Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Année : 2021

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    Voirie1Sécuriser et sanctuariser les trottoirs de Paris pour les rendre à ses usufruitiers naturels : les piétons (Photos VlM/JFD)

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    Dans un article du 27 août, Jean-François Daull, l'un des membres fondateurs de l'association des utilisateurs de DansMaRue, publiait sur notre blog un manifeste sur les terrasses éphémères/estivales, qui a fait grand bruit dans les médias. Son contenu fait désormais office de document de référence sur le sujet. J.F. Daull s'attaque aujourd'hui à une autre raison de se plaindre de l'état du paysage urbain à Paris : l'état des trottoirs qui constituent un vrai parcours du combattant pour les piétons à mobilité réduite et notamment les plus fragiles. Voici son analyse.

     

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    Il y a d’abord ces empiétements illégaux sur la voie publique. Tables de bistrot, chevalets ou porte-menus débordant de l’emprise des terrasses des cafés, jardinières de fleuristes, étals des marchands  ou oriflammes de supérettes

    Dans son rapport d’audit d’avril 2016, l’Inspection générale de la Ville de Paris constatait elle-même « un non-respect généralisé » du règlement des étalages et terrasses de la capitale («plus de 75 % des établissements sont en infraction au règlement » (p 68).

    Sur ce point, la situation n’a guère évoluée.

    La politique des terrasses éphémères/estivales a accru ce désordre d’autant qu’une majorité d’établissements ne respectent ni les conditions d’installation, ni même la Charte pour ceux qui l‘ont signée.

    Le piéton doit composer aussi avec les dépôts sauvages, épaves diverses, poubelles sorties sans respecter les horaires

    Il y a aussi ces véhicules et ces deux roues garés sur les trottoirs en toute impunité.

    Il y a également le développement rapide de l’usage du vélo. Sans remettre en cause le bien-fondé de cette « politique pro-vélo », il faut admettre, pour essayer d’éradiquer le phénomène, que le mauvais comportement de certains a des conséquences très négatives sur l’autre mobilité douce : celle des piétons.

    Il ne faut pas oublier dans cet inventaire ces trottinettes, Gyropodes électriques et autres EDPM qui squattent les trottoirs, en marche ou à l’arrêt et constituent un véritable danger.

    Tous ces obstacles. empêchent trop souvent les piétons de circuler librement, sereinement et en toute sécurité sur les trottoirs de Paris.

    Et puis, il y a enfin ces travaux de voirie incessants et répétitifs  (avec une coordination à-minima jusqu’à ce jour)  qui ont un coût économique et écologique et occasionnent une gêne considérable pour les riverains.

    Certains chantiers sont mal tenus et ne respectent pas les obligations précisées dans les autorisations de travaux délivrées par la mairie.

    D’autres sont en « standby » sur des longues périodes pour des raisons injustifiées.

    la quasi-totalité des chantiers ne respecte pas l’article 8-4 du règlement de voirie pour ce qui concerne le rebouchage définitif des « fouilles ».

    Voirie2

    Avant le 1er janvier 2016, la voirie s’occupait du rebouchage définitif et facturait ensuite à l’opérateur à l’origine des travaux le coût analytique de cette réfection. Cela permettait aux riverains d’avoir un interlocuteur identifié et responsable et d’obtenir rapidement la remise en état. De plus, ce processus ne coutait pas un centime au contribuable parisien.

    Depuis  le 1er janvier 2016, un nouveau processus a inversé la responsabilité du rebouchage définitif. Cette réforme, imposée par l’Adjoint aux finances de l’époque pour réaliser des économies, a aggravé la situation de la voirie déjà mise à mal par une frénésie de travaux et une mauvaise coordination des chantiers. Il s’agissait de décharger les services comptables de la gestion de comptes de tiers, de la facturation et plus étonnant,  du recouvrement d’impayés concernant des opérateurs d’envergure. Certains opérateurs tardaient à payer leurs factures à la mairie. De facto, celle-ci leur accordait des avances de trésorerie.

    (suite…)

  • Q divernoisIl fut un temps où Yves Montand aimait "flâner sur les Grands Boulevards". Ils sont devenus la proie des vandales et n'offrent plus aux passants qu'un spectacle de désolation.

