Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Année : 2019

  • Archives 57 souillé 09 12 19

     

    Voici à quoi ressemblait le mur-pignon du 57 rue des Archives (IIIe) le 8 décembre 2019. Colonisé par "The New Designers" ! Une campagne qui était peu de temps auparavent celle de "The Marc Jacobs", qui tient boutique au carrefour Archives/Ste Croix (IVe) :

     

    Arch 57 marc jacobs

    Nous avons saisi la direction de la propreté de Paris-centre. Ils sont intervenus le lundi 9 décembre. Le mur pignon est propre comme il ne l'a jamais été :

    Archives 57 nettoyé 10 12 19

    C'est tellement propre qu'on en est ébloui !

    On peut en tirer quelques leçons. Tout d'abord que la mairie a la capacité de bien faire si elle le décide et elle le fait avec le professionnalisme qui convient. Les habitants quant à eux garderont un chien de leur chienne à ces marques qui oublient de les respecter…

    Dans la mesure où elle intervient sous un délai court (48/72 heures) elle détruit l'intérêt pour les annonceurs marrons de confier leur communication à des officines hors la loi.

    L'état de Paris serait acceptable si les moyens des services de la propreté étaient à la hauteur de l'enjeu. A nos yeux ce serait très simple : il faut raboter de 10% le montant des subventions clientélistes attribuées aux associations que la municipalité entretient. On récupère ainsi 30 Million d'€, avec lesquels on peut faire des merveilles.

    A noter que les murs couverts d'affiches se font plus rares ces temps-ci (Exemple le mur-pignon du 34 rue des Archives). Nous attribuons ce progrès à une meilleure mobilisation des moyens d'intervention qui n'est pas étrangère aux signalisation qui proviennent le la population et des associations comme la nôtre qui s'en réclament.

    Un conseil enfin aux copropriétaires d'immeubles régulièrement agressés : faites faire un devis d'installation d'un treillage avec végétalisation artificielle. Il en existe deux exemples rue du Temple à 50 mètres d'intervalle de part et d'autre de la rue Rambuteau, IIIe et IVe.

     

     

  • Gaspillage

     

    Dans un article signé Marie-Anne Gairaud et Cécile Beaulieu, Le Parisien du 11 décembre  annonce le dépôt par Europe Ecologie les Verts d'un voeu au prochain conseil de Paris réclamant l'interdiction des terrasses chauffées.

    Pourquoi en est-on arrivé à chauffer l'atmosphère, au gaz ou à l'électricité, dans la majorité des cafés-restaurants avec terrasse ? Il y a eu au départ l'interdiction de fumer dans les espaces fermés. Elle a poussé les fumeurs irréductibles à sortir sur le trottoir pour "en griller une" puis à inciter les gérants à chauffer cet espace pour que les consommateurs puissent s'attabler et fumer à leur aise.

    Une décision a été prise par la Ville en 2011 pour que le chauffage au gaz, qui produit du di-oxyde de carbone (CO²) et des résidus de gaz toxiques, soit interdit. Les établissements visés la contestèrent et le tribunal administratif fit alors droit en 2003 puis 2006 à leur demande de rétablir l'autorisation. Ils avaient mis en avant la nécessaire égalité de traitement entre les terrasses chauffées par l'électricité, autorisés, et celles qui avaient opté pour le gaz .

    A cette occasion, l'écologie commença à s'affirmer comme un extraordinaire ferment d'hypocrisie sur fond d'ignorance et de tartuferie mercantile. En effet, si l'électricité ne pollue pas sur le lieu de consommation il faut bien qu'elle soit produite ailleurs par des centrales nucléaires, à charbon, au fuel… faute de pouvoir compter sérieusement sur l'éolien ou les panneaux solaires. Le recours à l'électricité est même moins vertueux en ce sens qu'il implique deux transformations successives de l'énergie, au lieu d'une pour le gaz, avec des rendements qui en affaiblissent significativement le bilan.

    Aujourd'hui la frénésie écologiste bat son plein et on est surpris de constater en longeant les terrasses de bars que toutes chauffent l'atmosphère, qu'elles soient d'ailleurs occupées ou pas. La ville de Rennes vient d'y mettre le holà. Est-ce le prélude à un alignement de toutes les villes en France sur ce modèle ? C'est possible mais nous pouvons prévoir sans risque d'erreur que les réactions seront nombreuses dans la mesure où le dispositif actuel favorise la consommation et l'emploi, qu'il soit mauvais pour la planète ou pas trop, qu'il entretienne le tabagisme ou pas.

    GS

     

  • Assemblée nationale 06 12 16

    En accord avec les associations parisiennes qui luttent dans la mouvance "Vivre Paris !" contre le tapage nocturne et l'occupation de l'espace public, nous publions cette lettre urgente, qui résonne comme un appel au secours, du Dr Bertrand Lukacs aux membres de la Commission Mixte Paritaire Sénat Assemblée Nationale

     

    Mesdames et Messieurs les Sénateurs, Mesdames et Messieurs les Députés, Membres de la Commission Mixte Paritaire,

    Résumé :

    Lors de la réunion mixte paritaire du 11 décembre prochain, vous aurez à vous prononcer sur l’amendement 1457 du projet de loi engagement dans la vie locale et proximité de l’action publique. Nous vous demandons solennellement de ne pas voter cet amendement qui prévoit d’étendre le principe d’antériorité des nuisances sonores aux établissement musicaux ou festifs. Cet amendement, passé en catimini, s’il est voté sera un message politique très négativement perçu par des milliers de Françaises et de Français, victimes de ces nuisances

     

    Cet amendement contredirait tous les progrès contenus dans la loi d’Orientation des Mobilités pour une politique éco-responsable prenant enfin la mesure de l’impact environnemental et sanitaire de la pollution sonore. Enfin, il mettra sérieusement en porte-à-faux les engagements de nombre de candidats aux élections municipales qui ont eux bien compris l’enjeu que représente la lutte contre la pollution sonore.

