Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Année : 2023

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    ClimatAllégorie du climat et de la nature (illustration mairie de Paris)

     

     

    Cette déclaration de l'Hôtel de Ville sur la lutte contre le changement climatique suscite des réflexions chez certains d'entre nous : "Paris amplifie sa lutte contre le changement climatique avec 500 actions à mener jusqu'en 2030. Ce nouveau plan s'articule autour de cinq grands axes : protéger la population, réduire la pollution, transformer le bâti, viser 100 % d'énergies renouvelables et promouvoir l'économie locale."

    Plutôt qu'examiner les mesures une par une, passons un peu de temps sur les prémices….

    Y a-t-il un changement de climat en France et dans le monde ? De toute évidence oui. La fonte des glaciers et de la banquise en témoigne. Ce changement fait-il courir des risques à la population mondiale ? Il a pour le moins un impact, pas forcément fatal mais assurément gênant.

    Fonte-des-glaces

    La présence accrue de gaz carbonique (dioxyde de carbone ou CO2) dans l'atmosphère est-elle avérée ? On le croit volontiers car la mesure est aisée. Il faut préciser néanmoins que l'air est composé d'azote (N2) à 78%, d'oxygène (O2) à 21 % et de gaz rares. La teneur normale de l'air en CO2 est insignifiante avec un taux de 0,04 %. Ce gaz est parfaitement inoffensif (contrairement au monoxyde CO qui est mortel car il forme un composé irréversible avec l'hémoglobine et la détruit instantanément). Le CO2 nous est familier. On le trouve en abondance dans les bouteilles d'eau de Seltz, les eaux pétillantes et minérales et il n'a jamais incommodé personne….

    Il existe pourtant un consensus très large dans le monde pour affirmer que l'augmentation de son taux dans l'atmosphère crée un "effet de serre". On sait communément ce qu'est une serre : un toit de verre qui laisse passer les rayons du soleil pour chauffer les plantes mais bloque et réfléchit les rayons infra-rouges source de chaleur. Il n'y a pas de "toit" dans notre atmosphère mais les savants et autres experts expliquent qu'il existe néanmoins un effet de serre diffus dans l'atmosphère quand la présence de gaz comme le CO2 augmente….

    Il y a pourtant mille raisons pour que la température augmente, l'activité solaire, le rayonnement cosmique, l'orbite de la Terre, son albédo, sa distance au soleil, les précessions, la géothermie, l'activité volcanique…. Mais ceux qui rendent l'homme principalement responsable font valoir, à juste titre, que jamais dans le passé des variation naturelles ont été aussi rapides dans leurs effets. Cet argument est sans doute le plus fort.

    On ne doit pas, cependant, se limiter au CO2. L'eau (H2O) vapeur est aussi présente dans l'atmosphère dans de plus fortes proportions et son effet de serre est beaucoup plus puissant que celui du CO2. Elle ne tient pourtant pas la vedette dans les commentaires sur le réchauffement climatique.

    Si le phénomène a été vérifié expérimentalement on est prêts néanmoins à rejoindre le consensus, mais qu'on nous pardonne si des doutes persistent et s'ils nous font aller vers lui à reculons, en faisant nôtre cette citation de Diderot : "Le scepticisme est le premier pas vers la vérité ! On est en droit de se méfier car les politiques, les médias et les affairistes sont capables d'user de la peur en exagérant la situation pour que leurs intérêts prospèrent.  A commencer par le GIEC, dont la raison d'être est la mise en garde contre un péril qu'il est chargé de démontrer !

    Combustion

    Heureusement, qu'ils aient tort ou raison, la lutte contre le CO2 et autres gaz à effet de serre est aussi un combat salutaire contre le recours aux hydrocarbures pour la production de notre énergie. Ils sont source de pollution de l'air et de prolifération des déchets plastiques. Ils nous rendent géopolitiquement dépendants des pays producteurs. Les événements d'Ukraine nous montrent que nous pouvons payer très cher notre manque d'autonomie.

    Réduire notre consommation d'hydrocarbures, privilégier le nucléaire et les autres énergies renouvelables, lutter contre la déperdition de l'énergie et son gaspillage et maitriser la démographie partout où elle explose sont des impératifs auxquels nous acceptons de souscrire. Il n'est pas indispensable pour autant qu'on en fasse un moyen  de lutte contre le réchauffement climatique. Oiseaux de mauvais augure, nous sommes prêts à partager votre combat mais ne nous faites pas prendre des vessies pour des lanternes !

