Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Année : 2021

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    Berges dimanche matin 22 04 18Berges de la Seine  au soleil levant, avant la période du couvre-feu. De quoi se convaincre qu'il y a chez nos concitoyens un nombre significatif de sagouins, pour qui l'environnement compte peu. La mairie de Paris qui tient au succès de sa décision d'offrir (ou de rendre) les berges à la population, déploie des trésors pour qu'elles apparaissent propres à ceux qui les fréquentent de jour. La photo n'est pas de nous. Énigme : compte tenu du sens de l'ombre portée, où a-t-elle été prise ?

     

     

    Depuis le 22 février 2021, un arrêté de la préfecture de police de Paris interdit la consommation de boissons alcooliques à partir de 11h00 et jusqu'à 18h00 dans le Ve, place de la Contrescarpe et rue de Buci. A partir de 18h00 le couvre-feu est censé prendre le relais.

    Cet arrêté vient d'être étendu aux berges rive droite et gauche de la Seine et des îles St Louis et Cité, du pont des Arts au pont de Sully, ainsi qu'aux places des Invalides et de la Concorde. On a craint un moment que la place du Marché Ste Catherine, qu'on sait sensible aux attroupements, serait oubliée mais le Maire de Paris-centre Ariel Weil y veillait : il a demandé et obtenu que cet écrin de charme fasse partie du secteur protégé ! Tout comme la Fontaine des Innocents, le place Joachim du Bellay, les rues du Bourg-Tibourg, des Hospitalières St Gervais et des Petits-Carreaux.

    Police bergesFort déploiement des forces de l'ordre en amont du Pont Neuf

     

    Que faut-il en penser ? Nous connaissons ces arrêtés dont certains sont toujours en vigueur notamment dans le IVe ou le XIe. Ils visent les secteurs les plus chauds, ceux où la BRP (brigade de répression du proxénétisme, l'ancienne "Mondaine") a la main en matière de surveillance. On peut en discuter les contours et critiquer les effets de seuils, ils ont leur utilité quel qu'en soit le rendement.

    En la circonstance, l'arrêté est plus permissif car il concerne "la consommation de boissons alcooliques sur la voie publique" mais n'interdit pas "la vente à emporter", comme les autres. S'il est aisé de verbaliser un commerçant qui visiblement ne le respecte pas, quel agent de la force publique est prêt à fondre sur un individu dans une foule sous prétexte qu'il consomme ?

    Il y a donc un aspect irréel dans cette mesure, comme beaucoup de celles prises contre l'épidémie de COVID, mais soyons raisonnables : tout ce qui va "dans le bon sens" doit être pris pour ce que c'est : une "contribution" à la lutte contre les débordements et l'inconscience de certains de nos concitoyens.

     

    IMG_3147La place du Marché Ste Catherine est l'illustration des dérives à éviter : le samedi 21 février, deux restaurants étaient ouverts et pratiquaient la vente à emporter. C'est autorisé, mais les consommateurs stationnaient et  pique-niquaient en nombre sur la place sans se préoccuper des distances à respecter… ni des riverains en bordure.

     

     

  • écoleCarrefour Archives/Plâtre. A droite l'école primaire de la "maison Jacques Coeur" au n° 40 (IVe) (Photo VlM)

     

     

    La politique "Vélos" de la Ville de Paris n'est pas en cause. Redistribuer l'espace public en faveur des "circulations douces" dont les piétons et cyclistes font partie, au détriment des voitures est une politique à laquelle nous ne pouvons qu'adhérer. A quelques conditions cependant : la  première est que les motos soient visées au même titre que les voitures. Elles font un bruit insupportable, polluent, roulent très vite, menacent la sécurité et occupent les trottoirs. Les "motards en colère" ont beau manifester avec leur fédération corporatiste, leur comportement est détestable.

    Il faut parler des cyclistes aussi et autres utilisateurs d'engins souvent motorisés comme les trottinettes et les gyropodes : ils ont peu de respect pour les piétons et n’hésitent pas à les défier sur l'espace qui est affecté à leur protection : les trottoirs.

