Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Année : 2019

  • Hôtel raoul portail avant dégradationsPortail de l'Hôtel Raoul 6 rue Beautreillis (IVe) avant les dégradations de mai 2019 

     

    Par courrier du 20 juin 2019 notre Député Pacôme Rupin  attirait l'attention de la DRAC (direction régionale des affaires culturelles d'Île-de-France) sur l'état de déshérence inacceptable du portail de l'Hôtel Raoul et lui suggérait d'en faire l'acquisition aux fins de le réhabiliter (article du 22 juin 2019). Le portail appartient toujours aux quelques propriétaires de l'immeuble original. Ils ont exprimé leur accord pour le céder à la Ville pour un euro symbolique.

    La réponse du Conservateur régional des monuments historiques de l'Île-de-France Antoine-Marie Préaut est une fin de non recevoir. Il renvoie le Député vers la Fondation du Patrimoine, dont chacun sait bien qu'elle n'a pas d'argent, et vers la mission Stéphane Bern dont l'action est louable et sympathique mais qui elle non plus n'a pas les poches profondes.

    Pacôme Rupin a donc changé son fusil d'épaule en décidant cette fois de s'adresser à la mairie de Paris et plus précisément à Karen Taïeb, Adjointe à la Maire de Paris en charge du patrimoine et à Christophe Girard, Adjoint à la Maire de Paris en charge de la culture. Les 150.000 € nécessaires aux travaux sont une goutte d'eau dans le budget de la Ville de Paris et il se trouve de surcroît que Mme Taïeb est conseillère du IVe et que M. Girard en a été le Maire de 2012 à 2017. Des personnalités qui devraient normalement se sentir motivées à régler le sort du portail délaissé.

    Il faut se rappeler que dans la même rue, au titre du "budget participatif", des travaux de voirie ont été entrepris pour laisser, selon certains, plus de place aux terrasses de bars sur les trottoirs, et ceci pour un coût de 250.000 € qui ne couvre qu'une première tranche…. Ce serait faire justice à la rue Beautreillis que de ré-équilibrer la dépense en s'occupant du patrimoine.

    Ce portail abandonné, les habitants du secteur et nous-mêmes avons décidé d'en défendre la cause dans nos rencontres avec les élus de Paris et ceux qui veulent accéder aux responsabilités à l'occasion des élections municipales de mars 2020. Nous unirons nos efforts pour que cet élément de notre patrimoine collectif ne soit pas le mistigri qu'on passe à d'autres pour s'en débarrasser….

    GS

     

  • Fema

    Illustration FEMA

     

    L'association-amie "60 Millions de Piétons" relaie une initiative tout aussi intéressante que surprenante de la FEMA (fédération of european motorcyclists association) qui regroupe des association nationales comme la "Fédération Française des Motards en Colère". Elle est publiée par le magazine MOTO MAG.COM. Il s'agit d'un sondage d'une dizaine de questions à destination des motards pour savoir ce qu'ils pensent du bruit qu'ils font et de certaines dispositions qui pourraient le réduire.

    Le sondage étant en anglais, MOTO MAG a traduit les questions en Français avec un commentaire et la signature d'Eric Thiollier. En voici le détail :


    Questions : (les deux premières visent à déterminer si vous êtes d’accord ou pas avec une affirmation, qui ne reflète pas nécessairement la position de la FEMA).