     

     

    Depuis la création de notre association vouée à la défense du patrimoine, à la qualité de vie des parisiens, à la culture et à la musique, nous n'avons cessé de dénoncer les dérives parisiennes : pollution, encombrements, invasion des deux-roues motorisés, bruit, soutien inconditionnel des fêtards, occupation illicite de l'espace public et invasion des terrasses, dégradation du mobilier urbain, saleté, affiches sauvages, tags, déficit de la Ville, subventions clientélistes aux associations…

    Nous avons obtenu ça et là des résultats et nous les devons à la mobilisation des Maires et de la  police d'arrondissements mais nous constatons que les ré-orientations lourdes que nous réclamons n'ont pas été prises à  l'Hôtel de Ville. Nous n'avons obtenu tout au plus que des retouches…. mais évité plus certainement le pire.

    Notre action a porté d'autres fruits cependant. Le blog que nous animons reçoit 1.000 à 1.500 visites par jour et il arrive en fonction du sujet que nous en comptions 5.000 ! Le recours à Twitter y contribue largement. Depuis un an environ nous assistons au foisonnement d'initiatives similaires dont certaines atteignent des records d'audience.

    Il en est ainsi notamment du hashtag "#saccageparis". Dans un manifeste intitulé : "Notre histoire, nos constats, nos propositions, les mythes" il expose son analyse, ses combats et invite les parisiens à s'y associer. On se rappelle la médiatisation de l'affaire du banc public signé Gabriel Davioud racheté aux enchères et remis entre les mains de la mairie de Paris en présence des médias !

    Nous encourageons nos lecteurs à consulter le site. Il se déclare politiquement neutre et nous voulons bien le croire. Mettre à profit le calendrier électoral pour défendre des revendications n'est pas faire de la politique. Si la Maire de Paris est sur la sellette, nous sommes convaincus que tout autre à sa place subirait le même traitement !

    Ce hashtag fédère le mouvement brownien des nombreuses associations parisiennes qui chacune dans son secteur s'emploie à peser sur la situation. Il n'efface pas les autres tentatives, comme Vivre Paris ! de les fédérer mais a plutôt vocation à les rassembler. Il est frappant de relever à quel point l'analyse de #saccageparis se calque sur la nôtre. A  ce titre, nous ne pouvons que les soutenir et apprécier qu'ils disposent d'un savoir-faire en matière de réseaux sociaux qui leur assure une efficacité que beaucoup d'autres n'ont pas.

    Gérard Simonet

     

  • Paris 2CVConvoi de Citroën 2CV en instance de départ de la place des Vosges (IVe)…

     

     
    Alors que les dirigeants de la Ville de Paris s'apprêtent à restreindre la circulation des véhicules dans les arrondissements centraux après avoir décidé de limiter leur vitesse à 30 km/h, on découvre qu'une société privée organise des circuits en convois de voitures avec chauffeurs, et pas n'importe lesquelles, les populaires Citroën 2CV restaurées et décorées pour cet usage.
     
    Un circuit dure de une heure et demi à 4 heures suivant l'option de parcours. Il en coûte de 100 à 270 € pour trois personnes.
     
     La 2CV Citroën est apparue après la guerre, à la fin des années 40. Elle est pourvue d'un moteur de 2 cylindres à 4 temps et refroidissement par air. Elle est donc assez bruyante, peu gourmande en énergie mais plutôt polluante. L'initiative a des aspects sympathiques, le fait notamment de ressusciter une voiture mythique que beaucoup d'entre nous associent à leur jeunesse et aux galipettes qu'elle a abritées mais elle s'inscrit à contre-courant de la politique courante de la Ville qui  privilégie la marche à pieds, l'usage du vélo et le recours aux transports en commun !
     
    GS
     
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    TerrasseLe "Paradis du Fruit – défendu !", 8 bis rue St Antoine (IVe)

     

     

    C'est le comble de l'insolence, du manque de civisme et de la mise en danger d'autrui : une terrasse éphémère/estivale sur des accès pompiers !