    Gérard Simonet

     

    Pour connaitre les réalités et comprendre les enjeux, nous recommandons la lecture du livre de André Legendre, Ingénieur, "L'homme est-il responsable du réchauffement climatique ?" Collection "Bulles de sciences", chez EDP Sciences

     

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    Gravilliers bonnardChez Bonnard : cuisine de saison et vins biologiques… (Photos VlM)

     

     

    En 2000, cent pour cent (*) des commerces de cette rue étaient des boutiques de gros, de la maroquinerie surtout et de la bijouterie fantaisie, importées essentiellement de Chine. Avec ce genre de commerce, qui s'étendait aux sous-sols et aux étages, il n'était pas nécessaire de soigner la présentation des devantures et de l'intérieur.

    La population ne faisait pas mystère de sa réprobation et n'hésitait pas à mettre le Maire du IIIe arrondissement sur la sellette en saisissant toutes les occasions de manifester, soutenus par une association qui avait fait de la lutte contre la mono-activité son cheval de bataille.

    Le salut est venu d'Aubervilliers où deux centres d'affaires apparurent dès le début des années 2000, avec l'ouverture en 2006, par l'entrepreneur Michel Rosenberg, d'un immense pôle commercial, le Centre International France Asie (CIFA). Son idée première était d'attirer les commerces du Sentier, ce sont surtout les grossistes du Marais qui répondirent à l'appel du large !

    Il s'agit bien d'un appel "du large" car les commerçants du Marais étaient évidemment à l'étroit, dans des bâtiments peu fonctionnels, et des rues étroites où les camions peinaient à assurer les livraisons. A cette époque, la migration des grossistes vers Aubervilliers commença et elle s'est poursuivie depuis jusqu'à vider la rue et les rues voisines de ce type d'activité.

     

    Gravilliers boucherAu n° 30, la "Boucherie des Gravilliers" de l'ami "Manu"

     

    S'agissant du Maire de l'époque Pierre Aidenbaum, il n'est pas sûr qu'il ait joué un rôle déterminant dans cette mutation qui est venue fort à propos mais il est probable qu'il l'ait accompagnée volontiers car elle lui tirait une épine du pied. Rappelons cependant qu'il a pris une initiative judicieuse il y une dizaine d'années : l'inversion du sens de circulation de la rue, dont l'effet a été heureux de l'avis des riverains. Nous devons aussi porter à son crédit son intervention auprès de la SEMAEST (société d'économie mixte de la Ville de Paris) pour investir dans le local commercial qui devint par la suite la boutique d'Emmanuel Mesnil : la "Boucherie des Gravilliers", très appréciée des habitants du quartier.

    Au regard des 100 % de commerces de gros, on trouve aujourd'hui de Temple à Beaubourg (tronçon Marais) les activités suivantes :

    Grossiste maroquiniers : 1 ; maroquiniers détail : 3 ; grossistes bijoux fantaisie : 7 ; restauration : 13 ; commerces de bouche (boulangerie, boucherie, poissonnerie, primeurs …) : 9 ; galeries d'art : 2 ; agence immobilière : 1 ; services (laverie, coiffeur, onglerie, tatouage, escape game) : 5 ; vaisselle mobilier : 2 ; vêtements, chaussures : 6 ; horlogerie, montres : 2 ; hôtel :1 ; produits de beauté : 3…

    Gravilliers jules et jimL'hôtel Jules & Jim au n° 11 et le restaurant gastronomique Datil au n° 13

     

    Sous réserve d'inventaire….

     

    Gravilliers 29 cartons sur trottoir 19 03 18 Gravilliers primeurs

     

     

     

     

     

    Le monde d'avant à droite et à gauche celui d'aujourd'hui….

    Gérard Simonet

     

    (*) L'expression a un sens métaphorique ici. On entend en réalité que ce pourcentage était simplement "très élevé" !

     

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    LorrieLorrie Garcia, dans le rôle travesti d'Orphée, du drame lyrique l'Orfeo de Sartorio

     

     

    La légende d'Orphée et Eurydice a inspiré de nombreux créateurs. Claudio Monteverdi pour commencer. En 1607, il donnait pour la première fois son Orfeo devant la Cour, à Mantoue, présenté comme "une fable en musique", l'ancêtre de l'opéra.

