Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Année : 2021

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    Archives 12Enchainement de terrasses étendues dites éphémères entre les carrefours Verrerie et Ste Croix, autour de l'église des Billettes en restauration (IVe). Délices des retrouvailles pour les consommateurs, gymkhana de haute voltige entre les tables et les chaises pour les piétons… (Photos VlM)

     

     

    Cette portion évasée de la rue des Archives qui va de la Verrerie à Ste Croix de la Bretonnerie est particulièrement gâtée. Il faut dire qu'elle accueille des champions en matière de boissons-restauration : Caffè Vito, Les Marronniers, Le Pain Quotidien, le JU, le Cactus (repris par le COX-Bar) pour la rive paire et le COX-Bar et l'Open-Café pour la rive impaire.

    Tous ont mis à profit les libéralités en matière de terrasses consenties l'été dernier par la Maire de Paris : occupation de portions étendues des trottoirs et installation de plateformes sur la chaussée en lieu et place de parkings pour les voitures et les livraisons.

    L'ambiance le soir où les terrasses sont surpeuplées est à la fois sympathique et entachée d'anarchie. Elle évoque "l'Île Enchantée" de Pinocchio où le plaisir coule à flots dans les rires et les cris. On connait le message de son auteur Carlo Collodi : attention aux lendemains qui déchantent ! Il y a peu de chances que nos visiteurs se transforment en ânes comme dans l'histoire mais le risque existe que les exploitants ne sachent se contenir et entrent en conflit sévère avec les riverains et paradoxalement avec la Ville.

    On peut penser en effet que les maires, après s'être montrés bienveillants à l'image d'Ariel Weil Maire de Paris-centre envers les commerçants pour les aider à sortir de l'ornière financière, décident à un moment, en accord avec l'Hôtel de Ville, la fin des festivités en appliquant strictement les règles qui découlent du règlement des étalages et terrasses.

    Fontaine haudrInvasion de l'espace public devant la Fontaine des Haudriettes. Sans respect pour le monument historique, les exploitants installent impudemment leurs clients tout autour

     

    On craint cependant, en tant que riverains, que les dispositions qui découleront de sa révision annoncée  fassent la part trop belle aux commerces au détriment de la tranquillité et de la santé des riverains mais on espère que l'Hôtel de Ville n'ira pas trop loin dans ce sens. Les tentatives de conciliation entre la Maire de Paris représentée par Olivia Polski, Maire-adjointe en charge du commerce, les syndicats de l’industrie de la boisson et de l'hôtellerie et les associations de parisiens n'ont fait qu'accroitre le ressentiment des habitants à l'égard de leur Maire, suspecte de ne se préoccuper que des acteurs de la fête au détriment des ses administrés – qui sont aussi ses électeurs.

    On redoute aussi, mais on ne demande qu'à être rassurés, que les forces chargées de faire régner le nouvel ordre se heurtent à une résistance farouche des commerçants, fondée sur le fait accompli et le droit acquis pour refuser de démolir ce qui enfreindra au nouveau règlement.

    Sachant que le pire de tout serait que l'insouciance excessive des consommateurs et l’appât du gain de ceux qui en vivent ne plongent la population dans une quatrième vague épidémique….

    GS

     

  • Beautr gde tableRue Beautreillis 17. Des aménagements qui font polémique.

     

     

    L’heure du déconfinement ayant enfin sonné, les terrasses éphémères, à l’abandon depuis un an, reviennent dans l’actualité avec leur lot d’incohérences, d’abus et de tensions entre habitants. La rue Beautreillis à Paris IVe, à l’instar de nombreuses autres rues à Paris présente un bon palmarès des aberrations constatées partout ailleurs.

     

    Tout dernièrement un nouveau commerçant de vente à emporter a profité du week-end de l’Ascension pour tenter de construire en vitesse une cabane entièrement close et couverte sur l’emplacement des deux dernières places de livraison encore disponibles dans la rue.

    La réaction immédiate des riverains et le tollé général l’a obligé a démonter prestement ce qui s’apprêtait à être une toiture permanente et à réduire les panneaux clôturant sa terrasse.