    Hugues Mellanger est père de famille. Lui et sa femme viennent de vivre le traumatisme du renversement de leur petit garçon par une cycliste sur la voie publique, devant une école et sur un passage piétons. Il en parle sans pathos mais pose clairement la question de la protection des gens fragiles et des enfants dans cette ville livrée à trop de fous !

    *********

    Je suis en colère, très en colère. Hier, notre petit garçon, qui vient tout juste de souffler sa quatrième bougie, s'est fait renverser par un vélo. Sur un passage piétons juste devant l'école des Archives, à 50 centimètres de sa maman qui tenait notre fille ainée par la main. La scène m'a été rapportée par mon épouse au téléphone, ce qui la rend encore plus insoutenable. Le petit corps projeté sous la violence du choc, la tête qui vient heurter la chaussée, et pour finir le vélo qui roule sur notre fils allongé au sol, impuissant.

    Tout cela à quelques pas des panneaux de la ville affichant fièrement "Refuser la priorité à un piéton est passible de bla bla bla…". Tremblez, assassins roulants, la ville affiche… en attendant, peut-être, un jour, de passer à l'action ? Fichu couvre-feu, qui transforme une jeune femme stressée (maman elle aussi, sans doute) en zombie-rocket à vélo.

     

    Camion ter

    La faute à pas-de-chance, me direz-vous ? Depuis des années que nous empruntons les petites rues du Marais pour déposer nos enfants à l'école et à la crèche, la même question me hante : à quel endroit le drame se produira-t-il ? Au carrefour des rues du Temple/Blancs-Manteaux/Simon Le Franc, où le marquage au sol est fait de petites lignes qui partent dans tous les sens, aux trois-quarts effacées, et que personne ne comprend ? Une "expérimentation temporaire", nous expliquait-on à l'époque. J'invite ceux qui ont expérimenté à laisser un commentaire.

    Pour ma part j'ai déjà failli m'y faire renverser par un vélo. Rue des Archives, où les motos jouent au dragster jour et nuit ? Pour une fois, l'installation d'un radar pourrait potentiellement sauver des vies. Je ne parlerai même pas de la rue de Rivoli, pionnière des "coronapistes", dont la simple traversée devient un jeu de roulette russe : gauche, gauche, droite, gauche, droite sont les directions dans lesquelles vous devez regarder à minima pour rester vertical. La moindre erreur et boum ! Deux pistes vélo côte-à-côte, il fallait le faire !

    Je me demande également pourquoi, à l'heure de la sortie des écoles, aucun employé de la mairie ne se trouvait présent pour sécuriser les deux passages piétons devant l'école de la rue des Archives. Cela restera sans doute un mystère…

    DragonLe Dragon protecteur du petit garçon

     

    On nous dira probablement que la ville manque de budget. Il est vrai que l'argent de nos impôts vogue sur la Méditerranée pour des causes beaucoup plus nobles que la sécurité de la voie publique. Personnellement, à la place du responsable de la Voirie, je courrais dans la minute avec mon pot de peinture pour remettre en état tous les passages piétons actuellement à l'abandon (**). Juste par peur de me retrouver mis en cause lors d'un prochain drame. "Ne hoc ignorat", afin que nul ne l'ignore. En attendant, mon fils peut toujours compter sur son gros dragon violet, qui le protège des cauchemars, des vipères et des vélos. Et surtout, de l'incompétence des adultes.

    Heureusement cet accident n'a pas eu de graves conséquences, il va bien. J'en profite pour rendre en vibrant hommage au professionnalisme de Mme Hamm, la directrice de la crèche des Blancs-Manteaux, qui a prodigué les premiers soins et a su, comme à son habitude, apporter les gestes et les mots justes.

    Hugues Mellanger

     

    (**) Comme en 2019 quand sur instruction comminatoire de l'Hôtel de Ville, il a toute affaire cessante bariolé des couleurs de l'arc en ciel des passages piétons sélectionnés des IIIe et IVe arrts, sans se soucier du code de la route et de l'opinion générale [NDLR]

     

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    Assemblée-nationale-Credits-Magali-CC-BY-NC-ND-2.0L'assemblée Nationale

     

     

    Nous avons alerté nos lecteurs avec notre article du 18 février  sur le dépôt, par 60 députés, d'une proposition de loi pour interdire l'écriture dite inclusive dans la sphère publique. Nous en avons saisi parallèlement notre Député Pacôme Rupin, pour connaitre ses intentions et savoir ce qu'on peut attendre de cette initiative.

