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Saga judiciaire autour (et au-dessus) du « Klein Holland » (IVe)

KleinPub "Le Klein Holland", 36 rue du roi de Sicile (IVe) (photo SOS Conso)

 

 

Cette affaire hors du commun n'a pas échappé à la plume avisée de Rafaële Rivais qui dirige SOS Conso, le blog du quotidien "Le Monde".

Elle relate sept années de procédure judiciaire dont le pub "Le Klein Holland", un établissement bruyant, est la cause involontaire quoique active. Les évènements sont décrits par le menu dans deux articles successifs de R. Rivais (article du 5 février et sa suite le 6 février). Nous nous contentons de les résumer en espérant cependant qu'ils ne perdent rien de leur sel.

En 2011, M. X visite plusieurs fois un appartement au-dessus du Klein Holland en vue de son acquisition. Il voit bien qu'il est au-dessus d'un bar mais il n'entend pas de bruit et l'agence immobilière l'assure qu'il est insonorisé. La promesse de vente est signée mais le jour-même il retourne à l'appartement et cette fois il y du bruit. Il fait faire un constat d'huissier étendu au relevé des SMS du téléphone du gérant. C'est là qu'il découvre le pot aux roses : à chaque visite, les filles du vendeur ont téléphoné au bar pour lui demander de baisser le son…

En décembre, l'acheteur assigne le vendeur en justice en vue d'annuler la vente.

Le 30 mai 2012, le TGI de Paris annule la vente et prononce le versement à l'acquéreur de dommages-intérêts.

Le 12 décembre 2013, en appel, la Cour infirme le jugement de première instance estimant que l'acheteur aurait pu savoir qu'il y avait du bruit…

L'acheteur va en cassation. La Cour statue le 7 avril 2015 en annulant le jugement et en renvoyant les parties devant une Cour autrement constituée. Cette deuxième Cour d'appel, le 16 septembre 2016 rejette la décision d'annulation.

L'acheteur se pourvoit de nouveau en Cassation le 21 décembre 2017. Sa demande est définitivement rejetée.

A l'issue de ces sept années de procédure, M. X se trouve donc propriétaire d'un logement dont il avait voulu se débarrasser considérant qu'il a subi un dol de la part du vendeur qui a triché sur la marchandise. La justice ne l'a pas suivi dans sa démarche et cette procédure lui a probablement couté fort cher.

Devons nous pleurer sur son sort ? A ce stade nous n'avons pas de commentaire à faire car il s'agit d'une affaire civile entre deux personnes, l'acheteur et le vendeur. La véritable question qui se pose pour nous aujourd'hui est de savoir si le pub est dans son droit ou non.

Si le bruit qu'il fait est dans les limites de ce que la loi a établi, il faudra soit que le nouveau propriétaire du logement s'en accommode soit qu'il déclenche une action "au civil" contre le gérant du pub cette fois en apportant des éléments convaincants sur la gêne subie.

Mais il est malheureusement possible que le bruit causé par l'établissement dépasse la norme de 5 décibels d'émergence le jour et 3 décibels la nuit. Le riverain pourra le faire valoir, au civil s'il le décide, mais aussi au pénal en faisant intervenir le nouveau service de la Préfecture de police qui répond désormais au sigle P.E.C (pôle études et contrôle).

GS

 