    Doit-on être surpris que la Ville, souhaitant aider les restaurants à se « refaire », accorde une terrasse à un restaurant qui vient tout juste de se créer et se destine uniquement à la vente à emporter ? Doit-on être surpris de constater que ladite terrasse s’étende au-delà de la vitrine d’origine et occupe aussi l’espace devant la boutique voisine qui elle n’a rien à voir avec la restauration rapide ? Doit-on être surpris d’apprendre que cette fameuse charte de la ville de Paris autorise les commerçants à « donner leur place » de livraison si un restaurant mitoyen leur demande ?

    Malheureusement non, on ne doit plus être surpris, il faut faire avec en espérant une solution plus satisfaisante.

    Nous riverains ne nous opposons évidemment pas à l’usage partagé de l’espace public et à son occupation « éphémère » par les restaurants qui ont besoin d’être soutenus (et à qui l’on souhaite du succès) mais nous demandons instamment à la mairie de Paris Centre et/ou à la mairie de Paris :

    • De rétablir les deux places de livraison indispensables au bon fonctionnement des activités professionnelles, de sécurité et à la vie courante des riverains (déménagements, travaux, circulation). Actuellement les deux seules places « Livraison » sont occupées par des terrasses alors que les places de stationnement servent au stockage des tonneaux installés précédemment par ces mêmes commerçants. Il serait logique que les places de stationnement soient attribuées aux terrasses éphémères et que les places de livraison reviennent aux livraisons. Les commerçants devraient choisir entre leurs terrasses éphémères ou leurs jardinières.
    • De rendre les terrasses éphémères « non fumeurs ». Les habitants situés juste au-dessus ne veulent pas être intoxiqués par les fumeurs attroupés sous leurs fenêtres.

    Capture d’écran jpg

    Nous comptons également sur la sincérité et le sens des responsabilités des commerçants signataires de la charte sur les terrasses éphémères qui se sont engagés à :

    • ni clôturer, ni couvrir leur installation qui doit être facilement et rapidement démontable et esthétique.
    • respecter l’usage (entre 8h et 22h) et à veiller au respect de la tranquillité et de l’activité du voisinage.
    • s’interdire tout dispositif de publicité, de chauffage, de climatisation, de brumisateur ou toute autre installation électrique ou mécanique.
    • ne pas diffuser de musique.
    • maintenir propres les espaces en extérieur en toutes circonstances et à toutes heures de leur exploitation.
    • laisser libre sur le trottoir un espace d’au moins 1,60 mètre de largeur pour la circulation des piétons.

    Et le plus important, les riverains doivent pouvoir compter sur un appui ferme des pouvoirs publics pour faire respecter au minimum les clauses de cette charte si permissive, rédigée par la mairie. Cela  éviterait bien des conflits entre voisins ; discussions houleuses se terminant systématiquement par des noms d’oiseaux, des volées d’injures, des menaces, des intimidations proférées par les commerçants les plus véhéments (ils se reconnaîtront …)

    Pour l’heure, le mauvais temps et le couvre-feu limitent l’usage des terrasses et empêchent les débordements, mais les beaux jours arrivent …

    Vigilance et mobilisation sont donc indispensables.

    lecollectifbeautreillis@gmail.com

     

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    Banc davioud

     

    On en a assez des objets en bois brut de récupération, madriers, traverses, palettes…. qui fleurissent un peu partout dans Paris, surtout dans les lieux symboliques comme la place de la République et les berges de la Seine. C'est le nouveau mobilier urbain de la Ville de Paris qui remplace le mobilier traditionnel auquel on est attaché, dans le but de "dé-normer" notre comportement.

    Aussi, lorsque le hashtag #saccageparis nous apprenait qu'un banc public du XIXème siècle signé Gabriel Davioud (voir photo) était mis au enchères publiques à Drouot et qu'un collectif de riverains était prêt à enchérir nous avons emboité le mouvement et cotisé avec eux pour enlever la vente.

    Le Commissaire-priseur s'est montré solidaire des souscripteurs en renonçant à sa commission et le vendeur lui-même, ému par l'attachement manifesté par les amoureux du beau Paris, a accepté de céder le banc de gré à gré pour le montant plus que raisonnable de 1.200 €.