    On connait mieux évidemment l'opéra classique de Christoph Gluck et l'air fameux "J'ai perdu mon Euridice….". A Paris, c'est à l'Athénée que se jouera du 8 au 16 décembre l'Orfeo d'Antonio Sartorio (1630-1680), sous la baguette de Philippe Jaroussky, avec une troupe de jeunes chanteurs dont Lorrie Garcia dans le rôle d'Orphée et Michèle Bréant Eurydice.

    Notre première rencontre avec Lorrie Garcia remonte au Concours International de Chant lyrique de Canari (Hte Corse) en 2018, où elle a figuré parmi les finalistes. Invitée à se produire aux Moments Lyriques du Marais, elle participait à un premier concert en décembre aux côtés de Pauline Feracci soprano et Thibault de Damas baryton, accompagnés au piano par Magali Albertini.

    Troupe 12 12 18Lorrie Garcia (à  gauche), avec Magali Albertini, Thibault de Damas et Pauline Feracci (concert lyrique décembre 2018)

     

    Lorrie Garcia a été présente depuis à la plupart de nos concerts. Elle a épousé cette année Ernesto Petti, un excellent baryton italien et elle sillonne l'Europe pour y donner récitals et spectacles. Nous sommes heureux d'avoir servi de tremplin à cette belle artiste dont l'avenir est brillant.

    GS

     

     
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    Arch sudÉglise (culte protestant luthérien) et cloître des Billettes restaurés (Photos VlM)

     

     

    Il souffle un vent nouveau sur cette portion de la rue des Archives qui va de Rivoli à Ste Croix de la Bretonnerie dans le IVe. Les palissades de chantiers ont disparu devant la façade du nouvel hôtel Grand Mazarin (n/article du 3 septembre 2023) et, plus récemment, devant le cloître des Billettes, dont elles ont occulté pendant longtemps la façade.

    La restauration met en valeur la belle modénature de l'édifice. Des travaux se poursuivent à l’intérieur mais ils devraient être terminés au tournant de l'année.

    Il reste les tentes de SDF que le clergé de l'église tolère voire encourage car la charité chrétienne les inspire. Il est possible que les services de la mairie soient plus exigeants demain car un enjeu de taille les accaparent : les JO de 2024 à Paris !

    Rappelons le, dès 2014 nous avons pris position contre l’organisation à Paris de ces jeux. Pour deux raisons essentielles : le gros déficit qui va en résulter et alourdir encore les comptes de Paris d'une part, les désagréments multiples qui vont en résulter pour les parisiens que nous sommes par ailleurs. Sans compter le défi de garantir la sécurité dans un contexte préoccupant.

    Nous ne sommes pas égoïstes et rabat-joie pour autant : nous pensons que les JO devraient être organisés en Grèce, tous les quatre ans, avec la contribution financière des pays participants, pour aider ce pays sympathique. Une façon d'éviter des investissements répétés devenus chacun rapidement inutiles. Une bonne idée, non ?

    OpenL'ex "Open Café", un établissement mythique créé en 1995 par Bernard Bousset, alors président du SNEG (syndicat national des entreprises gay)

     

    En poursuivant notre incursion vers le nord, nous découvrons 17 rue des Archives une autre palissade qui, espérons le, disparaitra prochainement. Elle dissimule des travaux d'aménagement du local existant en vue de l'ouverture d'un commerce de chaussures Birkenstock, une marque allemande dont le siège est à Neustadt (Wied) en Rhénanie-Palatinat.

    Ainsi, c'est à nouveau un café qui disparait au profit d'une autre activité marchande. Est-ce grave ? Une campagne de presse en 2022 faisait état de la disparition en 20 ans de 40% des café parisiens avec ces chiffres de la Chambre de Commerce de Paris : 1907 cafés en 2002, 1410 en 2022, chiffres repris à la cantonade par tous les émules de Panurge sans que personne n'ait eu l'idée de vérifier que l'écart entre ces chiffres est de 26% et non 40, calculette à l'appui !