    • Il est logique que les routes soient fermées aux motards lorsque le bruit excessif des motos génère des plaintes
      D'accord ou pas d'accord ?
    • Pour éviter la fermeture de certaines routes aux motards en raison du bruit excessif, les autorités devraient activement appliquer la réglementation sur le bruit et cibler les motards qui font trop de bruit     D'accord ou pas d'accord ?
    • Comment pensez-vous que la fermeture de routes aux motards puisse être combattue ? (question ouverte)
    • Ma principale moto est équipée : (a) de son pot d'échappement d'origine, (b) de son pot modifié pour faire davantage de bruit,(c) d'un pot d'échappement adaptable, (d) d'un pot adaptable pour faire davantage de bruit, (e) d'un pot adaptable qui peut être réglé par le biais d'une valve ou d'une chicane amovible ?
    • Le contrôle technique est-il obligatoire dans votre pays ? Oui ou non.
    • Votre pot d'échappement a-t-il été déjà contrôlé par la police (contrôle sonomètre en bord de route) ? Oui ou non.
    • Avez-vous déjà pris une amende pour bruit excessif  ? Oui ou non
    • Beaucoup de motards pensent être plus "visibles" donc protégés dans la circulation en modifiant leur système d’échappement pour faire davantage de bruit. Que pensez-vous du slogan «Loud pipes save lives» (Les pots bruyants sauvent des vies). D'accord ou pas d'accord ?
    • Dans quel pays vivez-vous ?
    • Quel âge avez-vous ?

    Ainsi préparés, les motards étaient supposés armés pour répondre au sondage FEMA (cliquer sur le lien)

    L'ayant fait, nous avons constaté comme vous le ferez vous-même, que le site annonce la fermeture du sondage.  ("The survey is closed, we thank everybody that participated"). Avec cette déclaration : "Sound is a sensitive issue in our motorcycle world" (le bruit est un sujet sensible dans le monde des motards). Le magazine a-t-il cédé aux pressions de certains de ses lecteurs ?

     

    Motos enlèvement 09 04 19Une intervention plutôt rare : l'enlèvement de motos pour stationnement sur trottoir (Photo VlM)

     

    Au risque de nous fourvoyer ou de céder à la paranoia, cette publication plutôt surprenante nous laisse penser à quelque provocation en direction de pays qui n'ont encore rien fait pour juguler le fléau des motos/scooters dont le bruit nous agresse. La France est sans doute le pays le moins avancé dans la lutte contre ces nuisances. Nous dénonçons le fait que depuis des années le contrôle technique des deux-roues motorisés, obligatoire pour les voitures, est sans cesse repoussé aux calendes dans sa mise en œuvre.

    Ce serait tellement simple à cette occasion de vérifier que les pots ne sont pas trafiqués et que la combustion est bien réglée ! C'est regrettable mais soyons confiants, le mouvement est lancé. On note que les candidats aux municipales en parlent… C'est bon signe !

     

  • Quais nettoyage

    Quai aux Fleurs, barge de nettoyage des tags en action (IVe)

     

    Voilà plus d'un an, nous faisions remarquer au maire du IVe que les berges de la Seine, inscrites au patrimoine mondial de l'UNESCO, étaient lamentablement défigurées par des graffiti sur les bords de l'Île de la Cité. Il s'agissait alors du quai de la Corse, à hauteur du tribunal de Commerce. Quelques semaines après, les services de la propreté intervenaient pour nettoyer mais il nous était indiqué à quel point cette opération était difficile, acrobatique et longue à programmer, autrement dit difficilement renouvelable….

    En effet, les graffiti sont revenus et nous les avons subis ce printemps et cet été en regrettant une fois encore qu'un paysage aussi prestigieux que celui du parc des rives de Seine soit injurié de la sorte, sous les yeux des promeneurs et des touristes français et étrangers qui y sont de plus en plus nombreux.

    Aussi c'est avec la satisfaction d'avoir été entendus que nous avons découvert les moyens dont s'est dotée la Ville pour accéder plus facilement aux parois souillées : une barge, un bateau, équipé des moyens nécessaires à ce genre d'intervention, qui s'attaque au mal à la base au lieu d'accéder par le haut.

    Notre espoir est que ces moyens soient désormais permanents de sorte que les dégradations soient traitées sans délai. Il ne serait peut-être pas inutile de plus qu'un dispositif de surveillance et de dissuasion soit mis en place. Les parisiens sont las  de financer par leurs impôts des comportements inciviques qui ici et ailleurs enlaidissent leur cadre de vie et notre patrimoine collectif.