    Saluons au passage la mémoire de Roxane Debuisson, amoureuse du Paris d'Autrefois, qui a conduit ce genre de combat dans les années 60  et sauvé de la décharge d'autres bancs haussmanniens mais aussi et surtout la magnifique statue dite "l'allégorie de la source" de Jean-François Etienne Gossin, exposée  désormais dans le hall de l'immeuble du 15 rue du Petit Musc (IVe).

    Nous sommes 254 à avoir cotisé pour le banc. La cagnotte a atteint plus de 5.000 €. L'excédent ira à des associations amies de défense du patrimoine parisien. Le banc, quant à lui, sera remis gracieusement en délégation  à la Maire de Paris Anne Hidalgo si elle accepte de se prêter à la cérémonie, le 25 mai à 18h00,  pour une réinstallation dans un lieu approprié.

     

    Banc bois isolé république

    Chacun comprendra le sens de cet épisode un brin facétieux mais plein d'enseignement quant au niveau d'attachement des parisiens à tout ce qui fait la tradition de leur Ville. Le mobilier urbain en fait naturellement partie et les songe-creux qui rêvent d'imposer une vision misérabiliste du mobilier de la ville pour satisfaire une idéologie douteuse doivent réfléchir au mal qu'ils sont en train de faire aux habitants en dépréciant avec une légèreté coupable le cadre de vie auquel ils sont viscéralement attachés.

    GS

     

  • Roi de sicile 54 le pick clops 10 05 21Terrasse éphémère 54 rue du Roi de Sicile (IVe) (Photos VlM)

     

     

    Les réunions par Zoom se succèdent sous l'égide de la mairie de Paris. Pour tenter de rapprocher le point de vue des exploitants de bars-restaurants et des riverains mais également pour dédouaner les décideurs de l'Hôtel de ville des accusations d'autoritarisme dans la conduite des changements. Le prochain épisode aura lieu le mardi 18 mai. On peut augurer sans risque de se tromper qu'il ne donnera pas de meilleurs résultats que les précédents.

    En effet les positions sont irréconciliables : les commerçants ont besoin de relancer leurs affaires mises à mal par la crise du Covid, les habitants et les visiteurs sont friands de terrasses mais les riverains des établissements concernés constatant de graves dérives depuis le feu vert donné par la Maire de Paris aux terrasses éphémères à l'été 2020, s'opposent vivement à leur maintien.

    Ces riverains constatent que la gestion des étalages et terrasses par la mairie de Paris, jadis domaine de la direction de l'urbanisme, sous-direction du permis de construire et du paysage de la rue, de ses inspecteurs assermentés qui avaient autorité pour accorder des autorisations de terrasse et pour les retirer quand il en était fait un mauvais usage, va aujourd'hui à vau l'eau. Au point qu'ils ne savent pas à quels saints se vouer pour signaler les abus constatés. Quant à l'Architecte des Bâtiments de France, son visa conforme n'est plus requis pour ces éléments du décor urbain !

    En cause, la décision de la Maire Anne Hidalgo pour venir au secours des commerçants, de les autoriser à s'affranchir de toute contrainte et de s'installer où bon leur semble. Permission que certains se sont empressés d'exécuter à la lettre et même au-delà. Très vite, la mairie a pourtant exigé la signature d'une charte d'engagement à des règles pour garantir un minimum d'esthétique ainsi que la tranquillité, le droit au sommeil et la sécurité des riverains.

    La charte a des exigences : pas d'écrans opaques pour délimiter la zone (à l'image de "La Fronde"…), moins de 1,30 mètre de hauteur, absence de couverture type pergola ou autre, emprise limitée à l'espace au droit de la devanture de l'établissement, absence de publicité….

     

    Café bretagne
    Café de la Mairie, 51 rue de Bretagne (IIIe) : les terrasses éphémères ne doivent pas comporter de couverture en dur….