    La langue française est notre patrimoine, au même titre que la nation "une et indivisible". Elle est sacrée comme le drapeau et l'hymne national. Elle est vivante néanmoins et soumise à l'usage mais une institution veille à son évolution. Il s'agit de l'Académie Française. Elle a rejeté en 2017 les principes de cette écriture.

    Voici le message que nous avons adressé simultanément à notre Député :

    Rupin 18 02 19
    Le Député LReM de Paris Pacôme Rupin au siège de l'association, face à Marie-Françoise Masféty-Klein et Geneviève Dupoux-Verneuil, membres du conseil d'administration, toutes deux attachées au respect de notre langue (Photo VlM)

     

     

    Monsieur le Député,

    Nous avons informé nos lecteurs du dépôt par 60 députés d'un projet de loi pour interdire l'écriture dite inclusive dans les services publics. Nous soutenons cette démarche car cette écriture porte atteinte à la langue française et la complexifie au moment où on devrait au contraire profiter du Brexit pour qu'elle redevienne la langue de l'Europe.

    Je vous remercie de me dire si vous soutenez l'initiative de ces députés et si vous voterez le projet. Vous comprenez que c'est évidemment ce que nous espérons…

    Bien cordialement

    Gérard Simonet

    18 février 2021

     

    Réponse du Député :

    Cher Monsieur Simonet,

    Je vous remercie de m’avoir transmis l’inquiétude que vous avez concernant l’écriture inclusive.

    Je partage votre avis et je suis personnellement opposé à son utilisation, je comprends que certaines personnes aient pu s’y raccrocher par idéologie mais je le regrette.

    Au-delà de l’esthétique assez regrettable, elle vient complexifier la lisibilité de notre langue, celle qui est transmise et apprise à l’école et il y a bien d’autres manières d’inclure les différents genres avec de multiples formulations sans venir abîmer notre grammaire et notre graphie.

    Cela étant, si nous légiférons sur l'usage de cette modification du langage, il nous faudra bientôt étudier l’autorisation des abréviations, logotypes et autres formes linguistiques bizarres qui heurtent parfois notre lecture. J’avais soutenu la parution de la circulaire signée par Édouard Philippe en novembre 2017 relative aux règles de féminisation et de rédaction des textes officiels qui sanctuarise l’écriture académique. Pour le reste des organisations et institutions, je ne crois pas que ce soit à la loi de formaliser ces usages.

    En outre, il n’est pas prévu que cette proposition de loi soit étudiée par l’Assemblée nationale. Elle n’a pas été inscrite par un groupe politique ni à l’ordre du jour des débats et à ma connaissance il n’est pas prévu que le groupe La République en Marche la dépose.

    Concernant la langue européenne, le Français est très présent dans les échanges, même si l’anglais domine car il est parlé par une majorité des Européens. Le dernier eurobaromètre en 2017 sur cette question faisait état du fait que 38% des Européens qui parlent plus d’une langue parlent l’anglais tandis que 12% parlent le français, 11% l’allemand et 7% l’espagnol. Le sondage a aussi relevé que 67% des Européens estimaient que l’anglais était la langue la plus utile dans l’UE.

    La proportion de la population qui parle anglais a certes diminué avec le Brexit mais pour qu’elle ne soit plus reconnue parmi les 24 langues officielles il faut qu’un vote à l’unanimité le décide au sein du Conseil de l’Union européenne. Or, l’Irlande ou Malte qui font partie de l’UE ont l’anglais comme langue officielle.