     

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    Bt 2 générale

    La "place" du Bourg Tibourg (IVe). Au fond, la rue de Rivoli (Photo VlM/CV)

     

    Il ne s'agit pas d'une place mais elle en a les apparences. La rue du Bourg Tibourg  débouche sur la rue de Rivoli par un espace assez vaste pour qu'on le qualifie de place. Ce sentiment est renforcé par l'absence de voitures sur cette partie de la voie réservée aux piétons.

    La présence d'une dizaine d'arbres feuillus et la qualité du bâti qui la borde fait de cette simili-placette un endroit au charme indéniable qui, toute proportion gardée, fait penser à la place du Marché Ste Catherine. Les cafés-restaurants ne s'y sont pas trompés, ils se sont mis rapidement à compter le nombre supplémentaire de consommateurs qu'ils pourraient servir en empiétant un peu plus sur l'espace public.

    Une guerre se déclara en 2011 lorque la Maire de l'époque, Dominique Bertinotti, décida de canaliser leur désir d'expansion en imposant des jardinières pour figurer les limites de leur emprise. Ils s'y plièrent bon gré mal gré jusqu'à ce que l'un d'eux, l'Etincelle, décide de construire la contre-terrasse fermée qu'on voit sur la photo.

     

    Bt 6 étincelle

    Le mouvement s'étendit rapidement à la place tout entière, jusqu'à ce que le Maire de l'arrondissement décide de poursuivre l'un d'eux devant la justice du tribunal administratif, pour déplorer quelque deux ans après, avec amertume, l'enlisement du dossier dans les arcanes de la procédure. 

    Ariel Weil arrive alors aux responsabilités et opte pour la carotte de la persuasion sans lâcher pour autant le bâton. La méthode commence à porter ses fruits. Le premier établissement à obtempérer fut le "Féria Café". Il faut convenir qu'il y avait urgence car sa terrasse fermée aux couleurs vives jurait dans le décor ambiant. Depuis deux années maintenant, sa terrasse est ouverte et ses tables et ses chaises baignent dans le paysage charmant de la place. Selon ses gérants, la fréquentation loin de baisser a connu un réel essor.

    Bt 7 fériaRetour à la terrasse ouverte : le "Féria Café", 4 rue du Bourg Tibourg (IVe)

     

    Depuis peu on constate que d'autres ont emboité le pas et l'espace incriminé se dégarnit lentement de ses contre-terrasses disgracieuses. Si le mouvement se généralise, on assistera peut-être à la restauration de l'esthétique de la place. Avec un risque que la municipalité doit juguler à tout prix : que la disparition des contre-terrasses donne lieu à une extension exagérée et illicite des terrasses ouvertes, au regard du règlement de la Ville de Paris, mouvement qui limiterait l'espace vital des piétons et aggraverait les nuisances sonores nocturnes pour les résidents de la place.

    Cette dernière remarque vaut aussi pour la place du Marché Ste Catherine. Avec le retour des beaux jours, les exploitants ont remisé leurs terrasses fermées qui donnaient à l'endroit l'allure d'une casemate, et la place a retrouvé son charme. On sait qu'Ariel Weil s'appliquera à la maintenir en l'état mais là encore la vigilance s'imposera pour que les établissements restent dans leur limites réglementaires. 

    Bourg Tibourg et Marché Ste Catherine restent les deux grand défis environnementaux que le Maire s'est assigné. Les habitants du IVe et d'ailleurs y sont eux aussi très sensibles.

     

    Postscriptum du 19 septembre 2019

    Information recueillie ce jour au "Café du Maire" d'Ariel Weil par la déléguée de l'association : le café "L'Etincelle" devrait retirer sa plateforme contre-terrasse dans les 15 jours. Il s'est aperçu qu'il est illégal d'englober des arbres ! pour les autres c'est en cours mais terrasse et contre-terrasse vont se rejoindre, se rapprocher pour n'en former qu'une.

