  ses 5 étages, 5 logements et 4 bureaux.

    Il n'est pas fait état curieusement du commerce de vêtements qui existe pourtant au rez-de-chaussée. Sera-t-il lui aussi transformé, sacrifié ? 

    Qui pourra satisfaire notre curiosité en révélant la façon dont se fait la circulation verticale. Escalier hélicoïdal, escalier droit, ascenseur ou pas ?

     

    ValenciaEn dépit de sa minceur, l'immeuble n'a pas droit au Guinness Book des records. Cette maison de Valencia en Espagne dite "La Estrecha" mesure 107 cm de largeur seulement… (Photos VlM – cliquer gauche sur l'image pour l'agrandir)

     

    Post-scriptum du 31 mai

    Comme nous le pressentions, un lecteur éclairé nous renseigne sur les circulations verticales. Voici ce que nous dit Gaspard : "J’ignore par quel moyen aujourd’hui on gravit les étages de cette maison si étroite, mais au milieu du XIXe siècle, il existait bien un escalier, apparemment droit, comme le montre sa représentation sur cet extrait du plan parcellaire Vasserot et Bellanger (Archives de Paris, lien)".

    St antoine 40 plan

    "L’escalier de ladite maison, qui portait alors le numéro 169 (la numérotation de la rue Saint-Antoine a été modifiée en 1900) devait sans doute plus s’apparenter à une échelle de meunier. On notera également la présence d’une courette qui a sans doute disparu aujourd’hui si on se réfère au plan parcellaire municipal de la fin du XIXe siècle (lien)".

     

  • étoile berbère 30 05 19L'Etoile Berbère", à l'enseigne discrète, 16 rue des Vertus (IIIe) – tél. 01 42 72 29 09

     

     

    Temple de la bonne franquette, ici la convivialité est la règle. Les clients de Ammar DAF (photo) parlent entre eux dans la bonne humeur générale. Un accent de là-bas évoque la Kabylie d'où sont originaires le gérant et son chef cuisinier.

    Le décor est sans prétention mais on y déguste toutes les variantes d'un couscous de bonne qualité, et un plat du jour comme un sauté d'agneau,  à partir de 12,90 €. On peut déjeuner pour 15,00 € boisson et café compris. On y trouve une gamme de vins d'Algérie et du Maroc. C'est le restaurant anti-crise par excellence, qui donne des ailes au pouvoir d'achat

    Le cadre mérite qu'on s'y arrête un instant. La rue des Vertus, ainsi baptisée en l'honneur des dames du temps jadis dont la vertu était prétendument petite et qui la fréquentaient, date du XVIème siècle. Elle est pittoresque et bordée de vieux immeubles bien entretenus.

    Vertus nevers café (2)

    rue des Vertus (IIIe)

     

    On trouve à 50 mètres, 3 rue Volta, la maison près de  l'angle avec la rue au Maire, dont beaucoup assurent qu'elle est la plus ancienne de Paris (voir Album Photos).