    On peut penser néanmoins que c'est trop. Nous qui vivons dans ce cadre n'avons pas trop le sentiment de souffrir de la rareté de ces établissements. Certains de nos amis, on pense notamment aux Xe et XIe arrondissements (canal St Martin, Oberkampf, Jean-Pierre Timbaud…) seraient même ravis que le nombre de débitants de boissons, dont beaucoup ne se soucient pas de la tranquillité des riverains et leur pourrissent même la vie, baisse quelque peu….

    GS

     

  • Troupe gérardLe président de "Vivre le Marais !" à la fin du concert, entouré de Magali Albertini, magicienne du piano, Erminie Blondel soprano, Eléonore Pancrazi mezzo-soprano, Pauline Feracci soprano, Kaëlig Boché ténor, Antoine Foulon baryton, et Nicolas Poli récitant.

     

     

    Près de deux cents spectateurs ont découvert le 19 octobre 2023 qu'on pouvait assister à l'intégrale d'un opéra comme Carmen sans casser la tirelire et sans aller très loin. Les artistes des Moments Lyriques du Marais ont écrit et interprété une adaptation de l’œuvre aux moyens forcément limités dont ils disposent : pas de salle de théâtre, pas d'orchestre, pas de chœurs, pas de décors ni de costumes, mais des voix d'exception, les harmonies riches du piano et un récitant qui maintient l'auditoire au contact de l'action dramatique.

    Pour une participation aux frais de 20,00 € seulement, les spectateurs ont entendu dans le cadre prestigieux d'une église du Marais, l'intégrale de Carmen, apprécié l'engagement des artistes et partagé leur passion d'être ensemble pour donner le meilleur d'eux-mêmes.

    La réussite de ce spectacle nous invite à considérer qu'à côté de la sauvegarde et de la mise en valeur du patrimoine, le respect de la qualité de vie des habitants, il existe une aspiration forte des citoyens à la culture musicale. Nous avons choisi de mettre l'accent sur le lyrique car il y a dans l'opéra toutes les composantes de la beauté : la musique, la voix humaine, le jeu théâtral, l'expression corporelle, les décors, les costumes…. Il nous est impossible de les satisfaire en totalité mais nous y répondons de manière assez large pour que notre public apprécie.

    Ainsi faisant, nous avons conscience de démocratiser l'opéra en permettant à un large public de faire la connaissance de ses chefs-d’œuvre ou de les réentendre. Le 22 janvier 2024 nous proposerons un nouveau spectacle en coproduction avec l'association-amie "Parole et Musique". L'annonce en sera faite officiellement d'ici quelques jours et notre troupe des Moments Lyriques du Marais travaille à d'autres spectacles qui pourraient faire appel au répertoire fabuleux de Mozart.

    Nos artistes reçoivent le juste prix de leur talent. Notre aptitude à jouer les mécènes peut durer quelque temps encore. Au-delà, il faudra que d'aucuns reprennent un flambeau qui ne demande qu'à être porté. Nous avons confiance dans l'avenir : un chemin a été ouvert, des gens de bonne volonté, des esthètes peut-être, s'y engageront pour poursuivre la voie que nous avons tracée.

     

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    LuminorLe LUMINOR, 20 rue du Temple (IVe) (Photo VlM)

     

     

    Des affiches l'annoncent : notre cinéma d'art et d'essais du Marais est menacé de fermeture. En 2020, le propriétaire des murs, la société SOFRA, donnait congé à l'exploitant du cinéma, dans l'intention d'affecter le bâtiment à d'autres activités. (Voir les explications du LUMINOR)

    Face à la décision du cinéma de refuser les conditions d'indemnisation qui lui sont proposées, le bailleur a assigné son locataire en justice. Nous sommes à l'aube de 2024 et la salle fonctionne toujours pour la joie de ses adeptes du Marais et d'ailleurs. On peut penser, espérer en tout cas, qu'un accord sera trouvé dans l'intérêt des parties pour que l'activité du cinéma perdure. Une pétition a été lancée. Elle a recueilli à ce jour plus de 37.000 signatures.

    Valérie

    C'est tellement exceptionnel, que nous ne résistons pas au plaisir de vous signaler la super soirée de projection-débat organisée au LUMINOR, ce jeudi 23 novembre à 20h00 autour d'un film qui a occupé sa réalisatrice, Valérie SIMONET, pendant 5 ans et dans lequel elle s'est beaucoup investie. Il traite d'une proposition alternative d'enseignement par le croisement des disciplines, la licence Sciences et Humanités, unique en son genre en France. Une autre façon de penser le savoir, dans un monde complexe.