    La surface occupée restera toutefois la même. On ne passera plus dans les contre allées. Les établissements devront rentrer toutes leurs chaises le soir… Aucun matériel ne sera toléré à l'extérieur.

    En revanche, le problème des SDF est insoluble. La voirie enlève leur matériel, matelas, chaises, canapés etc… mais des gens compatissants reviennent dans la journée avec du mobilier de remplacement. Peut-on leur en vouloir ?

     

     

     

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    Maire12eCatherine Baratti-Elbaz (Maire du XIIe) et Emmanuel Grégoire (1er Adjoint à la mairie de Paris) (Photo TRAX MAG)

     

     

    Catherine Baratti-Elbaz ne se représentera pas devant les électeurs du XIIe aux élections municipales de 2020. Emmanuel Grégoire Premier Adjoint à la Maire de Paris, chargé du budget et de la relation avec les arrondissements, postulera pour sa succession à la mairie du XIIe.

    Durant son mandat, Mme Baratti-Elbaz a été conduite (elle aussi…) à gérer les différends entre riverains et organisateurs de nuits festives. Le magazine TRAX MAG nous livre tous les détails d'une démarche qui a tenté de satisfaire tout le monde dans la prise en compte des aspirations de chacun et le respect de la loi. Tâche ingrate s'il en est car elle s'apparente souvent à la recherche de la quadrature du cercle !

    Au bout du compte, une solution avait apparemment été trouvée avec l'ouverture du spot éphémère "Dehors Brut", boulevard Poniatowski dans le XIIe, mais ce lieu vient de tristement illustrer son qualificatif car un jeune client y est décédé le 6 septembre (information BFM/TV), vraisemblablement d'une overdose d'ecstasy, et la préfecture de police a décidé la fermeture de l'établissement.

    Les commentateurs rapportent la volonté du nouveau Préfet de police de Paris, Didier Lallement, de frapper fort en imposant une durée de 30 jours (le maximum) au lieu des trois semaines auxquelles on pouvait s'attendre.

    Lorsque aux infractions pour tapage nocturne s'ajoutent les méfaits de la drogue sur la santé de nos jeunes citoyens, un contrôle strict des activités festives s'impose et il ne s'agit aucunement d'arbitrer entre riverains et fêtards, car l'agression est caractérisée et va indubitablement de ceux qui sont actifs vers ceux qui aspirent au repos.

    Pour cette raison, nous avons des difficultés à comprendre que l'Adjoint à la Maire de Paris en charge du "Conseil de la Nuit", Frédéric Hocquard, ait jugé opportun d'intervenir pour mettre en cause la décision du Préfet, que nous estimons appropriée. Nous sommes d'accord pour reconnaitre que la mission de M. Hocquard est difficile car il s'est voué à la cause des industriels de la nuit et des débiteurs de boissons alcooliques mais nous lui avons rappelé régulièrement qu'il porte aussi sur ses épaules les obligations de santé publique de la Maire de Paris, qui ne font pas bon ménage avec l'alcool et les drogues.

    GS

     

    Post scriptum

    Frédéric Hocquard dont nous avons cité la réaction, se justifie et nous écrit :

    Bonjour.
    Contrairement a ce que vous écrivez, je ne suis pas contre toute forme de sanction. Et la vie nocturne, comme n’importe quelle activité à Paris à besoin de ses règles et de ses sanctions si besoin.
    Mais je pense que la fermeture administrative en urgence pour une longue durée d'un club qui a parfaitement su régir face à ce tragique événement n'est pas la solution : c'est d'abord par la prévention et la réduction des risques sur l'usage de drogues en milieu festif que nous éviteront de nouveau drame.
    C'est ce que nous avions réussi à mettre en place avec les clubs, les syndicats, l'AP-HP, l'ARS, la préfecture de Région, la Préfecture de Police… en 2018 face à une recrudescence des overdose de GHB.
    Et je pense qu’il faudrait le refaire de manière encore plus forte aujourd’hui.
    Bonne journée à vous.
    FH

    Et vous noterez que c’est la première fois en 5 ans que je conteste une fermeture administrative d’un établissement de nuit par le Préfet de Police.