     

    Les manquements à ces règles nous sont rapportés par dizaines par les associations qui militent pour le droit des habitants à défendre leur cadre de vie. Dans notre secteur, ils ne sont pas heureusement la majorité mais il y a matière à redresser le pli qui a été pris. Qui le fera ? On nous dit que le pouvoir en la matière du Maire d'arrondissement sera renforcé. Dont acte. Ce sera un atout pour les citoyens qui ont la chance d'avoir un Maire raisonnable à la tête de leur secteur.

    L'inspection sera assurée par la DPSP (direction de la prévention de la sécurité et de la protection, la "police" de la mairie de Paris). Nous comprenons, mais rien n'est confirmé à ce sujet, que les infractions des établissements recevant du public resteront sous contrôle de la Police Nationale seule compétente pour décider quand il le faut de fermetures administratives. Cette DPSP emploie 3.500 agents mais elle peine à convaincre les parisiens de son efficacité. Une chance lui est donc offerte de se distinguer….

    Un nouveau règlement des étalages et des terrasses devrait voir le jour cette année pour liquider l'anarchie ambiante. Il nous est annoncé qu'il traitera le cas des terrasses éphémères. Nous l'avons déjà dit : c'est un oxymore. Si ces terrasses sont éphémères, il n'y a pas de sens à leur donner un statut au sein du règlement. Il est éminemment souhaitable qu'on oublie dès que possible l'épisode du Covid et qu'on revienne à un statut unique des terrasses, plus protecteur des habitants et plus conforme à la démocratie qu'un régime d'exception.

     

     

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    Rivoli 10 05 20Rue de Rivoli. Au fond la Tour St Jacques, à droite la placette du Bourg Tibourg (IVe)

     

     

    Sous le titre : "Paris Respire Zone Apaisée,  Paris-centre & St Germain, Réunion Publique de Lancement", la mairie de Paris a convoqué le 12 mai en soirée un large panel de représentants des citoyens concernés et de la presse. La réunion s'est tenue sur "ZOOM" en visioconférence animée par David Belliard, Maire-adjoint de Paris en charge des déplacements et de la voirie. Notre association était représentée par deux de ses administrateurs, Paule Mazéo et Philippe Lanta. Le Maire de Paris-centre, Ariel Weil, très impliqué dans le dossier, s'y est exprimé à plusieurs reprises.

    Nous n'y avons pas appris grand chose car nous discutons de la piétonisation (*) du centre de Paris depuis les mois qui ont précédé l'élection municipale de 2020 et nous constatons que le discours officiel épouse assez bien les contours que nous avons nous-mêmes dessinés. Ils tiennent en quelques mots : la baisse du trafic autos/motos est souhaitée mais les déplacement indispensables doivent être maintenus : services publics, bus, taxis, véhicules de secours, livraisons, artisans et riverains. Il n'est pas nécessaire dans les attendus de mettre au pilori la circulation de transit car elle n'est pas plus nuisible à la tranquillité et à la santé des habitants que la circulation de loisirs.

    Il y a trois points sur lesquels nous avons besoin encore d'assurance. En première instance le contrôle des deux-roues motorisés qui ont besoin plus que tout autres d'être apaisés. Ils sont horriblement bruyants, polluants et dangereux par leur comportement. Par ailleurs, nous ne savons toujours pas comment le contrôle d'accès et de présence des véhicules sera assuré et nous n'avons pas trouvé de réponse à nos interrogations sur l'accès aux grands parkings publics (Beaubourg, Hôtel de Ville, Baudoyer…).

    Une fois encore le recours aux méthodes de "démocratie participative" fait sourire. La mairie sait parfaitement ce qu'elle veut et va le mettre en œuvre, au prix peut-être de quelques contorsions notamment sur les motos. Mais elle entend donner le change. C'est le but de réunions comme celle d'hier. Si d'aucuns en doutent, nous leur livrons les minutes des interventions, que nous avons enregistrées. Elles tiennent en 24 pages pdf de texte où questions et réponses fusent tout azimut. Les échanges sont si nombreux qu'à chaque thèse répond une antithèse qui interdit toute conclusion et laisse le champ libre à ceux qui assurent le pilotage du dossier.

    Voici le "chat" du meeting. Délectez vous !

    GS

     

    (*) Nous optons délibérément pour cette version plus légère de l'orthographe du mot avec un "n" plutôt que deux.