    À Aix-en-Provence, Albi, Bagnère de Bigorre, Bayonne, Biarritz, Bordeaux, le Cap d’Agde, Cluny, Lyon, Marseille, Montpellier, Nantes, Nîmes, Paris, Sélestat, Strasbourg, Toulouse, Tours, pour ne citer que quelques villes, les associations de riverains sont « vent debout » contre cet amendement. Après un temps de consternation et de sidération, elles se mobilisent sur les réseaux sociaux pour exprimer leur colère.

    Comment peut-on expliquer que pour l’élaboration de cet amendement, l’ensemble des parties concernées n’ait pas été entendu ? Comment expliquer le rôle prépondérant du collectif Culture Bar-bars alors même que ni le Conseil National du Bruit, qui a un rôle éminent concernant le bruit et les nuisances sonores, et encore moins un collectif d’associations de riverains victimes de ces nuisances n’ont été auditionnés ? La déontologie des députés n’oblige-t-elle pas à prendre en compte les arguments de tous pour représenter l’intérêt général et éviter l’influence de petits groupes très bien organisés ?

    Le malaise et l’incompréhension ne font que s’amplifier à la lecture des arguments avancés pour justifier cet amendement lors de sa présentation à l’Assemblée nationale puis lors de la séance publique du 21 Novembre 2019

    Écrire que « les relations juridiques qui s’établissent entre acteurs de la nuit apparaissent singulièrement déséquilibrées en faveur des riverains » est stupéfiant. Cela traduit un esprit gravement partisan ou une méconnaissance totale de la réalité. Personne n’ignore que l’application des lois existantes n’est plus adaptée à la vie d’aujourd’hui. Il existe une incroyable asymétrie entre la rapidité et la facilité à créer ces nuisances et l’extrême lenteur et les difficultés que vont rencontrer les victimes pour faire valoir leurs droits. C’est cette asymétrie qui crée tensions, souffrances et tant de désespérance chez les riverains victimes de pollution sonore nocturne.

    Écrire que les riverains seraient responsables de « procédures infondées ou malveillantes » est une généralisation abusive proche du procès d’intention et occulte le fait que la pollution sonore, à la différence de la pollution atmosphérique, a toujours une origine locale, qu’elle est parfaitement identifiable et que les niveaux sonores peuvent se mesurer de façon objective par des sonomètres. Nous refusons de passer pour des irresponsables. Non seulement nous réfutons ces accusations mais nous demandons une généralisation des mesurages pour mettre fin à ces procès d’intention.
    Ne donner comme seuls exemples que le chant du coq, la cloche de l’église du village ou la maison en bout de piste, qualifier les plaignants « de personnes obtuses » sans un seul mot pour décrire la réalité que vivent des milliers de personnes en souffrance à cause de ces nuisances est tout simplement révoltant.

    Écrire que le combat des riverains qui luttent contre la pollution sonore nocturne serait « une tendance de notre société qui s’avère agaçante pour toute personne responsable et raisonnable » relève d’une légèreté et d’une surprenante méconnaissance du rôle de la nuit et de la qualité du sommeil pour le bien-être de chacun, en tout premier lieu des enfants et des adolescents.
    Écrire que cet amendement «ne multipliera pas pour autant le nombre de contentieux ; au contraire, cela permettra de les éviter, dès lors que la règle d’antériorité aura été affirmée » est un contre sens. Il suffit de lire la façon dont la presse a compris cet amendement pour se convaincre du contraire : il est d’ores et déjà perçu par beaucoup d’établissements comme un droit à créer des nuisances sonores la nuit. Cela va multiplier, rallonger et complexifier les procédures juridiques.

    Voter cet amendement, c’est «instaurer un principe d’antériorité sur les bars ou salles de concert, c’est dissuader les familles de s’installer. C’est aussi diminuer la capacité des élus à encourager la mixité sociale et économique dans les quartiers, et dédier exclusivement à la fête des zones entières. » comme l’écrit dans son courrier le Député Pacôme Rupin expliquant pourquoi il n’a pas voté cet amendement. C’est en effet l’assurance d’aggraver la désertification des centres villes.
    Mais, au-delà de ces remarques factuelles, le plus surprenant est la façon dont l’enjeu a été très habilement détourné par Culture Bar-bars.

    Non, la pollution sonore n’est pas un élément indispensable à la création artistique et la fête. Notre intérêt collectif est de faire en sorte que la création artistique et la fête intègrent les enjeux environnementaux et de santé publique. Ils doivent mieux préserver l’appareil auditif des spectateurs, diminuer la pollution sonore environnementale et participer à l’amélioration du sommeil de ceux qui doivent dormir.
    L’enjeu politique n’est pas de protéger des pollueurs en leur permettant de continuer à polluer, mais d’inciter les artistes et organisateurs de fête à devenir éco-responsables et respectueux de l’environnement.

    Non seulement c’est souhaitable mais c’est possible. La loi "Orientations des Mobilités", votée mais non promulguée, ouvre cette voie. Elle modifie l’énoncé du titre 7 du livre 5 du code de l’environnement en remplaçant les mots nuisances sonores par pollutions sonores. Ce n’est pas un simple changement de mots, cela traduit la prise de conscience de l’importance des nuisances sonores comme véritable pollution ayant un impact avéré sur la santé de ceux qui y sont exposés. Cette pollution sonore est responsable de plusieurs dizaines de milliers d’années de vie en bonne santé en moins par an et coûte plus de 57 milliards d’euros chaque année à la collectivité (Source CNB). Et la nuit doit être protégée en priorité.