     

  • Gymn 1Le nouveau "look" des colonnes du 95 rue du Temple (IIIe) (Crédit photos Guillaume Bontemps, mairie de Paris)

     

     

    La Mairie de Paris a lancé il y a moins d’un an le projet « Embellir Paris ».

    L’association « Vivre Le Marais ! – Paris Centre » ne peut être qu’en faveur de telles initiatives, ayant à maintes reprises attiré l’attention de la Mairie de Paris et des Maires des IIIe et IVe arrondissements sur des endroits dans le Marais en état de déshérence, de saleté et d’occupation par un stationnement anarchique de vélos, motos, trottinettes, tel qu’à l’angle du 95 rue du Temple et de la rue Michel Le Comte dans le IIIe arrondissement.

    Gymn 2

    Vingt localisations dans Paris ont été retenues pour cette opération, dont celle citée précédemment.
    Des jurys ont été constitués pour choisir parmi différents projets celui qui serait retenu pour le lieu concerné. l’Association y a participé pour le projet du IVe "Le socle – Collectif 6m3" angle St-Martin/ Cloitre St Merri, représentée par son Président Gérard Simonet mais n'a pas été sollicitée pour le projet du IIIe.

    Le 29 août 2019, dix projets d’ores et déjà achevés ont été inaugurés, dont celui de la rue du Temple, en présence de la Maire de Paris Anne Hidalgo,  de Pierre Aïdenbaum Maire du IIIe et de Ariel Weil Maire du IVe arrondissements.

     

    Gymn 3

    Gymn 4

     

     

     

     

     

     

     

    Vues rue Michel le Comte à gauche, rue du Temple à droite

     

    L’œuvre « Up/Side/Down/Town » réalisée par l’artiste Danois Daniel Van Der Noon et l’Agence The Street Society, est une fresque gigantesque, très colorée, palette de l’arc-en ciel, égayant le RDC d’un immeuble banal, béton gris, des années 70, gymnase, centre des impôts, commerces et habitations, propriété de la Régie Immobilière de la Ville de Paris (RIVP), incongru dans l’ensemble urbain ancien environnant qui est assez homogène. Il est à regretter que ce bâtiment n’ait pas été ravalé avant la mise en place de ce décor.

    Sur les colonnes et murs des façades de l’immeuble, des dessins au trait noir suggérant des bâtiments, entremêlés, juxtaposés, dégagent l’impression du foisonnement de l’architecture urbaine, en partie rêvée, avec néanmoins quelque sites identifiables, Moulin Rouge, Arc de Triomphe, etc… Même travail de fresque au plafond et sur le sol de ce préau. L’ensemble dégage une impression de fraîcheur et de gaité, expression picturale à la frontière entre figuration et expression onirique, invitant le passant à la rêverie.

    La question de la pérennité et de la préservation des peintures au sol va se poser très rapidement, l’endroit étant de grand passage.

    Une plaque explicative de la démarche créatrice de l’artiste, en résonance avec le mouvement LGBTQ+ (*), est apposée sur la façade.

    Une œuvre d’art existe par elle-même, pour l’émotion, les sentiments qu’elle éveille chez le spectateur, bien plus que par des explications intellectuelles, sociétales ou pseudo-philosophiques. La lecture de « Qu’est-ce que l’Art » de Tolstoî est particulièrement éclairante sur le sujet.