Commentaires

6 réponses à “Saga judiciaire autour (et au-dessus) du « Klein Holland » (IVe)”
  1. Pardonnez-moi de ne citer ni le Code civil, ni le Code pénal mais le livre septième des fables de La Fontaine avec quelques aménagements contemporains
    Les animaux malades du bruit tonitruant
    Un mal qui frappe aux petites’heures
    Mal que la ville en sa fureur
    Amplifie pour oublier le reste du monde
    Le Bruit, une sorte de bête immonde
    Capable d’enrichir les faux lieux de Cythère
    Faisait, las, aux hommes et femmes la guerre
    Ils ne craquaient pas tous, beaucoup étaient frappés
    On n’en voyait point d’occupés
    A chercher un soutien pour une pleine nuit
    Pendant que les tristes fêtards trompaient l’ennui
    Loups et renards festoyaient
    En se gaussant des innocentes proies
    Les tourtereaux s’énervaient
    Plus de repos, partant plus de joie
    Le Lion tint conseil, et dit : mes chers amis,
    Je crois que le Ciel a permis
    Pour vos péchés cette infortune
    Que le plus motivé d’entre nous
    Este en justice au nom d’un légitime courroux
    Peut-être obtiendra-t-il la guérison commune
    L’histoire nous apprend qu’en de tels incidents
    On fait de pareils dévouements
    Ne faiblissons donc point ; voyons donc en urgence
    L’état de notre impatience
    Pour moi, qui vit dans ma tanière, un cocon
    Je dors la nuit tout mon saoul
    Pas l’ombre d’un décibel, nulle offense :
    Mais il m’est arrivé quelquefois, pour ma défense
    De faire envoyer par les argousins au violon
    Un unique passant chantonnant, un peu saoul !
    Troubler le sommeil du roi des animaux, de la reine des abeilles
    Ne serait-ce qu’une fois, la police fait merveille …
    Je me suis dévoué, agissant séance tenante
    Il est bon que chacun, face au bruit répété, choisisse la bonne pente
    Car on doit souhaiter sans aucune injustice
    Que les décibels excessifs périssent
    Sire, dit le Renard, vous êtes un bien bon Roi ;
    Vos propos ne témoignent d’aucune bassesse
    Pourtant, plumer nuitamment la jeunesse canaille, sotte espèce,
    Est-ce un péché ? Non, non. Les tenants des bistrots contre sonnante espèce
    En flattant tous leur sens, leur font une belle faveur
    Il faut bien que jeunesse se passe au prix d’un dur labeur
    Et quant à ce bruit l’on peut dire, sans être un vieux corsaire
    Qu’il s’agit – pour la cause – d’un mal nécessaire
    L’Ane vint à son tour et dit : j’ai souvenance
    Qu’à proximité d’un de ces lieux de nuit, j’ai voulu m’établir
    Le goût pour le centre de la ville, l’occasion, la tranquillité apparente, et je pense
    Quelque mauvais renseignement aussi me poussant,
    Je finis par élire
    Domicile en étant le plus offrant
    J’enquêtais nuitamment en parlant à l’agence
    Qui se chargeait de prévenir mes alarmes
    En signalant aimablement ma venue aux petits maîtres du bruit
    Cette engeance
    qui fourbissait ses armes
    En cultivant le faux semblant
    Baissant le ton, le temps de ma venue, pour garder son sauf-conduit
    J’ai protesté, j’en avais bien le droit, puisqu’il faut parler net
    Et j’ai porté la voix dans toutes les instances
    Sans me préoccuper outre mesure des finances
    En simple instance et au dessus, on n’entendit mon appel
    Entre un lucratif estaminet et un simple baudet,
    Vous n’imaginez pas lequel s’est trouvé débouté, irréel !
    Un loup, figurez-vous
    défendait mon cas devant les cols d’hermine
    et l’on s’est contenté de juger sur ma mine
    Déménagez, soyez à l’aise, quittez donc les voyous
    Vous êtes un impudent de vous en prendre ainsi
    A ces maîtres du bruit qui font le beau-temps comme la pluie
    Rien que la honte n’était capable
    D’expier son forfait : on le lui fit bien voir.
    Selon que vous serez commerçant truand ou simple riverain
    Les jugements de Cour vous rendront blanc ou noir

  2. Avatar de jp75003

    On peut tirer un enseignement sur le 2eme Arrêt de la Cour d’Appel, celui de savoir lire les PV d’Assemblées Générales.
    D’autre part, avec ce nouveau service dépendant de la Préfecture de Police, on ne pourra pas critiquer la Maire de Paris.
    JP 75003

  3. Avatar de Olivier

    Le bruit causé par les clients de cet établissement est également une nuisance qui touche tous les habitants voisins. La clientèle fume et parle fort parfois jusqu’à deux heures du matin devant l’établissement. Il n’y a que la pluie et la neige qui arrivent à la faire taire. Mais un bar est il responsable des agissements de ses clients si ceux ci ne consomment pas à l’extérieur? C’est tout le problème.

  4. Il ne reste donc qu’à ce monsieur de louer son appartement invivable en Airbnb – probablement comme beaucoup d‘autres- Qu’on ne vienne pas se plaindre, après cela, de la désertification du centre ville.

  5. Avatar de jp 75003

    « Un bar est il responsable des agissements de ses clients si ceux ci ne consomment pas à l’intérieur ?  »
    Non, il n’est pas responsable de l’attroupement de personnes sur un trottoir qui ne consomment pas mais fument des cigarettes.
    Mais si ces personnes réintègrent le Bar pour continuer leur consommation, le gérant peut poser une affiche:  » Pour la tranquillité du voisinage Merci de ne pas faire de bruit », ou verbalement faire « la police » dans son établissement. Mais c’est un commerçant, il ne dira rien. Reste l’affiche.
    JP 75003

  6. Avatar de Gilles Pourbaix
    Gilles Pourbaix

    En réponse à JP75003…
    Dans le Parisien du 17 février une question et la réponse du Préfet de Police de Paris…
    Le gérant peut-il être tenu pour responsable de l’agissement de ses clients ?
    C’est ce que dit la loi. L’article L3332-15 du code de la santé publique évoque des atteintes à l’ordre public « en relation avec la fréquentation de l’établissement ou ses conditions d’exploitation ».

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