    Cette loi précise également, article 28 quater modifiant l’article L.571-1 du Code de l’environnement : « L’État et ses établissements publics, les collectivités territoriales et leurs établissements publics ainsi que les personnes privées concourent, chacun dans son domaine de compétence et dans les limites de sa responsabilité, à une politique dont l’objectif est la mise en œuvre du droit reconnu à chacun de vivre dans un environnement sonore sain. ». Pour l’intérêt général, cette loi doit s’appliquer à tous, sans exception.

    Concernant les trois termes de cet amendement : tourisme, culture, sports, l’amalgame est habile mais il n’est pas pertinent. Il faut à l’évidence faire une distinction entre les nuisances sonores de nuit – fête et musique nocturnes – des nuisances sonores de jour – tourismes et sport. À niveau sonore égal, l’impact sur la santé des populations est extrêmement différent. Santé Publique France , dans un récent bulletin, a souligné l’importance de la durée et de la qualité du sommeil comme facteur déterminant pour la prévention des maladies chroniques. Il est bien évidemment d’intérêt général de prendre en compte cette distinction jour-nuit.

    Pour toutes ces raisons, Mesdames et Messieurs les élus, nous vous demandons de ne pas retenir cet amendement. Nous vous demandons de ré-ouvrir le travail préparatoire et de recevoir en urgence un collectif d’associations de riverains car nous avons des propositions précises à vous soumettre.

    Très respectueusement,
    Pour un collectif d’association de riverains.
    Docteur Bertrand Lukacs
    Membre de l’Académie de Chirurgie
    Président de l’association Habiter Paris

    ass.habiterparis@gmail.com

     

    Post-scriptum du 11 décembre, le Maire du IVe Ariel Weil communique :

    "Je soutiens la démarche des associations de riverains qui s’opposent à l’amendement 1457 du projet de loi engagement dans la vie locale et proximité de l’action publique. En tant que maire et habitant, je revendique le droit à vivre et dormir en centre ville ! Maintenir l’équilibre entre noctambules et riverains est possible. Des solutions existent pour un partage plus respectueux des différents usages de la ville et de l’espace public. Veillons à les faire appliquer. »

    Ariel Weil, Maire du 4e arrondissement

     

     

     

  • Marché ste catherine 09 12 19

    Place du Marché Saint-Catherine le 9 décembre 2019 (Photos VlM, clic gauche pour une meilleure définition)

     

     

    Cette place n'est pas seulement belle dans sa sobriété, elle a beaucoup de charme et le charme ne se définit pas, il se ressent…

    Les amoureux du Marais ont pour elle des sentiments comparables à ce qu'ils éprouvent à l'égard de la rue des Barres, de la place du Bourg Tibourg dans le IVe, du jardin Georges-Cain et des jardins à l'anglaise des Hôtels des Archives et de Rohan dans le IIIe. De la tendresse mêlée au désir de s'abandonner à la contemplation et à la méditation. 

    C'est pour cela que nous sommes nombreux à réagir quand nous constatons que les marchands installés sur la place n'ont qu'un souci : en rentabiliser l'occupation.  Déjà, les écrans qui avaient disparu des terrasses au printemps sont de retour et avec eux le chauffage à ciel ouvert. Le fond de la place a repris cet air de casemate que nous dénonçons depuis plusieurs années.

     

    Marché ste catherine casemate 09 12 19Les restaurants et leurs terrasses en infraction donnent cette impression désolante de casemate 

     

    Les choses changent cependant. Le Maire Ariel Weil s'est donné comme objectif de ramener les exploitants à la raison et au respect du patrimoine exceptionnel que constitue ce site remarquable. Il a un plan pour assurer le retour aux terrasses ouvertes réglementaires comme il l'a fait au Bourg Tibourg avec le succès que l'on sait. Nous n'en connaissons pas encore les contours mais nous avons confiance.

    De son côté, l'ABF (Architecte des Bâtiments de France) Samanta Deruvo vient de refuser son visa conforme à un dossier déposé par le restaurant "La Terrasse Ste Catherine" qui projette de détruire un mur porteur de refend du rez-de-chaussée de l'immeuble du 7 de la place ainsi que la voute de la cave pour gagner de l'espace et accueillir plus de monde. Projet que le pétitionnaire n'a d'ailleurs pas soumis à l'accord de l'assemblée générale des copropriétaires de l'immeuble… Avait-t-il l'intention de passer en force ?

    Un tel projet, dans un immeuble de 7 étages du XVIIIème classé "A" au PSMV (devenu SPR "site patrimonial remarquable"), qui vise à éliminer deux murs porteurs en pierres et une  voute pour les remplacer par des "plots métalliques et des poutrelles" comme nous le dit un riverain est purement scandaleux et nous sommes heureux que la direction de l'urbanisme de la mairie de Paris, le Maire du IVe, le Député Pacôme Rupin et le ministère de la Culture représenté par l'ABF se soient unis pour y faire obstacle.

    Caron

     

    Il pourrait se faire également que le percement de cette porte en 2011, qui a remplacé une fenêtre comme nous l'explique une personne de l'immeuble, soit contesté et qu'une remise en état soit requise.

    GS

     

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    Concert 12 12 18 salut final juliette.CR2 Moments Lyriques du Marais, la IVème session du 30 octobre 2019

     

     

    "Vivre le Marais !" poursuit la production d'événements culturels dans le cadre des "Moments Lyriques du Marais"®, qui ont connu un immense succès avec la IVème session "L'opéra pour tous" du 30 octobre 2019 en l'église des Blancs-Manteaux (IVe). Elle reste fidèle à l'opéra et à la troupe d'artistes talentueux qu'elle a constituée.

