"Allégorie de la Source", terre cuite de Jean-François Etienne Gossin, 1837. Femme dénudée tenant un dauphin et un roseau (104 x 82 cm) (Photo Paule Mazéo).
Nous sommes en avril 1961. La collectionneuse Roxane Debuisson entre sur le chantier de démolition de l'Hôtel Raoul. Elle aperçoit des ouvriers qui abattent à la masse la fontaine du jardin qui s'étendait jusqu'à la rue du Petit Musc, prêts à s'attaquer à la sculpture de Jean-François Etienne Gossin, "l'Allégorie de la Source" qui en était l'ornement central. Scandalisée, elle récupère la sculpture et la met à l'abri dans le salon de son appartement du boulevard Henri IV.
A son décès en 2018 sa collection d’objets du patrimoine parisien est vendue. Des habitants de l'immeuble construit en remplacement de l'Hôtel Raoul, 15 rue du Petit Musc (IVe), acquièrent cette statue qui fait désormais légalement partie de la copropriété. Ils célèbreront son retour par une cérémonie privée qui se déroulera le 29 février et à laquelle nous sommes aimablement conviés.
En dehors de cette statue, il est resté de l'Hôtel Raoul une horloge accrochée au numéro 6 de la rue Beautreillis et fort heureusement le portail sur la rue dont la réhabilitation et la sauvegarde sont réclamés à la mairie de Paris par les riverains et habitants du Marais,
Gérard Simonet
Commentaires
4 réponses à “Retour au bercail de « l’Allégorie de la Source » de Jean-François Etienne Gossin, élément du décor de l’Hôtel Raoul (IVe)…”
Voilà une bonne nouvelle dans un domaine où les bonnes nouvelles ne sont pas si nombreuses. C’est comme un pied de nez fait aux démolisseurs de voir que la statue a survécu à travers le temps malgré leurs coups de pioches. Eux ont été oubliés, la statue est toujours là…
Il faut restaurer cette oeuvre, la rendre à la contemplation de tous, (peut-être sous la forme d’une copie) et qu’elle vienne prendre toute sa place dans une mise en valeur du portail et de l’horloge.
Respect à Madame Debuisson et à sa réaction face aux « vandales ».
Quelle belle nouvelle ! Digne de la « guerre aux démolisseurs « dénoncée par Victor Hugo qui, en familier de la rue du Petit Musc, devait connaître cette fontaine.
Merci à Vivre le Marais de nous avoir révélée cette belle histoire du retour de la fontaine de l’hôtel Raoul.
Réjouissant ! Merci à Mme Debuisson. j’ai assisté, la mort dans l’âme à la dispersion de cette prodigieuse collection à Drouot l’an passé. Les prix atteints étaient astronomiques. Je guignait quelques lots, que je n’ai pu acquérir…
Oui il est très vraisemblable que Victor Hugo ait connu cette statue, car il était ami avec le propriétaire de l’époque, Siméon Chaumier (1806-1860), un écrivain lui aussi, dont les œuvres comme L’Hôtel du Pet-au-Diable n’ont pas survécu à l’épreuve du temps.