Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Année : 2020

  • Tags chapon temple 24 02 20

    État lamentable des murs de deux pignons rues du Temple/Chapon (IIIe) (Photos VlM)

     

     

    Nous venons de nous en expliquer avec l'Agence France Presse qui enquête sur la perception qu'ont les parisiens de l'état de la saleté à Paris, une prise de conscience qui est en train de se répandre comme une trainée de poudre jusque dans les rédactions étrangères, à l'occasion des élections municipales. La découverte de rats dans les lieux publics à Paris avait démarré de façon similaire il y a trois ans. Nous sommes à la veille de vivre le même syndrome….

    Dans mon entretien avec la  journaliste de l'AFP j'ai insisté pour que le sujet ne serve pas de prétexte à une joute dérisoire entre le pouvoir en place à la mairie de Paris et les mouvements politiques qui ambitionnent de prendre sa place. Il ne suffit pas de clamer : priorité à la propreté ! il faut d'abord comprendre comment la saleté est perçue et répondre aux attentes des parisiens autrement qu'en promettant d'augmenter les budgets.

    Il faut avant  tout admettre que la perception de la saleté, ou du sentiment de saleté, est essentiellement le résultat d'une ambiance, largement conditionnée par l'état du contexte environnemental, le sol bien sûr mais aussi les murs, les rideaux métalliques des commerces, les portes et ouvertures d'immeubles et aussi le mobilier urbain (bancs publics, parcmètres, armoires et boitiers électriques, plaques de rues, poteaux et potelets, boites aux lettres de la poste…).

    Les tags et l'affichage sauvage règnent en maitre sur ce paysage urbain. Ils créent un sentiment à la fois de saleté et d'angoisse car il y de l'agressivité dans les visuels utilisés. L'approche des élections fait que des efforts sont visibles dans le traitement de portions de rues (ex. Quincampoix), tant pour l'effacement des tags que pour l'enlèvement des affiches sauvages mais on sent bien que la Ville est débordée par l'ampleur du phénomène. 

    C'est en pleine conscience de cette réalité que nous avons demandé aux gestionnaires de la Ville et à ceux qui sont candidats pour exercer à leur place cette responsabilité de proposer un plan d'action. Nous l'avons résumé ainsi dans un article précédent : "mettre en place et implémenter (*) un plan qui traite le problème dans l'ensemble de ses composantes : éducation, propagande, fournisseurs des peintures et des encres, surveillance (agents et vidéo), sanctions (dispositif législatif), promotion d'un "street art" spontané mais régulé, espaces réservés…."

     

    Tags la poste archives

    Message d'accueil des clients de la poste 67 rue des Archives (IIIe)

     

    Nous relaierons leur réponse dans ces colonnes.

    A ceux qui pensent que c'est impossible nous répondons qu'alors on n'a pas besoin d'eux. A une époque où on se prépare à aller sur Mars il n'est pas admissible de baisser les bras devant un problème aussi trivial.

    Quant à ceux qui resteraient courageusement muets et ignoreraient notre appel, ils courent le risque que notre bulletin de vote tombe ailleurs que dans leur escarcelle !

    Gérard Simonet

     

    (*) Implémenter : effectuer l’ensemble des opérations qui permettent de définir un projet et de le réaliser, de l’analyse du besoin à l’installation et la mise en service du dispositif.

     

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    Beautreillis tonneaux 12 02 20

    Le surprenant décor de la rue Beautreillis, un brin facétieux et pas du goût de tout le monde… (Photo VlM)

     

     

    Un collectif d'habitants de la rue Beautreillis (IVe), qui conteste son réaménagement, a été reçu le 19 février par le Maire du IVe Ariel Weil et son staff. En cause, l'installation d'une lignée de tonneaux sur la chaussée et les trottoirs pour apaiser la circulation des véhicules, jugée dangereuse par les riverains. Des riverains qui jugent positive la décision d'implanter des potelets sur le trottoir qui fait face, et salutaire l'annonce de la suppression de l'expérience idéolo-écolo de la rue de l'Hôtel St Paul avec ses couffins de terre et ses cultures d'herbes folles,  mais qui considèrent que le problème de la rue Beautreillis est bien posé mais reste entier. Ils s'expriment en ces termes :

     

    Merci à Ariel Weil, et aux membres de son cabinet, d’avoir reçu notre collectif d’habitants pour débattre des aménagements passés, présents et à venir de la rue Beautreillis et de ses alentours.