    La prochaine session est en préparation avec la participation complète, pour la première fois, du quatuor vocal avec Thibault de Damas baryton, Kaëlig Boché ténor, Lorrie Garcia mezzo-soprano et Pauline Feracci soprano, accompagnés au piano par Magali Albertini, commentateur René Andréani. Le spectacle aura lieu le 22 avril 2020. Le programme, enrichi par la présence d'une voix supplémentaire, sera annoncé en temps utile.

    L'été dernier, nous avons rencontré au festival international de Canari (Hte Corse) Olivier Cangelosi qui a entrepris un cycle d'interprétation de l'ensemble des 32 sonates pour piano de Beethoven et qui les donne quatre par quatre. Il a accepté de se produire devant nous dans le Marais pour célébrer le 250ème anniversaire de la naissance de Ludwig van Beethoven. Vous êtes attendus nombreux !

     

    Olivier cangelosi en concert

     

    RECITAL OLIVIER CANGELOSI

     

    "Vivre le Marais !" et Culture & Patrimoine

    vous invitent à une soirée exceptionnelle  

    consacrée aux sonates pour piano de Beethoven.

     

    Mercredi 29 janvier 2020 à 20h00 dans le Marais,

    Cathédrale Sainte-Croix des Arméniens (dont on pourra admirer la restauration récente),

    13 rue du Perche 75003  PARIS

     

    Au programme quatre sonates :

    n° 4, n° 14 "Clair de Lune", n° 20 et n° 31 "opus 110"

     

    ParisMarais_SIR_Vert_BLK
    Spectacle recommandé par PARISMARAIS.COM
     

     

     

     

    Entrée : 20,00 € par personne 

    Placement dans l'ordre d'arrivée des réservations

    Renseignements/Réservations au 06 80 88 87 10, dès maintenant. 

    Paiement :

      • par chèque à l'ordre de "Vivre le Marais !"  6 rue des Haudriettes – 75 003 – PARIS
      • par virement bancaire compte IBAN
        FR05 2004 1000 0127 8174 2N02 013

        BIC : PSSTFRPPPAR

      • Par virement sécurisé Paypal : clic  gauche dans le bouton "Faire un don".

     

  • Griveaux rupin gérard 26 11 19

    Pacôme Rupin, à droite, Député 7ème circonscription, en compagnie de Benjamin Griveaux, Député de la 5ème et candidat mairie de Paris

     

     

    Voici le contenu de l'échange avec nos Députés. La réponse est venue de Pacôme Rupin mais nous  ne doutons pas d'un engagement identique de la part de Benjamin Griveaux :

     

    Cher Gérard Simonet,

    A Paris, la grande majorité des établissements à débits de boisson respectent leur voisinage. La cohabitation se passe bien, dans le respect, chacun faisant un effort. Malheureusement, certains gérants peu soucieux des riverains rendent leur vie impossible. Les nuisances se cumulent, avec la musique et les clients qui se réunissent dans la rue à la fermeture. C’est le meilleur moyen de faire fuir les familles des centres urbains, alors qu’à Paris le coût de la vie et en particulier du logement est déjà un obstacle.

    C’est bien la raison pour laquelle je me bats depuis le début de mon mandat contre les nuisances sonores. J’ai d’ailleurs fait adopter dans le projet de loi pour l’engagement dans la vie locale et la proximité de l’action publique un amendement qui vise à simplifier la procédure de sanction à l’encontre d’un débit de boisson qui se retrouve en infraction.

    J’ai aussi voté contre l’amendement proposé par Annaïg Le Meur et d’autres collègues dans ce même projet de loi pour étendre le principe d’antériorité ou de « pré-occupation » à ce type d’établissements. Cela stipule qu'une personne qui s'installe dans un logement, avec un bar préexistant au pied de l'immeuble, aura moins de capacité à se défendre contre les nuisances puisqu'elle "était censée savoir à quoi s'attendre". Un tel principe irait à l’encontre de la réalité, notamment du fait qu’une situation de voisinage peut se dégrader : un nouveau gérant moins regardant, la concentration d’autres débits de boisson à côté du bar existant, l’extension des horaires d’ouverture… Il faut insister sur la nécessaire médiation entre riverains et gérants, et le respect des règles plutôt que de chercher à excuser des nuisances sonores.

    Tous les riverains ont le même droit au sommeil et à la tranquillité dans les zones denses. Instaurer un principe d’antériorité sur les bars ou salles de concert, c’est dissuader les familles de s’installer. C’est aussi diminuer la capacité des élus à encourager la mixité sociale et économique dans les quartiers, et dédier exclusivement à la fête des zones entières. Il faut pouvoir concilier la liberté d’entreprendre et l’importance de la nuit à Paris avec les droits des habitants à vivre normalement.

    Je me suis déjà désolidarisé de cet amendement. Il est désormais question d’en faire une proposition de loi, et je serai cohérent : je ne la signerai pas et voterai contre.

    Vous pouvez compter sur mon engagement,

    Bien à vous,

    Pacôme Rupin
    Député de Paris

     

    Reçu en réponse à notre courrier ci-dessous :

    Messieurs les Députés,

    J'ai diffusé ce matin l'article avec ce lien.

    Tout "Vivre Paris !" est en émoi car il y a longtemps (depuis 2010) que les syndicats de lieux festifs, les brasseurs et les fabricants de matériel de sonorisation font l'assaut des organismes concernés et ont leurs entrées à la mairie de Paris sous la protection du "conseil de la nuit" de Frédéric Hocquard pour obtenir la non-recevabilité de plaintes de la part d'habitants qui ont rejoint un lieu déjà concerné par le bruit. C'est ce qu'on appelle la "clause de l'antériorité".