    Je pense néanmoins que la francophonie demeure extrêmement présente dans les échanges et j’y suis comme vous très attaché. L’influence de la langue peut difficilement se décréter dans une union avec une telle diversité linguistique et, qui plus est, partie prenante dans des échanges internationaux qui font la part belle à l’anglais. Nous pourrions difficilement l’imposer aux populations européennes sans un consentement partagé. Notre langue reste malgré tout très appréciée et étudiée par les autres pays européens et je ne doute pas qu’elle continue d’avoir une importance et une attractivité.

    En espérant avoir pu vous exposer mes positions en réponse à votre sollicitation,

    Bien cordialement,

    Pacôme Rupin

    Député de Paris

    3 mars 2021

     

    Nous en avons accusé réception aujourd'hui en ces termes :

    M. le Député,

    Je vous remercie pour votre réponse.

    Je suis assez déçu d'entendre que la proposition de loi a peu de chance d'être examinée car en l'état on constate que cette écriture "scélérate" se répand dans de nombreuses instances à commencer par la mairie de Paris qui l'affiche de manière ostensible sur son site officiel.

    N'y a-t-il pas d'autres moyens de donner un coup de frein à cette dérive, à l'instar de ce qu'avait fait Édouard Philippe mais de façon plus large ? Et de mobiliser le groupe majoritaire ?

    Bien à vous

    Gérard Simonet

     

    Postscriptum à nos lecteurs

    Faites part de votre opinion à notre Député en déposant votre contribution dans la rubrique "commentaires"

    GS

     

     

     

    L'absence de virus dans ce courrier électronique a été vérifiée par le logiciel antivirus Avast.
    www.avast.com

     

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    St merri porche 02 03 21Façade gothique flamboyant de l'église Saint-Merri  (XVIème siècle)
     (Photos VlM, cliquer gauche pour agrandir)

     

     

    L'église est à la rencontre des rues St Martin et de la Verrerie (IVe). Son architecture et sa décoration s'inspirent largement de Notre-Dame au point d'apparaitre comme la "cathédrale bis" de Paris. Son nom vient de Médéric, mort en 700 et canonisé, contracté par la suite en St Merri (ou St Merry), dont les restes reposent dans la crypte.

    Elle abrite depuis 1975 le "Centre Pastoral St Merry" qui assure la promotion d'un "catholicisme de gauche", progressiste, à côté d'une activité pastorale ordinaire au bénéfice des fidèles du quartier. Chaque population a sa messe le dimanche : 10h00 pour les paroissiens ordinaires, 11h15 pour les progressistes qui "célèbrent l’Eucharistie dans un esprit de recherche, de liberté et de création liturgique" Le progrès n'est pas allé jusqu'à mélanger les ouailles !

     

    St merri nef

     

    Depuis le 1er mars, cette existence duale a cessé d'être. L'archevêque de Paris, Mgr Aupetit, "a mis fin à la mission confiée par le cardinal Marty en 1975" dans une lettre adressée aux paroissiens et aux personnes engagées dans le centre pastoral.

    On pouvait lire dans Le Parisien du 1er mars un article détaillé de Lola Dhers qui célèbre les activités hors norme de cette sorte de communauté dissidente et fait état de la surprise des catholiques des deux communautés à l'annonce de la décision.

    Tout le monde n'est pas surpris cependant par ce qui vient d'arriver. Ceux qui savent nous disent que la situation était ingérable. Deux curés se sont succédé à la tête de la paroisse pour essayer de s'entendre avec les animateurs du centre pastoral sans y parvenir. Dans le milieu ecclésiastique, on indique que ces curés ont cédé au burn out et remis leur démission à l'archevêque à cause du "climat violent et des attaques envers eux de la part d'une partie des membres".                                                                                                                                                                         

    St merri chaises tablesTables et chaises de jardin pour créer l'ambiance

     

    Un résident membre de notre association, Hugues Mellanger, qui habite tout près de l’église, nous envoie ce témoignage :

    "Habitant à 50 mètres de l’église St Merry, nous sommes particulièrement concernés. Et en effet, je constate de temps en temps des distributions matinales de café et sandwichs par des bénévoles, à l’extérieur rue de la Verrerie, à des personnes visiblement en errance. A part cela je n’ai rien remarqué de particulier. Il est possible que cela induise des troubles à l’intérieur, mais j’avoue que je la fréquente trop rarement pour en avoir connaissance.