    Le projet initial devant s’étendre aux rues Neuve Saint-Pierre et de l’Hôtel Saint-Paul, il était indispensable d’apporter aux services de la mairie un avis complémentaire aux initiatives prises (dans le cadre du budget participatif) par une poignée d’habitants, certainement animés des meilleurs intentions, mais manquant cruellement d’expérience et de compétences en matière de sécurité routière, d’urbanisme, d’usages partagés des voies de circulation, de paysagisme.

    Il y a eu plusieurs accidents de piétons dans le secteur. Notre démarche ne vise qu’à améliorer, et non à s’opposer, aux travaux réalisés. Il n’est pas admissible de caricaturer notre démarche en un combat esthétique «contre les tonneaux ». qui ne sont qu’un bricolage reportant à plus tard la mise en place d’une solution sérieuse et pérenne.

    Voici les éléments de réponses telles que nous les avons compris :

    A notre demande de mise en sécurité des piétons sur les trottoirs, les services de la mairie nous annoncent la pose fin févier 2020 de potelets tout le long du côté pair de la rue jusqu’au numéro 14. Les potelets devant l’entrée du parking du 14 seront mieux disposés pour ne pas gêner les manœuvres. Il est nécessaire aussi de vérifier la disposition des potelets devant la porte cochère du 16.

    A notre demande de contrôler la vitesse, la mairie annonce la mise à contre-sens de la rue de Birague. Cela réduira certainement le flux de voitures mais pas forcément la vitesse rue Beautreillis. Nous réclamons la pose d’un ralentisseur (bandes de vigilance, pavés en saillie, …) dès l’entrée de la rue et plusieurs fois sur le tronçon afin d’obtenir que les voitures ne roulent pas au delà des 20 km/h imposés.

    La mairie répond que c'est impossible. Elle parie sur l’effet dissuasif des potelets et sur l’encombrement de la chaussée par les tonneaux pour ralentir les voitures… "Nous verrons très vite l’efficacité du dispositif en place et s’il est satisfaisant il y aura lieu de remplacer les tonneaux par un équipement « d’encombrement de la rue » plus discret".

    Nous demandons le marquage au sol de la voie vélo venant à contre-sens. Pour respecter la largeur de cette piste cyclable il semble nécessaire de retirer les tonneaux (larges de 60 cm) et de les remplacer par un dispositif empêchant le stationnement. La mairie semble disposé au marquage au sol, voire au rajout de diodes lumineuses sur la ligne tracée mais propose seulement de décaler de 5 à 10 cm les tonneaux vers le trottoir de droite. 

    Nous faisons remarquer aussi que les tonneaux disposés sans raison apparente entre les voitures devant les 13, 15 et 17 de la rue empiètent sur les places dévolues au stationnement des trottinettes, des voitures et des livraisons et qu’ils occupent les bateaux devant les immeubles. Gêne de la circulation et du stationnement, encombrement inutile là où les vides entre les véhicules atténuent l’impression d’envahissement des voitures, ces arguments semblent avoir été entendus par les services de la mairie.

    Cela signifie-t-il que l’on va les retirer tous les tonneaux ? rien n’est moins sûr. Une autorisation de végétaliser a été accordée (pour six mois, un an ?) aux commerçants. Ne peut-on au moins rassembler les tonneaux au pied du mur aveugle rue Neuve-Saint-Pierre et les planter d’une belle treille ? Nous attendons une réponse.

    Une bonne nouvelle cependant : l'édicule "écolo" rouge rassemblant palettes, sac de terre et mobilier "design" rue de l’hôtel Saint-Paul sera retiré au printemps.

    En conclusion, même si la mairie semble mobilisée sur les questions de sécurité, elle nous oppose une question de « goût » pour maintenir les tonneaux comme éléments décoratifs de rue. Nous disons que ces tonneaux, pour les questions de sécurité évoqués, nullement esthétiques, donnent l’impression d’une « rue de la soif ». Ils n'apportent aucun bienfait aux riverains, et seront immanquablement utilisés en table d’appoint par les consommateurs des cafés.

