Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Année : 2021

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    RosiersFROM FUTURE, 7 rue des Rosiers (IVe), boutique de vêtements de luxe. Elle occupe l'espace du restaurant mythique Goldenberg victime en 1982 d'un attentat meurtrier (Photo VlM/PR)

     

     

    En matière d'enseignes et devantures, deux règlements se combinent chez nous pour garantir le confort des habitants et l'esthétique du site : le RLP (règlement local de publicité) de la Ville de Paris et le décret de 1986 créant le PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais. Les commerçants, qui tirent avantage de l'attractivité du secteur, ont l'obligation – et le devoir – d'en respecter les codes, et les habitants y sont attentifs.

    A ce titre, un collectif de résidents vient de s'adresser au gérant d'un magasin de la rue des Rosiers (IVe) pour lui demander de revoir la programmation de l'éclairage de sa vitrine. Le Maire et le Député de Paris-centre sont appelés à soutenir cette demande. Nous approuvons la démarche et encourageons les habitants qui connaissent des difficultés similaires à faire valoir leur droit au respect de leur quartier, de leur confort et de leur tranquillité.

    Le collectif s'exprime en ces termes :

     

    FROM  FUTURE                    

    M. Romain Boulegroume

    7 rue des Rosiers  

    75004 PARIS

                                                                          

    Demande modification de la programmation de votre enseigne lumineuse.

    Lettre R/AR  

     

    Paris, le 20 janvier 2021

    Comme nous n’avons pas constaté de changement de vos enseignes lumineuses suite à notre lettre R/AR du 2 décembre, et notre appel téléphonique le 1er Janvier 2021 ;  

    Nous avons mis comme indiqué dans notre 1ère lettre dans la boucle le Maire de Paris-centre, le Député ainsi que l’association « Vivre le Marais ! ».

    Nous sommes voisins de votre boutique et nous subissons depuis votre ouverture les nuisances visuelles des enseignes lumineuses de votre boutique « FROM FUTURE » le long de la façade rue Ferdinand Duval située dans une zone de publicité restreinte D (ZPR D).  

    Nous vous demandons de bien vouloir :

    • Programmer vos enseignes lumineuses pendants vos jours et horaires d’ouvertures, à savoir de 10h30 à 19h30 d’autant plus que les journées sont courtes et que vos enseignes lumineuses sont très éblouissantes dans nos appartements
    • Supprimer le clignotement de l’enseigne verte « FROM FUTURE » qui nous éblouit, la publicité clignotante étant interdite.  

    Pour votre information selon l’article Article P4.1 du règlement local de la publicité, des enseignes et des pré-enseignes – il est écrit que La publicité lumineuse*, notamment les écrans, est interdite à l’exception des dispositifs publicitaires* installés sur les toitures-terrasses*. La publicité clignotante, défilante, animée ou à luminosité variable est interdite sauf pour les pharmacies ou les services d’urgence

    Nous nous croisons et nous nous saluons toujours avec cordialité, nous sommes même clients de votre belle boutique et nous souhaitons conserver des relations de bon voisinage. Nous souhaitons juste préserver la tranquillité de notre vie dans le quartier.  Nous espérons donc que notre demande sera cette fois-ci entendue.

    Dans l’attente de votre réponse, je vous prie de recevoir, Monsieur, nos cordiales salutations.

    Le Conseil Syndical         

     

  •  Galleria continua
    "Galleria Continua" vient d'ouvrir une multitude de salles d'exposition dans les immeubles des 85 rue du Temple et 1-3 rue Michel le Comte (IIIe) (Photos VlM – cliquez gauche pour agrandir)

     

     

    Il était décevant depuis des années de voir ces magasins fermés, les volets roulants baissés et affreusement tagués avec l'invitation "à louer" impitoyablement dédaignée par l'univers du commerce. Le propriétaire a dû baisser ses prix…. toujours est-il que la belle au bois dormant s'est réveillée brutalement ce mercredi 20 janvier en affichant le visage d'une ruche dont l'agitation visible de l'extérieur témoignait d'une véritable métamorphose préparée en silence derrière des rideaux clos.