    Le diocèse reste évidemment souverain de décider qu’une église ne doit pas se transformer en annexe de Beaubourg ou en lieu de libations ou d’agressions, en remerciement de ses bonnes œuvres ! J’ignore s’il y a des raisons politiques (cachées ou non), mais si les curés démissionnent à la pelle, j’aurais plutôt tendance à soutenir la position de l’Eglise plutôt que celle de Lola Dhers.

    Peut-être d'autres confessions accepteraient-elles de prendre la relève ? Ce serait un geste d’ouverture sympathique.

    En tous cas, St Merry mérite mieux que son état de délabrement autant intérieur qu’extérieur, et je salue d’ailleurs les travaux de rénovation en cours, tout en regrettant que les subventions douteuses allouées à certaines associations nous privent de budgets qui permettraient de faire mieux. Même chose pour Saint Leu-Saint Gilles, passer devant sur le boulevard Sébastopol est un vrai crève-cœur.

     

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    Paris

    Anne Hidalgo, son Premier-adjoint Emmanuel Grégoire, le Vert David Belliard et le communiste Ian Brossat (Photo Marianne)

     

     

    Ses velléités, réelles ou prêtées, de peser sur la prochaine campagne des élections présidentielles lui font courir des risques. A vouloir jouer dans la cour des grands, on peut prendre des coups… Son duo avec le Premier-adjoint sur la réouverture de tous les commerces à l'issue d'un confinement de trois semaines a tourné au fiasco.

    Le "Réseau Vivre Paris !" s'exprime en ces termes sur le sujet : "Cette manie simpliste d’envisager le retour à la normale n’est heureusement pas du goût du préfet qui a remis les choses au clair. Le contexte national de la Covid 19 est tel que personne aujourd’hui ne sait à quelle échéance la pandémie disparaîtra, sauf la Maire de Paris éclairée peut-être par son propre conseil scientifique ou mieux par le lobby des bars et restaurants à qui elle ne refuse rien". Voir la totalité de l'article du 26 février

     

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    Sery autoroute
    Sery
    Photo du haut : sur une autoroute, graf exposé sur le site "Street Art Graffiti", photo du bas, échantillon d'un des nombreux marquages relevés dans le Marais. FranceTV info nous révèle sa véritable identité : Mickaël Graça

     

     

    Pour visiter le site du tagueur, commander des bombes, des marqueurs, des gants de protection, des masques, consulter la galerie, accéder à la bibliothèque etc … Cliquer dans Street Art Graffiti….

    Cet individu qui signe "Sery" de façon caractéristique a pignon sur rue. Il s'affiche librement dans une activité de nature commerciale. En même temps il pourrit nos quartiers de ses tags abjects. La rue des Archives en est jalonnée, de l'Hôtel de Ville à la mairie de Paris-centre. Le Maire Ariel Weil, la Maire adjointe à la propreté à l'Hôtel de Ville Colombe Brossel, les responsables de la technostructure Propreté de Paris sont invités à constater ou lancer une inspection.

    Que disent les textes de loi ? Interdits par la loi, les graffitis constituent un délit prévu à l’article 322-1 du code pénal alinéa 2, sanctionné d’une amende de 3750 euros et d’une peine de travaux d’intérêt général. Par ailleurs, selon l’article R635-1 la « destruction, la dégradation ou la détérioration volontaires d'un bien appartenant à autrui » dont résulte un dommage léger, constituent une contravention punie d’une amende de classe 5 (1500 euros) portée à 3000 euros en cas de récidive et de travaux d’intérêt général.

    Si le dommage n’est pas considéré comme « léger », l’article 322-1 du code pénal considère la dégradation volontaire comme un délit et la sanctionne de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 euros d'amende.

    Les peines encourues peuvent être aggravées s’il s’agit d’un immeuble classé (Article 322-3-1) ou si l’infraction est commise « à raison de l'appartenance ou de la non-appartenance, vraie ou supposée, de la personne propriétaire ou utilisatrice de ce bien à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée » (Article 322-2).

