Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Année : 2021

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    Arts & métiers 27 03 21Le carrefour des Arts & Métiers autour du 50 rue de Turbigo (IIIe), lourdement dégradé, le 27 mars 2021 (Photos VlM, clic gauche pour agrandir)

     

     

    Arts & métiers nettoyé 29 03 21Le même carrefour le 29 mars 2021 vers 11h00, suite à l'intervention de "DansMaRue"

     

     

    Le Maire lui-même s'en est ému. Quand nous avons donné l'alarme sur l'état pitoyable de ce carrefour, Ariel Weil Maire de Paris-centre a répondu qu'il en était conscient. Il est probable qu'il ait sollicité des services de Propreté de Paris un traitement d'urgence. Quoiqu'il en soit, 24 heures après notre signalisation au site DansMaRue, les murs de la rue de Turbigo retrouvaient leur dignité.

    Depuis nos échanges avec Colombe Brossel, Maire adjointe de Paris en charge de la propreté, nous sommes passés par des hauts et des bas en matière d'efficacité des services de la propreté. Nous connaissons en ce moment un épisode plutôt favorable : l'affichage sauvage est jugulé ; les tags restent nombreux mais la réactivité des prestataires chargés de leur effacement s'est sensiblement élevée.

    On s'attend par ailleurs pour les prochains mois à une hausse du budget affecté à ces tâches. Les "agents de quartiers" chargés de la surveillance du paysage urbain dont Mme Brossel a fait l'annonce pourraient prendre leur service bientôt. On y est attentifs.

    Il reste cette question que chacun se pose : comment éviter que les vandales reviennent avec leurs intentions malveillantes ? Nous répétons à l'envi qu'il faut un plan d'action, à l'échelle municipale et nationale, conçu et mis en œuvre pour sortir de l'impasse dans laquelle se trouvent les dirigeants de la cité. A ce jour ils se sont bornés à subir passivement les agressions et dépenser l'argent des contribuables en guise de réplique.

    Nous faisons appel à nos lecteurs pour leur demander ce qu'ils en pensent et quelles sont les mesures susceptibles d'éradiquer ce fléau. Ils peuvent rédiger un commentaire qui sera lu par tous ou envoyer leur message à vivrelemarais@orange.fr.

     

  • Temple galleriaLes nombreux rideaux métalliques de "Galleria Continua", 85-87 rue du Temple (IIIe) ont été nettoyés ce jeudi 25 mars (Photos VlM, clic gauche pour agrandir)

     

     

    Spectacle inhabituel hier matin rue du Temple du 66 au 87 sur les rideaux métalliques de nombreux commerces notamment la nouvelle galerie d'art contemporain "Galleria Continua" à l'angle Michel le Comte : trois techniciens en combinaison de protection de la société Decap' Express agissant pour le compte de Propreté de Paris, équipés d'un compresseur et d'un jet haute pression, ont procédé au nettoyage d'une dizaine de rideaux métalliques des commerces de la rue.

     


    Temple
    Le pistolet alimenté par un compresseur situé dans la camionnette, envoie un jet d'eau sous pression contenant un solvant et de l'ammoniaque. Les commerces traités sont ceux qui ont déposé un signalement sur le site de la mairie "DansMaRue".

     

     

    Il y a manifestement du nouveau dans l'organisation de Colombe Brossel, Maire-adjointe de Paris en charge du service Propreté de Paris, s'agissant des signalisations prises en charge par l'application DansMaRue, notamment le regroupement géographique des interventions pour une action groupée rue par rue. Il est logique de penser que la productivité est meilleure dans ce cas mais en attendant que le portefeuille de signalisations atteigne le chiffre requis on laisse de côté l'objectif d'une intervention rapide, seule à même de décourager les tagueurs.

    Il est important que ce fléau soit attaqué à la base. Beaucoup de villes en souffrent. On défend depuis longtemps l'idée qu'il faut avant tout décourager les vandales qui sévissent la nuit en éliminant tout de suite les graffitis souvent immondes et toujours anxiogènes qu'ils laissent sur notre environnement urbain.