    Nous restons attentifs en cette période charnière de renouvellement de nos structures municipales.

    Le collectif Beautreillis

     

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    Place ste catherine 22 04 19Place du Marché Ste Catherine (IVe) : un havre de paix qui entend le rester (Photo VlM)

     

     

    Le combat des riverains soutenus par leur Maire Ariel Weil a porté ses fruits : un arrêté du 18 février 2020 signé de la Maire de Paris Anne Hidalgo édite des règles complémentaires d'urbanisme pour cette place "construite en 1783 par l'architecte Caron avec une composition urbaine spécifique pour les devantures des rez-de-chaussées….. qui induit une approche paysagère de type SPR" (Site Patrimonial Remarquable, nouvelle appellation du PSMV).

    L'arrêté précise notamment les conditions d'application du règlement  des terrasses et étalages de 2011 au travers d'une "charte" qui fait partie intégrante du règlement. Au titre de cette charte : les terrasses fermées sont interdites ainsi que les planchers, la hauteur des écrans parallèles, qui doivent être transparents, est limitée à 1,30 mètre, la hauteur des écrans perpendiculaires, transparents eux aussi, n'excèdera pas 2,50 mètres, les stores bannes sont codifiés et les joues latérales interdites. Les couleurs doivent  être agréées par l'ABF.

     

    Marché ste catherine casemate 09 12 19

    Publié au "bulletin officiel de la ville de Paris" (BMO), l'arrêté est entré en vigueur le jour de sa signature le 18 février 2020. Nous attendons de ces nouvelles dispositions dont nous nous réjouissons, qu'elles nous délivrent de cette "casemate" des années écoulées qui longtemps a défiguré la place et porté atteinte à son charme.

    Gérard Simonet

     

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    Institut suédois cour

    Cour de l'Hôtel de Marle (IIIe. De gauche à droite Myriam (stagiaire mairie IV), Ariel Weil Maire du IVe, Gérard Simonet, Ewa Kumlin Directrice de l'Institut. Derrière l'objectif, Maria Ridelberg-Lemoine Directrice adjointe de l'Institut

     

     

    L'État suédois a fait l'acquisition pour l'équivalent de 75.000 € (les prix de l'immobilier ont changé depuis …) de l'Hôtel de Marle, inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques, 11 rue Payenne dans le IIIe, en 1965 peu de temps après la décision d'André Malraux de lancer le Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur (PSMV) du Marais. Ce bâtiment historique a été le premier du Marais à subir une restauration. Coïncidence, c'est un autre monument tout proche, 10 rue du Parc Royal, l'Hôtel de Vigny actuellement en travaux, racheté par les thés Mariage frères pour en faire leur siège, qui sera le dernier restauré.

    L'Hôtel de Marle est remarquable par sa situation exceptionnelle, la beauté de ses poutres et solives peintes et sa charpente du XVIème siècle en carène de bateau renversée dite "à la Philibert Delorme".

    Le bâtiment abrite les bureaux de l'Institut, le logement de la direction, des studios de travail pour des chercheurs, un auditorium de 120 places, des salles d'expositions et donne sur une cour pavée où des tables sont installées pour accueillir le public d'une cafétéria/salon de thé. 

    Nous avons été courtoisement accueillis par la Directrice de l'Institut Ewa Kumlin et son Adjointe Maria Ridelberg-Lemoine. Avec elles nous avons fait le tour des bâtiments et du jardin et visité l'exposition en cours d'un artiste contemporain suédois du nom de Peter Johansson. Elle a pour thème : "Thérapie nationale". Elle est présentée comme "une bonne dose d’humour et d’autodérision, et un brin de provocation pour aborder les sujets du nationalisme et du patriotisme".

     

    Institut suédois saucisses

    Institut suédois expo

     

     

     

     

     

     

    Elle les aborde en s'appuyant de façon facétieuse sur la saucisse dans tous ses états….

    On trouve en effet dans cette exposition une forme d'humour, de l'autodérision à revendre et une bonne dose de provocation. Il est plus difficile cependant de déceler le lien affirmé avec le nationalisme et le patriotisme. L'art contemporain n'a pas fini de nous surprendre !

