Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Année : 2020


  • Terrasse XIe
    Une terrasse du XIe sur un espace livraisons. Les citoyens comprennent que la municipalité offre aux bars-restaurants, en contre-partie d'engagements,  la possibilité pour survivre de s'étendre provisoirement sur des espaces publics ou réservés mais les habitants n'acceptent pas qu'il en résulte des désordres, du bruit la nuit et de la violence. Le récit et les réflexions que nous publions montrent qu'il est souhaitable qu'on sorte très vite de la situation actuelle pour retrouver des conditions normales de fonctionnement.
     
     
     

    Le mardi 2 juin 2020, premier jour de l'étape II du déconfinement, deux nouveaux exploitants d'un bar de l’une des rues du quartier Oberkampf croisent un membre de l'association locale de défense de la qualité et du cadre de vie des habitants. Ils le prennent à partie en lui reprochant de nuire aux bars de la rue. Rejoints par un troisième individu, ils le suivent en hurlant des menaces du genre : "Ça ne vas pas se passer comme ça, tu vas voir ce que tu vas voir, on te prévient, te voilà prévenu…"

    Le samedi 6 juin, à minuit, au carrefour de deux autres rues riches en établissements vendant de l’alcool, notre défenseur de la tranquillité et de la santé publiques est approché par un barbu fortement éméché qui lui crie ces propos : "Moi, je sais qui tu es et je te préviens, ça ne va pas se passer comme ça, tu vas voir ce que tu vas voir, tu es prévenu, hic !" L’importun tente de lui barrer la route jusqu'à ce que deux passants interviennent et repoussent l’ivrogne.

    Mardi 9 juin, à 20h00, alors que notre victime rentre à son domicile, le gérant d'un bar voisin s'en prend verbalement à lui pour crier à la cantonade :"C'est lui, c'est ce connard de …., c'est lui qui s'occupe des bars, il croit qu'il peut passer inaperçu, mais il va bientôt faire la une des journaux, oui monsieur, vous allez être en première page des journaux, vous voilà prévenu"

    Mercredi 10 juin, en compagnie d'exploitants du quartier, le même barbu renouvelle ses menaces. La séquence a été filmée. On y entend à nouveau cette menace : "Samedi dernier, je t'avais prévenu". Ce même jour, sur un ton exalté, le gérant d'une sandwicherie se plaint des contrôles de police systématiques qui le visent. Il conclut par le désormais traditionnel "Vous êtes prévenu". Il ne s'est pas interrogé sur les raisons des contrôles et sur la façon légère dont il jongle avec les engagements qu’il a signés dans le formulaire de la charte de la mairie !

    Si un homme averti en vaut deux, après cinq invectives de ce genre à son endroit, c'est un surhomme qui défend désormais la tranquillité des habitants du secteur !

    Rentrant chez lui un peu plus tard, il rencontre des exploitants qui participent à un attroupement bruyant dans la rue. Ils le poursuivent dans l’espace public, accompagnés de plusieurs individus. Étant à nouveau la cible de propos violents, il sort son smartphone pour filmer la séquence. Ces individus au comportement peu sympathique s'approchent alors de lui en vociférant et l'un d'eux porte un coup violent sur son téléphone, projeté dans le caniveau d'où il le récupère hors d'état de fonctionner.

    ===============

    Mais que se passe-t-il dans cet arrondissement populaire de Paris, où se présentent aux prochaines élections municipales la Maire sortante Anne Hidalgo aux côtés du chef de file des écologistes parisiens David Belliard ?

    Vilnius s’est récemment rendue célèbre en se transformant en une grande rue bordée de quelques bars de plein air. Si le modèle fonctionne à peu près dans la capitale de la Lituanie, c’est que la densité de la population y est de 1432 habitants/ km². En revanche, transposer cette idée pour les 1500 bars présents dans les 3,7 / km² du minuscule 11e arrondissement de Paris, c’était s’exposer à une catastrophe prévisible. Avec une densité de 40.000 habitants/km², les conflits d’usage étaient assurés.

    Les terrasses autorisées avant le Covid étaient très peu nombreuses, car l’espace manque et les demandes n’étaient pas souvent accordées, ni par la Mairie du XIe ni par la Préfecture de police de Paris. Or, comme il fallait s’y attendre, le nombre des terrasses sauvages a explosé partout dans l’arrondissement avec la dérégulation offerte par la Maire de Paris sans le moindre échange avec les habitants.