     

    Temple 62 cowolux 26 03 21

     

    On préconise le mode LIFO (last in first out), paradoxal en matière de gestion de listes d'attente, mais apte avec les tags à décourager leurs auteurs d'y passer du temps la nuit, de dépenser de l'argent avec les bombes et s'exposer au risque de payer une amende s'ils sont arrêtés, sans qu'il leur soit donné pour autant d'exposer leurs "œuvres" un temps suffisant.

    En attendant que l'exécutif s'intéresse à ce dossier et prenne des mesures administratives ou législatives appropriées, nous recommandons que la mairie de Paris poursuive l'effort manifestement engagé en trouvant le moyen de combiner les deux logiques afin de consolider des résultats encourageants mais encore fragiles.

     

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    Berges de seine 24 03 21(1)

     

    A la condition de ne pas s'y rendre les samedis et dimanches après-midis car la foule y est dense, on peut parler en effet d'un havre de sérénité, d'un Éden, d'un site idyllique, du paysage urbain le plus beau du monde, patrimoine mondial de l'UNESCO…. Des torrents d'éloges !

    Notre objectif a saisi la portion comprise entre le Pont Louis-Philippe et le Pont de Sully (clic gauche pour agrandir les images).

     

    (1) Restaurant guinguette qui attend son heure en vendant des plats à emporter, sur fond d'Île St Louis, (2) Confidences au bord de l'eau près du Pont Marie, (3) Hôtel Lambert, propriété de l’Émir du Qatar, à la pointe Est de l'Île St Louis et (4) Île de la Cité autour du chantier de reconstruction de Notre-Dame. Juste au centre, la "maison d'Héloïse et Abélard"… (**)

     

    île st louis 24 03 21Pont marie 24 03 21

     

     

     

     

     

                                           (2)                                                                           (3)

     

    Notre dame(4)

     

    (**) Natif de Nantes, Abélard vint à Paris en 1100 pour y suivre l’enseignement de Guillaume de Champeaux. Devenu professeur, il accepta de donner des leçons à Héloïse, la nièce du chanoine Fulbert. La jeune fille était âgée de 18 ans Abélard en avait 39. Ils tombèrent éperdument amoureux l’un de l’autre. Redoutant la fureur du chanoine, les amants s’enfuirent en Bretagne, où Héloïse donna naissance à un fils, puis revinrent à Paris. Des hommes de main envoyés par le chanoine s’emparèrent d’Abélard et le châtrèrent. François Villon en parle dans son poème "Ballade des dames du temps jadis", mise en chanson par Georges Brassens.

    Dès lors Abélard se consacra à des activités purement spirituelles. Il devint moine et fonda l’oratoire du Paraclet. Héloïse prit le voile. Lorsque Abélard s’éteignit en avril 1142. Elle-même disparaîtra vingt-deux ans plus tard et rejoindra Abélard dans son cercueil. Le scandale traversa les siècles puisqu’en 1630, une abbesse s’avisa de trier soigneusement puis de séparer les ossements des amants. Ils sont aujourd’hui ensemble au cimetière du Père-Lachaise. [Paristoric]

     

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    Hôtel de mayenne vue générale avant travaux 07 11 09

    Hôtel de mayenne 24 03 21L'Hôtel de Mayenne, 21 rue St Antoine (IVe), classé monument historique en 1974, avant (en haut) et après (en bas) travaux de restauration (Photos VlM, clic gauche pour agrandir))

     

     

    Quand on voit le résultat de cette transformation et de quelle manière la restauration a rendu à ce monument son élégance originelle, on n'imagine pas qu'il y ait eu à ce propos une bataille digne d'Hernani… Et pourtant !

    La restauration de cet Hôtel, ainsi que l'Hôtel de Sully, au 62 de la même rue, dont il est le frère jumeau, figurait dans le PSMV dès 1964 (lancement du plan de sauvegarde et de mise en valeur du Marais). Il s'agissait principalement de supprimer l'ajout central (d'aucuns disaient "la verrue") ajoutée à la fin du XIXème siècle.