     

  • Concert 12 12 18 salut final julietteConcert 12 12 18 salut final thibault

     

     

     

     

     

     

    Saluts des chanteurs des IIème et IIIème éditions des "Moments  Lyriques du Marais" (12/12/2018 et 30/10/2019). 

     

    Notre ambition depuis le lancement de ces événements musicaux, avec nos amis de "Culture et Patrimoine" était de parvenir à réunir le quatuor vocal au complet pour offrir à nos spectateurs une palette aussi large que possible des grands airs d'opéras. Il n'est pas aisé de réunir cinq artistes de talent, très sollicités, pour monter un spectacle de cette importance. Nous y étions parvenus pour la session  qui devait se tenir le 22 avril 2020. Nous avons été contraints à notre grand regret de l'annuler à cause du COVID. 😪 😪😪

     

    Mais voici le retour des beaux-jours !  C'est un quatuor au complet que nous retrouvons dans un programme d'une grande richesse : Purcell, Verdi, Bizet, Puccini, Rossini, Mozart, Léo Delibes, Renaldo Hann, Francis Poulenc, Kurt Weill, G. Ropartz et Heitor Villa-Lobos, dans une série d'airs d'opéras et de mélodies sur le thème :

     

    Voyage Lyrique autour du Monde

     

    Magali Albertini, piano – Pauline Feracci, soprano – Lorrie Garcia, mezzo-soprano – Kaëlig Boché, ténor – Thibault de Damas, baryton-basse

     

    Le vendredi 18 juin 2021, à 19h00

    en l'église des Blancs-Manteaux

    12 rue des Blancs-Manteaux – 75004 Paris

     

    Les contraintes sanitaires du moment nous imposent des dispositions particulières d'accueil et l'application d'une jauge sur le nombre de spectateurs. Le port du masque est requis.

    Réservez vos places au 06 80 88 87 10 ou par mail vivrelemarais@orange.fr

    Entrée : 20,00 € par personne

    Paiement par chèque à Vivre le Marais -  6 rue des Haudriettes – 75003 – Paris,

    ou par virement compte IBAN : FR05 2004 1000 0127 8174 2N02 013 identifiant : PSSTFRPPPAR

    ou par PAYPAL, de manière sécurisée, en cliquant dans le lien suivant :

     

     

  • Banc bois brut pied d'arbreBancs en bois de récupération, pieds d'arbre livrés aux mauvaises herbes et aux détritus…

     

     

    Les critiques pleuvent de toute part sur l'état de Paris, de son urbanisme, de son entretien et de son mobilier urbain. En résumé, sur la manière dont est traité son patrimoine que le monde entier pourtant aime et nous envie.

    Mary Campbel Gallagher, membre associée de l'AJP (association des journalistes du patrimoine,) vient de publier un dossier à charge sur la façon dont la Maire de Paris gère la capitale. Elle s'exprime sous l'égide de "l'International Coalition for the Preservation of Paris" (ICPP) qui regroupe de nombreuses personnalités étrangères, écrivains, hommes de théâtre, urbanistes… Un ouvrage de l’ICPP,  "Paris sans gratte-ciels", avec des contributions de 49 experts, paraîtra en mai.

    Voici un extrait de sa tribune : "Le saccage de Paris par Anne Hidalgo n’inquiète pas que les Parisiens ou les Français, mais les amoureux de la beauté sur tous les continents.

    "Le monde entier aime Paris pour sa beauté. Paris est la ville mondiale par excellence et la plupart d’entre nous pensent que sa beauté est éternelle. Pourtant, Paris est en danger ! Ses édiles sont, en effet, sur le point de ruiner sa beauté."

    "Le «saccage de Paris» par sa municipalité ne date pas d’hier. Il ne se limite pas à l’offensive d’encombrants amoncelés dans les rues et au nouveau mobilier urbain. Ce saccage se manifeste aussi dans les plans de construction de gratte-ciels style Tour Montparnasse (en pire) autour de la ville, contre le souhait des résidents, ainsi que dans le projet de réaménager l’Île de la Cité."