    Le nom de ce commerce : "Galleria Continua". Une galerie d'art pas tout à fait comme les autres. Outre la multitude des salles d'exposition, réparties sur deux étages et une cave, ses fondateurs italiens visent le marché de l'art contemporains sous toutes ses formes. Voici ce qu'ils en disent :

    "Notre emplacement, à quelques pas du Centre Pompidou, s'offrira comme un cadre à part, ouvert à l'expérimentation, encourageant des appropriations de l'espace allant au-delà des usages habituels. Au fil du temps, un café, une boutique, ainsi qu'une salle dédiée aux rencontres et conférences viendront agrémenter le site."

    Une visite rapide et un entretien avec la directrice Giusy Ragosa nous a permis de constater la grande variété des œuvres et des thèmes et leur caractère généralement percutant. Notre réaction à chaud est de nous réjouir qu'une nouvelle activité culturelle s'installe chez nous dans le Marais. Il faudra cependant convaincre les gérants de cette galerie que le Marais, classé Site Patrimonial Remarquable, leur donne une visibilité et un achalandage exceptionnels mais qu'il doit son attractivité au respect des codes esthétiques qui découlent de son statut. Chacun de nous doit y veiller pour le mériter.

     

    Tags rideauFermés, tous les rideaux roulants sont dans ce triste état…

     

    Giusy Ragosa nous informe que la galerie va fermer dans quelques jours pour des travaux d'aménagement intérieur. Nous lui avons suggéré d'aller plus loin et de retirer tous ces volets roulants. Avec une crainte cependant : la prochaine exposition aura pour commissaire JR (alias Jean René), cet adepte français du street art et des collages photographiques. Partagera-t-il notre aversion à l'égard de tous ces barbouillages qui défigurent les murs et les boutiques du quartier ? On peut en douter mais une chance nous est donnée de le rencontrer et d'en parler avec lui.

    Galleria Continua est née en 1990 à San Gimigniano, cité médiévale de Toscane. Elle s'est depuis étendue en Chine puis en Île-de-France et… à Cuba, pour démontrer que ses projets "s'affranchissent de toutes les frontières".

    GS

     

     

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    Covid mairie accueilMairie de Paris-centre, 2 rue Eugène Spüller (IIIe), accueil des patients pour l'administration de vaccin du COVID 19 (Photos VlM)

     

     

    Depuis lundi 18 janvier, la mairie de Paris-centre accueille chaque jour 102 candidats au premier tour de la vaccination contre le COVID 19. Ce chiffre correspond à 17 flacons contenant chacun 6 doses de vaccin. Toutes utilisées, il n'y a pas de perte !

    La vaccination est administrée dans la salle des fêtes aménagée avec six boxes, dont trois utiles, où se déroule un entretien préalable avec un médecin, le Dr Anna Aim, qui vérifie si le patient n'a pas d’allergies ou de pathologies contre-indiquées. Puis vient l'injection, quasiment indolore, qui dure le temps d'un soupir…

     

    Covid mairie sdfLa salle des fêtes convertie en lieu de vaccination

     

    Trois des six boxes sont en service. Même abondance du côté des doses. Ces observations témoignent d'une surcapacité qui tranche avec les critiques de pénurie dont les médias se délectent.

    GS

     

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    FrondeBar-brasserie "La Fronde", 33 rue des Archives (IVe), son immense palissade en forme d'écran total enveloppe le commerce voisin et s'étendait au-delà de la porte d'accès de l'immeuble (Photo VlM, clic gauche pour agrandir)

     

     

    Quand il a eu connaissance de la création, un brin facétieuse, de cette palissade genre far-west avec son décor racoleur inspiré d'avatars du street art, le Maire Ariel Weil s'est adressé à la gérante de l'établissement pour lui signifier ses excès. Anne Hidalgo a certes lâché la bride provisoirement  sur les terrasses, mais il existe des limites de bon sens et de bon goût qu'il ne faut pas dépasser.

    La gérante s'est engagée à réduire la longueur de la palissade et à supprimer la décoration. Ce que nous découvrons aujourd'hui c'est qu'elle a grignoté un mètre sur la longueur et fait appliquer un badigeon couleur coca-cola qui  laisse apparaitre le spectre du dessin. Un regard sur la photo de l'aménagement suffit à apprécier à quel point cette réalisation nuit à la qualité du paysage du "Site Patrimonial Remarquable" (SPR) qui caractérise le Marais. On imagine que l'Architecte de Bâtiments de France en aura un haut-le-cœur !