    Jean-François Daull, l'auteur sur notre blog de "Manifeste sur l'anarchie des terrasses éphémères" a pris le dossier en mains avec l'appui de l'association des usagers de DansMaRue (AUDMR). Le Maire de Paris-centre est intervenu immédiatement et nous en a informés par le message suivant :

    "La brigade des sapeurs-pompiers de Paris, concernée au premier chef par cette installation et que nous avons interrogée, a d’ores et déjà demandé le retrait de la terrasse estivale ;

    La Mairie de Paris Centre a également émis un avis défavorable et va mobiliser les inspecteurs de la direction de la prévention, de la sécurité et de la protection (DPSP) [ou police municipale de Paris] pour intimer au gérant de se mettre en conformité".

    Yann CONNAN, au nom du Maire  de Paris-centre Ariel WEIL"

     

    Nous attendons de voir combien de temps va s'écouler avant que les choses rentrent dans l'ordre…

  • TapisAffiches sauvages rue de Bretagne (IIIe)

     

     

    Elles sont de retour en nombre ces affiches sauvages agrafées sur les poteaux et potelets de nos quartiers pour la vente de "tapis d'orient". Elles suscitent la réprobation car elles nuisent à l'esthétique et gênent la vue des passants et leur visibilité dans la traversée des rues. 

    Elles renvoient à un magasin d'exposition. C'est leur talon d'Achille. Le recours aux affiches pour faire de la "vente au déballage" constitue une infraction au Règlement Local de Publicité de Paris (RLP). Le propriétaire du local qui l'héberge est le moyen d'accéder aux organisateurs de la vente et de les sanctionner.

    Il faut souligner que le message ne dit pas toute la vérité. Il laisse insidieusement penser que les prix sont intéressants parce qu'il s'agit de "saisies". Dans la réalité, "l'entrepôt des douanes " dont il est question n'est que le nom d'un bâtiment ordinaire en cours de restructuration dont on exploite opportunément l'appellation. Quant aux rabais ils s'appliquent à des prix majorés bien supérieurs aux prix de marché.

    Qu'on imagine ce que serait Paris et son environnement si tous ceux qui ont quelque chose à vendre utilisait ce qui ressemble à un poteau pour faire la promotion de leur marchandise !

    De nombreux riverains excédés retirent eux-mêmes ces affiches. On ne peut que les approuver et on les remercie. La DPSP (police municipale) intervient efficacement quand on la sollicite. Elle enlève les affiches et dresse un PV s'il y a lieu au commerçant éphémère dont l'adresse est indiquée sur l'affiche. L'association des usagers de DansMaRue (AUDMR) recommande aussi de signaler ces infractions sur le site pour que la mairie de Paris se mobilise pour y mettre fin.

     

  • Motos garées rambuteau 29 01 21Deux-roues motorisés agglutinés sur un trottoir rue du Temple (IVe)

     

     

    Le quotidien "Le Parisien" en fait état dans un article du 3 septembre signé Jean-Baptiste Quentin : "Pas de contrôle technique [pour les motos] tel qu'il a été envisagé, annonce [le ministre] Jean-Baptiste Djebbari". Le décret paru le 11 août 2021, en exécution d'une directive européenne de 2014 (on a beaucoup procrastiné entre temps !) est simplement renvoyé aux calendes grecques à moins qu'il ne soit jeté aux orties.

    La raison sous-jacente : la "Fédération des Motards en Colère" qui fait la pluie et le beau temps en matière de réglementation et d'usage du code de la route a mis le holà à un texte qui visait à imposer le contrôle technique des deux-roues motorisés tous les deux ans au même titre que les voitures. La motivation est pourtant la même dans les deux cas : veiller à l'état des véhicules pour garantir la sécurité des usagers et des piétons.

    La capacité de nuire des motards en colère  est telle que notre président en campagne pour sa réélection en 2022 a, révérence gardée, baissé son froc. On peut le comprendre : il a géré la France plutôt bien depuis quatre ans, il a fait face avec la pertinence qu'il fallait à l'épidémie du Covid, il est crédité de bons scores dans les sondages, pourquoi prendre le risque d'ajouter du désordre à la chienlit des manifestations du samedi en jetant les motards en colère avec leurs engins diaboliques sur le pavé de nos rues ?

