Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Année : 2020

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    Pauline thibault

    Souvenir de la deuxième session des "Moments Lyriques du Marais" (2018), église Notre-Dame des Blancs-Manteaux (IVe), Pauline Feracci soprano et Thibault de Damas baryton-basse.

     

     

    Les mesures de confinement qui s'appliquent depuis le mois de mars nous ont contraints à annuler nos concerts, notamment la rencontre du 22 avril 2020 qui devait rassembler le quatuor lyrique et leur pianiste en l'église des Blancs-Manteaux.

    La vie culturelle ne s'est pas arrêtée pour autant. Nous avons eu le bonheur d'assister sur France 5 samedi 5 décembre à une représentation de l'opéra de Mozart "La Flute Enchantée" en langue française, depuis l'opéra royal de Versailles.

    Pauline Feracci était Papagena. Elle a eu la gentillesse de nous faire parvenir l'enregistrement du duo célèbre avec son partenaire Papageno. Écoutez la. Elle possède un timbre expressif et suave qui la fait reconnaitre entre mille. 

     

     

    Nous travaillons à nos retrouvailles en 2021 avec Magali Albertini au piano, Pauline Feracci, Lorrie Garcia, Kaëlig Boché et Thibault de Damas notre quatuor vocal au complet. Ce sera grandiose !

    Gérard Simonet

     

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    Hôtel raoul portail 11 09 20

    Portail de l'Hôtel Raoul, 6 rue Beautreillis (IVe) (Photos VlM. Clic gauche pour agrandir)

     

     

    Au dernier conseil d'arrondissement de Paris-centre qui s'est tenu le 30 novembre, le Député de Paris Pacôme Rupin, élu des IVe, XIe et XIIe arrts (parties) et conseiller de Paris-centre a déposé un vœu pour la reprise par la mairie de Paris du portail de l'Hôtel Raoul, rue Beautreillis (IVe), propriété privée mais depuis longtemps en déshérence.

    Le sujet était porté par Yohann Roszéwitch, Adjoint au Maire Ariel Weil en charge du patrimoine. Il a fait valoir que cet élément architectural, propriété des héritiers de l'Hôtel, a fait l'objet depuis 2015 de sollicitations diverses qui se sont toutes heurtées à des refus, à commencer par la copropriété qui l'héberge et qui aurait pu logiquement en faire l'acquisition et assumer la charge de sa restauration, de son entretien et de l'assurance.

    Il a rappelé également qu'il n'a pas été éligible au "budget participatif" en 2018 et a invité ses collègues à ne pas voter le vœu en suggérant aux défenseurs du projet de se tourner vers la Fondation du Patrimoine ou à ouvrir une souscription…

    Le Président du conseil syndical de l'immeuble, Michel Cribier, qui défend depuis 1992 la restauration et la mise en valeur du portail, répond en ces termes à M. Roszéwitch :

    "J'ai suivi avec attention la réponse que vous avez donnée au vœu de Pacôme Rupin demandant à la Ville de Paris d'acheter pour 1 € le portail de l'Hôtel Raoul. …… Votre réponse détaillée montre que vous avez pris le temps d'étudier ce problème et je vous en remercie.

    Permettez-moi toutefois de clarifier certains points, de rectifier certaines dates et de proposer une piste quant à l'utilisation de ce portail une fois restauré.
     
    Tout d'abord cette idée d'un achat par la Ville du portail a été émise pour la première fois par M. Christophe Girard, alors maire du IVe, en septembre 2015. En effet il a constaté la non-recevabilité du projet soumis au budget participatif de 2015 visant à sa restauration et soutenu par le conseil de quartier de l'Arsenal, puisque légalement ce portail est une propriété privée. C'est ainsi que pour faire sauter ce verrou, l'acquisition par la Ville pour un 1 € s'est imposée.
     
    Comme vous le dites, les Architectes des Bâtiments de France ont permis la sauvegarde de ce portail, dernier vestige de l'hôtel particulier dit de Jean-Louis Raoul. ….. C'est récemment l'ABF Samanta Deruvo qui, suivant les deux avis de la Commission du Vieux Paris, s'est opposée à la demande de démolition formulée par les propriétaires.
     