    On l'a toujours refusée avec énergie car elle implique une application différente de la loi suivant qu'un habitant est nouveau venu où ancien dans un immeuble.

    Nos amis considèrent que l'amendement approuvé par l'Assemblée Nationale ouvre la voie vers cette clause. Nous sommes frappés de voir que son libellé est mot pour mot la formulation que les professionnels de la nuit adoptent depuis toujours pour la faire accepter.

    En agissant pour qu'il ne soit pas repris en deuxième lecture vous apporterez un grand soulagement à un grand nombre de parisiens qui vous en sauront gré. Nous ferons tout en cas pour qu'il en soit ainsi.

    Sincèrement vôtre
    Gérard Simonet

     

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    Bruit boucher oreilles jeune homme

    Que le président de l'Assemblée Nationale ait soutenu puis fait voter en première lecture cet amendement est doublement grave ! Il montre l'influence des lobbies au détriment de l'intérêt général et révèle l’incohérence des élus de LaReM qui, sur le terrain en vue des municipales, affirment la main sur le cœur qu'ils soutiennent notre combat contre la pollution sonore mais votent comme des moutons cet amendement désastreux dans ses conséquences. Nous leur demandons de se ressaisir… et de nous rassurer.

     

     

    Les Députés avec "La République en Marche" viennent de voter, en première lecture, un amendement visant à modifier l’article L. 112-16 du Code de la construction et de l’habitation. Il tient en trois mots, mais le diable se cache dans les détails. Présenté comme "visant à mieux protéger les activités sportives, culturelles et touristiques déjà existantes", il est en réalité porté par le lobby de la nuit qui voudrait retirer à un plaignant la capacité de déclencher des poursuites contre un établissement bruyant sous prétexte qu'il sévissait déjà avant l'arrivée du plaignant.

    On voit très bien le caractère inconstitutionnel de cette disposition qui créerait deux types de citoyens inégaux face à la loi : ceux qui étaient là avant et ceux qui sont arrivés après. C'est inepte ! 

    Nous réagissons tous ensemble dans une démarche "Vivre Paris !" Notre ami le Docteur Bertrand Lukacs, Président des riverains du canal St Martin et de l'association "Habiter Paris", publie en date du 3 décembre un article qui interpelle nos Députés pour les éclairer sur le danger de cette disposition anodine en apparence qui cache une vieille revendication des professionnels de la nuit et de la boisson, animateurs et exploitants de "lieux musicaux" qui sont trop nombreux encore à pourrir la vie d'habitants qui veulent vivre et dormir en tout sérénité.

    Nous portons cet article à l'attention des Députés de Paris-centre Benjamin Griveaux et Pacôme Rupin. Il est demandé à nos lecteurs de diffuser l'appel à leur voisinage et de manifester auprès de leurs propres Députés la mise en garde dont nous sommes porteurs. 

    GS

     

  • Bournazel delarue figueroa gérard 02 12 19

    Réunis dans une brasserie proche de l'Hôtel de Ville, de gauche à droite Pierre-Yves Bournazel, candidat mairie de Paris, Martine Figueroa  Maire-adjointe du 1er,  Emmanuel Delarue personnalité de Paris-centre, et Gérard Simonet

     

     

    Il est très difficile de prendre Pierre-Yves Bournazel en défaut : il a ses pieds dans le terrain et il connait ses dossiers. Il a de l'empathie à revendre et présente peu d'aspérités. C'est un "premier de la classe", attachant dès le premier regard au point qu'on ait envie de s'en faire un ami…

    Il a démarré très fort notre entretien en promettant, s'il est élu, d'offrir "un Paris sans pub"[licité]. On en a assez de l'affichage sauvage mais on n'en demandait pas tant ! Ceci dit, quand il déclare que "la publicité participe du sentiment de saturation de l'espace public", on dresse l'oreille car ce jugement s'inscrit dans notre souhait que la propreté de Paris s'entende de façon globale, étendue à l'ensemble des éléments du paysage de la rue (bancs publics, murs et rideaux métalliques tagués, armoires électriques, poteaux, descentes d'eau, parcmètres, boites aux lettres, plaques de rues etc…). Ce mobilier urbain est laissé à l'abandon et donne de notre ville une image dénaturée et souvent anxiogène.

    Nous avons suivi avec lui le fil d'Ariane de notre manifeste du 16 juin 2019 à destination des candidats. Deux questions nous brulaient les lèvres cependant et nous n'avons pas voulu attendre : comment les politiques et les médias peuvent-ils s'émouvoir du dérèglement climatique et rester muets sur le fait que TOUS les bars/cafés parisiens  réchauffent l'atmosphère en offrant des terrasses chauffées, à l'électricité ou au gaz ? Il nous a semblé qu'il éprouvait une certaine gène pour nous répondre…

     

    Chauffage terrasse 1

    Les cafés sont considérés comme des faiseurs d'opinion et les clients sont demandeurs… Alors, au diable les bonnes résolutions…. Nous renouvelons quant à nous notre demande que cette pratique disparaisse. Certaines villes déjà l'ont interdite, notamment Rennes à partir du 1er janvier 2020.

    L'autre était la problématique que nous avons soulevée dans notre précédent article sur l'attitude du Parquet dans les affaires d'infraction aux règles d'urbanisme. M. Bournazel n'y avait jamais été confronté manifestement. On n'a pas senti de sa part une quelconque résonance. Mais il ne nous répugne pas de prêcher auprès de sceptiques quand le sujet nous tient à cœur. Nous avons constaté à l'usage que les messages répétés sur un sujet sensé finissent par influencer l'opinion de ceux qu'ils atteignent.