    Certes l'attitude n'est pas glorieuse mais depuis qu'on sait que "Paris vaut bien une messe" nos politiciens n'en sont pas à un compromis près, voire une compromission. Peut-être cependant éviteront-ils l'un et l'autre en convenant qu'il faut d'une certaine manière, dès que les élections seront passées, obtenir que les conducteurs de deux-roues à moteur cessent de nous briser les oreilles, de nous réveiller la nuit, de se livrer à des facéties en pleine circulation du style "roue arrière" et des prises de risques pour eux-mêmes et les piétons.

    Nous avons donc tendance à relativiser la déception créée par cette décision que nous avons qualifiée de "pantalonnade". En revanche, et c'est beaucoup plus sérieux, l'attitude de notre Président et de son Ministre constitue un camouflet à l'égard des autorités européenne à qui, en ce moment, ils devraient plutôt baiser les pieds.

    Pourquoi ? Simplement parce que nous devons en dépit de la crise du Covid notre relative santé économique à l'Europe et à ses instances notamment la BCE.

    Il faut rappeler des réalités que les médias négligent car elles sont un peu arides : le déficit des comptes publics sera (ordres de grandeur) de 80 Milliards d'€ cette année, pour un montant de recettes de 140 Milliards. Oublions de rapporter ces chiffres au PIB, c'est tout aussi intelligible que de comparer le tonnage d'un bateau à l'âge du capitaine ! En réalité notre déficit atteint 60 % des recettes…. La dette est désormais de 2.700 Milliards d'€. Elle ne sera jamais remboursée car il faudrait pour cela faire des excédents ce dont nous sommes définitivement incapables. Elle deviendra donc perpétuelle.

    Sombre tableau ! Si ce n'est que chaque semaine, l'Agence France Trésor tient une réunion à Bercy pour décider des arbitrages financiers sur la scène internationale. Elle rembourse les emprunts arrivés à maturité et emprunte sur les marchés pour obtenir un nouvel équilibre des échanges. Notre appartenance à l'EURO fait de la  France un débiteur sérieux vers qui les prêteurs se pressent en dépit de rendements négatifs ! Si l'EURO est fort c'est grâce aux excédents allemands et à la frugalité de pays comme les Pays-Bas, le Luxembourg, l'Autriche, la Finlande, les pays baltes et la modération ne plusieurs autres…. dont la France ne fait pas partie.

    En clair si nous gardons la tête hors de l'eau alors que de nombreux pays plongent dans la misère, nous le devons à la solidarité européenne. Refuser ses règles quand elles contrarient des intérêts politiques relève de l'ingratitude et d'une insolence qui nous est souvent reprochée. Emmanuel Macron sera – probablement – réélu en mai prochain grâce à l'Europe. Il devrait être à ce titre plus respectueux de ses directives.

    Gérard Simonet

     

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    Paris 30Image sans parole… (Illustration Le Parisien)

     

     

    Vitesse maximum autorisée dans Paris à partir du 30 août 2021 : 30 km/h. C'était dans le programme de la Maire Anne Hidalgo comme l'étaient les voies sur berges et le stationnement payant des deux-roues motorisés. Exécuteur : David Belliard, groupe EElV, Maire-adjoint de Paris en charge des déplacements et de la voirie…

    On l'a suffisamment critiqué pour sa passion idéologique et immodérée de l'écriture dite inclusive et le mobilier urbain en bois de récupération, pour être élogieux avec lui à cette occasion : cette annonce est une mesure de bon sens !

    Pourquoi ? Parce qu'une ville n'est pas un autodrome. Seuls ceux qui ont un besoin impératif de prendre leur voiture devraient non seulement y avoir droit mais être assurés de circuler sans encombre. De nos jours, la vitesse autorisée est généralement de 50 km/h mais on reconnait à l'Hôtel de Ville que la vitesse moyenne n'est que de 15 km/h car il y trop de véhicules en circulation. Pour les initiés, ajoutons que l'écart-type est suffisamment grand pour affirmer qu'on peut rester aussi de longues heures bloqués dans certains embouteillages.

    Il faut donc continuer à proposer et promouvoir les modes alternatifs, notamment les transports publics ou partagés (taxis, VTC…) et assagir la circulation pour réduire la pollution, le bruit et les accidents. Si demain nous sommes assurés, en cas de besoin impératif, de prendre notre voiture et de rejoindre notre destination à la vitesse de 30 km/h, il s'agira d'un réel progrès.