    Les coûts du ravalement évoqués dans votre intervention (350 000 €) sont très largement supérieurs aux devis que j'ai fait moi-même établir en février 2018 par des entreprises compétentes dans ce domaine (Bepox, Rym pour l'huisserie ; Marpierre, Egip pour la maçonnerie) et qui ne dépassent pas 70 000 €.
     
    Concernant l'intérêt patrimonial soulevé par la DRAC, je pense avoir une idée un peu originale. Je propose de faire de ce portail singulier et isolé un "sémaphore historique". Tout d'abord son emplacement est au centre de ce qui fut la résidence de Charles V, l'Hôtel Saint-Paul ; or aucune plaque (type pelle Stark) ne rappelle cette demeure royale et les noms des rues du quartier (Beautreillis, des Lions, de la Cerisaie) demandent un minimum d'explication au promeneur curieux. 
     
    Avant d'être acquis par l'industriel Jean-Louis Raoul en 1810, l'hôtel a eu deux siècles d'histoire. Sa construction a débuté en 1604, 10 ans avant l'hôtel de Sully. Bien que postérieur de 10 ans à son voisin du 7 rue Beautreillis, il a été certainement un des tout premiers hôtels particuliers à se construire entre cour et jardin dans le Marais. Ironiquement, il a aussi été le dernier (je crois) à être entièrement détruit avant la loi Malraux. Un tel destin rend du coup ce dernier vestige assez unique : c'est un témoin des hauts et des bas du Marais à travers les siècles qu'il serait bon d'évoquer.
     
    Un point sur l'attitude de notre copropriété, dont je préside le Conseil syndical. Nous avons effectivement refusé d'acquérir le portail pour un 1 € en juin 2019 après une AG assez difficile. En effet, une telle acquisition aurait impliqué non seulement une restauration à nos frais avec une répartition en proportion des millièmes sans qu'un copropriétaire plus motivé ne puisse y contribuer plus généreusement. 
     
    La Fondation du Patrimoine. Elle ne peut aider que si le propriétaire le souhaite et monte un dossier, mais l'attitude récente de ces personnes demandant une démolition montre leurs intentions.
    Une souscription visant à recueillir des fonds pour aider des propriétaires fortunés sans garantie que ces sommes soient utilisées pour le portail ? Curieux.
     
    Après cette dernière tentative infructueuse, je ne vous cache pas mon désarroi devant l'impasse où se trouve à nouveau ce dossier…"
     
    Alégorie de la source 02 12 20
    Autre curiosité du site : "l'allégorie de la source", terre cuite de Jean-François Etienne Gossin
     
     
    Va-t-on laisser ce vestige s'écrouler ? Nous pensons que la Ville de Paris ne doit pas s'y résoudre et nous insistons pour qu'elle se décide à en faire l'acquisition pour l'€ symbolique qui lui est proposé. La restauration et les coûts d'entretien sont sans commune mesure avec les dépenses qu'elle consent pour des motifs souvent moins louables. Nous continuerons à promouvoir ce projet dans l'espoir que notre Maire Ariel Weil nous en fasse un jour le cadeau, avec le soutien de Karen Taïeb, Adjointe au patrimoine auprès d'Anne Hidalgo, de Carine Rolland Adjointe à la culture et la bénédiction d'Emmanuel Grégoire, Premier adjoint en charge de l'urbanisme.
     
    Nous invitons également le Député Pacôme Rupin à poursuivre de son côté la démarche qu'il a initiée. Ses liens avec le Parlement et le gouvernement peuvent lui ouvrir des pistes. C'est l'occasion pour lui aussi de faire la preuve de sa motivation et de son efficacité.
     