    Par ailleurs, si la teneur du message écrit constitue une diffamation, des injures publiques, des provocations à la discrimination, à la haine ou à la violence, les peines encourues peuvent être plus importantes."

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    A ce tarif, Monsieur Séry est passible du paiement d'une petite fortune en amendes. Sachant qu'il a commis une douzaine de graffiti dans le Marais et qu'on nous rapporte une activité intense dans le Ve, il devrait s'acquitter de quelques dizaines de milliers d'€. Il pourra certes les passer en frais généraux de son officine de vente de bombes et marqueurs mais il pourrait être aussi amené à réfléchir. Pour autant que ce soit possible chez quelqu'un qui est dérangé au point de consacrer des nuits avec la complicité de l'obscurité pour exercer ses actes de vandalisme.

    ParcmètreCommuniquée par "L'association des usagers de DansMarue" (audmr), cette photo d'un parcmètre recouvert de signatures "Séry", victime de son acharnement pathologique. Cet homme est un fou furieux ! dit-elle !

     

    "L'audmr (association des usagers de DansMaRue) s'est constituée récemment pour lutter contre les incivilités et délits urbains, avec l'appui de la mairie de Paris. Elle partage notre révolte contre le comportement de songe-creux qui ont la soif de détruire et de défigurer pour exprimer le vide de leur pensée, le refus voire la haine de la société. Son animateur François Louis se déclare à nos côtés dans la démarche que nous lançons et se joint à notre demande de sanctions auprès de la mairie de Paris. Précisons que dès le dépôt de plainte nous ferons acte de nous porter partie civile.

    GS

     

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    Aaa 13 02 21

    Perspective des Ponts de Paris : au premier plan le Pont Notre-Dame (1853/1919), ensuite le Pont au Change, le Pont Neuf. On devine, sans la voir vraiment, la Passerelle des Arts. La Seine est haute. En écarquillant les yeux, on peut voir jusqu'au Pont Royal. On est le samedi 13 février 2021 autour de 11h00 comme en témoigne l'inclinaison de l'ombre de la barrière métallique. Admirez la beauté du mascaron au centre sur la voute du pont et les têtes de béliers sur la pile du pont à gauche (Photo VlM – cliquer gauche pour agrandir)

     

  • Locations saisonnières st antoine valises roulettes floutée 12 03 12La location saisonnière, symbolisée par les fameuses "valises à roulettes" (Photos VlM)

     

     

    a Cour de Cassation a rendu ce jeudi un arrêt qui valide sa stratégie de lutte contre les plates-formes touristiques comme Airbnb, Abritel ou Leboncoin. Dans son arrêt la cour juge la réglementation nationale adaptée et proportionnée".

    Ian Brossat, Maire-adjoint communiste en charge du logement auprès d'Anne Hidalgo, s'en est immédiatement réjoui. Deux dispositions imposées par l'Hôtel de Ville étaient en cause : les 120 jours autorisés pour la résidence principale et l'obligation de convertir en  destination "commerciale" les résidences secondaires pour avoir le droit de les louer.

    Il existe en effet une typologie des locations saisonnières : On distingue le propriétaire, dont c'est la résidence principale, qui la loue pendant ses absences. S'agissant de son domicile personnel, il est improbable qu'il puisse s'en dessaisir longtemps. La réglementation à Paris en limite la durée à 120 jours par an. C'est considérable. Si le tribunal avait décidé d'étendre cette durée voire la supprimer, c'est à peine si on s'en serait rendu compte !

    L'autre cas de figure concerne les résidence secondaires. On en dénombre près de 130.000 à Paris, soit 9% des logements, avec une concentration plus forte dans les arrondissements du centre. La mairie de Paris, soucieuse de soutenir le marché de la location longue durée, n'a pas pu interdire la location touristique de courte durée mais a pris des mesures pour qu'elle ne soit possible qu'à la condition d'obtenir de la Ville un changement du statut "d'habitation" vers celui de "commercial", décision dont elle a la maitrise. Elle a rendu en pratique cette transformation difficile voire impossible en l’assujettissant d'obligations drastiques pour compenser la surface d'habitation perdue. 