    Il faut néanmoins que M. Belliard nous ôte d'un doute : croit-il vraiment que les motards en colère seront d'accord pour brider leurs Harley Davidson qu'ils poussent trop souvent à des vitesses supersoniques pour affirmer leur virilité ? Croit-il que les conducteurs de scooters qui sont payés au nombre de pizzas livrées se rangeront derrière cette obligation de second ordre à leurs yeux ?

    En bref, cette mesure n'a de sens que si elle est appliquée et si la Ville et la Police nationale se dotent des moyens et de la volonté d'en assurer le contrôle et les sanctions.

    GS

     

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    Daull6Annexion insolente d'un espace livraisons….

     

     

    Les parisiens sont majoritairement d'accord pour condamner la tournure qu'ont pris les choses depuis que la Maire de Paris Anne Hidalgo a lâché la bride aux bars-restaurants pour qu'ils étendent leurs terrasses où et comme bon leur semble. Les critiques portent notamment sur les nuisances sonores qui en découlent et qui troublent la vie des riverains.

    Jean-François D, un de nos adhérents très impliqué dans la gestion et le partage de l’espace public, est parti en croisade contre les abus constatés, dans l'absolu ou par référence au Règlement des Étalages et des Terrasses (RET), modifié le 1er juillet 2021 pour la circonstance .

    Tout en nous informant de ses intentions, il a pris l'initiative d'adresser le 23 août ce manifeste que nous ne déjugeons pas à la Maire de Paris. Il traite du sujet dans toute son ampleur, avec objectivité, dans l'attente d'améliorations que l'auteur se donne régulièrement la peine de suggérer sur l'application DansMaRue.

    A ce titre, ce manifeste est une mine d'informations et de conseils pour les élus de la mairie de Paris dont la mission assumée est d'améliorer les services rendus au public.

     

     

    PARIS

    DES TERRASSES ENVAHISSANTES QUI NE RESPECTENT PAS LES RÈGLES.

    UN CONTRÔLE THÉORIQUE.

    DES RÉPONSES INEXACTES DU SITE MUNICIPAL « DANSMARUE ».

    Mémorandum « ParTer 2021 » à l’attention de Madame la Maire de Paris

    -août 2021-

    Fluctuat

     

    « Afin de maintenir le dynamisme du tissu économique parisien, d’accompagner la reprise d’activités et de faciliter les règles de distanciation physique, la Ville de Paris a permis aux commerçants, à compter du 1er juin 2020, d’utiliser de manière exceptionnelle, temporaire et gratuite, des emplacements supplémentaires dans l’espace public. Le 1er octobre 2020, ce dispositif des terrasses dites « éphémères » a été prolongé jusqu’au 30 juin ».

    (Mairie de Paris).

     

    Dans ce contexte, pour sortir de cette période transitoire et après une procédure de concertation avec les associations de riverains et de commerçants, la ville de Paris a édicté un nouveau règlement des étalages et des terrasses (RET) qui a pris effet le 1er juillet 2021.

     

    « Les terrasses jusque là "éphémères" deviennent terrasses estivales. Elles seront autorisées pour 7 mois dans l’année, du 1er avril au 31 octobre. La Ville de Paris a opéré une révision du Règlement des étalages et des terrasses (RET). Elle entend aider les commerçants et concilier Parisiens désireux d'en profiter et riverains en quête de tranquillité. Un mot d'ordre : le respect de chacun ! »

    (Mairie de Paris).

     

    Ces réunions de concertation et le dispositif qui en est issu, suscitent beaucoup de réactions et de clivages entre les « pros » dispositifs (les commerçants et leurs clients) et les « antis » (les riverains et les piétons).

    Par ce texte « ParTer 2021 » (Paris Terrasses 2021) adressé à madame la Maire de Paris le 23 août, je ne prends position ni sur la qualité des concertations engagées du 27 avril au 18 mai, ni sur l’opportunité ou la pertinence du nouveau dispositif.

    En revanche, en tant que vieux parisien attaché au partage harmonieux et équilibré de l’espace public et piéton invétéré, j’ai pu mesurer depuis un an, le degré de respect des deux dispositifs et des engagements pris.

    C’est le résultat de ces observations que j’ai soumis à madame la Maire de Paris.