     

  • Quincampoix 41 fresquePeinture murale du 41 rue Quincampoix (IVe)

     

     

    Une vaste opération de nettoyage a eu lieu, comme nous l'avons relatée le 18 février, dans la partie IVe de cette rue. Les riverains en sont reconnaissants aux services de la propreté de la mairie de Paris mais relèvent qu'un mur a été  laissé en l'état, au prétexte que sa "décoration" serait agréée par son propriétaire.

    L'information reste à vérifier mais en tout état de cause, qu'on soit propriétaire ou pas, on est sur un SPR (site patrimonial remarquable), où on n'a pas le droit de modifier le décor sans en référer aux autorités compétentes. 

    Un riverain s'adresse à la mairie de Paris en ces termes :

     

    Tout d'abord merci aux équipes de prestataires d'être intervenues sur l'ensemble de la rue Quincampoix lundi…

    Je reste pourtant très surpris sur le fait qu'une fresque importante réalisée sur une entrée privative au n°41 ait été maintenue à cet endroit (cf piece jointe) avec la réponse qui m'a été apportée ci-après par vos services via DansMaRue ("elle était réalisée par l'etablissement").

    Ayant pour conséquence de modifier l’aspect extérieur du bâtiment, la réalisation d’une fresque comme celle-ci doit faire l’objet d’une autorisation d’urbanisme. Celle-ci prend normalement la forme d’une déclaration prealable (DP). Cette fresque etant située dans un périmètre de protection patrimoniale avec des immeubles classés aux monuments historiques, elle a donc en toute logique etait agréée dans le cadre de l’instruction de la DP et soumis pour avis à l’architecte des Bâtiments de France.

    Dans le cas contraire, ce qui me semble assez probable, elle n'a pas lieu d'être et doit être enlevée.

    Cette fresque est située  juste en face du magasin Maquis-art qui continue en toute tranquillité au vu et au su de tous à laisser ses clients degrader la rue sans intervention de la Mairie… ce point vous a déjà été signalé mais apparemment il a été décidé de ne rien faire….

     

    Il est à craindre que les autorités compétentes soient complices de ce laisser-aller, plus ou moins toléré ou accepté, car c'est la solution de facilité. De ce point de vue, elles s'inscrivent dans la tradition du stoïcisme originel de Sénèque et Marc-Aurèle qui distingue les nuisances qui dépendent de notre contrôle, de celles qui nous échappent, contre lesquelles il est vain de lutter et que nous devons à ce titre supporter et accepter. 

    Nous préférons de très loin que nos autorités appliquent  le stoïcisme dans son acception actuelle : une attitude inébranlable, déterminée par la loi et fidèle à son application, qui ne renonce pas devant la difficulté. 

     

  • Remy-leleu raphaëlle 17 02 20Raphaëlle Remy-Leleu, tête de liste Europe Ecologie les Verts pour Paris-centre (Photo VlM)

     

     

    Nous avions rendez-vous avec David Belliard, candidat à la mairie de Paris et Raphaëlle Remy-Leleu, candidate à la mairie de Paris-centre sur une liste où figurent en 2ème et 3ème positions Jacques Boutault, l'actuel Maire du IIe et Corine Faugeron, Adjointe au Maire du IVe.

    David Belliard s'est fait excuser, quelques minutes auparavant, pour un empêchement personnel. Raphaëlle nous attendait dans un café au carrefour des rues du Temple et Pastourelle, en plein cœur du IIIe.

    Curieusement, la candidate à la nouvelle mairie n'a pas été sélectionnée parmi celles qui militent de longue date. Nous avons appris notamment que Laurence Hugues qui a défendu l'écologie dans le IIIe depuis le début des années 2000 s'apprête à quitter Paris pour se mettre au vert dans la France profonde.

    Agée de 28 ans, Raphaëlle Remy-Leleu n'a ni l'apparence d'une idéologue ni le discours. En cela, elle tend à se démarquer de l'attitude qu'on prête assez souvent aux membres de son parti à qui on reproche les certitudes et les rigidités. Elle annonce d'emblée par exemple qu'elle ne connait rien du dossier énergétique. L'énergie est pourtant la clé de voute de la démarche écologique. Dégagée de ce corset, l'essentiel des positions qu'elle affiche deviennent pour nous des évidences.