    Gérard Simonet
     
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    Mairie IIIe paris centre 17 10 18

     

     

    Paule Mazéo, membre du conseil administration de "Vivre le Marais !" et résidente du IVe, assiste régulièrement aux réunions de la mairie de Paris-centre. Elle prend des notes au vol et nous en fait part à l'état brut. Si le procédé est riche de spontanéité, il peut être entaché d'erreurs involontaires ou d'omissions. Que nos élus nous le pardonnent : leurs mises au point éventuelles seront les bienvenues. Nous nous ferons un devoir et un plaisir de les publier. Elles montreront qu'ils sont attentifs à l'information libre de contraintes que nous relayons en toute indépendance.

     

    Bonjour.

    Un conseil d'arrondissement de Paris-centre s'est tenu le 30 novembre 2020 en "mode zoom" à la mairie de Paris-centre, 2 rue Eugène Spüller IIIe

    Rapport de la commission d'attribution de 13 logements sociaux dans la Samaritaine. Six le sont par le bailleur. J'ai noté les détails si nécessaire. Merci de me dire si vous êtes intéressés.

    COVID : 8.000 commerces dans Paris centre vont être aidés. 
    Les stands de Noël vont remplacer les terrasses extérieures tout au long du mois de décembre. 
     
    Pas de budget participatif cette année.
    On reparle du projet défendu par Corinne Faugeron qui n'est pas passé la dernière fois, en ajoutant que c'est le désir de Mme Hidalgo d'ouvrir au public le samedi les cours d'école.
    Une cour sera choisie par arrondissement, ouverte du 23 janvier au 24 avril de 10h00 à 18h00.
     
    Une expérience commence par l'école des Quatre-Fils avec un gardien et un service de nettoyage. 
    Mme Wirden fait  remarquer qu'on fera travailler ce gardien pendant le week-end et n'est pas tout à fait d'accord. 
     
    Travaux du Marché aux Fleurs. On garde la structure historique telle qu'elle.
    Jacques Boutault veut interdire le marché aux oiseaux et s'appuie sur la Ligue de la Protection des Oiseaux, la plus ancienne de France créée après la seconde guerre mondiale. 
    Une halle temporaire sera installée sur la place de Lutèce. 
    Les oiseaux ont diminué de moitié dans Paris et sont en danger. 
     
    Le Palais Brongniart (Bourse IIe) est sous contrat avec l'entreprise GL Events qui doit prendre en charge l'entretien du bâtiment. Restauration jusqu'en 2040 pour 3, 8 millions d'€. Il servira à l'événementiel,  à la location de bureaux et création de restaurants. 
     
    Concertation publique, (Hum !), jusqu'en 2021 pour le PLU (plan local d'urbanisme) qui doit prendre en compte le dérèglement climatique, donc plus restrictif.
     
    Aurélien Véron s'est insurgé contre les poteaux (plots) jaunes qui délimitent les pistes cyclables tellement hideux, soi-disant provisoires et du budget prévu pour apprendre aux petits et grands à faire du vélo !! Ils peuvent apprendre tout seuls non ?
     
    Avec mes amicales salutations.
    Paule Mazéo
     
     
    Postscriptum :
     
    (1) Paule Mazéo n'a pas assisté à la fin du conseil, où un vœu a été présenté par le Député de Paris Pacôme Rupin concernant le Portail Raoul et sa prise en charge par la mairie de Paris. Le vœu a été rejeté à ce stade par la majorité de Paris-centre. Nous reviendrons sur ce dossier dans un  prochain article.
     
    (2) La Directrice de cabinet du Maire nous communique :
    Je ne vous cache pas que le compte-rendu très libre et très raccourci (dans les deux sens
    du terme) de Mme Mazéo a un peu surpris les élues et les élus. Je me permets de préciser, à l’attention de vos lecteurs, que le conseil de secteur du
    30 novembre a duré plus de quatre heures avec 5 communications thématiques présentées,
    39 délibérations examinées, 8 vœux et question sur des sujets d’actualité débattus Vos lecteurs pourront en juger par eux-mêmes en consultant le procès-verbal qui sera
    disponible (comme tous les autres) dans quelques semaines sur le site de la mairie de
    Paris Centre :
    https://mairiepariscentre.paris.fr/pages/comptes-rendus-des-conseils-de-paris-centre-15999 Bien à vous, Isabelle Knafou Directrice de cabinet d’Ariel Weil, Maire de Paris Centre
     