    Cette initiative est d'autant plus choquante qu'elle est heureusement une exception dans Paris-centre. Le bar-brasserie qui fait pendant à "La Fronde" au carrefour Archives/Blancs-Manteaux, "Le Bouquet des Archives", a pris des dispositions pour fonctionner avec le COVID mais il a su rester sobre et nous l'en remercions.

    Il va sans dire que nous souhaitons que le Maire reprenne son dialogue avec La Fronde pour qu'une nouvelle orientation plus respectueuse de notre environnement soit prise.

    Gérard Simonet

     

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    AzriaRue de Bretagne (IIIe), le primeur qui est sans doute le meilleur du Marais (mais pas le moins cher…), ne participe pas à la tombola (Photo VlM, clic gauche pour agrandir)
     
     
     
     
    Le mot "tombola" vient de l'italien "tombolare" (culbuter). On fait en effet la culbute quand on gagne un lot. Mais on doit généralement acheter un billet, et avec lui le droit de participer. Avec la "Grande Tombola de Paris-centre" que la mairie a lancée, on peut gagner sans payer.
     
    Le site PARISMARAIS.com, sous la plume de Pascal Fonquernie, en décrit clairement les mécanismes et nous livre une série de réflexions fort intéressantes sur la situation que nous vivons en ce moment avec le COVID. Voici ce qu'il dit de la tombola :

    En cette période où les réunions festives sont annulées, restaient en fonds disponibles à la nouvelle mairie de Paris centre regroupant les arrondissements 1 2 3 4, les budgets cumulés de 4 cérémonies de vœux, soit environ 50 000 euros. Pour que cette somme soit réinjectée dans l’économie locale, le nouveau maire Ariel Weil et son adjointe ont eu l’idée d’organiser une tombola impliquant commerçants et habitants avec des chèques cadeaux de 30 euros payés par la mairie à dépenser tout au long de l’année 2021 chez les commerçants participants.
     
    Pour Dorine Bregman en charge du commerce et du tourisme "L’initiative que nous prenons avec cette Grande Tombola de Paris Centre a pour vocation de donner un coup de pouce au pouvoir d'achat des habitants de Paris Centre, et de soutenir nos commerces de proximité qui créent tous les jours du lien social et contribuent à la vie de nos quartiers.”
     
     
    Les commerçants volontaires avaient jusqu'au 17 janvier pour s'inscrire. Les trois que nous avons interrogés rue de Bretagne nous ont dit ne pas être au courant. Dommage, l'opération est sans risque pour eux pas plus que pour les habitants qui n'ont pas l'habitude de bénéficier de ce genre de libéralité. Les modalités d'inscription pour les habitants, à partir du 20 janvier, sont indiquées sur le site de la mairie de Paris-centre
     
    GS
     
     
     
     
     
     
  • ArqamAttroupements journaliers et nocturnes autour de salons de coiffure et de beauté africains rues St Martin, Ste Apolline, Blondel et impasse de la Planchette (IIIe)

     

     

    Malgré nos rendez-vous avec les élus à la mairie de Paris-centre le 11 septembre, et le 1er octobre avec le Commissaire divisionnaire, la réunion de synthèse sur la sécurité dans Paris-centre du 8 décembre n'a pas abordé nos plaintes concernant les troubles à l'ordre public dans notre quartier.

    Nous regrettons leur indifférence, en éprouvons de la frustration et avons décidé de lancer une pétition en espérant devenir ainsi plus audibles.

    Nous vous proposons de la signer et de la faire signer autour de vous .

    Notre plan d'action qui tient en plusieurs points :

    • installation des panneaux "zone surveillée", près de la caméra de vidéosurveillance dans la rue Saint-Martin

    • installation de panneaux affichant l'interdiction de consommer de l'alcool dans le secteur entre 16h et 7h du matin (arrêté préfectoral de 2018)

    • instauration de six rondes de police par jour et en soirée

    • rajout d'un bras d'extension sur la caméra pour qu'elle prenne en enfilade la rue Sainte Apolline et la rue Meslay

    • prise d'un arrêté anti-attroupement dans les rues Sainte Apolline, Blondel et une partie de la rue Saint-Martin

    • suppression de la licence IV accordée à une boutique rue Saint-Martin

    • multiplication des contrôles des salons de coiffure africaine pour vérifier si les gérants sont en règle

    • mention et prise en compte des besoins de notre quartier dans le contrat de prévention et de sécurité de Paris-centre comme terrain d'expérimentation du renforcement de la présence policière.