    Le dossier fut déposé en 2008 par son occupant, l’École des Francs-Bourgeois, soutenu par l'Architecte des Bâtiments de France et le ministère de la Culture. Le Maire de Paris, Bertrand Delanoë avait donné du bout des lèvres un "accord tacite", alors que la Maire du IVe Dominique Bertinotti y était clairement opposée. Elle reçut un soutien inattendu de la Commission du Vieux Paris qui fit valoir que l'ajout était l’œuvre d'un architecte de renom et qu'il convenait de la respecter par référence à la charte de Venise (*).

    A cette époque, le Ministère de la Culture et ses ABF disposaient de pouvoirs plus affirmés qu'aujourd'hui. Son Directeur Jean-Marc Blanchecotte maintint sa position en faisant justement remarquer que l'ajout n'était pas caractéristique de l'architecture du XIXème siècle mais plutôt un pastiche du style Louis XIII de l'édifice principal. Il donna également l'assurance que ses services disposaient de documents descriptifs de la partie recouverte et qu'il serait aisé de retrouver la trace du décor original en le dégageant de son habillage indésirable.

    Nos lecteurs ne seront pas étonnés d'apprendre que nous avons nous aussi milité pour que la restauration ait lieu. Les travaux ont duré deux ans de 2010 à 2012. Le résultat est là pour nous récompenser de notre engagement.

    GS

     

    (*) La "charte de Venise" (1964), qui a fait suite à celle d'Athènes (1931), étend la notion de monument historique au "site urbain ou rural qui porte témoignage d’une civilisation particulière, d’une évolution significative ou d’un évènement historique". A ce titre l'ajout aurait pu apparaitre comme un ouvrage à part entière avec son style propre et sa valeur patrimoniale.

     

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    Capture d’écran 2021-03-20 095710Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Devise des Shadoks.

     

    Chers lect.eur.rice.s, (ou Ch.er.ère.s lect.eur.rice.s (si on pousse à fond la logique),

    Voici comment je m'adresserais à vous si j'étais un adepte de cette écriture inepte. Comme j'en suis très loin, laissez moi vous dire :

    Chères lectrices, chers lecteurs,

    (en français, tout simplement).

    N'est-ce pas une meilleure manière de respecter à la fois les femmes et notre langue. Notons au passage que l'écriture inclusive nomme en premier le sexe masculin alors que notre langue permet très simplement de respecter la galanterie bien française qui fait passer la femme devant….

    Le Député de l'Indre François Jolivet, comme nous l'annoncions dans notre article du 18 février 2021, avait réuni 60 parlementaires pour soutenir une proposition de loi interdisant l'écriture inclusive dans la sphère publique. Nous venons d'échanger avec lui : ce sont désormais 112 députés qui le suivent dans cette voie. Le texte va probablement recevoir l'approbation du Sénat. Le Ministre de l’Éducation Nationale Jean-Michel Blanquer vient tout juste de lui apporter son soutien.

    Le texte sera présenté ensuite à l'Assemblée Nationale. Notre Député de Paris-centre Pacôme Rupin ne nous a pas rassurés sur l'attitude de son  groupe LReM majoritaire, en l'état actuel des choses, mais nous avons confiance dans le large mouvement de protestation qui se développe contre cette écriture absurde qui essaie insidieusement, par idéologie, d'infiltrer des couches de la société, à commencer par l'université.

    Nous avons constaté aussi avec stupeur que le site officiel de la mairie de Paris l'avait retenue ! Il est grand temps de réagir et de demander à Anne Hidalgo, dont les visées présidentielles percent sous sa fonction de Maire de Paris, d'adopter une attitude à cet égard digne de cette ambition.

    Le débat n'est pas tout neuf. Voici ce qu'écrivait en 1998 de façon prémonitoire l'académicien Jean-François Revel à propos de la féminisation des mots, sous-jacente à l'invention de cette écriture dont on découvre aujourd'hui les ravages débutants :

     

    Anges sexe 21 03 21

     

    Byzance tomba aux mains des Turcs tout en discutant du sexe des anges. Le français achèvera de se décomposer dans l’illettrisme pendant que nous discuterons du sexe des mots.