    Claude Verrier

     

    (*) LGBTQ+  =  Lesbiennes, gay, bi, trans, queer (ceux qui s'interrogent), et + englobe toutes les autres réalités… (définition Libération)

     

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    FinalistesConcours international de chant lyrique de Canari 2019, les finalistes. De g à d : Yoonsung Choi Corée du Sud, Ju-In Yoon Corée du Sud, Jiao Ma Chine, Eliza Safjan Pologne, Helena Bickel Allemagne, Marine Chagnon France et Lucie Peyramaure France

     

     

    Depuis 2017, nous puisons dans ce concours l'inspiration pour la production des "Moments Lyriques du Marais ®" dont la IVème édition 2019 sera annoncée prochainement. 

    Le cru 2019 du concours de Canari a été marqué par la domination numérique des femmes. Elles étaient 20 candidates pour 4 hommes. Le palmarès en revanche ne leur a pas été favorable : alors qu'un 1er prix est allé  au baryton coréen Yoonsung CHOI et un second prix à un autre coréen le ténor Ju-In YOON, il n'y a eu ni premier ni deuxième prix attribué aux femmes. 

    Composé de Raymond Xiberras, directeur de l'opéra de Marseille,  Christophe Ghristi, directeur du théâtre du Capitole de Toulouse, Claude Cortese, directeur à l'opéra de Nancy, Michelle Caniccioni, soprano internationale, Jacky Scaglia, directeur artistique et fondateur du festival de Canari, et présidé par Renée Auphan qui a dirigé successivement les opéras de Marseille, Genève et Lausanne, le jury a été particulièrement exigeant et s'en est expliqué en soulignant que les cinq finalistes femmes étaient de haut niveau mais n'avaient pas atteint encore, du fait de leur jeune âge et de leur niveau d'engagement dans la vie professionnelle, la maturité que requiert l'attribution d'un prix à ce concours.

     

    1er prix hommes Lauréates femmes

     

     

     

     

     

     

     

     

    1er prix hommes le baryton Yoonsung Choi. Les lauréates Lucie Peyremaure et Marine Chagner

     

    Deux candidats hommes en revanche ont ébloui le jury et l'assistance par la beauté de leurs voix et leur talent scénique. Tous deux sont asiatiques. On s'incline devant ces artistes qui s'imposent dans une discipline qui n'est pas dans leur culture d'origine. On imagine le travail qui est derrière cette performance.

    Néanmoins, le jury a décidé d'attribuer un "prix spécial" qui reconnait son talent à une jeune française, Marine Chagnon, mezzo-soprano, qui a excellé dans l'air de Rosine du Barbier de Séville una voce poco fa… et un "prix du jeune espoir" à une autre française mezzo-soprano Lucie Peyremaure.

    Comme les années précédentes, l'accompagnement des chanteurs au piano a été assuré avec maestria par Magali Albertini-Bisiaux, et Olivier Cangelosi qui a donné le lundi 27 août un récital Beethoven à couper le souffle en l'église St François.

    Gérard Simonet

     

     

     

  • Le brun Soubise

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Charles Le Brun                                                    Princesse de Soubise

     

    L'association a attiré à plusieurs reprises l'attention de la mairie de Paris sur l'aspect inesthétique et le manque d'entretien du mobilier urbain en général.

    Dans le cadre de la valorisation du Patrimoine du Marais et de l’embellissement de la Ville, interpellé par la laideur des nombreuses armoires électriques de commande de l’éclairage public et des feux tricolores de signalisation, souvent taguées et refuges pour l’affichage sauvage, Ariel Weil, Maire du IVe arrondissement, se fixa pour objectif de trouver pour elles une animation à la fois esthétique et artistique, en lien avec l’histoire du Marais.

    Sa rencontre avec l’artiste portraitiste de street art, Christian Guémy, connu dans le monde de l’Art sous le pseudonyme C215, a permis de faire éclore l’idée de cibler des personnalités marquantes du « Grand Siècle du Marais » qui ont vécu dans ce quartier.

    En effet, du début du règne de Henri IV en 1589, à la mort de Louis XIV en 1715, le Marais Parisien a été le centre d’une vive émulation intellectuelle, culturelle, artistique et également un lieu de pouvoir.