    Ces derniers se sont immédiatement retrouvés dans un cauchemar terrifiant. Les terrasses jetées n’importe comment sur les trottoirs et sur la chaussée génèrent des nuisances sonores insupportables. Les bars ont confisqué l’espace public et les places de stationnement dont ont cruellement besoin les automobilistes résidents ou visiteurs, tous furieux car incapables d’utiliser les emplacements autrefois disponibles. A Paris, tout le monde ne fait pas la fête en permanence. Ceux qui viennent travailler dans l’arrondissement, ceux qui y vivent, tous se sont heurtés au chaos organisé par la Ville.

    La « charte des engagements », comme toutes les chartes, n’a pas servi à grand-chose. Les vrais professionnels n’en ont pas besoin pour savoir comment bien se comporter. Les « petits indépendants » qui « gèrent » l’immense majorité des bars locaux ne prennent pas au sérieux des engagements qu’ils considèrent comme largement fictifs. Il n’est que de voir comment est résolue la problématique de la « distanciation sociale » dans les nouvelles terrasses sauvages… bonjour, les clusters…

    L’image de la profession est écornée par ces comportements peu rigoureux… On se demande du reste pourquoi les syndicats professionnels (UMIH, SNEG, SYNHORCAT,) ne s’investissent pas davantage pour redresser une situation rapidement devenue déplorable, et pas seulement dans le XIe.

    Dans cet arrondissement, cependant, l’association locale représentant les habitants a saisi le Tribunal administratif (voir l’article précédent). Suite à la décision du tribunal, les contrôles, auparavant inexistants, sont devenus à la fois plus réguliers et plus efficaces. Si quelques exploitants professionnels se réjouissent de cette présence qui rassure leur clientèle, plus nombreux sont les gérants qui s’en indignent… Désormais, obligés par la police à remiser leurs installations devenues réellement éphémères, ils cessent leur activité à 22h00, comme le prévoit la charte de la mairie.

    Sidération : il faudrait que les exploitants respectent les « engagements » de la charte de la Mairie de Paris ? Voilà qui est bien désagréable et « ça ne va pas se passer comme ça ! ».

    Nous voilà prévenus… 

     

  • Arch 57Mur-pignon, 57 rue des Archives (IIIe)

     

     

    Les officines d'affichage sauvage affectionnent ce mur-pignon. Il est resté propre pendant tout le confinement. Il a suffi que le gouvernement entr'ouvre les vannes pour qu'une nouvelle campagne de publicité s'installe. Mais "Attila" veillait. Il a réservé à cette publicité illégale le sort expéditif qu'elle méritait : lacération, décollage et caniveau.

    Évidemment le travail est incomplet. On ne peut pas dire qu'il brille par sa finition ! Il a un grand mérite cependant : signifier aux annonceurs que le média de l'affichage sauvage est vivement rejeté par ceux qui en sont les destinataires supposés et les convaincre de faire appel à d'autres moyens, licites cette fois. Franchement, on n'en manque pas !

     

  • Jpt retouché
    Café rue Saint-Maur (XIe)
     
     
     
    A l'initiative de nos confrères et amis de l'Association des Riverains du XIe, une audience en référé s'est tenue vendredi 5 juin devant le Tribunal Administratif de Paris pour dénoncer les nuisances et atteintes aux droits des habitants résultant des mesures annoncées par la Maire de Paris et sur le caractère jugé illégal de ces mesures.
     
    La requête de l'association a été rejetée eu égard au contexte exceptionnel et à l'intérêt général s'attachant à la reprise de l'activité économique d'un secteur particulièrement touché par les effets de la pandémie, alors même que l'annulation du dispositif contesté ne permettrait pas d'exclure totalement des nuisances similaires couramment  endurées par les riverains du secteur concerné.
     
    La liberté du commerce a donc prévalu sur celles de la santé, de la tranquillité, du droit de propriété… Cette décision, si elle a le mérite d'exonérer les plaignants des frais de justice demandés par la Ville de Paris, est décevante en ce qu'elle légitime le manque d'attention de la Ville pour ses administrés, en faisant prévaloir l'économie sur la santé.
     
    Le Tribunal relève cependant que la mairie de Paris a dû s'engager à l'audience à se montrer particulièrement attentive à la situation de la zone concernée, et à y faire procéder aux contrôles et rectificatifs nécessaires. De fait, de nombreuses installations éphémères devenues fixes après 22h00 ont commencé à être démantelées, vraisemblablement sous l’effet de contrôles inexistants jusque là. Nul doute que cela contribuera à apaiser les vives tensions qui s’étaient manifestées entre des exploitants et les habitants de l’arrondissement.
     