    Elle cite également "le futur bloc de béton de logements sociaux de Montmartre" et rapporte que l'objectif déclaré de la Maire est de ré-imaginer le caractère de Paris en soutenant que ses choix sont "modernes"

    Que devons-nous penser de ces "feux croisés" qui font penser au déchainement que nous avons connu en 2017 à propos des rats ? Qu'en est-il de l'évolution réelle de Paris ces vingt dernières années ?

    A chacun de porter un jugement sur son environnement immédiat. En ce qui nous concerne, dans Paris-centre nous avons des raisons de nous réjouir. S'agissant de la propreté, nous avons publié un article récent pour dire qu'il y a beaucoup à faire mais que des progrès sont visibles. Il faudrait pour le moins que l'effort soit poursuivi et amplifié.

    Pour ce qui est du patrimoine et de sa préservation depuis l'an 2000, la liste des changements est longue.

    Il y a eu l'ouverture au public des jardins des Hôtels de Soubise et de Rohan, la création du jardin Anne Frank sur l'emplacement d'un terrain vague, l'ouverture du jardin des Arts devant l'Hôtel d'Aumont, du jardin des Rosiers suite à la rénovation de l'Hôtel de Coulanges et de l'Hôtel d'Albret….

    BergeVoûte du Pont Notre-Dame et enfilade des ponts (Photo VlM – clic gauche pour agrandir)

     

    Mention spéciale pour l'ouverture des berges de la Seine au public, qui offrent désormais au promeneur le plus beau paysage urbain du monde avec l'enfilade des ponts de Paris, la vue sur les îles de la Cité et St Louis, les tours de Notre-Dame, le Tribunal de Commerce, la Conciergerie, l'Institut…

    De nombreuses voies ont été réaménagées, avec une multitude d'arbres plantés, pour davantage de confort et de plaisir visuel : rues de Bretagne, Beaubourg, Archives, Turenne, Rambuteau…

    Le Carreau du Temple a été rénové. Le square tout  proche est un ravissement. Les squats ont disparu, celui notamment de la rue Charlot tandis que des îlots entiers étaient réhabilités comme celui des Nouvelles Galeries rue des Archives. Tous les immeubles et bâtiments du Marais qui étaient dans les années 60 vétustes, délabrés, insalubres grâce à la loi Malraux sont désormais restaurés, mis en valeur. Le dernier sera sans doute l'Hôtel de Vigny, 10 rue du Parc Royal (IIIe), en cours de finition pour accueillir le siège social des Thés Mariage Frères.

    La mono-activité des grossistes importateurs du quartier des Gravilliers qui causaient d'importantes nuisances et faisaient courir des risques graves d'incendie s'est dissoute par transfert vers Aubervilliers. D'autres activités économiques l'ont remplacée. Le IIIe est devenu le secteur de Paris qui regroupe le plus grand nombre de galeries d'art contemporain avec un chiffre impressionnant autour de la centaine…

    La circulation a baissé dans des proportions significatives ce qui implique  moins de bruit, moins de pollution et une réduction des embouteillages et des concerts de klaxons.

    Ces résultats sont malheureusement occultés par des initiatives malheureuses : la nouvelle place de la République qui fait l'unanimité contre elle, le nouveau mobilier urbain laid et provocateur, la disparition des grilles traditionnelles en fonte autour des arbres et leur remplacement par des bordures fantaisistes et des plantations indigentes mal entretenues, sous prétexte de démocratie participative, et enfin mais ce n'est pas le moindre, le réaménagement de voirie de nombreuses rues avec des quilles jaunes et autres dispositifs pour restreindre la place des voitures.

     

    Bretagne 51 café mairie terrasse éphémère 08 05 21Terrasse éphémère en gestation  51 rue de Bretagne (IIIe) (Photo VlM)

     

    En même temps on a vu s'installer des terrasses dites éphémères qui ne respectent aucun code et répondent à l'appétit des bars-restaurants pour de nouveaux espaces dont ils attendent un haut rendement dès que le confinement sera levé. On comprend la volonté des exploitants de compenser les pertes qu'ils ont subies pendant la pandémie du COVID mais l'esthétique de certaines d'entre elles trop nombreuses fait honte à Paris et lui cause préjudice. La Maire aura-t-elle le courage d'imposer le retour au règlement des étalages et terrasses qui a eu cours pendant des décennies et qui, vaille que vaille, avait assuré le respect du paysage urbain ainsi que le confort et la sécurité des piétons ?