    La querelle actuelle découle de ce fait très simple qu’il n’existe pas en français de genre neutre comme en possèdent le grec, le latin et l’allemand. D’où ce résultat que, chez nous, quantité de noms, de fonctions, métiers et titres, sémantiquement neutres, sont grammaticalement féminins ou masculins. Leur genre n’a rien à voir avec le sexe de la personne qu’ils concernent, laquelle peut être un homme. Cliquez pour lire la suite…

    (suite…)

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    Arts & métiersCarrefour des Arts & Métiers, mars 2021 (Photos VlM)

     

     

    La mairie de Paris lance une enquête sur Internet à propos d'une "nouvelle esthétique à Paris" auprès de tous ceux qui peuvent et souhaitent y répondre. Elle porte principalement sur le mobilier urbain. Je vais m'exprimer à ce sujet en étant conscient qu'il est impossible de le faire sans plonger peu ou prou dans le débat politique. Je demande à nos lecteurs de ne pas m'en tenir rigueur et relever que notre jugement à l'égard de nos élus quels qu'ils soient est toujours en nuances.

    Mon premier commentaire est qu'il n'y a pas d'esthétique possible dans un cadre souillé.  La photo du carrefour des Arts & Métiers montre que la laideur est installée sur les murs et c'est par là qu'il faut commencer en effaçant ces graffitis immondes et en s'assurant qu'ils ne reviennent pas. Les américains ont une expression savoureuse pour décrire un effort qui sans discernement serait futile et  inutile : "lipstick on a pig", ce qui veut dire "du rouge à lèvres pour un cochon".

    On est peut-être sur la bonne voie à ce propos : Colombe Brossel, Maire-adjointe de Paris pour la propreté, assure qu'elle a augmenté les budgets dédiés au service "DansMaRue" et elle a annoncé (pour bientôt ?) la création de postes d'agents chargés de veiller à l'environnement dans chaque quartier. Les résultats sont d'ores et déjà visibles : les affiches sauvages sont en voie de disparition et l'effacement des tags/graffitis est nettement plus performant.

    On est loin encore d'avoir nettoyé Paris. Mais si on se préoccupe de son esthétique, il faut progresser dans cette voie et attaquer pour cela le problème à la base : accroissement des sanctions, vidéo-surveillance, suivi des réseaux sociaux, contrôle de la distribution et du transport des bombes de peinture…

    Certains feront peut-être observer qu'il s'agit de mesures liberticides. Si une majorité de français le pensent, retirons nous sous la tente et laissons le fléau prospérer. Inutile alors de s’interroger sur l'esthétique de la Ville,  installons nous dans la laideur et buvons la avec délectation. On fera en plus des économies qui pourront subventionner par exemple des écoles d'enseignement du street-art et fournir gratuitement des bombes à leurs adeptes !

    Mais si comme je le crois nous sommes nombreux encore à désirer préserver le cadre de vie que nous ont laissé des générations de parisiens, si nous avons encore le goût de ce qui est beau, accentuons l'effort pour qu'il en soit ainsi comme nous y invite "La Tribune de l'Art" de Didier Rykner.

    Il faut observer néanmoins que la Ville, avant même que ses citoyens se soient exprimés, a pris des mesures visibles, notamment pour les bancs publics. On en trouve place de la République ou sur les berges de la Seine, faits de madriers ou de traverses de récupération. Déjà tagués comme il se doit.

     

    RépubNouveaux bancs publics place de la République

     

    Sur un sujet comme celui-ci, on peut s'attendre à des frictions au sein du conseil de Paris. Les élus de "Paris en commun", regroupés autour de la Maire Anne Hidalgo, ne nous semblent pas dévorés du désir ardent d'épater les citoyens avec des mesures provocatrices voire boutefeu. En revanche leurs alliés les Verts (EELV) bénéficient d'un soutien relatif pour leur politique en matière de voirie et de déplacements mais on les considère capables d'accès de folie dès que leur idéologie se met en branle.