     

     

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    Quai hôtel de ville 27 11 20Quai de l'Hôtel de Ville (IVe) (Photos VlM, clic gauche pour agrandir)

     

     

    Les conditions d'une promenade délicieuse au voisinage de la Seine étaient réunies cet après-midi : pas d'agitation en cette fin de confinement strict, peu de gens dans les rues, une température douce et un soleil juste suffisant pour donner du relief et des couleurs au paysage, sans éblouir et écraser comme en été.

    La promenade débute quai de l'Hôtel de ville. Cette voie, portion de la rive droite de la Seine, a reçu sa forme actuelle en 1836. Ses immeubles disparates mais charmants et les commerces/boutiques qui la bordent, la présence en contrebas de la Seine et la vue sur les îles, les bouquinistes et leurs coffres sans âge en font un lieu plein de charme et de romantisme.

    On y trouve une ligne de commerces variés, tous exceptionnels dans leur genre : la Librairie du Compagnonnage, Galerie 88 restaurant méditerranéen, Le Trumilou restaurant de terroir auvergnat,  Fernando Moreira, atelier de restauration d’œuvres d'art, Le Bel Canto où on dîne en écoutant des chanteurs d'opéras, les Thermes de Lutèce barbier d'exception et pour finir le café-restaurant Louis-Philippe avec sa grande terrasse et son patron haut en couleur.

    Bel canto 27 11 20

    Le Bel Canto vaut à lui seul une photo. Pour ses dîners chantés, il fait appel à de vrais professionnels du chant lyrique. Il faut compter 90 à 100 € par personne. A retenir pour célébrer un événement familial ou sentimental…

     

      île st louis quai de béthuneîle st louis hotel de ville

     

     

     

     

     

     

    En traversant la Seine par l'enfilade des ponts Louis-Philippe, St Louis et de l'Archevêché, on est séduit par les vues sur l'Hôtel de Ville et le quai d'Orléans de l'Ïle St Louis.

    Notre dame travaux 27 11 20

    L'occasion d'un regard attendri à Notre-Dame de Paris qu'on peut désormais observer sans cet écheveau de tubes très dense dont chaque élément a été retiré un à un par  les entreprises engagées dans la restauration de la cathédrale. L'édifice apparait sous un visage insolite car les voûtes, les arcs-boutants et tous les éléments architecturaux qui semblaient fragiles ont été renforcés par des étais en bois.

     

    Ste croix croisilllons 27 11 20

    Une bonne surprise enfin en revenant par Ste Croix de la Bretonnerie (branche ouest). Les travaux de voirie sont terminés. Des croisillons métalliques ont été implantés sur la chaussée pour dégager un espace piétons supplémentaire, sans contrepartie, il faut le souligner, pour les terrasses de bars…. On se demande toutefois si cette partie de la voirie restera définitivement coupée en son milieu par la marche du trottoir ?

    Un commentaire général en matière de propreté : est-ce dû au confinement ou à une réelle prise de conscience de la mairie de Paris, mais nos murs sont plus propres. Les façades-témoins rue des Archives, des Blancs-Manteaux, de la Verrerie, de Braque et autres sont débarrassées des affiches sauvages et des tags qui les défigurent généralement. Il reste à vérifier que les auteurs de ces dégradations ne reviennent pas sitôt la crise du COVID dépassée !

    GS

     

  • Bretagne illuminations noël 2020
    Éclairage des illuminations rue de Bretagne en présence du Maire Ariel Weil et de la télévision… allemande !

     

    C'est un groupe d'enfants qui a symboliquement actionné le bouton d'éclairage des illuminations 2020 rue de Bretagne. Philippe Gaudry, gérant des agences immobilière des Enfants Rouges-place des Vosges et président de l'association des commerçants de la rue de Bretagne a obtenu cette année une contribution financière de la mairie de Paris-centre et l'accord des membres de l'association pour une illumination dont la sobriété convient aux semaines de confinement que la COVID nous impose.

