Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Année : 2020

  • Vélos parkingVélos box verrerie banque

     

     

     

     

     

     

     

    Les nouveaux parcs à vélos rue du Roi de Sicile (IVe)

     

     

    On n'est pas opposés à la volonté de la mairie de Paris qu'une grande part des déplacements dans la capitale se fasse à vélo. Ce mode de transport a toutes les qualités : il est bon pour la santé (hors accidents qu'il faut par tous les moyens prévenir), il ne produit pas de CO² autre que celui qu'exhale le cycliste et pas d'autre particules fines que celles, infimes, qui résultent de l'usure des patins ou plaquettes de freins !

    On veut seulement que d'autres moyens restent aisément accessibles à celles et ceux que  l'âge ou le handicap interdisent de se risquer sur deux roues. Leurs adeptes, quant à eux, souhaitent qu'il soit possible de garer leur engin, dans la rue, en toute sécurité.

    Il faut donc rendre grâce aux penseurs de l'Hôtel de Ville d'avoir décidé l'implantation de parkings protégés pour les vélos. Pascal Fonquernie, le directeur de PARISMARAIS.COM, à qui rien n'échappe, les a découverts au hasard d'une promenade. Manifestement il n'est pas emballé. Voici ce qu'il en dit :

     

    En ballade à vélo cet après midi dans le sud du Marais avec des amis cyclistes, choc visuel rue du Roi de Sicile. Une cage parking à vélos devant l'agence immobilière Engel & Volkers. La cage déborde de 30 cm sur le trottoir. C'est très moche et ça pique les yeux dans le périmètre classé et sauvegardé du Marais, mais ce ne serait pas pire qu'une camionnette si au moins c'était utile. Vu la manière dont cette cage est placée, il est quasi impossible à un vélo d'y rentrer ou d'en sortir sans de multiples contorsions ni sans heurter la grande vitrine en verre de l'agence immobilière. En outre, cela bloque le passage des piétons sur le trottoir..

    Si seulement ces Box à vélo étaient placées sur des grand axes aux larges trottoirs, mais là franchement… On se demande pourquoi un si mauvais emplacement a été choisi ; est-ce provisoire? Allo la mairie de Paris centre ! Help, un peu de bon sens, consultez les habitants pour un placement optimal des boxes qui – si elles sont utiles – doivent au moins être bien placées. Si on les installait exclusivement sur les grands axes comme Sébastopol et Rivoli cela aurait un peu de sens. Là c'est repoussoir y compris pour les cyclistes les plus passionnés. Y a t-il des cyclistes parmi les décisionnaires ? Les installateurs connaissent-ils le quartier ? On ne peut que se désoler de voir une bonne idée si mal réalisée et si mal installée. A suivre …

    Pascal Fonquernie

     

  • Hôtel raoulÉtat actuel du portail de l'Hôtel Raoul, 6 rue Beautreillis (IVe)

     

     

    Nous en avons parlé à la veille des élections municipales et signalé l'intervention du Député Pacôme Rupin auprès de la Directrice de la DRAC (direction régionale des affaires culturelles) d'île-de-France, Karine Duquesnoy, pour lui demander de "prendre en charge la restauration du portail et redonner une auguste place à ce bâtiment". Aucune suite ne semble avoir été donnée à ce jour à cette démarche. (Article du 22/06/2019).

    Ariel Weil, alors candidat à la mairie de Paris-centre et concurrent de Pacôme Rupin, sans prendre d'engagement formel, s'était montré ouvert à une solution où la mairie de Paris ferait l'acquisition symbolique de ce monument pour en assurer la pérennité.

    Il est temps de donner du souffle à ce projet. Carine Rolland, qui a remplacé Christophe Girard au poste d'Adjointe à la culture à la mairie de Paris, devrait s'y intéresser aux côtés de notre nouveau Maire de Paris-centre Ariel Weil. Nous les prions de prendre connaissance de la demande en ce sens que nous adresse Michel Cribier, Président du conseil syndical de l'immeuble qui héberge le portail :

     

    Aujourd’hui, en saillie au 6 rue Beautreillis, dans le Marais (IVe), se dresse un curieux vestige dont l’état de décrépitude attire la commisération des promeneurs : c’est un portail isolé, enserré dans une maçonnerie largement fissurée juste encore suffisante pour le maintenir debout ; un figuier abrite le portail de son feuillage ; à son fronton une inscription en lettres jaunes se déchiffre à peine : Hôtel de Jean-Louis Raoul.