    Pour cette catégorie de logements l'enjeu était fort pour la mairie de Paris et pour les plateformes de location. L'arrêt de la Cour de Cassation donne les coudées franches à Ian Brossat pour renforcer les contrôles et sévir en relançant les contentieux en cours. Il peut légitimement se réjouir d'avoir gagné une bataille.

    Il existe cependant un mode opératoire du "troisième type", très discret, mais qui se propage et prospère, et dont en apparence personne ne se soucie. Il s'agit des locaux nombreux, rez-de-chaussée, caves, étages même, qui abritaient une activité commerciale disparue ou déplacée hors de Paris. C'est le cas des grossistes-importateurs de maroquinerie et de bimbeloterie qui constituaient la mono activité de secteurs entiers des IIIe et IVe arrondissements.

     

    Gravilliers 20 cour vue de haut 09 02 12Cour d'immeuble dans le IIIe avant transformation

     

    Jusqu'à ce que la mairie de Paris cesse de diffuser par bulletin la liste des demandes de permis de construire et de demandes d'autorisations de travaux, on pouvait voir chaque quinzaine l'annonce de la transformation de nombreux locaux en "résidence hôtelières". S'agissant d'espaces ayant déjà le statut "commercial", aucune autorisation n'ést nécessaire si ce n'est celle de l'urbanisme.

    Certains s'en dispensent et sont rarement inquiétés. D'autres plus consciencieux déposent un dossier, soumis à l'avis conforme de l'ABF (architecte des bâtiments de France) qui n'a pas toujours les moyens de procéder aux contrôles du respect des règles du PSMV (devenu SPR). Ils procèdent tranquillement à la transformation de surfaces considérables en espaces pouvant accueillir les clients des plateformes de location.

    Par ce biais, la maitrise du phénomène de location saisonnière n'est plus vraiment l'affaire de Ian Brossat mais plus discrètement celle du Premier-adjoint à la Maire de Paris en charge de l'urbanisme, Emmanuel Grégoire, et de la technostructure dont il assure la tutelle. Ian Brossat peut se targuer d'avoir obtenu satisfaction en muselant les propriétaires de résidences secondaires à Paris, il reste démuni face à la déferlante des résidences hôtelières.

    Que doit-on en conclure ? Tout d'abord qu'il y aurait moins d'engouement pour la location meublée touristique si les lois en matière de location longue durée et la fiscalité n'étaient pas aussi pénalisantes pour les propriétaires-loueurs. Le Parlement devra un jour s'en préoccuper et M. Brossat l'admettre. Dans l'état actuel des choses, il faudrait que la mairie de Paris soit exigeante, protectrice du patrimoine et transparente vis à vis des transformations qui se déroulent autour de nous. Il faudra aussi que ces nouvelles résidences hôtelières soient soumises aux mêmes règles d'hygiène, d'accessibilité et de sécurité que l'hôtellerie traditionnelle pour éviter la concurrence déloyale.

    GS

     

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    Ass nat jpgL'Assemblée Nationale, chambre des Députés (Photo le Figaro)

     

     

    Le quotidien Le Figaro, comme la plupart des médias, se fait l'écho du dépôt ce 17 février par François Jolivet et une soixantaine de députés issus de la majorité LREM et de l'opposition LR, d'une proposition de loi qui appelle à «interdire l'écriture inclusive dans les documents administratifs et pour les personnes morales chargées d'une mission de service public".

     

    Ass nat proj loi

     

    Nous saluons cette initiative au nom de notre attachement à la sauvegarde du patrimoine collectif français, dont la langue de Montaigne fait partie. De quoi s'agit-il ? On tronque les mots avec des points séparateurs pour s'adresser aux personnes des deux sexes. Par exemple : "Cher.e.s concitoyen.ne.s… Cher.e.s lect.eur.rice.s… (notez qu'on a perdu les accents au passage !).