    Elle est donc contre la densification de Paris, contre la "bétonisation", contre les tours mais pour la prise en compte des difficultés de logement des classes modestes et moyennes : "L'idéal n'est pas de construire mais de recenser les espaces vides et d'en optimiser l'usage". Elle dénonce "l'écologie de la jardinière" en fustigeant ces plantations qui ont fleuri autour de nous ces dernier temps, et prône une "écologie de la pleine terre".

    La propreté pour elle découle des choix d'urbanisme et de l'habilité à réduire les déchets notamment organiques. C'est un peu court évidemment… Elle plaide à ce propos pour une véritable décentralisation des responsabilités vers les Maires d'arrondissements. Un sujet sur lequel nous considérons qu'une grande prudence s'impose car il n'y a pas que des avantages à  morceler Paris.

    Dans la mesure où elle évacue le sujet de fond qui est la transition énergétique et tout ce qui en découle, nous ne pouvons qu'être à peu près en phase sur les autres sujets : place de la moto à Paris (qui doit payer le stationnement comme tout le monde et en finir avec les nuisances sonores), maitrise des dépenses et réduction de la dette sans accroissement des impôts, encadrement du communautarisme, lutte contre l'hyper-tourisme, mesures municipales d'incitation et d'accompagnement au retour de logements vacants vers la location…

    Une idée saillante tout de même : la création d'un réseau vélopolitain de boucles cyclables autour de Paris. La "Marguerite du Vélo…"

     

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    Quincampoix détagage 18 02 20

    Services de la mairie à l'œuvre le 18 février matin rue Quincampoix (IVe) (Photo VlM) 

     

     

    Il y avait quelque chose de dérisoire et d'attendrissant dans ce spectacle de la rue Quincampoix. Des immeubles, des devantures, des portes en bois, des volets roulants métalliques enlaidis par les tags d'un côté, deux agents de la mairie de Paris en tenue de travail à l'œuvre avec de piètres outils face à toute cette misère.

    On voit celui de droite s'appliquant à effacer une inscription à l'encre noire sur une porte en bois verni. Une porte élégante au demeurant à l'image de l'architecture XVIIIème siècle de l'immeuble. Il lui aura fallu une heure d'efforts pour réparer ce qu'un vandale a mis 10 secondes à commettre. Un saguoin qui est bien capable de revenir et de renouveler son geste avec la complicité de la nuit.

    En parcourant la rue du nord vers le sud, on se rend compte que les services de nettoyage sont intervenus de façon régulière sans parvenir à suivre le rythme de ceux qui salissent et dégradent. Ils n'ont pas besoin d'aller très loin d'ailleurs pour se ravitailler : un magasin au 42 de la rue à l'enseigne de "Maquis' Art Shop" propose sur Internet bombes peinture, marqueurs, encres…. pour graffiti. Peut-être décideront-ils prochainement d'ajouter à leur catalogue l'enlèvement des tags, à l'image de ce truand au Far-West qui pillait les banques et leur envoyait ensuite ses représentants de commerce pour leur vendre des coffres-forts.

    Nous sommes en plein délire et Paris n'est pas la seule ville concernée. Nous ne cessons pas de le dire et de l'écrire, l'état de nos façades et du mobilier urbain vandalisé par des songe-creux crée ou renforce ce sentiment de malpropreté que les parisiens exhalent par tous leurs pores et expriment dans toutes les enquêtes d'opinion. 

    Nous renouvelons notre recommandation du 9 février : de notre point de vue, il est nécessaire de mettre en place un plan d'action qui traite le problème dans l'ensemble de ses composantes : éducation, propagande, fournisseurs des peintures et des encres, surveillance, sanctions (dispositif législatif), promotion d'un "street art" spontané mais régulé, espaces réservés… Il s'agit d'un beau projet pour ceux qui affirment aimer Paris et vouloir adoucir le paysage de ses rues.

    GS

     

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    Temple avant

    Temple après
    Photo du haut, la situation constatée le 9 février ; en bas, le 14 février, le même espace nettoyé

     

     

    Nous avions choisi cet espace de la rue du Temple (IIIe) à proximité du Musée d'Art et d'Histoire du Judaïsme pour illustrer la situation catastrophique d'une ville envahie par les tags. Il a été nettoyé dans la foulée, sans que nous ayons eu besoin d'en signaler l'existence à l'application DansMaRue.