    Cet hôtel dont ne subsiste que ce portail, une ancienne horloge apposée à proximité et quelques garde-corps en fer forgé aux fenêtres de l’immeuble récent, a été construit par Paul Ardier, un ministre d’Henri IV en 1604. Il était un des tout premiers hôtels « entre cour et jardin » à être construit sur ce modèle que l’on retrouve à l’Hôtel de Sully. Au gré des successions il reste la propriété des descendants jusqu’à la Révolution où il est «partagé avec la Nation» car un de ses membres avait rejoint l’armée des Princes.

    En 1810 Jean-Louis Raoul (1751-1844), un fabricant de limes d’une qualité exceptionnelle, originaire de l’Aveyron, achète l’Hôtel aux aristocrates ruinés descendant du constructeur. C’est alors qu’il prend son nom actuel. L’Hôtel Raoul reste dans la famille des descendants de l’industriel, mais perd progressivement son lustre d’antan.

    L’Hôtel est démoli au début des années 1960, juste avant la loi Malraux de protection du Marais. Il est donc un des tout derniers hôtels particuliers à avoir subi ce sort funeste, mais l’intervention in extremis de M. Laprade, architecte des bâtiments de France, ne peut préserver que le seul portail.

    Juridiquement le portail reste donc la propriété des lointains descendants de M. Raoul. Il est aujourd'hui dans une sorte de déshérence et ses propriétaires en ont à un moment envisagé la démolition. Heureusement leurs requêtes réitérées en 2018 ont été refusées suivant en cela les vœux de la Commission du Vieux Paris qui, elle, demande son acquisition par la Ville.

    Les propriétaires sont d’accord pour le céder pour 1 €. C’est donc une somme symbolique qui permettrait à la Ville d’en avoir la propriété et d’en assurer l’entretien, la mise en valeur et la protection. À défaut, la dégradation du portail contraindra à une démolition qui privera le quartier et Paris d’un vestige et d’une curiosité historique de grande valeur pour les riverains et les visiteurs. Ainsi durant l’été dernier pas moins de 2 à 3 groupes avec conférencier s’arrêtent par jour devant ce vestige, sans compter ce jeu de piste où les participants doivent trouver l’heure indiquée par l’horloge aux dauphins.

    Une pétition demandant cette acquisition par la Ville a déjà été signée par plus de 725 personnes.

    Michel Cribier

    Pour en savoir plus : Hôtel Raoul, par Michel Cribier

     

     

  •  

    Terrasse espacée le parisien 30 05 20
    "Terrasse étendue" fin mai 2020 (Photo "Le Parisien")

     

     

    Le journaliste Jean-François Leguil-Bayart, signataire de l'article paru ce 10 septembre sur Médiapart, a la dent dure à l'égard de la Maire Anne Hidalgo et du Préfet Didier Lallement. Mais si le jugement est teinté de parti-pris, le style est séduisant et les faits sont là. Nous les avons nous-mêmes relatés : débordements au canal St Martin, aux Halles, à la Butte aux Cailles, nuits chaudes et alcoolisées à Oberkampf/Jean-Pierre Timbaud, place du Marché Ste Catherine, rue des Archives et le COX, le WHO's et le Gibus…. La liste est longue avec partout des manquements à la charte que les exploitants ont signé à deux mains en sachant qu'ils ne la respecteraient pas.

    L'article de Jean-François Leguil-Bayart sur Médiapart

     

  •  

    Lions st paul affichesImmeuble au carrefour des rue Beautreillis et Lions St Paul (IVe). Nous n'avons jamais dit le contraire !

     

     

    "Quoi que vous ayez à exprimer, quelles que soient la valeur et la justesse de ce que vous voulez dire et faire partager, slogans, arts ou ce que vous voulez, qui que vous soyez,

    Fondez un journal, une revue, et vendez-les dans les rues s’il le faut ! Faites des tracts et distribuez-les !