    GS

     

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    Banc bois en série république 24 11 20Place de la République : il ne s'agit pas de madriers déposés là en attente d'enlèvement mais du nouveau mobilier urbain qui tient lieu de bancs publics ! (Photos VlM, clic gauche pour agrandir))

     

     

    La Maire de Paris annonce sur son site officiel : "Consciente de l'enjeu autour de l'esthétique du paysage parisien, la Ville de Paris lance une démarche participative sur le design urbain. Objectif : se doter d'une nouvelle doctrine d'aménagement de l'espace public fin 2021".

    Les bancs publics en font partie, au même titre que les abribus, les kiosques, les sanisettes, les poubelles, etc… Ces accessoires n'ont pas de raison de rester figés dans l'esthétique d'Hector Guimard que nous apprécions là où elle s'exerce, en particulier sur les bouches de métro. Ils doivent s'adapter à leur temps et tenir compte des exigences liées au confort des exploitants ou à l'ergonomie offerte aux usagers.
     
    On a des craintes cependant. Ce qu'on voit place de la République mais aussi le long des berges de la Seine et en d'autres lieux ne serait pas inquiétant s'il s'agit d'une facétie sans lendemain des "Écolos" de la mairie de Paris mais serait grave si c'est la manifestation d'une doctrine qu'on est en train de nous imposer par petites touches.
     
    Banc  bois brutLa plaisanterie va assez loin puisque de "vrais bancs" ont été façonnés avec ces matériaux de récupération
     
     
    La place de la République est désormais bordée de ces pièces en bois brut. Évidemment les tagueurs en font leurs choux gras et le contribuable paie les interventions de nettoyage. On a vu les équipes spécialisées à l’œuvre après la manifestation du 23 novembre qui a ému les consciences. L'effacement au karcher est difficile et long car le bois est poreux. La sagesse ou l'esprit de résignation pourrait suggérer de les laisser en l'état. Mais qui ira s'assoir sur un siège couvert de peinture au risque de se relever avec imprimé à l'envers sur ses fesses  la marque indésirable de ces signes cabalistiques ?
     
    Bancs bois tagués république 24 11 20"Bancs" souillés, équipes de Propreté de Paris au travail pour un nettoyage au karcher
     
    Il y a chez les "Verts" de Paris des opinions sur lesquelles une majorité de parisiens peut s'accorder. C'est le cas pour la place de la voiture dans notre ville, la pollution de l'air et l'alignement des deux roues motorisés sur la règle générale en matière de vitesse, de bruit, de contrôle technique et de stationnement. Mais par pitié qu'ils renoncent aux attitudes extrêmes (certains parlent de terrorisme intellectuel…) qui les font percevoir comme des partenaires déjantés pour la gestion de Paris !
     
    GS
     
     
  • Dette-Publique

    Illustration Michaelski

     

    Tous les commentateurs économiques y vont de leurs déclarations à propos de la dette publique française dont les vannes ont été librement ouvertes dès le déclenchement de la crise sanitaire du COVID par une déclaration du Président de la République et son fameux "quoi qu'il en coûte". Leurs conclusions sont généralement inquiétantes : elles tendent à culpabiliser la génération qui est aux affaires en l'accusant de laisser à ses enfants le soin de rembourser une dette qu'elle a construite.

    Il faut dire que ceux qui nous dirigent donnent du crédit à cette affirmation : on entend régulièrement le gouvernement et son Ministre de l'économie affirmer que la dette sera remboursée par la croissance future et les excédents qu'elle dégagera. C'est grossièrement faux : la France n'a pratiquement jamais connu d'excédent budgétaire. Durant la dernière décennie, le déficit s'est régulièrement situé autour de 30 % des recettes (à ne pas confondre avec l'engagement de la France vis à vis de la Commission Européenne de ne pas dépasser 3% du produit intérieur brut). Par quel miracle ce déficit chronique et presque statutaire se changerait-il en excédent ?