     

    Michel Arnaud

    Président de l'ARQAM (association pour la renaissance du quartier des Arts & Métiers)

     

    Postscriptum

    L'entourage du Maire Ariel Weil n'a pas tardé à répondre à Michel Arnaud, pour préciser le processus qui est en marche pour prendre en compte les attentes des riverains. Il est assez convaincant. En voici le texte :

     

    Cher Monsieur,

    Une attention particulièrement constante est accordée par les autorités publiques à la situation de votre quartier. Le fait que votre quartier n’est pas été mentionné lors de la rencontre des commissaires avec les conseils de quartier n’a rien de particulièrement révélateur, cette réunion – qui a réuni beaucoup de monde – n’ayant  permis d’aborder qu’un nombre limité de sujets. Cela ne signifie pas qu’ils soient négligés ou négligeables.

    Comme rappelé par vos soins, vous avez été reçus le 11 septembre par les élus de Paris Centre ainsi que le 1er octobre par le Commissaire de Paris Centre. Ces deux réunions ont permis à tous les acteurs concernés de prendre connaissance de l’ensemble des problématiques et sujets de préoccupation et de commencer à les traiter.

    La teneur vos récents messages sous-entend qu’il n’y aurait pas d’amélioration dans notre appréhension collective des problèmes. Je me permets donc ici de partager avec vous quelques éléments de nature à montrer notre suivi du dossier et à vous rassurer sur notre détermination.

    En effet, vos sujets sont mis à l’ordre du jour de chaque réunion de travail réunissant le Maire, les Commissaires et les services de la DPSP. Ces réunions se sont traduites concrètement par la mise en place d’un certain nombre d’actions allant dans le sens de vos requêtes (nous relançons les services pour avancer sur celles qui ne sont pas encore abouties). Ainsi :

    • le quartier bénéficie déjà d’un renforcement des rondes de police qui passent deux à trois fois par soirée selon l’actualité du secteur ;
    • plus de 200 verbalisations ont été réalisées ces trois derniers mois dans le secteur (non port du masque, non-respect du couvre-feu,..) ;
    • une personne bien connue des services de police a été interpellée récemment pour trafic de stupéfiants dans la rue Sainte-Apolline ;
    • la fermeture administrative du « Marfoso Barber Shop » sis 3 rue Sainte-Apolline, a été prononcée par le Préfet de police, à la suite d’un contrôle de l’URSSAF ;
    • la fermeture administrative de Lycamobile administrative a été formulée par le Maire au Préfet de Police ;
    • le Maire a également fait la demande d’une caméra de vidéo protection pour la rue Meslay (dont il a fait la priorité n°1 pour Paris Centre).

    Compte tenu de ces différentes mesures mises en place ces derniers mois, je vous propose de faire un nouveau bilan de la situation dans quelques semaines.

    Bien cordialement,

    Isabelle Knafou

    Directrice de cabinet d’Ariel Weil, Maire de Paris Centre

     

     

  • Vaccin bisImage vue mille et une fois sur nos écrans 

     

     

    C'était le tour des plus de 75 ans de s'inscrire ce vendredi 15 janvier 2021 dans les centres de vaccination de Paris et d'ailleurs. Trois moyens nous étaient proposés : un numéro de téléphone, le 0 800 009 110, le site du Ministère de la Santé "santé.fr" et le service Doctolib, tous deux sur Internet.

    Personne autour de nous n'a réussi à obtenir de correspondant à ce numéro de téléphone, en raison nous dit-on du "grand nombre d'appels". Le site "santé.fr" fait miroiter un centre de vaccination à la mairie de Paris-centre puis  renvoie au numéro de téléphone de la Ville de Paris, le 3975 qui parle de tout mais pas de vaccination, sauf à cliquer dans le lien proposé qui vous expédie dans une procédure à base de code QR sur smartphone. Un de nos amis ingénieur diplômé BAC+15 y a laissé son latin avant de passer à autre chose !