    Créez même un parti ou un mouvement !  Haranguez les passants aux carrefours et sur les places !

    Mais s’il vous plaît, fichez la paix aux murs !"

    Gaspard Landau

     

    Nous ajoutons : prenez contact avec nous. Nous consacrerons volontiers des lignes à votre cause mais respectez nous en respectant notre cadre de vie et accessoirement notre propriété.

    GS

     

  • Ste catherine aquarelle decoudun
    Place du Marché Ste Catherine "avant" ; aquarelle de Jean-Charles Decoudun, janvier 2006.

     

     

    En réponse aux nombreuses plaintes des riverains de la place, résumées dans un manifeste de Patrick Broders, président-fondateur du comité d'aménagement de la place, le Maire de Paris-centre Ariel Weil vient d'enjoindre par écrit et fermement aux bars-restaurants de la place de respecter les conditions imposées par la "charte COVID" qu'ils ont accepté de signer pour bénéficier des avantages qu'elle leur offrait (télécharger courrier Ariel Weil).

    Weil lettre bandeau

    Ariel Weil s'appuie sur l'autorité d'Emmanuel Grégoire, Premier Adjoint d'Anne Hidalgo, en charge de l'urbanisme, d'Olivia Polski (Adjointe au commerce), Nicolas Nordman (sécurité, DPSP…) et Frédéric Lénica Directeur de cabinet de la Maire de Paris, sur les pouvoirs de Didier Lallement, Préfet de police de Paris… pour signifier aux établissements qui se sont lancés à l'assaut de la place et des rues affluentes avec leurs terrasses, l'obligation ;

    • de libérer le terre-plein de la place, occupé par des tables et des chaises "pléthoriques, incompatibles avec un cadre de vie apaisé" de jour et de nuit, sources de "nuisances sonores intempestives", le 30 septembre 2020 au plus tard,
    • de  "retirer tout mobilier urbain gênant l'accès des riverains à leurs portes d'immeubles ainsi que les voies pompiers"
    • de "respecter les principes de la charte des terrasses" qui ont été approuvés avec la signature de la charte
    • de veiller aux horaires de fermeture des installations éphémères (22h00), "qui n'ont pas été respectés".

    Le Maire demandera "la fermeture administrative" des établissements qui ne respecteraient pas les règles de sécurité et "la suspension des autorisations des terrasses initiales" à ceux qui se signaleraient par des nuisances sonores inacceptables (NB : des capteurs BRUITPARIF sont en place pour des mesures objectives).

    La lettre du Maire se termine par l'affirmation "qu'il ne lui serait pas agréable d'atteindre ce stade ultime mais qu'il ne pourra en être autrement tant que le quartier n'aura pas retrouvé une atmosphère sereine".

    Les habitants de la place et du secteur ont réagi très favorablement à la lecture du courrier du Maire car il porte un coup d'arrêt à une dérive intolérable et définit les principes d'un retour à une situation normale. Il reste la crainte cependant que la place ne retrouve pas l'état qui a été le sien au moment où la mairie a imposé que les terrasses n'aillent pas au-delà des croisillons métalliques qui ont été installés pour contenir les terrasses. 

    Le hasard fait que ce même 4 septembre 2020 où nous recevions la copie de la lettre du Maire, les riverains par la voix de Patrick Broders s'adressaient à lui pour lui dire qu'ils "demandent un retour – sans extensions – aux autorisations de terrasses délimitées par les croix de Saint André implantées sur la place du Marché Sainte Catherine ainsi qu'une attention particulière pour les implantations des rues adjacentes".

     

    (*) Le terme désigne un bruit discordant généré par de nombreuses personnes, du tapage ou encore du bruit accompagné de désordre (Wikipédia)

     

     

     

  •  

    Vide grenier Bourse
    Le vide-grenier en 2019, place de la Bourse (IIe)

     

     

    A l'image des arrondissements centraux qui sont maintenant rassemblés dans Paris-centre, l'activité associative resserre ses liens. ACCOMPLIR, l'association qui s'est illustrée sur le dossier de la rénovation des Halles, est venue nous soutenir dans notre démarche judiciaire contre les agissements du WHO's rue Pierre au Lard. Elle est liée à l’association "Mains Libres", qui organise cette année encore le Vide-Grenier du Quartier de la Bourse (ex Vide-Greniers du IIe).