    J'encourage nos lecteurs à répondre au questionnaire de la mairie de Paris néanmoins, mais sans illusion. Les décisions sont déjà prises, certaines exécutées comme on vient de le voir. Si la consultation était sincère, on pourrait compter sur les activistes de service pour faire pencher la balance. Il n'est pas inutile cependant de savoir quels sont les mobiliers urbains concernés et quels sont les choix proposés. Il n'y aura plus ensuite qu'à croiser les doigts pour que les décisions les plus absurdes, les moins soucieuses de notre culture et les plus préjudiciables à notre cadre de vie, ne nous soient pas imposées.

    Paris doit rester la plus belle ville du monde ! Que la sagesse, la sobriété, le goût et le discernement soient avec nous pour que l'esprit des lieux soit respecté !

    Gérard Simonet

     

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    Cox devanture 12 03 21Devanture du COX-Bar, 11 rue des Archives (IVe) (Photos VlM)

     

     

    Il serait horripilant s'il n'était pas le champion de la facétie.

    Il est horripilant parce qu'il ne respecte rien. Alors que son droit de terrasse lui a  été totalement retiré par la mairie de Paris, en temps normal il réunit plusieurs centaines de consommateurs le soir sur le trottoir rue des Archives et square Ste Croix de la Bretonnerie dans le IVe. Mais c'est un champion à sa manière, car derrière chacune de ses facéties il y a indiscutablement du professionnalisme, un savoir-faire et du talent.

    On n'est pas dans les meilleurs termes avec lui. Pour avoir protesté il y a dix ans de son comportement en le chambrant un peu, il nous poursuivait en justice pour injure et diffamation. C'était un peu gros. Le tribunal n'a pas retenu sa plainte et l'a condamné pour nullité avec 2.000 € de dommages-intérêts en notre faveur. Qu'il a réglés sans sourciller.

     

    Cox attoupement 24 04 15 zoom 20h49Le COX-Bar, modèle économique : pas de terrasse mais des consommateurs en nombre…

     

    Plus tard, c'est lui qui obtenait gain de cause quand un collectif de riverains attaqua la préfecture de police pour tolérance coupable à l'égard des attroupements qui n'ont jamais cessé. Le tribunal administratif estima que l'attitude de la police était juste adaptée à la situation. Dont acte, quoiqu'on en pensa !

    Les riverains et habitants du Marais font depuis, à son endroit, contre mauvaise fortune bon cœur. A commencer par notre association dont certains membres, cependant, sont en conflit avec le gérant du COX devant la justice, au civil cette fois. Il s'agit d'un autre de ses établissements, le WHO's  rue St Merri (IVe), dont les activités de clubbing ont sévi jusqu'au confinement COVID avec de graves nuisances nocturnes.

    Dans ce contexte, face au nouveau décor du COX-Bar, on se prend à sourire d'un comportement qui use à merveille de l’impertinence. On doute qu'il ait sollicité l'accord comme il se doit de la direction de l'urbanisme de la mairie de Paris et le visa conforme de l'ABF. Cette devanture est attractive cependant, disons même sympathique, dépourvue de cette agressivité qu'on peut reprocher aux décors habituels de "street-art".

    En somme, s'il était de l'intention du COX-Bar de nous scandaliser avec une nouvelle initiative, disons simplement qu'il n'a pas franchement réussi…

    GS

     

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    Berges sully tag 10 03 21Berges rive droite de la Seine, pont de Sully (IVe), tag de 6 m² signalé le 10 mars 2021 à DansMaRue

     

    Berge sully détagage 12 03 21Visite fortuite du site le 12 mars 2021. On tombe pile sur le nettoyage du tag au Karcher ! Temps estimé : 90 minutes…

     

    Cette inscription énorme (qui réclame que tout soit gratuit !) a fait l'objet d'un dépôt de signalisation sur le site DansMaRue  le 10 mars. Les services de la mairie de Paris sont intervenus le 12 mars soit 48 heures après. On est dans le mode LIFO (last in first out) que nous préconisons depuis longtemps et il semble que notre argumentation trouve désormais un écho auprès de Colombe Brossel à l'Hôtel de Ville et par contrecoup de la technostructure "Propreté de Paris" dont elle a la tutelle.