    A ce sujet, les politiques mentent effrontément car ils estiment qu'il serait suicidaire de leur part de reconnaitre que nous ne rembourserons jamais cette dette. C'est pourtant la vérité et elle n'est pas aussi cruelle qu'ils le craignent….       

    La vérité c'est que la dette n'est pas un chiffre qu'on traite en bloc. La dette est faite d'une multitude d'emprunts auprès de souscripteurs publics ou privés avec des durées, des échéances, des modalités de remboursement et des taux d'intérêts différents. Lorsqu'un de ces emprunts arrive à échéance, il est remboursé et l’État émet un nouvel emprunt en couverture de ses nouveaux besoins. Ce mécanisme peut se répéter à l'envi pour autant que l'emprunteur trouve un prêteur.

    Remarquons au passage que dans le monde qui est le nôtre, le total général des dettes est égal au montant général  des créances, par construction. Mais au niveau élémentaire, les conditions accordées par les prêteurs dépendent de la crédibilité de l'emprunteur et de sa capacité à payer les intérêts et faire face aux échéances.

    Dans le pire des cas aucun prêteur ne répond. L'emprunteur est en faillite, la dette est annulée de facto mais il affronte une crise économique et sociale sur fond d'inflation galopante et de misère, qui peut déboucher sur des émeutes et des désordres politiques.

    On peut affirmer sans trop de risque que la France ne risque pas de connaitre ce sort car elle appartient à la zone Euro. Les pays qui la constituent sont majoritairement de bons gestionnaires des finances publiques, avec en tête l'Allemagne mais aussi les Pays Bas, le Luxembourg et l'Autriche. Plusieurs sont proches de l'équilibre, notamment les Pays Baltes, la Belgique, Chypre…. En revanche, l'Italie, l'Espagne et la France se comportent en mauvais élèves. Ils bénéficient heureusement de la bienveillance de la communauté et des récentes décisions de la Banque Centrale Européenne de mutualiser la dette et le recours à l'emprunt. Il faut dire que nos pays sont pour eux des marchés importants qu'ils ont tout intérêt à préserver…

    Dès lors, lorsque la France emprunte elle bénéficie de la signature de cette Europe et dans une mesure moindre du poids de pays européens bons gestionnaires qui ne sont pas dans l'Euro comme la Suède et le Danemark. Le Royaume Uni quant à lui est pour le moment un grand point d'interrogation. On ne sait pas dans quel schéma le brexit va le conduire….

    Cette zone Euro à laquelle nous appartenons peut être aujourd'hui considérée comme la place financière la plus sure du monde. Il n'est pas surprenant dans ces conditions que les prêteurs viennent chez nous pour y placer leurs excédents à des taux d'intérêts très faibles voire négatifs.

    Cette dette ne sera pas remboursée, elle ne sera pas effacée, elle sera pérennisée.  Tout au plus, on peut imaginer que les banques centrales seules annulent les créances qu'elles détiennent. L'économie de la zone Euro est prospère et l'inflation ne la menace pas. Les banques centrales maintiennent des taux bas. L'offre y est abondante et l'accroissement de la productivité du fait des nouvelles technologies de l'information empêche les coûts de production de peser sur les prix.

    On peut légitimement se demander si cette situation durera longtemps. A cette question on n'a naturellement pas de réponse car on ne maitrise pas l'avenir et ce qu'il nous réserve comme surprises mais on peut répondre que si les choses restent égales par ailleurs nous vivrons avec une dette éternelle dont on s'accommodera même si elle croit. Le service de cette dette sera supportable tant que les taux resteront bas et il en sera ainsi si nous poursuivons une politique européenne cohérente et solidaire.