    Le salut est venu de Doctolib. Dans cette application très populaire désormais, et tout à fait ergonomique, il suffit d'entrer son adresse pour que des sites de vaccination apparaissent. Peu nombreux il est vrai. La mairie de Paris-centre ne figurait pas encore aujourd'hui dans les choix possibles : il fallait se décider entre la rue de Chine dans le XXe ou le centre Bauchat-Nation dans le XIIe.

    Je choisis la rue du Sergent Bauchat pour un rendez-vous fin janvier pour une première injection. Mais là commence une course-poursuite. En effet, dès que la première date est sélectionnée, il faut choisir la date de la deuxième injection, 4 semaines après la première. Des options sont proposées. Mais on n'a pas plus tôt choisi l'une d'elles que l'application prévient que la première vient d'être prise….

    On repart au début pour fixer une nouvelle date de première injection et on doit se précipiter sur la deuxième en priant que dans l'intervalle la première ne soit prise par quelqu'un d'autre, car elle n'est pas réservée tant que la deuxième ne l'est pas.

    Après une série d'opérations itératives, je suis parvenu à obtenir deux dates, en janvier et en février, pour une vaccination dans un quartier plutôt éloigné de chez moi. Heureux néanmoins du résultat, je me suis mis à table pour dîner. Une heure après, je me suis demandé si le contexte n'avait pas changé entre temps et si par hasard le centre le plus proche, la mairie de Paris-centre, était devenu miraculeusement accessible ?

    Je reprends la procédure comme si rien ne s'était passé. Et cette fois l'option mairie de Paris-centre apparait. Je la retiens au terme de la même course-poursuite que précédemment, avec des dates qui sont plus proches que les premières !

    Vous m'objecterez que je me suis inscrit deux fois et que ce n'est pas élégant. Il n'en est rien, l'application Doctolib y veille. Elle est ainsi conçue qu'elle détecte votre double réservation et vous demande explicitement laquelle des deux vous voulez maintenir.

    Je témoigne donc que le dispositif est en place, qu'il fonctionne, mais qu'il faut s'armer de patience pour mener la transaction à son terme.

    Gérard Simonet

     

  • RaoulHôtel Raoul et son portail en 1960 peu de temps avant la démolition de l'hôtel

     

     

    Son portail et une horloge sont tout ce qui subsiste aujourd’hui de l’ancien Hôtel de Jean-Louis Raoul qui occupait l’emplacement du 6 rue Beautreillis. Il doit son nom au fabricant de limes qui l’occupa dans la première moitié du XIXe siècle et qui marqua ainsi sa propriété sur le fronton du porche. L’ancienne demeure, bâtie sur une construction plus ancienne au début du XVIIe siècle, a été remplacée au début des années 1960 par un immeuble moderne, fonctionnel et sans attrait, comme on en fit beaucoup à cette époque.

    L’histoire de l’hôtel disparu du 6 rue Beautreillis a déjà été écrite par Michel Cribier (*). Il lui a consacré un site très complet et il se bat depuis de nombreuses années pour la sauvegarde du portail, en dépit d’une indifférence assez générale, notamment des diverses administrations chargées de la protection du patrimoine.

    Notre projet n’est donc pas de refaire l’étude de Michel Cribier, qui couvre largement tous les aspects de l’histoire de l’ancien hôtel et de ses occupants au fil des siècles, mais simplement d’ajouter des images et des histoires au sujet de cette demeure à partir de ce que nous avons pu glaner au fil de nos recherches sur la rue Beautreillis, ses maisons et les gens qui y vécurent.

    Gaspard Landau

     

    (*) Michel Cribier est président du conseil syndical du nouvel ensemble immobilier dont l'entrée se trouve 15 rue du Petit Musc. Il a été président du conseil de quartier "Arsenal" dans le IVe

     

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    Font haud vlmLa Fontaine des Haudriettes 51 rue des Archives (IIIe). Architecte Pierre-Louis Moreau-Desproux né à Paris en 1727 et mort guillotiné (pour son talent eut cette essoine…) par la Révolution en

     

    Le quotidien Le Parisien du 9 janvier commente la décision de la mairie de Paris d'affecter en 2021 un budget de 1 Million d'euros à la rénovation de 73 fontaines sur les 92 que compte la Ville. Paris-centre en sera largement bénéficiaire avec la Fontaine du Palmier, place du Châtelet (100.000 €), la Fontaine de Louvois dans le IIe (380.000 €), rue Richelieu et la Fontaine des Haudriettes dans le IIIe pour laquelle 5.000 € sont modestement prévus.