    Le raisonnement est simple : le tagueur consacre du temps, la nuit, à son ouvrage et de l'argent car les bombes de peinture ne sont pas données (tout n'est pas gratuit en effet !). Il prend théoriquement un risque car son action est répréhensible. Son objectif est que ses efforts soient récompensés par une durée d'exposition aussi longue que possible. Si on lui fait comprendre que sa prestation n'est pas désirée et s'il constate qu'elle est éphémère, il n'a plus de raison d'espérer et doit chercher d'autres moyens de satisfaire un désir d'expression, en l'espèce illicite.

    On a d'autres exemples d'intervention rapide, rue Aubriot (IVe) notamment, sur la totalité de la rue, qui nous font supposer que des mesures de restructuration du mode opératoire sont intervenues récemment. Les responsables de "Propreté de Paris" nous l'avaient laissé espérer ces temps-ci. Ne cédons pas trop vite à la satisfaction car une hirondelle ne fait pas le printemps ; nous verrons d'ici l'été si nous avions ou non des raisons sérieuses et durables de nous réjouir.

    GS

     

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    Temple 83 cour intérieure 11 03 21Dans cette résidence de la rue du Temple (IIIe) des ateliers d'architectes ont été transformés en résidence hôtelière, louée sur le mode Airbnb. (Photos VlM)

     

     

    On peut lire aujourd'hui dans le quotidien "Le Parisien" un article pleine page de Delphine Denuit sur les locations saisonnières, qui révèle enfin la véritable dimension du problème vécu par les citadins.

    On a amusé la galerie pendant des années avec les fameux 120 jours qui sont la durée de location maximale autorisée pour la location de sa résidence principale. Certains en ont fait un paramètre important alors qu'il est marginal : combien de parisiens résident hors de chez eux plus de quatre mois par an ?

    De façon plus efficace, la mairie de Paris s'est intéressée aux résidences secondaires et autres pied-à-terre qui représentent 9% des logements à Paris et sensiblement plus dans les arrondissements du centre. Il est interdit de les mettre en location touristique type Airbnb s'ils n'ont pas le statut "commercial". Le changement de statut d'habitation à commercial est semé d'embuches au point qu'il est devenu virtuellement impossible. Cette source de locations touristiques s'est quelque peu tarie et Ian Brossat, Maire-adjoint communiste de Paris en charge du logement, peut légitimement s'en féliciter.

    Mais Ian Brossat qui n'est pas naïf reconnait que le sujet est ailleurs. Nous en avons pris conscience nous-mêmes au temps où la mairie diffusait le BMO (bulletin municipal officiel) qui donnait régulièrement la liste des demandes de permis de construire et d'autorisation de travaux. Ce document n'est plus disponible mais nous avons eu tout le loisir il y a 3 à 5 ans d'observer qu'il incluait de nombreuses demandes d'autorisations de travaux chaque quinzaine pour la transformation d'entrepôts, d'ateliers et autres espaces commerciaux en "résidences hôtelières".

    Le phénomène a peu de raison de s'être éteint, car il existe encore dans nos quartiers des locaux de ce type et la mairie par la bouche de M. Brossat déclare qu'elle est impuissante à domestiquer la tendance.

    Ce n'est pas totalement vrai. Nous sommes en secteur sauvegardé (SPR ou site patrimonial remarquable). La direction de l'urbanisme qui délivre les autorisations avec le visa conforme de l'ABF (architecte des bâtiments de France) pourrait si elle s'en donnait la peine veiller au minimum au respect de notre patrimoine collectif et mettre ainsi quelques contraintes à la poursuite d'une démarche endiablée vers ce qui est perçu comme un eldorado.

    Location coute durée charles V 05 04 14Quand allons-nous revoir dans les rues de Paris le stéréotype de la location saisonnière, le touriste et ses valises à roulettes ?

     

    Au but du compte, que faut-il penser de la situation ? D'abord, raison garder. La location saisonnière est au point mort en ce moment, à cause du COVID mais aussi en raison des mesures restrictives appliquées par la mairie de Paris au parc de résidences secondaires. Il reste le risque de prolifération des "résidences hôtelières" (voir à ce propos notre article du 6 novembre 2019 et l'interview du propriétaire d'un hôtel traditionnel du Marais qui nous dit ce qu'il pense d'une concurrence qui peut être déloyale.