    Cette association gère depuis 2007 une bagagerie pour SDF près du Châtelet, gérée paritairement par des SDF et des ADF (avec domicile fixe). Le service rendu est immense pour ces gens qui  n'ont pas de chez-soi. Une petite vidéo pour mieux comprendre le fonctionnement de la bagagerie : https://vimeo.com/238580130

    "Vivre le Marais !" dont le champ d'action est devenu Paris-centre se sent solidaire de ces initiatives et se fait une joie d'annoncer que le prochain vide-grenier se tiendra les samedi 19 et dimanche 20 septembre place de la Bourse, rue de la Banque et place des Petits Pères. Il est ouvert à tous les habitants de Paris Centre (1er, IIe, IIIe et IVe arrts). 

    L'association a fait face à la crise sanitaire et prépare le vide-greniers en partenariat avec la Mairie de Paris Centre. Une vingtaine d'usagers de l’association seront mobilisés pour « ventouser » la rue de la Banque le vendredi afin de la vider de ses voitures, disposer des barrières Vauban, filtrer la circulation, tracer les marquages au sol le samedi et dimanche matin et, dans la journée, veiller à ce que chacun, exposant ou visiteur, porte son masque ! 

    Les fonds recueillis à l’occasion de ce vide-greniers servent à financer les projets de l’association, notamment des week-ends au bord de la mer pour les usagers. 

    Merci de vous inscrire nombreux et de faire connaître cet événement autour de vous ! Tarif : 25 € par stand de 3 mètres linéaires et par jour, un seul stand par famille. Particularité non négligeable, depuis l’an dernier les inscriptions se font en ligne sur 

    https://www.mybrocante.fr/e/5374

    il n’y a donc pas à faire la queue et c’est très pratique. Vous pouvez cependant également vous inscrire en « présentiel », sur la place des Petits Pères, le samedi 5 septembre de 10h à 12h, et le jeudi 10 septembre de 17h à 19h. 

    Télécharger l'affiche du vide-grenier

    EB/GS

     

     

  •  

    Gérard jardin aumont 14 06 20

     

     

    Chers amis,

    Voilà maintenant vingt ans que j'ai créé ce lien quasi permanent avec vous. Le thème en est le Marais, Paris et son centre historique. On ne s'en lasse pas…

    Mais vingt ans c'est un bail. Il se trouve que de grands changements interviennent : fusion des quatre arrondissements centraux, un nouveau Maire pour beaucoup d'entre nous et le sentiment que nous changeons d'ère sous la triple menace d'un virus, du réchauffement climatique et d'une crise financière et sociale.

    Je dois réfléchir avec ceux qui administrent et animent notre association à la voie qu'elle doit adopter, à sa gouvernance, à la ligne éditoriale de sa communication, aux actions prioritaires, en restant fidèle à notre mission générale, le triptyque : défense du patrimoine collectif, protection de la qualité de vie des habitants et organisation d'événements culturels en partenariat avec l'association-amie "Culture & Patrimoine" (Moments Lyriques du Marais et Visites Guidées).

    La fin de l'été est propice à la méditation. J'invite nos adhérents et sympathisants à s'y livrer en nous réservant une place et à nous faire part de leurs réflexions en ayant recours à la rubrique "commentaires".

    Je vous en remercie bien sincèrement.

    Gérard Simonet

    Président et fondateur

     

  •  

    Image 3 jpgLes fenêtres aux étais du 25 boulevard du Temple (IIIe)

     

     

    Il n'est pas nécessaire de lever trop haut les yeux quand on parcourt le boulevard du Temple, pour s'étonner de ces fenêtres barricadées d'immeuble en péril. Evelyne Dress, écrivaine et comédienne vit là et nous en parle comme d'un phénomène assez naturel sur un sol meuble comme celui du Marais (qui signifiait au départ "mérécage") mais dont il convient cependant que la Ville intervienne pour lui éviter le sort des châteaux de cartes. G.S.