    Pour le reste, ses projets épousent assez bien les contours de nos exigences : renforcement du maintien de l'ordre pour tout ce qui concerne l'occupation de l'espace public et le tapage nocturne, qu'il soit confié à la police nationale, ou à une vraie  police municipale comme il le souhaite avec des agents armés et formés. On perçoit chez lui une forme de candeur quand il affirme que sa police municipale serait efficace et assidue. Peu de gens pensent que la productivité d'agents municipaux est supérieure à celle des fonctionnaires de police. S'il est élu et met en œuvre ce projet il faudra qu'il en apporte la preuve. On lui en  donnera acte bien volontiers !

    Son optimisme s'exprime aussi dans sa volonté de décentraliser les obligations de maintien de l'ordre et la propreté vers les arrondissements. Le débat entre les avantages et inconvénients de la décentralisation est vieux comme notre civilisation et les arguments pour ou contre bien connus. Rien ne prouve que Paris gagnerait à voir ses moyens techniques et humains en matière de maintien de l'ordre et de propreté placés sous la responsabilité opérationnelle des mairies d'arrondissements. 

    Nous nous rejoignons sur la nécessité de lutter efficacement contre le tourisme de masse et la location saisonnière abusive. P.Y. Bournazel a été l'auteur d'un amendement, rejeté en conseil de Paris, pour un contrôle a priori des autorisations de location. Il regrette de n'avoir pas été suivi mais ne désespère pas.

    Beaucoup de gens et notre interlocuteur en particulier affichent leur opposition à densifier encore Paris, qui est déjà la ville la plus dense d'Europe. Chacun souligne le besoin de donner de la respiration et des espaces verts à la ville. Mais chacun y va de ses projets de construction et d'aménagement. M. Bournazel est plus radical : il est contre la Tour Triangle, contre les tours de Bercy/Charenton dans le XIIe, contre les préemptions de logements dans le diffus mais il a lui aussi l'intention d'investir 800 Millions d'€ pour des réaménagements de bureaux en logements…

    Il se dit attentif en effet aux besoins de logements mais il avance qu'ils ne peuvent être satisfaits que dans le respect d'un équilibre entre logement social, très social, classes moyennes et familles, et espaces de respiration. Il souhaite pour cela repousser les limites de Paris vers le "Grand Paris".

    Il n'ose naturellement pas avouer une opposition quelconque aux JO de 2024 mais il plaide pour une grande vigilance financière et écologique, façon de dire qu'il a comme beaucoup des doutes à ce propos… Il ne reviendra pas non plus sur la piétonnisation des berges qu'il porte plutôt au crédit d'Anne Hidalgo en insinuant "qu'elle aurait dû s'y prendre autrement…" et s'engage à créer de nouveaux parkings aux portes de Paris pour faciliter l'accès des habitants de banlieue à la capitale.

     

    Motos enlèvement 09 04 19

    Il rejoint les Verts sur la volonté de faire payer le stationnement aux deux-roues motorisés, à l'image de la ville de Vincennes.  Un tarif adapté, qui pourrait être le 1/3 de la voiture. Il n'a pas pour autant la même aversion qu'eux à l'égard du nucléaire, au nom du réalisme qui commande de ne pas lâcher la proie (nos centrales, la recherche nucléaire, ITER) pour l'ombre (les énergies renouvelables intermittentes comme le solaire et l'éolien).

    Nous avons évidemment évoqué la dette de la Ville de Paris. Il n'est pas optimiste et il a raison. Les bienfaits de la capitalisation des loyers des bailleurs sociaux sur 99 ans n'auront d'effet que jusqu'à fin 2019. Dès l'an prochain cette manne en forme de feu de paille disparaitra et il faudra bien trouver les ressources pour combler le vide. Il s'engage à ne pas augmenter les impôts. Sauf à disposer d'une baguette magique, c'est vers un accroissement de la dette que les nouveaux dirigeants devront se tourner.

    Pierre-Yves Bournazel a beau prêcher la rigueur, on ne voit pas comment lui ou d'autres pourraient échapper au vertige de l'emprunt. Sauf à réduire dramatiquement les dépenses.

    Il s'engage à les réduire certes. Il entend diminuer l'effectif "administratif" de 2.400 personnes. Une goutte d'eau rapportée aux 55.000 agents de la ville de Paris. Il déclare (un peu mollement) qu'il regardera de près les subventions aux associations (300 Millions d'€ par an) et qu'il "recyclera les énergies pour les orienter vers les besoins réels de la ville". Il mettra un terme aussi à la politique de préemption de logements à vendre, "qui a couté très cher dans la mandature". Des mesures qui ne sont malheureusement que des rustines pour colmater une nef qui fuit de toute part.

    Son projet a été incontestablement préparé, travaillé en équipes et modelé avec soin. Il aborde tous les sujets et à ce titre on peut admettre qu'il est abouti, comme l'affirme le candidat. Abouti comme peut l'être un projet de fin d'études supérieures, ou une thèse dont le porteur s'est assuré de la cohérence des chapitres, des démonstrations et des conclusions. Rendons cet hommage à M. Bournazel ! L'avenir nous dira si ses options tiendront leurs promesses s'il était amené à les mettre en œuvre. En attendant il se bâtit opportunément une crédibilité qui pourra lui servir quand le temps des alliances sera là.