    Parlons des tours pour achever ce tableau. Tous les observateurs savent maintenant que Paris a le triste privilège d'être la ville la  plus dense d'Europe. Que fait la municipalité : au lieu de donner de la respiration, elle "bétonne" sur la Butte Montmartre et construit des tours dans le XIIIe. Où est la logique ? C'est celle de Ian Brossat, l'allié communiste de la Maire, élu du XVIIIe qui ne parle que de créer de nouveaux logements pour loger toujours plus de monde quoi qu'il en coûte et se prévaloir d'atteindre un taux de logements sociaux qui ne cesse d'être revu à la hausse !

    Capture d’écran 2021-05-08 211225

    Anne Hidalgo ne peut pas gouverner sans les Verts. Ils ne la desservent pas quand ils agissent pour la  réduction des véhicules à moteurs thermiques dans Paris, le paiement du parking par les motos et le développement de l’usage du vélo. On regrette en revanche leur complaisance à l'égard de mouvements sociétaux "progressistes" qui prônent aussi bien l'écriture inclusive que la remise en cause par idéologie de l'esthétique urbaine héritée du passé. Ils n'hésitent pas pour cela à casser les normes qui font le charme et la beauté de la ville. De là ces objets farfelus et franchement laids qui s'insinuent dans notre cadre de vie. C'est la municipalité tout entière qui en subit l'opprobre et en fait les frais ! Il devient urgent que la Maire reprenne la barre et change de cap.

    Gérard Simonet

     

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    Terrasse éphémère picassoTerrasse éphémère devant le musée Picasso (Photo VlM)

     

     

    A propos des terrasses éphémères, nous écrivions ceci en date du 28 avril 2021 : "Au-delà [de la fin de l'année], nous pourrions admettre que l'établissement dépose devant la mairie une demande de contre-terrasse pour occuper une partie des places libérées sur la chaussée ; à charge pour les services de l'urbanisme et l'ABF de l'approuver, de la rejeter ou d'accepter une version corrigée."

    L'Architecte des Bâtiments de France en charge des IIIe, IVe arrondissements et du XVIe, Samanta Deruvo, qui est aussi Conservateur des Archives Nationales et de l'Hôtel Salé (musée Picasso), nous adresse cette mise au point : "Je vous informe que la Ville de Paris consulte les architectes des bâtiments de France exclusivement sur les demandes de terrasses fermées et sur les éléments fixés à la façade des terrasses ouvertes protégées (notamment stores et écrans de protection), qu’elles soient éphémères ou pérennes."

    C'est important. Ce rappel signifie que la mairie de Paris, direction de l'urbanisme (s/direction du permis de construire et du paysage de la rue) porte seule la responsabilité d'autoriser ou non une terrasse et de sanctionner les irrégularités éventuelles. Comme d'habitude, le Maire d'arrondissement est dans la boucle mais son autorité dépend de son équation personnelle et de son introduction à l'Hôtel de Ville. De ce point de vue, nous ne semblons pas défavorisés dans Paris-centre…

    On comprend cependant au passage que tout dispositif "couvert", en lien ou non avec la façade, doit être soumis au visa de l'ABF. On pense en particulier aux pergolas qui sont généralement ancrées dans la façade.

    Samanta Deruvo ajoute : "concernant mon avis sur les terrasses, j'affirme à l'intention de vos lecteurs ma disponibilité à échanger avec la Ville sur les terrasses éphémères ou pérennes, comme je l’ai déjà fait notamment avec Ariel Weil, Maire de Paris-Centre, et la Direction de l’Urbanisme, à propos de la place du marché Sainte-Catherine ou celle du Bourg Tibourg, même si mon avis reste consultatif."