    Les plaignants réfléchissent avec leur conseil Me Aurélie Gillet-Marta à la suite qu'ils peuvent maintenant donner. En tout état de cause, l'action a eu le mérite d'attirer l'attention de l'opinion publique, des médias et de la mairie elle-même sur une situation qui comporte un risque de dérapage redouté de la part des exploitants de débits de boissons qui sont au cœur du sujet. D'ores et déjà un rendez-vous est pris avec les journalistes de BFM/TV.
     
     
  • Montorgueil
    Rue Montorgueil (IIe) vers 11h00 le matin

     

     

    On est prêt par solidarité à admettre que les bars-restaurants étendent leur terrasse sur l'espace public le temps d'être enfin autorisés à servir leurs clients en salle à l'intérieur. Rue Montorgueil où ils se livrent depuis longtemps à cet exercice, ils n'y vont pas de main morte : ils occupent TOUT le trottoir et obligent comme on le voit ici les passants à se déplacer sur la chaussée.

    Un espace où toutes sortes de véhicules circulent sans discipline en dépit d'une interdiction de principe : voitures, motos, vélos et autres engins. Un vrai danger pour les piétons notamment les plus fragiles.

    La rue Montorgueil : une idée d'avant-garde, devenue le modèle à ne pas suivre pour Paris-centre !

     

  •  

    Concert 30 10 19 trio finalConcert 12 12 18 salut final face

     

     

    Notre quatuor vocal Pauline Feracci soprano, Lorrie Garcia mezzo-soprano, Kaëlig Boché ténor et Thibault de Damas baryton et leur accompagnatrice au piano Magali Albertini préparent leur retour chez nous. Le magnifique concert qu'ils avaient programmé pour notre bonheur le 22 avril n'a pas pu se tenir à cause de l'épidémie de coronavirus mais c'est notre objectif à tous de le remettre à l'affiche dès que possible, avec comme précédemment le soutien de Sotheby's International Realty Paris-Marais.

    Il faut auparavant que chacun de nos artistes y voie clair dans son programme des mois à venir qui a été totalement bouleversé. On a une espérance : que le concert puisse se tenir un soir de janvier 2021, en l'église des Blancs-Manteaux comme prévu.

     

    Guitares copla

     

    En attendant, c'est une surprise qui nous attend. Au hasard des festivals de l'été 2019, j'ai découvert cette formation de six guitaristes classiques, tous professeurs de conservatoires. Arnaud Sans (à gauche) qui les dirige, écrit des adaptations d’œuvres classiques avec une imagination étonnante. Il arrive pour certaines pièces que la guitare traditionnelle laisse la place à des instruments voisins qui étendent le registre de la guitare vers les aigus ou dans les graves. Les instrumentistes concernés en changent et s'adaptent avec une dextérité étonnante.

    Le timbre de la guitare est chatoyant et on en tire des effets extrêmement émouvants. L'instrument convient merveilleusement à la musique espagnole romantique d'Albeniz, Granados, Tarrega… mais aussi au répertoire baroque. La transcription pour guitare de la Chaconne en ré mineur de J.S. Bach, extraite de la 2ème partita pour violon seul, est un monument incontesté de la musique de tous les temps. Et si la guitare se prête plus difficilement aux traits que le violon, elle a sur lui l'avantage d'offrir des harmonies avec ses six cordes là où le violon n'en offre qu'une seule (sauf doubles cordes, d'un usage plus rare). Hector Berlioz s'est servi dit-on de la guitare dont il jouait, pour composer sa célèbre Symphonie Fantastique !

    Le groupe s'intitule "Ensemble de guitares Copla". Leur concert aura lieu le 3 novembre 2020 en la cathédrale Ste Croix des Arméniens dans le IIIe qui est déjà réservée à cet effet. L'annonce officielle du concert avec son programme et l'ouverture des réservations se fera avant fin septembre. Ceux qui avaient réservé et payé des places pour le concert annulé du 22 avril peuvent transférer leur avoir sur ce nouveau spectacle ou attendre l'annonce du prochain concert lyrique.

    A très bientôt pour de nouvelles précisions !

    Gérard Simonet

     

  • Archives généRue des Archives, à hauteur du n° 15, avec des attroupements serrés de part et d'autre de la rue !