    Dans sa séance du 26 octobre 2017, l'Académie Française rejetait cette écriture en ces termes : "Prenant acte de la diffusion d’une « écriture inclusive » qui prétend s’imposer comme norme, l’Académie française élève à l’unanimité une solennelle mise en garde. La multiplication des marques orthographiques et syntaxiques qu’elle induit aboutit à une langue désunie, disparate dans son expression, créant une confusion qui confine à l’illisibilité. On voit mal quel est l’objectif poursuivi et comment il pourrait surmonter les obstacles pratiques d’écriture, de lecture – visuelle ou à voix haute – et de prononciation. Cela alourdirait la tâche des pédagogues. Cela compliquerait plus encore celle des lecteurs."

    Cette mise en garde n'a pas découragé ses partisans qui ont agi depuis en tirant parti de l'activisme de courants politiques et idéologiques. C'est ainsi que dans certaines sphères, notamment à l'université, on en est venu à discréditer les dossier rédigés dans la forme officielle de notre langue.

    Il y a d'autres façons plus efficaces et moins pénalisantes pour notre langue de défendre l'équilibre femmes/hommes dans notre pays, puisque tel est l'objectif revendiqué. On constate pourtant avec étonnement que le site de la mairie de Paris a cédé à cette dérive…

    Nous ignorons à cette heure si le projet de loi sera adopté. En tout état de cause, il est rassurant de constater que les consciences se réveillent et que de nombreuses voix s'élèvent autour de nous pour que cesse cette entreprise de sape de notre identité.

    GS

     

  • BretagneRue de Bretagne (IIIe) (Photos VlM – clic gauche jusqu'à 2 fois pour agrandir)

     

     

    Le quotidien Le Parisien publie ce mercredi 17 février un article signé Cécile Beaulieu avec interview de Gilles Pourbaix, président de l'association "Réseau Vivre Paris !", à propos des terrasses qui se sont créées au printemps 2020 à l'instigation de la Maire de Paris pour permettre aux bars-restaurants de recevoir du public à l'extérieur de leurs établissements.

    Elle analyse parfaitement la situation en ces termes : "Elles ont poussé par milliers dans les rues de la capitale. De toutes les tailles, faites de palettes  parfois protégées par des bambous, ou des bâches en plastique, avec sol en moquette vert gazon. Dès que la Ville a autorisé les cafetiers et restaurateurs à se doter de terrasses éphémères, ces deniers, cruellement touchés pas la la crise sanitaire ont rivalisé d'ingéniosité pour s'offrir un espace extérieur. Il en existe 8.000 aujourd’hui à Paris !".

    Gilles Pourbaix enchérit : "C'est abominable ! Certaines installations sont devenues de véritables poubelles. Elles enlaidissent les rues, donnent à certains de nos quartiers des airs de bidonvilles. Les déchets s'y accumulent, favorisant la prolifération des rats. Elles confisquent des places de stationnement, celles réservées aux personnes handicapées, aux vélos et aux livraisons."

    En conclusion, le Président de Réseau Vivre Paris rappelle que son association a annoncé qu'elle porterait plainte. Il précise "en référé, pour occupation de l'espace public". Sa crainte est que ces aménagements "soient pérennisés cet été à l'occasion de la révision du règlement des étalages et des terrasses. On se souvient que les représentants du mouvement "Vivre Paris !" avait été associés à sa rédaction et à son approbation par Élisabeth Borne, alors Directrice de l'urbanisme à la mairie de Paris, il y a dix ans en 2011.

    PicassoRue Vieille du Temple, sur fond de musée Picasso (IIIe)

     

    Les exemples ne manquent pas dans Paris-centre mais le pire a été évité car le Maire Ariel Weil a été vigilant et sensible à nos interventions. La place du Marché Ste Catherine a été évacuée, la terrasse-pergola du "Café Charlot" rue de Bretagne a disparu et la terrasse-palissade de la brasserie La Fronde a connu un début de rabotage sur sa longueur (il faut poursuivre !), débarrassée de son enseigne racoleuse. Les autres établissements, dans leur ensemble, ont eu une attitude raisonnable et responsable qui augure positivement de ce qu'il adviendra au sortir de la crise.

    Gérard Simonet