    ScudéryMadame de Scudéry

     

    Les premiers salons littéraires furent créés dans le Marais IVe, Paul Scarron et son épouse, Françoise d’Aubigné, future Madame de Maintenon, reçoivent au 56 rue de Turenne. Beaucoup de femmes d’esprit tiennent salon dans la ruelle de leur chambre, Ninon de Lanclos, 36 rue des Tournelles, Madame de Sévigné au 23 de l’actuelle rue de Sévigné, et Madame de Scudéry, surnommée Sapho et Précieuse française, au 2 rue du Temple.

    Des hommes ou des femmes de pouvoir, Maximilien de Béthune, Duc de Sully, Hôtel de Sully 47 rue St Antoine, dans une certaine mesure l’évêque Jacques-Bénigne Bossuet, 17 place des Vosges, la Princesse de Soubise, maîtresse de Louis XIV, 41 rue des Archives, vécurent dans le Marais, ainsi que des architectes, François Mansart, 5 rue de Payenne, Louis Le Vau, Hôtel Lambert, et des peintres, Philippe de Champaigne, Charles Le Brun, Eustache Le Sueur, et bien d’autres célébrités à découvrir.

    Louis XIV est absent de cette galerie de portraits, à juste titre, lui qui n’eût de cesse de faire partir le pouvoir royal de Paris et de vider le Marais d’une partie de sa substance et de sa splendeur par le transfert de la Cour du Louvre à Versailles.

    [ MansartFrançois Mansart

     

    L’artiste a créé un parcours poétique et culturel d’une vingtaine de stations dans les IIIe et IVe arrondissements, réalisant ces portraits à proximité des bâtiments où ces femmes et hommes ont résidé ou travaillé. Ainsi revivent dans la mémoire collective tous ces personnages historiques qui nous invitent également à visiter des lieux, musées, hôtels particuliers, églises, indissociables de leur vie.

    Le peintre a réussi à concilier la nécessaire représentation figurative du personnage peint et une modernité d’expression, avec l’utilisation d’une palette chromatique riche et étonnante, réalisant une œuvre résolument contemporaine.

    Cette opération a pu être réalisée grâce à un large mécénat d’EVESA, exploitant desdites armoires électriques, et à l’implication totale de Christian Guémy. Quant au risque de dégradation par tags ou affichage sauvage qui est bien réel, l’artiste s’est engagé à remettre en état ses œuvres, bénévolement, autant que nécessaire.

    Ce parcours a été inauguré le jeudi 29 août 2019.

    La Mairie du IVe a édité un dépliant, fort bien fait, localisant les œuvres sur un plan et, sous les reproductions des portraits, mentionnant quelques informations sur le personnage concerné. Ce document gratuit est disponible à l’accueil de la Mairie du IVe, place Léon Baudoyer, ou téléchargeable sur son site internet.

    Claude VERRIER

     

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    Capture d’écran (3)Chez Jenny, 39 boulevard du Temple – IIIe 

     

     

    Si vous appréciez comme beaucoup d'entre nous le cadre, l'ambiance et la carte de ce restaurant mythique du Haut-Marais, dont la création remonte à 1932, dépêchez vous d'y réserver une table. En 2020, à une date qui n'est pas encore précisée, ce haut-lieu de la cuisine alsacienne sera intégré dans le groupe des Frères Moussié qui possèdent déjà "Le Bouillon Pigalle" et divers établissements dans l'hôtellerie et  la restauration.

    Jenny le chef luis ribeiro et alacienne en bois sculpté Gilles PudlowskiLe Chef Luis Ribeiro aux côtés de la statue en bois de l'alsacienne

     

    Est-ce à dire, puisque "Chez Jenny" va perdre son nom pour s'appeler "Le Bouillon République", que l'établissement perdra tout de son caractère ? Peut-être pas. L'acquéreur nous assure qu'il veillera à le conserver. Aucune décision n'est encore prise mais on peut penser qu'il conservera son emblème, la statue en bois d'une alsacienne dans l'entrée et les belles marqueteries de Charles Spindler au premier étage, version initiale d'un décor qui représente une vue de Strasbourg avec ses cigognes, complétée en 1953 par la présence dans la salle du restaurant de sculptures d'Albert Erny en hommage à Auguste Bartholdi et au général Rapp. 