     

    ===========

     

    « On est de son enfance comme on est d’un pays ». Je suis du boulevard du Temple !

    C’est sur ce bout de bitume qui sépare le IIIe du XIe que, moi, fille d’émigrés, je me suis fabriqué des racines.

    Depuis avant ma naissance, grâce à mes parents qui s’étaient établis près du Cirque d’Hiver en arrivant de Pologne, j’ai coulé des jours heureux sur « le bord du Marais ». En 2017, je voulus changer de trottoir et je m’installai, non sans une certaine fierté, je l’avoue, dans « le haut Marais », non loin du théâtre Déjazet.

    Mais ce qui devait être le gage d’une ascension sociale s’avère être une véritable descente aux enfers et le boulevard du Temple de vouloir redevenir le "boulevard du Crime" !

     

    Image 1Le théâtre du boulevard du Temple (et du crime)

     

    Ce nom de « Boulevard du Crime » ne provient pas seulement de l'attentat perpétré, devant le n°50, par le tireur corse Fieschi contre le Roi Louis-Philippe qui avait fait du boulevard du Temple son lieu de promenade, pas seulement, non plus, du crime commis par le sous-officier Louis Anastay, qui assassina la baronne Dellard, mais de ce que le boulevard du Temple était depuis le début du XIXe un lieu de divertissements, concentrant tous les théâtres, baraques et tréteaux où, chaque soir, se jouaient des mélodrames terrifiants, des drames ruisselants de sang, pleins de coups de couteaux, d'enfants volés, d'orphelins persécutés, d’où le sobriquet de « Boulevard du Crime ».

    C’est ainsi que par une sorte de malédiction sans doute, le quartier fut maintes fois menacé : petite, j’ai vu mes parents militer pour la sauvegarde du Marais, puis contre la tentative d’abattre le Cirque d’Hiver, qui avait vu le jour sous Louis-Napoléon. En 1955 Hollywood posa ses caméras sur le rebord de nos fenêtres pour filmer « Trapèze » avec Gina Lollobrigida, Tony Curtis et Burt Lancaster. Plus tard, il fallut se battre, encore, pour préserver le mythique « Marché des Enfants Rouges », sauvé en 1989 par le nouveau Maire Pierre Aidenbaum qui en avait fait son arme de campagne.

    Faudra-t-il, aujourd’hui, reprendre les armes pour redonner ses lettres de noblesse au bout de trottoir qui m’a vu naître ?

    Image 2 jpg

    En végétalisant trois pieds d’arbres, j’espérais que la beauté de mes trois bacs attirerait tous les regards… et que les passants cesseraient de s’attarder sur les étais qui soutiennent notre immeuble, rappelant que nous sommes bien dans le Marais, un terrain meuble, sans craindre de défigurer ce quartier pour lequel nous nous sommes tant battus, ni de menacer la sécurité de ses habitants et des promeneurs.

    J’interrogeais, récemment, un jeune couple s’extasiant sur les pièces de charpente :

    – Que regardez-vous ?

    – On dirait un origami de l’architecte Kengo Kuma.

    On peut interpréter les choses comme ça ! Toutefois, voilà ce que, moi, je vois de ma fenêtre !

    Image 6

    Un expert judiciaire, diligenté par le Tribunal de Grande Instance de Paris, a conclu au terme de trois ans d’enquête que les désordres constatés étaient imputables aux fuites d’eau importantes et persistantes du réseau d’égout défectueux de la ville de Paris et a préconisé l’injection de micro-pieux en sous-œuvre des fondations de l’ensemble du 25 boulevard du Temple.

    Il serait complètement injuste que notre bâtiment, pris en tenaille entre l'immeuble mitoyen du 76 rue Charlot, frappé de trois arrêtés de péril, qui a causé nos dégâts, et le 23 boulevard du Temple, préempté par la Mairie de Paris pour faire des logements sociaux, ne soit pas aidé, au moins, pour l’injection de ces micro-pieux.

    Je veux croire qu’Ariel Weil, notre tout nouveau maire, usera de son pouvoir auprès de la mairie de Paris pour qu'elle prenne en charge l'injection de ces micro-pieux, intervention que nous n'aurions jamais dû subir si les égouts de la Ville avaient été entretenus !