     

    Ce 2 juin 2020 où les débitants de boissons devaient faire la preuve qu'ils étaient à la hauteur des concessions qui leur ont été faites par la Maire de Paris pour les aider à surmonter les conséquences de la pandémie, on a assisté aux pires attroupements de mémoire d'habitant dans ce premier tronçon de la rue des Archives. Les mêmes informations nous sont parvenues de la place du Marché Ste Catherine.

     

    Archives clusterClusters de consommateurs, sans masques évidemment !

     

    En clair, la démonstration est faite avec éloquence, de l'incapacité de la mairie et de sa police à faire régner l'ordre sanitaire. Ils font figure aujourd'hui d'apprentis sorciers débordés par le désordre qu'ils ont créé.

     

    Jeudi 4 juin 2020 : message reçu de la Directrice de cabinet du Préfet de police de Paris

    Elle nous informe que le Préfet de police n'est pas concerné par la gestion des terrasses qui est de la responsabilité de la Ville. Cependant, les établissements qui ne respecteraient pas les règles sanitaires en vigueur s'exposent à des décisions de fermeture. Les établissements "signalés" sont surveillés de très près par la police d'arrondissement, toujours prête à intervenir s'il le faut.

     

  • Angela-MerkelAngela Merkel, Chancelière de la République Fédérale d'Allemagne

     

     

    On pouvait lire le 28 mai dans le quotidien La Croix cette déclaration à propos de la Chancelière Angela Merkel : "Sans doute veut-elle laisser une trace dans l’histoire avant la fin de sa carrière politique annoncée pour fin 2021. La Chancelière allemande a pris tout le monde à contre-pied en défendant aux côtés de la France l’idée d’une mutualisation de la dette au niveau européen au profit des pays touchés de plein fouet par le Coronavirus et ses conséquences. La dirigeante a une chance historique d’aller au bout de cette idée que l’Allemagne a pourtant toujours refusée, alors que son pays doit assurer pour six mois la présidence de l’Union Européenne, entre le 1er juillet et le 31 janvier 2021".

     

    Je rappelle mes prédictions à ce sujet dans notre article du 15 avril 2020 :  "Je suis persuadé que les dirigeants français parviendront à obtenir de leurs partenaires, l'Allemagne en tête, des droits de tirage directs auprès de la BCE pour qu'ils évitent la sanction des marchés. Les partenaires diront en faisant les gros yeux : c'est bon pour cette fois car il y a le coronavirus, mais veillez à améliorer votre gestion car la fois prochaine ce sera NON".

    C'est bien ce qui se dessine. La chancelière réalise que l'aide aux pays "cigales" va soutenir sa propre croissance. L'Allemagne a besoin de ces marchés pour ses exportations qui sont le moteur de son économie. Son camp en est désormais convaincu et il fait peu de doute aujourd'hui que le parlement la suive le moment venu.

    Ces constatations valident l'opinion qu'on s'achemine vers une dette portée non plus par chacun des pays de l'union mais par l'union des pays. Il est probable que les emprunts constitutifs de cette dette seront individuellement remboursés mais la dette elle-même qui est au passif de notre bilan ne sera jamais apurée. Nous en paierons indéfiniment les intérêts (quitte à emprunter pour cela !), mais nous resterons à l'abri de la faillite et de l'hyper-inflation.

    On découvre que l'économie européenne et l'Euro sont suffisamment forts pour reproduire le modèle des États-Unis et de leur Dollar dont la planche à billets est actionnée sans qu'il en coûte à leurs citoyens. Que va-t-il se passer dans le reste du monde où ces conditions ne sont pas remplies ? On pourrait y voir apparaitre une inflation dévastatrice.

    Il serait courtois de dire merci à l'Allemagne et à tous les pays européens finalement assez nombreux qui ayant géré  leurs finances de façon vertueuse peuvent en faire bénéficier désormais ceux comme nous qui en ont besoin.

    Gérard Simonet

     

  • Terrasse espacée le parisien 30 05 20Terrasse étendue sur l'espace public (Photo Le Parisien)

     

    On peut lire aujourd'hui 31 mai dans "Le Parisien" une interview de la Maire de Paris Anne Hidalgo par Nicolas Maviel sur les mesures d'aide aux bars-restaurants au titre de la sortie du confinement.