    L'ABF nous invite par ailleurs "à prendre connaissance d'un guide d’utilisation des terrasses en cette période de pandémie. Ce document est le résultat d’un groupe de travail constitué par les architectes des bâtiments de France de Bretagne, l’association Petites Cités de Caractère (PCC) et la Fédération Nationale des CAUE." Télécharger le document

    "L’association des PCC a décidé de travailler à l’échelle nationale pour développer une fiche thématique pour l’ensemble de son réseau, l’ANABF (Association Nationale des ABF) est associé à ce projet."

    GS

     

  •  Berge sully détagage 12 03 21Promenade des berges de la Seine. Opération de nettoyage des tags par la Ville de Paris (Photos VlM)

     

     

    Au risque d'être présomptueux, nous revendiquons d'avoir été les "lanceurs d'alerte" à propos de ce fléau qui sévit dans nos villes : la couverture des murs et du mobilier urbain par des graffitis abscons qui défigurent le paysage urbain et le rendent sauvage et anxiogène.

    Notre première intervention date d'il y a vingt cinq ans sur le grand bâtiment EDF (un gigantesque transformateur enveloppé de murs en trompe-l’œil avec fausses fenêtres) au 49 rue des Archives (IIIe). Une lettre de notre part à Gilles Ménage qui était alors Président d'EDF (et proche de François Mitterrand) déclencha une intervention de leur part et le nettoyage de la façade, ravagée par des tags et des graffiti de la pire espèce. Cette expérience nous montra à l'époque qu'il était possible en tant que citoyens d'agir pour la protection de l'environnement. C'est de là que nous vint l'idée de créer l'association devenue par la suite "Vivre le Marais !"

    Tags petite placeAgressivité, débilité et laideur à l'assaut de ce pauvre mur de la place de Thorigny qui ne demande rien à personne….

     

    Depuis quelques jours les médias s’agitent autour d'un hashtag, #SaccageParis, qui a repris ce thème en mettant le feu aux poudres. Nous en sommes ravis car une mobilisation générale est nécessaire pour venir à bout d'une telle calamité. Un membre de notre association a lancé "non au vandalisme", une pétition que nous vous engageons instamment à signer. Elle a déjà reçu 420 signatures. Note objectif est d'atteindre le seuil symbolique de 1.000 pour entreprendre une action appropriée.

    GS

     

     

  • TempleRue du Temple, carrefour rue de la Verrerie (IVe)

     

     

    La rue de la Verrerie est sens dessus dessous. Des travaux de réaménagement de voirie sont en cours. On voit ici une des branches du carrefour avec la rue du Temple. Une nouveauté saute aux yeux : la continuité en hauteur du trottoir entre les deux rives.

    Dans le schéma traditionnel, quand on traverse une rue, on descend du trottoir sur la chaussée pour remonter sur le trottoir d'en-face. Ici l'ordre est inversé : la chaussée est doucement rehaussée, à la manière d'un ralentisseur de trafic, pour rejoindre le niveau du trottoir. Les piétons vont d'un côté à l'autre de la rue sans changer de niveau. C'est une façon de leur accorder une attention qui ne leur a pas été accordée jusqu'à ce jour.

    A priori on ne voit que des avantages à cette disposition qui vise à apaiser la circulation en assurant un meilleur confort des piétons, ceux notamment dont la mobilité est réduite.

    Ces travaux s'inscrivent dans un plan d'ensemble de la Maire de Paris, inspiré par ses alliés Verts, qui vise à réduire toujours plus le nombre de voitures dans Paris. C'est à la fois le fruit d'une idéologie et de la volonté de réduire la pollution qu'il s'agisse de l'air qu'on respire ou de l'occupation de l'espace public.

    L'opinion pourrait s'y résoudre si elle était assurée que les mesures viseront sans tarder les deux-roues motorisés, sources de nombreuses nuisances, et si l'espace gagné n'allait pas essentiellement échoir aux bars-restaurants. Ils ont pris de sérieuses options dans ce sens avec la pérennisation de leurs terrasses éphémères (*), qui ont fait la démonstration l'été dernier qu'elles menacent la tranquillité des riverains et la qualité du paysage urbain.

     

    (*) Oxymore tout aussi saugrenu que "l'obscure clarté" du Cid de Corneille…