     

    (suite…)

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    Archives 15 foule 06 06 21La rue des Archives au mois de juin

     

     

    Depuis un an et demi, le COVID gouverne peu ou prou notre existence. La vie à Paris et ailleurs est rythmée par des règlements sanitaires qui varient avec les statistiques de la contagion, les hospitalisations et hélas les décès.

    Dans la précipitation, la Maire de Paris Anne Hidalgo a donné licence aux bars-restaurants au printemps 2020 d'occuper le terrain en déployant des terrasses en tout genre et tout azimut. On a vu fleurir des plateformes inédites, souvent délirantes, qui ne respectent ni l'esthétique, ni la libre circulation des services de sécurité, ni les espaces réservés aux handicapés et aux livraisons.

    Tout ce que Paris compte d'associations "qualité de vie", s'est ligué contre les conséquences de décisions qui ont été prises sans consulter personne, contrairement à 2011 où l'élaboration du règlement des étalages et terrasses (RET) sous l’autorité d’Élisabeth Borne, Directrice de l'urbanisme, nous avait associé en compagnie d'autres représentants du mouvement "Vivre Paris !" L'élu en charge de l'urbanisme de nos jours à l'Hôtel de Ville, Emmanuel Grégoire, par ailleurs Premier adjoint, ne s'est pas impliqué cette fois et c'est l'Adjointe au commerce, Olivia Polski, qui a piloté le dossier.

    Autant dire que les choses étaient réglées d'avance, et en effet elle a pris fait et cause pour les commerçants. Les riverains n'ont pas eu voix au chapitre. Mme Polski devra s'en expliquer le moment venu devant les citoyens parisiens. Sa désinvolture ne doit pas être du goût des Maires d'arrondissements quel que soit leur engagement politique. Ils sont responsables devant leur électorat, soutiennent leur protestation, mais se heurtent à des commerçants qui se prévalent effrontément du soutien de l'Hôtel de Ville et résistent aux demandes de régularisation qui leur sont faites.

    Nous avons choisi dans Paris-centre de soutenir le Maire qui a montré à diverses reprises qu'il était attentif au respect strict du RET et des conditions applicables aux terrasses dites estivales. Les signalisations doivent être faites sur l'application "DansMaRue", et nous apprécions de voir que les Conseils de Quartiers mis en place récemment épousent la cause des riverains et s'organisent pour être une courroie de transmission des habitants vers les structures compétentes.

    Bretagne 51 café mairie terrasse éphémère 08 05 21Terrasse éphémère rue de Bretagne en forme de pied de nez, à deux pas de la mairie de Paris-centre…

     

    Nous suivons avec intérêt cependant les initiatives d'associations proches de nous qui ont quelques griefs sérieux à l'encontre de la Maire de Paris : non-respect de la loi "accessibilité" en faveur des personnes à mobilité réduite pour les uns, absence ou insuffisance de contrôle de l'exploitation des terrasses éphémères et du respect de la charte pour les autres. Si comme nous le pensons ces critiques sont justifiées, nous apporterons notre soutien à ces associations.

    La lutte contre le bruit est une de nos priorités. Bruitparif a développé un dispositif de mesure directionnelle du bruit (la Méduse) qui permet l'identification et la quantification du bruit sur un secteur donné. Trois secteurs pilotes ont été sélectionnés dans Paris-centre : Châtelet-les Halles, Carreau du Temple et place du Marché Ste Catherine. Mais aussi le Canal St Martin  et 5 autres sites dans Paris. Nous suivons avec beaucoup d'intérêt ce développement qui permet techniquement de visualiser, mesurer, localiser et sanctionner les décibels émis en temps réel. Pour autant qu'il existe une volonté politique de le faire…. Voir "Le bruit dans mon quartier".

    Nos articles dénoncent depuis près de vingt ans le laisser-aller de la la mairie de Paris à l'égard des tags et de l’affichage sauvage. Elle a fini par déclencher tout récemment une vague légitime d'indignation. Les "hashtags" #saccageparis et #nonauvandalisme ont été partagés par des centaines de milliers de parisiens qui dénoncent, outre la saleté, la laideur du nouveau mobilier urbain, l'abandon des entourages d'arbres aux horticulteurs du dimanche, l'invasion des tags et les affiches sauvages.