    Aucune association de la nébuleuse "Vivre Paris !" à notre connaissance n'a été consultée sur ces mesures. C'est regrettable car nous n'y sommes pas forcément opposés. Nous compatissons avec les bars et les restaurants qui ont baissé le rideau depuis le 17 mars et nous souhaitons que la solidarité avec eux se manifeste. Dans les deux arrondissements du Marais la relation exploitants/riverains a connu des orages mais l'engagement des Maires et de la Police aux côtés des habitants et de leurs associations de défense a eu raison jusque là des conflits.

    Ces jours deniers encore, on a vécu place du Marché Ste Catherine une situation intolérable pour les riverains mais le Maire est intervenu pour rendre l'espoir à une population en désarroi. Un seul dossier a résisté et constitue depuis dix ans l'exception à la règle : le WHO's de la rue St Merri/Pierre au Lard dans le IVe. Il approche du terme d'une procédure judiciaire au civil alors même qu'il a cessé de nuire du fait de l'épidémie. Partout ailleurs, au Carreau du Temple, rue de Braque, St Martin ou rue Quincampoix les moyens mis en œuvre ont conduit à l'apaisement.

    Il en est autrement pour d'autres secteurs à Paris. Nos amis du XIe dont nous parlons régulièrement, ou ceux du canal St Martin, de la butte Montmartre, des Halles et de la Butte aux Cailles, voient avec méfiance le dispositif annoncé. Nous publions ci-dessous un Manifeste des Riverains du XIe (l'arrondissement où Anne hidalgo a choisi de se représenter). Sa tonalité diffère de la nôtre mais on les comprend quand on est sait l'enfer qui est le leur dans les rues de la soif du secteur Jean-Pierre Timbaud/Oberkampf.

    Pour en revenir au Marais, si comme l'annonce Anne Hidalgo les exploitants devront signer une charte d'engagement stipulant que les codes du déconfinement seront appliqués aux consommateurs, les conditions d'accessibilité des piétons seront respectées, les terrasses provisoires fermeront le soir à 22h00, toute musique diffusée à l'extérieur sera interdite ainsi que tout dispositif de brumisation, de chauffage, de climatisation ou publicitaire, l'espace concédé sera maintenu propre de tous déchets notamment des mégots dans un rayon de 25 mètres…. nous pouvons accueillir les mesures de manière prudente, mais favorable. On note qu'elles n'iront pas au-delà de fin septembre 2020 et qu'à cette échéance les espaces devront être remis dans leur état d'origine.

    Nous comprenons que l'ordre sera maintenu par les agents de la DPSP (direction de la prévention, de la sécurité et de la protection) de la Ville de Paris. Nous serons très attentifs avec les riverains concernés à la manière dont ces engagements seront respectés et plus encore à la façon dont les agents de la Ville réagiront. Quel sera d’ailleurs le rôle dévolu à la Police Nationale ?

    Cet épisode peut laisser dans les mémoires le bon souvenir d'une solidarité réussie ou en cas d'échec d'un engagement de la Maire dévoyé.

    Gérard Simonet

     

     

    Manifeste de l'Association des Riverains du XIe :

     

    Anne Hidalgo offre les clefs de la ville aux bars et restaurants
    sans la moindre concertation avec les habitants

     

    Sans aucune justification rationnelle, les bars et restaurants avaient déjà obtenu du gouvernement que la distanciation physique soit réduite de moitié en France par rapport à l’Italie, l’Espagne, le Portugal, le Royaume-Uni, les États-Unis, le Japon, etc. : un mètre ici contre deux mètres ailleurs. La norme de 4 mètres carrés par personne est en vigueur chez nos voisins, respectée sans contestation, mais pas chez nous…

    Mais cela ne leur suffisait pas : à Paris, les bars et restaurants ont obtenu le jackpot, bien au-delà de leurs espérances. N’importe quel bar ou restaurant va pouvoir s’installer sur le trottoir et geler les places de stationnement devant son établissement. On en connaît le résultat car la pratique s’est déjà développée, en toute illégalité et sans réaction des autorités, dans certains quartiers de Paris (par exemple, rue des Martyrs, la bien nommée).

     

    (suite…)

  • Berges 29 05 20Berges de la Seine à hauteur de l'Hôtel de Ville. Au fond le Pont Louis-Philippe (Photo VlM – cliquez gauche jusqu'à deux fois dans la photo pour l’agrandir)

     

    C'est demain samedi 30 mai que les parcs et jardins parisiens seront ré-ouverts au public. Jusque là, confinement oblige, seuls étaient accessibles les bois de Vincennes et de Boulogne ainsi que l'esplanade des Invalides. Il s'en est suivi une forte concentration de personnes sur les berges, autorisées elles aussi, comme on peut le constater sur cette photo.