    Gérard Simonet

     

     

     

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    U express 109 temple
    Superette à l’enseigne U-Express au rez-de-chaussée de l’immeuble,
    109/111 rue du Temple et 4 rue de Montmorency (IIIe) (Photos VlM)

     

     

    A la requête du syndicat des copropriétaires de l'immeuble du 4 rue de Montmorency/109 rue du Temple (IIIe) et de deux copropriétaires en particulier, les propriétaires du commerce à l'enseigne U-Express sont assignés devant le TGI de Paris. Le dossier est un imbroglio comme savent les créer les conflits à l'intérieur de copropriétés qui mêlent l'habitation et l'exercice de professions commerciales. On peut le résumer ainsi :

    La société S&D Invest propriétaire de plusieurs lots à cette adresse a sollicité auprès de l'assemblée générale des copropriétaires en 2015 l'autorisation de procéder à des travaux pour la mise en conformité du local commercial. Les copropriétaires ont donné leur accord sous réserve de l'exécution d'une liste d'obligations.

    S&D a cédé son bien à IMMOSOD qui a entrepris la réalisation de travaux qui, selon les requérants, ont occasionné divers désordres dans l’immeuble (apparition de fissures importantes sur les murs porteurs et sur les cloisons dans certains appartements des copropriétaires, obturation des conduits d’aération des caves).

    Le Syndicat des Copropriétaires a été autorisé à assigner en référé IMMOSOD en février 2016. TALISOD, locataire d'IMMOSOD, est intervenue volontairement à l’instance. Le Juge des référés ayant débouté les plaignants et rejeté leur demande de désignation d'un expert judiciaire, ils décidaient en mars 2016 d'interjeter appel.

    La cour d'appel se prononçait en septembre 2017 pour infirmer les conclusions précédentes et dire que la demande d'expertise était justifiée, désigner un expert et définir sa mission notamment le calcul des préjudices.

    Le déroulement de la procédure d’appel a permis aux plaignants de découvrir ce qu'ils ont considéré comme des "manquements graves" dans les déclarations aux services de l'urbanisme de la Ville de Paris, notamment des "faux plans", le refus de "visa conforme" de l'ABF (architecte des bâtiments de France), et le rejet du dossier, décision à laquelle le pétitionnaire est passé outre en confiant les travaux à une entreprise tierce.

    Un procès-verbal d'infraction a du reste été dressé par le service compétent et transmis pour poursuites pénales au Procureur de la République. Comme à son habitude il n'a pas donné suite, ce qui justifie nos critiques réitérées à l'égard du comportement du Parquet qui régulièrement anéantit les efforts de toute une technostructure dont le rôle est de veiller au respect des règlements d'urbanisme au service de notre confort et à l'esthétique de notre cadre de vie.

    L'expert a établi son rapport. Il confirme assez largement que les plaintes des habitants sont justifiées, notamment le bruit de la climatisation : "La grille de soufflage est située à la verticale de l’appartement situé au 1er étage ; elle est de grande dimension et située à quelques mètres des fenêtres et les ventilateurs fonctionnent à plein régime durant la nuit. L’émergence nocturne est de 9 décibels, (vs 3 décibels) soit 4 fois le volume sonore admissible" (l'échelle est logarithmique).

    U express 4 montmorencyL'accès 4 rue de Montmorency

     

    Le jugement sera prononcé dans les semaines qui viennent. Les plaignants réclament la remise en conformité des dispositifs d'aération et de climatisation et le paiement de dommages-intérêts de plus de 100.000 €.

    Ce jugement, s'il va dans le sens des attentes des riverains et s'il suit les conclusions de l'expert, sera évidemment préjudiciable aux intérêts du commerce et pourra mettre sa survie en danger. Il aurait été plus raisonnable que l'autorité pénale statue et bloque le processus de demande de travaux en temps utile. Elle répondra qu'elle n'a pas les moyens de traiter les dossiers qui lui sont soumis. Peut-être, et il serait nécessaire que les politiques s'en préoccupent. Mais en n'agissant pas, le Parquet a reporté sur la justice civile une procédure judiciaire qui est une charge de travail autrement plus importante et une source de dépenses considérables pour tout le monde. 

    C'est communément ce qu'on appelle "un  gâchis".

    GS

                      

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    Notre-dameNotre-Dame avec sa flèche et son toit, avant l'incendie du 15 avril 2019

     

     

    Au colloque national annuel des Journées juridiques du Patrimoine qui s’est tenu à la Maison des Avocats, le 19 novembre, nous étions présents Gérard Simonet et moi. Les participants, nombreux, ont affiché des points de vue différents selon leurs préoccupations prioritaires . Avocats, représentants des Administrations centrales, hommes politiques et Maires de villes au patrimoine remarquable, responsables d’associations et une importante représentation d’universitaires. Les thèmes abordés cette année étaient essentiellement axés sur le Droit et le Contentieux liés à la préservation du Patrimoine.

    La matinée a été principalement consacrée au droit et à la fiscalité des donations, relations entre particuliers, entreprises, collectivités locales et Etat.

    Courte pause-déjeuner au "Bouillon Racine", établissement populaire et bon marché, pur Art Déco, créé lors de la grande crise économique de l’Entre-deux guerres, parfaitement conservé et restauré.

    Bouillon racine

    Le Bouillon Racine, 3 rue Racine (VIe) (Photo VlM)

    L’après-midi, communications sur les contentieux assez nombreux tant devant la juridiction administrative que civile. L’ensemble des intervenants étaient des spécialistes de haut niveau réclamant de l’auditoire une attention soutenue et des connaissances sur les sujets, notamment en matière juridique, assez pointues.