    Gérard Simonet

     

  • Archives la fronde palissade 18 11 20Brasserie "La Fronde", 33 rue des Archives – IVe -  et sa "terrasse étendue" (Photo VlM – clic gauche pour agrandir))

     

     

    Cette construction en bois aux allures de catafalque géant, vue sous cet angle, occupe des places de livraisons et de parking le long de la devanture de la brasserie et au-delà. Manifestement installée par cet établissement, qui porte bien son nom, pour en étendre la terrasse, elle est d'une laideur affligeante. Elle détruit la perspective de la rue et dénote un sans-gêne de la part des gérants à l'égard des habitants du quartier qui affichent aussi leur détachement envers les règles d'urbanisme du Marais, secteur protégé SPR (site patrimonial remarquable) ; ils bénéficient du prestige de son statut pour leurs affaires mais n’hésitent pas à le défigurer quand ils le croient utile, comme ils viennent de le faire.

    Avec la crise sanitaire, on ne sait plus à quelle loi se vouer en matière d'urbanisme. Le règlement des étalages et des terrasses de 2011 a été mis sous le boisseau par la Maire de Paris pour donner de l'oxygène aux exploitants de bars-restaurants quand ils ne pouvaient servir qu'à l'extérieur. Désormais ils sont fermés…. Que va-t-il advenir des constructions "cabane bambou" qui ont fleuri ça et là ? "La Fronde" va-t-elle se résoudre à détruire une palissade digne du Far-West qui a dû lui coûter cher ? A moins que la mairie de Paris n'accepte de les dédommager. Au point où en est la dette, ce ne serait guère plus que l'épaisseur du trait !

    GS

     

  • CowoluxRue du Temple (IIIe)

     

     

    Ils défigurent les murs des immeubles, les portes, les devantures de magasins, les rideaux métalliques, en un mot tout ce qui peut servir de support à leur frénésie de souiller le paysage urbain et le rendre anxiogène. Nous demandons depuis longtemps un plan d'action et le renforcement des sanctions encourues.

     

    RupinPacôme Rupin, Député LReM de Paris

     

    L'Assemblée nationale vient d'approuver en première lecture un amendement introduit par Pacôme Rupin, Député de la 7ème circonscription de Paris (IVe, parties des XIe et XIIe arrts) dans le cadre des nouvelles dispositions législatives qui donnent la faculté au Procureur de la République de court-circuiter la voie judiciaire pour déclencher des poursuites à l'encontre des auteurs d'infractions avec dégâts matériels à la clé.

    Le phénomène des tags, véritable fléau de notre société, est visé par les mesures proposées. Le nouvel amendement permettra au Procureur d'exiger de l'auteur des faits le paiement d'un dédommagement couvrant la remise des lieux en état. Il bénéficiera aux victimes directes et à toutes les personnes physiques, morales et de droit public qui subissent indirectement les conséquences de l'infraction. 

     

    Moscot

    Rue Ste croix de la Bretonnerie (IVe)

     

    Ainsi, à titre d'exemple, en cas de tags sur une vitrine commerciale ou les murs extérieurs d'une copropriété, si les victimes directes sont l'enseigne commerciale ou la copropriété, c'est la commune qui prend souvent en charge la remise en état et l'effacement des tags. Cet amendement permettrait une indemnisation de la commune dans ce cas, ou de tout autre acteur impliqué dans la remise en état des lieux et des choses dégradés.

    Ces dispositions vont dans le bon sens. Il reste que la difficulté est aussi due au fait que les auteurs agissent de nuit et sont rarement pris en flagrant délit et appréhendés. La mesure n'aura sa pleine efficacité que si le dispositif de surveillance par caméras est généralisé et si la police, municipale et nationale, est réellement opérationnelle la nuit. L'alourdissement du risque encouru est susceptible cependant de décourager un certain nombre d'amateurs.

     

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    Migrants

    Migrants évacués des abords du stade de France à St Denis le 17 novembre 2020 (Photo AFP)

     

     

    En réaction à l'article du 13 novembre signé par Hugues Mellanger porte-parole du collectif d'habitants contre l’implantation d'une halte-migrants dans l'ex mairie du 1er arrondissement, le Maire de Paris-centre Ariel Weil réagit et nous demande de publier le message qu'il nous adresse ci-dessous. Gérard Simonet

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    Le texte sur la halte humanitaire, signé par M. Mellanger au nom d’un collectif de riverains, dont vous vous êtes fait le relais vendredi dernier, ne m’a pas laissé indifférent. Je dirais même qu’il m’a profondément choqué.