    Évelyne Dress

     

     

  • Ste catherine place occupée   28 08 20Occupation du terre-plain central de la place du marché Ste Catherine (IVe) (Photo VlM/PB)

     

    On s'y attendait : Anne Hidalgo a annoncé cette semaine la prolongation jusqu'en juin 2021 des mesures applicables aux terrasses des bars-restaurants. Le principe reste le même : les établissement font "leur marché" sur l'espace environnant en occupant la portion de l'espace public qui les intéresse !

    La protestation est immense. Les habitants font figure de sacrifiés sur l'autel des commerçants car la preuve est faite notamment de la Butte aux Cailles (XIIIe) aux rues agitées du quartier Oberkampf (XIe), aux Halles (1er) et dans le quartier Montorgueil/Greneta (IIe), que les conditions imposées aux commerçants par la charte COVID  ne sont pas respectées.

    Patrick Broders, président du comité d'aménagement de la place du marché Ste Catherine dans le IVe, décrit pour sa part la situation en s'adressant par écrit au Maire de l'arrondissement Paris-centre Ariel Weil  :

     

    "L'accaparement de l’espace public est totalement démesuré et hors tout accord avec les autorités sauf à ce que l’on nous le dissimule ! Le brouhaha  ambiant est épouvantable dans les appartements sous les 300 fenêtres des riverains. 

    C’est un véritable scandale aussi bien sanitaire (au sens large du terme) qu'écologique : que fait-on vraiment ici pour préserver les riverains, espèce en voie de disparition ! Et je ne vous parle pas encore de la gestion sanitaire des cuisines et des nuisances engendrées dans les parties communes des immeubles de la place : c’est une véritable catastrophe et le manque de réaction VÉRITABLE des services publics n’a d’égal que l’outrecuidance des restaurateurs qui se croient ABSOLUMENT TOUT PERMIS !
     
    Peut-on encore espérer quelque chose d’efficace de la part de la mairie (les accès des secours ne sont eux-mêmes absolument pas respectés ) ? Permettez-nous de commencer à en douter à la vue de tous ces échanges épistolaires dont les restaurateurs se moquent éperdument !
     
    Entendez ici un cri de désespoir largement partagé par l’ensemble des habitants de la Place du marché Sainte Catherine et des rues avoisinantes (Jarente en particulier)".
     
     

    Il fait oralement une constatation amère : il y a à l'Hôtel de Ville auprès d'Anne Hidalgo une Adjointe au commerce, Olivia Polski, qui défend les intérêts des marchands et des artisans, un Adjoint Frédéric Hocquard qui s'occupe du tourisme et de l'activité nocturne. Tous deux prêtent une oreille attentive aux revendications des bars-restaurants. Qui se préoccupe de la qualité de vie des parisiens, de leur tranquillité, de leur sommeil, mis à mal par les récents événement ? Personne !

    Il convient pourtant de faire la part des choses. Les annonces de la Maire de Paris visent à sauver l'essentiel des 8.000 bars-restaurants de la capitale, une activité économique à laquelle les parisiens sont attachés, quand ils n'ont pas de raison de souffrir de leur présence et c'est souvent heureusement le cas.

    Emmanuel Grégoire, Premier Adjoint auprès de la Maire de Paris, a pris le soin de préciser que l'heure de fermeture des terrasses restait 22h00, que le contrôle du bruit serait renforcé et que les amendes seraient portées de 138 à 500 €.

    Sur de telles bases il pourrait y avoir consensus. Mais tout repose sur la bonne foi des acteurs. Si les commerçants trichent, comme nous en faisons le constat là où existent des conflits, si les forces de l'ordre restent les bras ballants, tergiversent ou procrastinent, c'est la guerre assurée, une guerre qui est appelée à durer avec ses batailles, ses drames, ses implications judiciaires.

     

    OberkampfIntervention récente des forces de l'ordre rues Oberkampf, St Maur, JP. Timbaud (XIe)

     

    C'est pourtant  à la paix que nous aspirons. Le Maire d'arrondissement en détient les clés. Il doit identifier les points sensibles de son territoire et y concentrer les moyens d'intervention et de sanction de la DPSP et de la Police nationale pour contraindre les exploitants à respecter les règles. A défaut, il ne serait pas digne de notre confiance et de notre estime.