    On va voir demain si la fréquentation des berges s'allège. Rien ne le garantit. Tous ceux qui sont déjà venu sur ce site remarquable de Paris-centre, au bord de la Seine, seront tentés de s'y rendre à nouveau. On ne doit pas s'en étonner : c'est le plus beau site urbain du monde avec son enfilade de ponts remarquables à plus d'un titre et les monuments remarquables qui bordent la Seine.

     

  •  

    Vidéo filmée par un habitant dans la nuit du 27 au 28 mai 2020

     

     

    Appel au secours d'un riverain au Maire du IVe,

    Monsieur le Maire,

    Il est 1h49, la police n'est toujours pas intervenue. Elle ne viendra surement pas ce soir malgré les multiples appels des riverains, malgré les promesses de leurs opérateurs téléphoniques. Il serait de toute façon trop tard pour les habitants, certains ont choisi de s'assommer de somnifères, pour les autres, leur nuit est perdue… Ils se demandent surement pourquoi ils ont choisi de vivre ici et comment ils vont continuer de le faire…

    Ils étaient plusieurs dizaines et sont encore une vingtaine à parler fort et hurler sur la place. Les "Joyeux anniversaires" sont terminés depuis une heure maintenant, il ne reste que les cris… Les gestes barrières ne sont pas respectés et les masques quasiment absents, contrairement aux bises et des embrassades.

    Il est 2h00, le restaurant "Joséphine" est encore ouvert et va stopper sa vente de boissons alcoolisées. Les consommateurs vont rentrer chez eux, bien fatigués après avoir passé une "sacrée bonne soirée" et vont pouvoir profiter d'une grasse matinée bien méritée. D'autres choisiront de rester sur place jusqu'à 4/5 heurs du matin ! Les discussions se poursuivent de manière animée sur les bancs, avec l'appui d'enceintes mobiles. L’acoustique de la place est telles que tout sommeil est impossible…  

    Pour nous, les riverains, c'est l'enfer car nous travaillons demain.

    "L'avenir de Paris Centre, c'est la qualité de vie de ses habitants"

    D'autres joyeux drilles, frais et dispos, reviendront  demain passer une "sacrée bonne soirée" et pourrir à nouveau la nôtre. Les marchands de boissons écouleront leur marchandise en se frottant les mains. Ils ont vécu deux mois et demi de vaches maigres, l'argent est à portée de leur main, ils ne vont pas se soucier de nous…

    Leurs clients  boiront jusqu'à plus soif et iront se soulager impasse de la Poissonnerie ou rue Necker, sur la place même, en fin de soirée. Alors, que ferons-nous quand nous les croiserons ? Il y aura des échanges plus ou moins polis, plus ou moins musclés. Et la violence comblera le vide que la force publique n'a pas su occuper…

    "L'avenir de Paris Centre, c'est plus de proximité et de sécurité"  

    Il est 2h20, la police n'est pas passée, les buveurs continuent à hurler. D'ici un moment, la place devrait progressivement retrouver son calme. C'est la fin d'une journée comme les autres sur la Place du Marché Sainte Catherine. 

    En ce moment avancé de la nuit, j'en viens à me demander, moi qui ne suis pas un professionnel de la politique, quel est l'avenir de Paris Centre. Difficile question à laquelle je n'ai, bien sûr, pas la réponse. Pourtant, je vois nettement celui que je souhaiterais éviter : celui du départ des résidents, des familles, excédées par l'impossibilité de dormir, inquiètes de ne pas être en sécurité dans un quartier pourtant peu enclin à la délinquance, écœurées de se sentir abandonnées par la puissance publique. 

    Je souhaite à tous une bonne nuit, en espérant avoir contribué à vous convaincre, par cet infime témoignage, de la réalité de la situation et de l'urgence de l'action. 

     

    Ce jour 28 mai 19h00 : le Maire du IVe Ariel Weil répond…

    Sa Directrice de cabinet nous demande de publier ce message :

    "Que tout le monde se rassure, le message des riverains est bien entendu.

    Nous sommes en lien permanent avec les riverains depuis leurs premières alertes et travaillons en étroite collaboration avec le Commissariat de Paris et la Préfecture de Police pour lutter contre ces nuisances inacceptables et ces débordements irresponsables".

     

    Dont acte. Mais nous sommes un peu comme Saint-Thomas, nous voulons voir et toucher du doigt !