    Pour en débattre, deux professeurs de talent de la Licence Sciences et Humanités, au cœur de ce film, des anciens étudiants et François TADEÎ, fondateur du Learning Planet Institute, centre de recherches interdisciplinaire, ingénieur des Ponts et Chaussées et chercheur en génétique moléculaire. Des gens remarquables. Le débat promet d'être passionnant !

    Un rafraichissement est offert à l'issue de la soirée.

    Réservation : https://www.luminor-hoteldeville.com/film/592176/

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    Guillou et brosselColombe Brossel et Antoine Guillou (à droite, dans son ombre….)

     

     

    Colombe Brossel semble frêle dans l'ombre de son remplaçant Antoine Guillou. Elle a pourtant assumé des responsabilités importantes et nombreuses à la mairie de Paris : chargée du patrimoine en 2008, puis de la sécurité en 2017 et de la propreté de 2020 à ce jour, on la voyait volontiers en candidate pour remplacer Anne hidalgo en 2026 ! Elle en a décidé autrement en choisissant le Sénat où elle vient d'accéder à l'issue des élections du 24 septembre 2023.

    Je vais m'attirer foudres et quolibets en déclarant qu'à son dernier poste elle a fait du bon travail, tant la réputation de Paris est mauvaise en matière de propreté ! Et pourtant : il n'y a plus de flyers chez nous, les boites des bouquinistes de la Seine sont généralement propres, les affiches sauvages ont déserté des pans entiers de grands murs et les tags sont traités avec une relative efficacité. Il reste un point noir, car le sujet est complexe, les rideaux métalliques des boutiques de commerçants, avec le risque que la mairie s'en désintéresse et en passe les effets par pertes et profits.

    On espère que son successeur Antoine Guillou, élu  du XIIIe, précédemment chargé des ressources humaines à la mairie de Paris, sera à la hauteur, comme le suggère la photo avec l'écharpe aux côtés de Colombe Brossel…. Nous serons là pour affirmer nos exigences, partager ses défis, mesurer ses résultats et l'aider dans la mesure de nos moyens.

    Gérard Simonet

     

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    Charlot 59
    Exemple caractéristique d'espace livraisons qui condamne les commerçants en les privant de devanture et les résidents qui ne peuvent plus ni entrer ni sortir de chez eux. Ici 59 rue Charlot (IIIe) – (Photo VlM)

     

     

    Nous avons ouvert ce dossier par un article le 10 octobre, qui faisait écho aux protestations d'habitants de la rue Charlot et à l'intervention auprès du Maire de Pascal Fonquernie, Directeur de l'agence de communication PARISMARAIS.

    Le Maire Ariel Weil vient d'y répondre, avec une certaine solennité, par une lettre avec une touche personnelle qui n'a rien des courriers-types auxquels ses services nous avaient tristement habitués depuis plusieurs mois.

    Nous en sommes destinataires au même titre que les personnes qui se sont mobilisées pour obtenir réparation d'une bévue qu'on a eu du mal à faire admettre comme telle.

    Que dit cette lettre ? En préambule : "J'ai pris la mesure des difficultés que la bande de stationnement peut générer… L'objectif était de donner plus de place…. aux piétons". Suit une plaidoirie qui décrit la démarche adoptée et en explique la logique, pour déboucher sur la reconnaissance que "ces zones de livraisons… génèrent une gène en masquant les vitrines et rendant plus complexes l'entrée et la sortie de certains immeubles".

    En quelques mots tout est dit. Le Maire conclut en annonçant qu'il va demander à la DVD (direction de la voirie et des déplacements) d'apporter des modifications appropriées "avant les fêtes de fin d'année."

    Nous ne pouvons qu'apprécier son attitude et attendons une réponse similaire à notre demande de donner aux résidents les mêmes droits de circulation que les bus et taxis sur les tronçons de voies interdites rue des Archives et des Quatre-Fils (auxquels il convient d'ajouter la vingtaine de mètres interdits de la rue de Turenne !)