    S'agissant de la place Ste Catherine, nous lui rappelons qu'on a affaire à un site patrimonial remarquable équipé des moyens de mesurer objectivement le bruit et de sévir en conséquence. L'occupation du terre-plain central par les restaurants n'est pas acceptable. Nous demandons que le Maire obtienne sans délai sa libération totale et définitive.

    Nous nous efforçons d'apporter une vision apaisée du conflit. Cependant si aucun résultat n'était au rendez-vous nous rejoindrions la foule des mécontents dans une démarche protestataire, collective et judiciaire. Les jours qui viennent nous éclaireront sur la vraisemblance ou  non d'une possibilité d'apaisement du conflit actuel.

    GS
     
  •  

    Neuve st pierre 1 red"La Cerise sur la Pizza", 32 rue St Paul, angle rue Neuve St Pierre (IVe). "Respecte les putes" et "Someone I love is sexworker"

     


    Nous recevons ce message de Gaspard Landau, un habitant de la rue Beautreillis amoureux du quartier St Paul, éditeur d'un blog qui nous apprend beaucoup de choses sur l'Histoire de cette partie du IVe qui a hébergé des rois de France jusqu'à Charles VII :

    "Je joins à ce message quelques photos de tags apparus il y a quelques semaines rue Neuve-Saint-Pierre, sur les vestiges et les abords du clocher de l’ancienne église Saint-Paul.

    Je ne prends pas la peine de faire des commentaires sur le message et l’opportunité ou les raisons de l’exposer de cette façon. C’est vrai que tout le monde a quelque chose d’intelligent à dire. C’est tellement mieux , cette pensée-slogans imposée aux autres, et peu importe la forme.

    Je me dis juste qu’il aura sans doute fallu un certain temps et de l’organisation pour dégrader ainsi ces murs, et avoir la chance de ne pas être dérangé. A croire que l’été plus encore, Paris est laissé à lui-même.

     

    Neuve st pierre 3

    Je me dis aussi que la hauteur à laquelle ont été tracés ces tags est peut-être au-delà des capacités d’intervention des services de nettoiement. Qu’en tout cas, on risque de devoir les subir sans doute longtemps. Quant au restaurant installé en dessous, il a désormais une enseigne dont il se serait sans doute passé.

     

    On va parler des tags une fois de plus, qui défigurent notre paysage urbain. Avec un reproche appuyé à leurs auteurs. Il y a une démarche totalitaire, dictatoriale dans leur volonté d'imposer au public un visuel ou un message non sollicité sans respect pour la propriété privée dont il est fait usage.

    Pour ce qui est du respect des sex workers, alias putes, prostituées ou putains, Georges Brassens dans les années 70 a fait beaucoup mieux avec une chanson, qu'on n'entendait que si on le voulait : "La complainte des filles de joie". Écoutez la, elle est très belle et pleine de respect pour ces femmes. Et vous les tagueurs faites votre examen de conscience et allez vous rhabiller !

    Gérard Simonet

     

    Postscriptum du 25 août 2020

    Gaspard Landau nous envoie ce message :

    Votre article a eu son effet. Je suis passé tout à l'heure devant "La Cerise sur la Pizza", et les affreux tags qui la surplombaient ont disparu, recouverts par une peinture blanche immaculée. 
    Les gens du restaurant n'ont pu me confirmer si cette intervention a été menée par les services ou prestataires de la Ville. 
    Voilà les dernières nouvelles du front sud !

     
    St pol
     
    Nous avons en effet alerté tous ceux qui détiennent l'autorité et les moyens nécessaires pour agir : le Maire de Paris-centre Ariel Weil, la DPSP et le Commissaire de police, la Maire-Adjointe de Paris en charge de la propreté Colombe Brossel et le Chef de subdivision Propreté de Paris-centre. N'ayant pas de détails sur l'intervention, notre gratitude s'adresse à tous ceux qui ont agi avec diligence et professionnalisme sans se préoccuper de la limite contractuelle des 4 mètres.