    On ne peut pas s'opposer à tout. Il est très positif tout d'abord de constater la disparition progressive d'activités de grossistes qui causaient d'énormes nuisances dans nos quartiers avec des livraisons incessantes qui bloquaient les rues, provoquaient des concerts de klaxons, polluaient et faisaient courir des risques élevés d'incendie à la population. On doit aussi souligner le peu de considération de leurs gérants pour l'esthétique du Marais (devantures, enseignes…)

    Il n'est pas choquant qu'une activité économique en remplace une autre. Il faut simplement que la nouvelle venue obéisse à des règles et des contraintes : acceptation des travaux par la copropriété, vigilance de la direction de l'urbanisme et de l'ABF sur les transformations, respect des règlements en matière d'hygiène, de sécurité, de confort et d'accessibilité. Nous comprenons que les textes sont en cours d'élaboration par l'exécutif. Ces règles seront les bienvenues. A défaut c'est la profession de l'hôtellerie qui aura son mot à dire et qui ne s'en privera certainement pas.

    Gérard Simonet

     

     

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    Maths123.14. L’École de sensibilisation aux Maths de Raphaël Grinbaud, 5 rue de Jarente (IVe)

     

     

    Raphaël Grinbaud (33 ans) a eu la chance de rencontrer dans son cursus de mathématiques supérieures un professeur qui lui a appris les maths mais qui de plus les lui a fait aimer. C'est sur ses conseils qu'il a décidé de se consacrer à l'enseignement de cette discipline en essayant d'en exploiter ce qu'il y a en elle de ludique. Son enseignement s'applique à l'arithmétique, à la géométrie et à l'algèbre avec des incursions dans le domaine des ensembles.

    Une quinzaine d'enfants de 7 à 11 ans suivent ses cours de sensibilisation de 1 heure le mercredi et/ou le samedi en activité extra-scolaire. La plupart mais pas tous vivent dans les IIIe et IVe arrts mais le bouche à oreille attire des élèves jusqu'au XXe.

    École 123.14, siège 5 rue de Jarente (IVe). Tél. 01 71 50 04 24, e-mail : bonjour@12314.fr 

     

    Objectif : Apprendre les bases des mathématiques en s’amusant.

     

    Ce qu’on apprend dans l’enfance nous accompagne toute la vie comme un air qu’on a entendu petit.

    Malgré ce constat, les adultes anticipent toujours sur la difficulté des élèves à intégrer notamment des concepts mathématiques, alors même que l’essentiel se joue dès le plus jeune âge.

    L’exemple le plus significatif est sans doute celui des nombres négatifs. Ils ne sont enseignés qu’à l’âge de 12 ans alors qu’un enfant de 6 ans prenant l’ascenseur pour descendre à l’étage -3, où est garée la voiture de ses parents, a déjà perçu cette notion. Au lieu de laisser l’enfant seul avec cette découverte qui ne sera explicitée que bien longtemps après au collège, 123.14 se propose de l’accompagner.

    Notre apprentissage repose sur le lien entre les nombres et les figures et laisse une grande part à la recherche et au jeu. Il s’agit de donner aux jeunes enfants le goût des mathématiques et leur apprendre à savoir jongler entre règles précises et inventivité.

    Philippe est professeur agrégé de mathématiques. Il a élaboré une pédagogie différenciée, inspirée de l’histoire ou du quotidien. Raphaël : Ingénieur des Mines, professeur de mathématiques pendant 2 ans dans un lycée, il a créé ensuite «Les professeurs Particuliers» : un établissement de soutien scolaire où il s’attache à redonner confiance et envie aux élèves.

    Les ateliers d’123.14 accueillent les enfants du CE1 à la 5ème, par groupes de 3 à 5 enfants. Séances hebdomadaires et stages pendant les vacances. Coût d'une scolarité 220/250 € par trimestre.

    Raphaël Grinbaud