    GS

     

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    Font stravFontaine Stravinsky : les sculptures (en couleurs) de Niki de Saint Phalle et (en noir) de Jean Tinguely (Photo mairie de Paris)

     

     

    L'information de la mairie de Paris emboite le pas à notre article du 27 octobre 2023 qui présentait ce monument et ses mécanismes "fil de fer" comme le "rocher de Sisyphe" de l'Hôtel de Ville.

    Sa description de l’événement est, sans surprise, dans une tout autre tonalité : "Pour la première fois en quarante ans, l’œuvre de Jean Tinguely et Niki de Saint Phalle a bénéficié d’une rénovation complète. L'inauguration est prévue mardi 7 novembre. Controversée à l’époque, elle est aujourd’hui emblématique du quartier de Beaubourg et continue de fasciner badauds et passants. Mais que représentent ses sculptures ? Quels secrets se cachent derrière cette collaboration fructueuse, et quel rôle a joué Claude Pompidou lors de la création de la fontaine ?"

    La mairie reconnait que c'est la première fois en quarante ans que cette fontaine est en état de fonctionner. On est légitimement en droit de se demander combien de temps durera l'état de grâce et, s'il est prochainement rompu, de qualifier ses défenseurs de masochiste s'ils acceptent sans rechigner une nouvelle période de gel pour réparations !

    Nos réserves à l'égard de cette œuvre, cependant, ne nous interdisent pas de respecter celles et ceux qui l'apprécient. Nous les engageons à prendre connaissance du dossier très détaillé que la mairie de Paris lui consacre ce jour.

    Gérard Simonet

     

  • NikiLa Fontaine Stravinski de Niki de Saint Phalle et Jean Tinguely (Photo VlM, clic gauche pour agrandir)

     

     

    La mythologie nous enseigne que Sisyphe fut condamné par Hadès, dieu des enfers et souverain de l'empire des morts, à pousser un énorme rocher au sommet d'une montagne. Mais dès le but atteint, le rocher roulait jusqu'au pied du versant opposé d'où Sisyphe devait le remonter. Et ainsi indéfiniment…

    Dans les années 80, la mairie de Paris réceptionnait cette Fontaine, fruit d'une commande publique de la ville de Paris, en partenariat avec le Centre Pompidou et le Ministère de la Culture. Elle est l'œuvre de la plasticienne Niki de Saint Phalle et de son mari Jean Tinguely. Il s'agit d'un bassin rectangulaire de 600 m² qui accueille treize "sculptures" fragiles animées, dont la composition, le mouvement et les sons émis sont censés évoquer les œuvres du compositeur de l'Oiseau de Feu et du Sacre du Printemps, Igor Stravinsky.

    Je répugne en général à me lamenter mais il me semble qu'en 35 années de vie dans le centre de Paris je n'ai jamais vu cette fontaine fonctionner normalement. Il faut convenir qu'à l'origine c'était une gageure car on sait très bien qu'une mécanique "fil de fer", avec des pompes donc des moteurs électriques, s’accommode mal du milieu aquatique. En pratique tout rouille et la fontaine est en permanence en révision, entretien ou rénovation. Nombreux sont ceux qui pensent qu'elle ne fonctionnera jamais de façon pérenne.

     

    StravQuand la fontaine est vide…

     

    J'ai eu pourtant une surprise ce matin : entourée d'une palissade qui en fait le tour complet, la fontaine était en service ! J'ai essayé de m'en approcher pour assister à ce prodige et trouver une ouverture dans les panneaux-écrans pour prendre des photos…. Las, un panneau d'information annonçait qu'elle est toujours en rénovation, en phase de test du système hydraulique !

    Pour la mairie de Paris qui a la charge de son entretien, c'est une obligation toujours recommencée, à l'image du supplice de Sisyphe… Qui aura le courage de décider de sa transformation en un simple bassin pour bateaux modèles-réduits ?

    Gérard Simonet

     

     

     

    Postscriptum du 30 octobre 2023
     
    Karen Taïeb, Adjointe à la Maire de Paris en charge du Patrimoine, de l’Histoire de Paris et des relations avec les cultes répond à notre article avec cette information dont nous la remercions : "Pour votre information, tout a une fin, nous retirerons les barrières le 6 novembre pour une mise en fonction le 7 novembre 2023
    Bien cordialement "