    Vous avez choisi de le publier en intégralité contrairement à ma lettre aux habitants dont vous ne mentionnez que l’introduction [avec lien pour son téléchargement intégral – NDLR]. En publiant ce texte discutable sur le fond comme sur la forme, sans interroger la représentativité de ses auteurs, et sans présenter le moindre contre argument, vous prenez parti. C’est votre droit. Mais vous prenez aussi un risque : vous contribuez à accréditer l’idée que les élus, prisonniers de leur supposée idéologie, ne défendraient pas les intérêts des habitants, qu’ils ne les représenteraient pas. Or, qui est ce collectif d’habitants ? Quelle idéologie l’anime ? Au nom de qui parle-t-il ?

    Si je peux parfaitement comprendre le scepticisme et les inquiétudes face au projet ou encore la critique sur le manque de concertation, je suis très choqué par la position de ce collectif qui refuse la discussion (il préfère appeler la presse que de me contacter) et écœuré par ses « convictions » proprement indignes quand elles convoquent la Shoah ou suggèrent que l’on met sciemment en danger la vie d’enfants.

    Pour ma part, je crois au dialogue et à l’argumentation en face à face plutôt que l’anathème médiatisé. Toute personne ayant pris la peine de lire ma lettre, aura compris que ma position est dans cette affaire, comme dans toute autre, guidée par le souci de l’intérêt général. Toute personne ayant assisté à l’une des réunions d’information aura compris que notre méthode consiste à expliquer, adapter, évaluer. Je me suis essayé à cet exercice de transparence et, ayant reçu de nombreux messages d’encouragement de la part des habitants, j’ai la faiblesse de penser que notre démarche et les valeurs de solidarité qui l’accompagnent est comprise et partagée par bon nombre de nos concitoyens.

    Je remercie d’ailleurs les habitantes et les habitants pour leurs messages républicains dont vous trouverez ici quelques témoignages :

    « Je vous remercie beaucoup d’avoir pris le temps de rédiger ce mail, qui je l’espère, calmera les esprits. Sachez que tous les habitants du 1er ne s’opposent pas à ce projet, je suis personnellement très contente que mon arrondissement vienne en aide à cette population particulièrement vulnérable. »

    « Monsieur le Maire,

    Je vous remercie pour votre mel. Je crois que votre lettre d'informations était nécessaire vu la levée de boucliers qu'avait fait naître l'installation d'une halte humanitaire dans les locaux de l'ancienne mairie du 1er, chez les habitants membres du Conseil de quartier St Germain l'Auxerrois. Elle est claire, factuelle et permet à tout un chacun d'avoir les informations que tout citoyen intéressé par la vie de sa cité est en droit d'attendre.

    Je vous prie d'agréer Monsieur le Maire, mes cordiales salutations et vous souhaite toute l'énergie et la joie de vivre pour faire de Paris Centre, un lieu où il fait bon vivre. »

    « Merci d'avoir pris le temps de répondre aux peurs et aux interrogations soulevées lors des différentes réunions. Pour ma part, je me sens plus confiante. 

    Merci pour votre démarche car Il me semble que l'échange et la communication permettra de rassurer les riverains. 

    J'imagine que dans un premier temps ces personnes ont des besoins primaires, liés à la survie et que l'armée du salut fort d'une expérience terrain fait le nécessaire pour assurer leur protection. 

    Je tenais à vous faire part que si un programme se mettait en place pour aider à développer leur confiance en eux, la prise de parole lors de rdv administratifs, d'entretiens ou autres je serai ravie d'apporter mon aide. » 

    Je vous remercie, cher Monsieur Simonet, de bien vouloir publier l’intégralité de ce message ayant vocation à faire vivre le débat démocratique.

    Sincères salutations,

    Ariel Weil

    Maire de Paris-centre