    De ces études, nous avons privilégié trois thèmes qui intéressent tout particulièrement notre association :

    (1) La loi d’exception pour la restauration et la conservation de Notre Dame de Paris

    L’Assemblée Nationale a adopté le 16 juillet dernier une loi d’exception pour la restauration de Notre Dame, établie en dérogation du droit commun, en l’occurrence du Code du Patrimoine.
    Les justifications à cette décision prise par le Président de la République, sont de donner un cadre juridique à la souscription nationale lancée pour la reconstruction et d’achever les travaux dans un délai très court de cinq années. Dans les conditions prévues à l’article 8 de la Constitution, le Gouvernement est autorisé à prendre par ordonnances, dans un délai de deux ans, toutes dispositions nécessaires et par conséquent prévoir des adaptations ou dérogations, notamment aux règles en matière d’urbanisme, d’environnement, de construction et de préservation du patrimoine et aux règles en matière de commandes publiques.

    Cette démarche n’est pas sans soulever de nombreuses questions quant à la légalité des décisions à venir, qui laissent à penser que l’Exécutif veut conserver la haute main sur la reconstruction, y compris la possibilité de modifications architecturales de l’édifice. Ce malaise est accentué par l’exclusion volontaire de l’UNESCO dans le processus qui au titre de Patrimoine remarquable de l’Humanité aurait pu apporter des fonds substantiels et des compétences (nombreux précédents : Abou Simbel, Venise, Colisée, etc.) … mais avec un droit de regard.

    La mise entre parenthèses de la Convention de Venise dont la France est signataire, impliquant la reconstruction à l’identique d’un édifice Patrimoine remarquable de l’Humanité, convention respectée par exemple pour la Fenice, les Cathédrales Saint-Paul et de Trondheim. Ce type de conventions ne sont pas transcrites directement en droit national et appartiennent à ce que l’on appelle « le droit mou ». La création d’un EPIC dirigé par le Général Georgelin, alors que l’Administration de la Culture disposent d’architectes, conservateurs, spécialistes, et des structures idoines pour ce genre de mission d’envergure interpelle les consciences…

    (2) La revitalisation des centres villes par l’investissement dans le patrimoine historique

    Le programme national « Action Cœur de Ville », conçu par le Ministère de la cohésion des territoires, consiste en un plan interministériel et partenarial (Etat, Caisse des Dépôts, Action Logement) d’investissements de 5 milliards d'€ pour redonner vie aux centres villes en déshérence, particulièrement ceux des villes moyennes, mis en œuvre de manière totalement décentralisée, à rebours de trop de politiques publiques verticales et centralisées.

    Il s’agit d’appréhender une approche globale pour recréer un centre-ville attractif et en repeuplement par la réhabilitation de logements anciens, le maintien de commerces de proximité, le développement des transports publics, services et aménagements urbains, ainsi que d’assurer une transition écologique pérenne.

    Pendant des décennies, on n’a cessé d’éloigner les habitants des emplois, des services, des commerces et des équipements de culture et de loisirs, aboutissant à vider et à paupériser les centres villes par la création de cités dortoirs satellites, ou de zones pavillonnaires en milieu agricole, détruisant le lien économique et social entre noyau centrale et zones périphériques. La dissociation lieu de travail, lieu de résidence et l’isolement culturel de ces petites structures éclatées entraîne l’allongement des temps de transport néfaste au confort de la vie quotidienne et nuisible pour l’environnement.

    Ne plus faire des villes des musées à ciel ouvert, mais des lieux de vie rencontre de nombreux obstacles : insalubrité de certains bâtiments, habitabilité au regard du respect du code de santé publique, sécurité incendie, démolition des constructions parasites, reconstitution de volumes urbains homogènes, restitution de rues, passages et espaces publics.

    Un cadre législatif innovant avec la création de l’ORT (Opération de Revitalisation des Territoires) met en place des outils efficaces, entre autres : mesures de défiscalisation « Denormandie » pour les travaux d’acquisition – réhabilitation de logements anciens, intervention d’Etablissements Publics d’Aménagement et de Restructuration des Espaces Commerciaux et Artisanaux (EPARECA) sur fonds publics, encadrement de l’urbanisme en donnant aux Préfets un pouvoir suspensif pour l’instruction de projets périphériques.

    (3) Réanimer le Dispositif Malraux de 1962

    Malgré son nom, le dispositif de défiscalisation Malraux ne figure pas dans la loi du même nom de 1962 dont les objectifs sont purement patrimoniaux. Il s’agissait d’élargir à l’échelle de quartiers ou d’une ville la possibilité de contrôler, voire d’interdire les démolitions, et d’encourager les travaux de restauration tel qu’instauré depuis 1913 pour les monuments historiques, en 1942 pour leurs abords, et en 1962 avec la création des secteurs sauvegardés.

    C’est en 1977 que la loi élargit le dispositif et vient compenser les sujétions imposées sur les bâtiments non protégés dans ces périmètres. L’article 199 du code général des impôts offre la possibilité d’une réduction d’impôts sur l’ensemble des revenus et non les seuls revenus fonciers, aux contribuables investissant dans la rénovation d’un bien, sous condition d’un engagement de location de neuf ans.

    N’oublions pas que ces dispositifs ont sauvé le Marais de démolitions, de bétonnage et de déstructuration urbaine.

    Le « Malraux » a décliné au fil des ans, bénéficiant actuellement à 8 000 foyers fiscaux, pour environ 130 millions d'€ de travaux, engendrant 30 millions de dépenses fiscales.
    De nouvelles mesures de défiscalisation, nomment le « Pinel réhabilitation » sont entrés en concurrence avec ce dispositif. Celui-ci ayant donné d’excellents résultats dans le passé, un rapport sur l’évaluation et l’adaptation du « Malraux » a été remis au Gouvernement en décembre 2018. Il formule des recommandations pour rendre plus attractif et développer ce dispositif, en préconisant notamment une simplification des dispositions applicables, un élargissement de la défiscalisation, et la possibilité de son utilisation à certains secteurs d’intervention des ORT. Les pouvoirs publics semblent favorables à ces préconisations

    Claude Verrier