    Fontaine louvoisLa Fontaine de Louvois

     

    Karen Taïeb, Maire-adjointe en charge du patrimoine en a fait l'annonce sur France3 TV et sur Twitter en ces termes : "Actuellement sans eau ( hivernage) un budget important leur est consacré cette année pour les retrouver en beauté au printemps". Il n'a pas été question dans ces déclarations de la prestigieuse Fontaine des Innocents dans le 1er, dont l'état est pitoyable et pour laquelle la décision de principe d'affecter un budget de 5 Millions d'€ a été annoncée en 2019 pour une rénovation en 2022. Nos amis de l'ADRAQH (association pour la défense des riverains et l'animation du quartier des Halles) s'étonnent qu'on n'en parle pas et vont s'enquérir de l'état du dossier.

     

    Fontaine_des_Innocents _2011La Fontaine des Innocents dans le 1er

     

    La rénovation concerne l'hydraulique, c'est-à-dire l'alimentation en eau, mais aussi l'architecture. C'est ainsi que 2.000.000 d'€ seront consacrés, en plus de ces budgets, aux sculptures de la fontaine du Châtelet contre 100.000 € à l'hydraulique. S'agissant de la Fontaine des Haudriettes, la dépense sera intégralement consacrée aux frais de remise en eau.

    Nous adressons une demande à Mme Taïeb à propos de celle-ci et sollicitons le soutien du Maire Ariel Weil : il n'est sans doute pas indispensable d'intervenir sur l'architecture de ce monument qui est plutôt bien conservé. En revanche, il a souffert comme beaucoup d'autres, de l’imbécillité des vandales-tagueurs. Les services de la propreté sont intervenus mais ils se sont bornés à  recouvrir les souillures d'un badigeon qui laisse encore apparaitre le spectre des graffiti. Nous souhaitons, si c'est techniquement possible, que la pierre soit nettoyée au karcher et recouverte pour l'avenir d'un vernis de protection.

    GS

     

    Postscriptum du 11  janvier

    Karen Taïeb, Maire-adjointe de Paris en charge du Patrimoine nous envoie ce commentaire rassurant :

    "Pas d’inquiétude ! Ce n’est pas la même enveloppe budgétaire. Là il s’agit d’un budget de 1M€  pour des petites et moyennes restaurations allant de 5000 à 75000€ sur 72 fontaines pour qu’elles puissent fonctionner ou subir des restaurations de moins grande envergure que la Fontaine des innocents 

    Comme vous le savez pour la Fontaine des innocents le budget s’élève à près de 5M d’€ et cela fait partie du programme d’investissement qui a été acté lors de la précédente mandature. Le 2e comité scientifique s’est réuni et les étapes suivent leur cours sous la direction des affaires culturelles notamment et sous mon œil attentif !! 
     
    Avec le COVID, il y aura forcément un peu de retard mais je veille à ce nous puissions inaugurer la fontaine au plus près de l’agenda prévu.
     
    Bien cordialement 
    Bonne année 2021"
     
  • Affichage courègeAffichage courège gauche

    Enlèvement par "La Fonctionnelle" des affiches Courrèges

     

    La mission d'intervention sur les affiches sauvages est dévolue à une structure de Propreté de Paris qu'ils appellent "La Fonctionnelle". Elle est en réalité très "opérationnelle" comme elle vient ces dernières semaines d'en apporter la preuve en dégageant les murs de Paris des affiches indésirables et illégales qui les tapissaient. Sa directrice Nathalie Dessyn s'est juré en prenant la responsabilité de cette fonction qu'elle viendrait à bout de l'anarchie qui régnait à Paris avec des annonceurs sans scrupules et de opérateurs/colleurs sans foi ni loi qui font la promotion sur Internet d'un comportement qu'ils savent illicite.

    Comment s'y est-elle pris ? Tout simplement en appliquant les sanctions que le code de l'environnement autorise. La marque Courrèges du groupe Kering vient d'en faire les frais avec un "constat de recouvrement administratif" (remboursement des frais de remise en état du support) qui se monte à 15.000 € auquel il convient d'ajouter la somme – dérisoire – de 68 € au titre d'amende pénale (qui devrait augmenter prochainement à 135 € si la mairie de Paris est écoutée).