     

    Pied d'arbreBanc bois brut pied d'arbre

     

    Bancs publics et entourages d'arbres décriés

     

    En la matière, la mairie de Paris, en la personne de la Maire adjointe à la propreté Colombe Brossel, doit être louée car des progrès réels ont été accomplis. Les afficheurs sauvages sont désormais sanctionnés lourdement. Leur méfaits se sont heureusement raréfiés. Pour ce qui est des tags, un lourd fléau pour la ville, on est passé de fait progressivement en mode LIFO (last in – first out) et le budget d'intervention des opérateurs spécialisées à été doublé selon nos informations. Le résultat sur nos murs est visible. Nous devons rester vigilants et maintenir notre pression en dénonçant le vandalisme qui sous-tend cette pratique détestable.

    Nous sommes en sympathie en cela depuis plus d'un an avec l'Association des Usagers de DansMaRue (audmr) qui est peut-être une émanation de la mairie de Paris, mais il faut reconnaitre que son président François Louis est dynamique, très présent sur les réseaux sociaux et qu'il dispose d'une introduction appréciable dans les rouages de Propreté de Paris.

    La fracture entre l'Hôtel de Ville et les Maires d'arrondissements se constate aussi dans les domaines où les Verts ont de l'influence. David Belliard, Maire adjoint à la voirie/déplacements a gagné du crédit en réduisant la place de la voiture dans Paris et en essayant de pacifier le comportement des motards, mais il l'a écornée en œuvrant pour introduire – outre cette ânerie d'écriture dite inclusive – un mobilier urbain Zadiste volontairement provocateur et incroyablement laid.

    Nous continuerons à condamner cette attitude qui vise à imposer de nouveaux codes, à reformater les goûts des citoyens pour changer leur façon de penser et leur mode de vie. L'évolution est un phénomène naturel qui n'a pas besoin qu'on lui force la main dans une démarche idéologique !

    Concert 18 06 21 spectateurs pianoConcert lyrique du 18 juin 2021, église ND des Blancs-Manteaux

     

    Nous poursuivrons nos actions au bénéfice de la culture avec les visites guidées de Marie-Françoise Masféty-Klein à l'échelle parisienne et les concerts/récitals des Moments Lyriques du Marais. Après le succès de la VIème édition consacrée aux mélodies et airs d'opéras le 18 juin 2021, nous proposerons pour la fin de cette année un mélange de lyrique et de musique instrumentale. Nous annoncerons prochainement un récital inédit consacré à Jean-Sébastien Bach et son œuvre monumentale pour le violon seul avec en contrepoint des airs célèbres d'opéras pour soprano colorature accompagnée au piano et, pour clôturer le spectacle, la réunion de toutes ces voix.

    Gérard Simonet

     

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    Motards
    Il n'est pas pire sourd que celui qui ne veut rien entendre….

     

     

    Résultat d'un calcul électoral peu glorieux, les médias annonçaient hier la publication au Journal Officiel du décret imposant le contrôle technique aux deux-roues motorisés, et dans la foulée le soir même, le report sine die du même décret sur  instruction du Président Emmanuel Macron !

    De mémoire d'observateur de la vie politique française, on n'avait jamais connu chez nous pareille pantalonnade….

    Les raisons sont connues : la Fédération Nationale des Motards en Colère (FNMC) a montré les dents, l’État au plus haut niveau a baissé pavillon. La FNMC sourit. Croyez-vous pour autant qu'elle oublie sa colère ? Non car la colère fait partie de son profil statutaire. Quoiqu'on lui accorde, elle reste en colère !

    Les bases du calcul électoral dans la perspective de 2022 sont simples : on imagine que les statisticiens ont déterminé que le nombre d'heureux de ce recul excédait celui des déçus. Ou que la virulence des uns est plus vive que les attentes des autres. Rappelons pourtant que cette mesure résulte d'une directive européenne qui date de 2014 et que la plupart des États l'ont depuis longtemps introduite dans leur législation, dans le but d'accroitre la sécurité et diminuer la pollution de l'air et le bruit. Les gouvernements successifs en France n'ont pas eu le cran de le faire.

    Les Verts avalent la couleuvre et protestent, le RN applaudit. On attend de savoir quelle sera la position des autres composants de l'échiquier politique.