    Que dit à ce propos le PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais (qui a changé de nom et répond désormais à l'appellation SPR  pour "site patrimonial remarquable") ? Rien malheureusement car sa limite se situe au 35 du boulevard du Temple alors que "Chez Jenny" est au 39 ! Dommage car il a vocation à protéger aussi les intérieurs….

    Chez-jenny-choucroute-paris-zigzagLa choucroute artisanale (Photo Gilles Pudlowski)

     

    Sans oublier bien sûr le plat-phare de "Chez Jenny", la fantastique choucroute artisanale qui a fait sa réputation, avec ses jarrets et ses échines de porc fumés, ses saucisses au cumin…. et le chou qui est craquant et savoureux, et les pommes vapeur qui fondent dans la bouche…

    Il y a peu de chance toutefois que "Le Bouillon" renonce à son concept : une stratégie qui remonte à la fin du XIXème siècle. Il s'agissait, à l'époque déjà, de récupérer les morceaux de viande délaissés et bon marché pour en faire des plats cuisinés tels que pot-au-feu, bœuf bourguignon, daubes, blanquettes….

    Au "Bouillon Pigalle", on trouve des œufs mayonnaise à 1,90 € et le bœuf bourguignon est à 9,80 €. Selon la direction du groupe, l'objectif pour la nouvelle enseigne sera de proposer un repas entrée-plat-dessert de cuisine française pour moins de 20,00 € vin compris.

    Chez-jenny-decor-paris-zigzagChez Jenny, la salle du restaurant

     

    C'est séduisant mais on insiste pour qu'une place honorable soit réservée à la choucroute "façon Jenny". Avec une interrogation : l'établissement saura-t-il gérer sa clientèle quand on sait que le concept attire beaucoup de monde et qu'il n'est pas rare de faire une demi-heure de queue au "Bouillon Pigalle" pour s'y restaurer ?

    GS

     

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    Coulée
     

    CULTURE & PATRIMOINE

     

    en partenariat avec "Vivre le Marais !", vous invite à une calme et insolite visite

    dans la  verdure en plein cœur de Paris

    Promenade sur une ancienne voie de chemin de fer

     

    Vendredi 20 septembre (durée environ 2h)

    Rendez-vous à 14h15 devant le 44-46 rue de Lyon (métros Bastille ou Gare de Lyon ou Picpus)

     

     

    Mathilde Cauras, après les visites très appréciées des Archives, du Château de Vincennes…, nous fera découvrir la "Coulée Verte René Dumont" créée sur l'ancienne voie Paris-Bastille/Verneuil-l'Etang qui passait par La Varenne… L’exploitation de cette ligne de chemin de fer fut arrêtée en 1934 et interdite aux piétons depuis 1942.

    Pourtant elle est toujours bien présente très joliment agrémentée de plantes et d’arbres, camouflée en hauteur, en souterrains et en tranchées. C’est donc à une sympathique balade à l’abri des voitures que nous vous convions avec, en prime, une pause « pétillante ».

    Merci de prévenir de votre venue et du nombre de personnes qui vous accompagneront, Marie-Françoise Masféty-Klein par mail mfmk@free.fr ou par téléphone au 06 50 96 05 12 et de prévoir une participation de 15 euros pour les adhérents de Culture et Patrimoine et de 20 euros pour les non adhérents.

    En attendant le plaisir de vous revoir, nous vous adressons nos fidèles amitiés.

    Marie-Françoise Masfety-Klein

    01.42.72.61.41 ou  06.50.96.05.12

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