    Ce qui nous satisfait tout autant c'est de constater qu'il y a une vraie motivation à la mairie autour de Colombe Brossel pour ne plus tolérer l'intolérable et la légèreté avec laquelle les intérêts marchands se jouent de la qualité de l'environnement et du respect du patrimoine collectif. On en voit les résultats sur nos murs qui n'ont jamais été aussi peu agressés par la publicité de marques.

    Nous avons à cette occasion découvert l'existence d'un acteur sur Twitter qui se désigne "association des utilisateurs de DansMaRue (AUDMR)". Intrigués par la démarche, car on se demande qui pourrait bien adhérer à une telle association, nous avons joint son animateur que nous avons soupçonné un temps d'être un faire-valoir de la mairie de Paris. Il s'en défend énergiquement et nous en prenons acte en retenant qu'il milite pour une Ville propre et qu'il est en cela proche de nous. Nous sommes ravis de plus qu'il s'agisse d'un homme de 25 ans, étudiant en droit qui prépare l'ENA et ne serait pas mécontent d'entrer ensuite à la mairie de Paris où il connait déjà beaucoup de monde, s'il est animé du désir sincère de protéger notre cadre de vie.

     

    Tags rideau Tags devanture

    Il reste le fléau des tags. On nous dit que c'est plus complexe car les interventions sont sous-traitées à des sociétés privées. La belle affaire ! A une époque où on envisage des voyages interplanétaires de six mois pour aller en villégiature sur la planète Mars, alors qu'on sait jouer les Dr Frankenstein en fabriquant de l'ARN Messager qui ressemble bien à quelque chose de vivant, on ne saurait pas s’organiser pour effacer les sévices de songe-creux qui pourrissent le milieu urbain ?

    C'est en tout cas ce que nous attendons de ceux que nous avons élus. Sans doute faut-il revoir les budgets mais surtout attaquer le problème à la base pour l'éradiquer et faire autre chose que courir derrières ses méfaits. Nous avons plusieurs fois émis des propositions dans ce sens : transférer une partie des subventions aux associations (300 Millions d'€/an) vers l'amélioration de la propreté. Quand on apprend que la Ville subventionne et emploie le responsable de Technopol, une association présente à la rave-party de Lieurron (Ille-et-Villaine), on se dit qu'il y a pas mal d'économies à faire de ce côté-là !

    Autre mesure suggérée : décourager les tagueurs en intervenant en mode LIFO (last in, fist out). En effet, si on se contente du mode de gestion actuel avec file d'attente, chaque tagueur est assuré de l'exposition de son "œuvre" pendant deux ou trois semaines. A ce régime il y trouve son content et peut sagement attendre son enlèvement pour en produire une nouvelle. Si au contraire son méfait est enlevé le jour même, voire le lendemain, il a de quoi être découragé d'y avoir consacré du temps, de la peinture (12 € la bombe) et pris un (léger) risque de se faire interpeler par une escouade de police. Le découragement peut être définitif s'il récidive et reçoit le même traitement.

    Il s'agit là de deux propositions qui méritent que les responsables s'y arrêtent. Il faut sans doute aller plus loin avec un plan d'action global qui devrait recevoir l'aide du Parlement, notamment pour revoir le montant des sanctions encourues. Mais c'est aux maires d'être moteurs d'une démarche de "salut public" à l'égard du cadre de vie de leurs administrés.

    Il nous semble nécessaire à cette occasion de rappeler que le pouvoir judiciaire (le Parquet) envoie systématiquement au panier les procès-verbaux d'infraction lorsqu'il s'agit de tags/graffitis. Ceux que le sujet intéresse peuvent se référer à une note du Parlement qui traite du sujet. Décider d'un "non-lieu" est choquant quand on sait à quel point cette pollution nous touche. Aussi, nous plaidons pour que ces infractions ne soient plus du ressort d'une autorité qui les nie et qu'elle rejoignent le domaine administratif pour que les autorités locales, qui en souffrent, puissent sévir comme elles viennent de le faire avec succès avec l'affichage sauvage à Paris.

    GS