    Le résultat est saisissant et nous rappelle que le paysage de nos rues serait bien plus beau et apaisant s'il n'était pas la proie des vandales qui tirent on ne sait quelle satisfaction à l'enlaidir de graffiti grotesques.

    Le même jour, nous avons croisé un agent de Propreté de Paris au carrefour Archives/Francs-Bourgeois, armé d'un pulvérisateur et d'un grattoir, qui nettoyait un poteau indicateur pour retirer les stickers dont il était recouvert. C'est un indice qui fait penser que la Ville commence à comprendre que la propreté concerne aussi les éléments du mobilier urbain.

    A la veille d'élections municipales pour le moins agitées, on perçoit une prise de conscience à la mairie qu'il faut revoir en profondeur l'organisation des services de la propreté et de leur mode d'intervention. Que la majorité actuelle soit reconduite ou qu'une nouvelle municipalité sorte des urnes, il nous semble que le message est durablement inscrit dans leurs logiciels. Il reste à s'assurer de son bon usage…

       

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    PasteurMusée Louis Pasteur Paris

     

    CULTURE ET PATRIMOINE

    en partenariat avec Vivre le Marais !

    vous invite à une visite en plein XIXème siècle d’un musée peu connu

     qui sera bientôt fermé au public pour cause de travaux

     

    Le Musée Louis Pasteur

     

    Mardi 10 mars rendez-vous à 14h15 (durée 1h30/2 heures)

    25, rue du Docteur Roux 75015

    (métro Pasteur ou Volontaires)

     

    Cette visite guidée nous permettra de découvrir un musée fondé en 1936, installé à l’Institut Pasteur, qui conserve en l’état l’appartement que Pasteur occupa de 1888 à 1895. Vous y verrez tous les meubles, objets familiers dans un lieu typique de l’art décoratif de la fin du XIXème siècle mais aussi tous les très nombreux souvenirs scientifiques (plusieurs centaines). Enfin, nous visiterons la chapelle funéraire de style byzantin, ornée de mosaïques polychromes évoquant ses découvertes, où reposent Pasteur et sa femme.

    Prenant en charge l’ensemble des frais, merci de prévoir 20 euros pour les adhérents de Culture et Patrimoine et 25 euros pour les non adhérents et de prévenir de votre visite et des personnes qui vous accompagneront Marie-Françoise Masféty-Klein par mail mfmk@free.fr ou par téléphone dont les numéros sont indiqués ci-dessous. Venez avec votre carte d’identité ou passeport qui vous sera demandé par sécurité. Espérant vous revoir lors de cette remarquable visite, nous vous adressons nos fidèles amitiés.

    Marie-Françoise Masfety-Klein

    01 42 72 61 41 ou 06 50 96 05 12

       

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    Allégorie de la source bis"Allégorie de la Source", terre cuite de Jean-François Etienne Gossin, 1837. Femme dénudée tenant un dauphin et un roseau (104 x 82 cm) (Photo Paule Mazéo).

     

     

    Nous sommes en avril 1961. La collectionneuse Roxane Debuisson entre sur le chantier de démolition de l'Hôtel Raoul. Elle aperçoit des ouvriers qui abattent à la masse la fontaine du jardin qui s'étendait jusqu'à la rue du Petit Musc, prêts à s'attaquer à la sculpture de Jean-François Etienne Gossin, "l'Allégorie de la Source" qui en était l'ornement central. Scandalisée, elle récupère la sculpture et la met à l'abri dans le salon de son appartement du boulevard Henri IV. 

    A son décès en 2018 sa collection d’objets du patrimoine parisien est vendue. Des habitants de l'immeuble construit en remplacement de l'Hôtel Raoul, 15 rue du Petit Musc (IVe), acquièrent cette statue qui fait désormais légalement partie de la copropriété. Ils célèbreront son retour par une cérémonie privée qui se déroulera le 29 février et à laquelle nous sommes aimablement conviés.

    En dehors de cette statue, il est resté de l'Hôtel Raoul une horloge accrochée au numéro 6 de la rue Beautreillis et fort heureusement le portail sur la rue  dont la réhabilitation et la sauvegarde sont réclamés à la mairie de Paris par les riverains et habitants du Marais, 

    Gérard Simonet