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Compte-rendu de mi-mandat du Maire du IIIe. Lettre ouverte de J.F. Leguil-Bayart publiée sur Médiapart

                Hidalgo et aidenbaum mairie III 14 01 17  Anne Hidalgo et Pierre Aidenbaum, compte-rendu de mi-mandat mairie du IIIe (Photo VlM)

 

 

Nous nous sommes rendus pour la forme aujourd'hui à ce compte-rendu de parcours rehaussé par la présence de la Maire de Paris Anne Hidalgo, que nous avons trouvée assez convaincante, si on exclut son couplet sur les Jeux Olympiques de 2024 qui ne persuade que ceux qui sont déjà convaincus. Pour la forme, car il y a longtemps que nous avons compris que ces grand-messes ne sont pas le lieu pour régler les difficultés qui se présentent dans nos quartiers. Il est significatif à ce propos de relever combien de fois  le Maire s'est défendu en expliquant qu'il n'était pas compétent sur les sujets évoqués…

Il y avait dans la salle des fêtes plusieurs comités de défense : les riverains du Carreau du Temple qui souffrent de ses nuisances, ceux de la Corderie dont l'espace public est envahi, des utopistes qui militent pour que les 24.000 m² des 64-66 rue des Archives, soient rachetés par la Ville de Paris (avec quel argent ?) pour faire du logement social, des propriétaires de chiens qui voudraient un espace dédié une heure le matin et une heure le soir pour que leur animal ait le loisir de batifoler (sans laisse), sans compter la protestation diffuse et permanente contre les deux-roues motorisés ou non qui ne respectent pas le code de la route…

On ne traite pas ces sujets dans une arène entre interlocuteurs qui se conduisent en gladiateurs car la tension monte vite et dégénère en combat. La porte-parole d'un collectif en a fait les frais. Nous nous sommes toujours efforcés, dans notre action associative, d'aborder les dossiers en petit comité avec des personnes qui ont un pouvoir d'agir. Dans une réunion publique comme celle de ce matin, le combat des egos détruit toute chance de progresser dans un débat.

Le solo du Maire Pierre Aidenbaum, qui a précédé les échanges, nous a davantage intéressés. Il a rappelé ses engagements de campagne et fait le point de leur exécution en précisant que tous les objectifs seront atteints en fin de mandat en 2020. On peut lui en donner acte. Cependant on observe que chaque réalisation a son revers de médaille : l'amélioration du cadre de vie, qui est indéniable dans le IIIe, fait monter le prix du foncier et attire les visiteurs et le tourisme de masse qui à son tour est responsable de la malpropreté voire de la prolifération des rats….

De la même manière, la création de logements locatifs très sociaux, sociaux, classes moyennes et familiaux est en soi un bienfait. Malheureusement, l'absence de terrain dans les arrondissements du centre ne permet pas la création de logements, seulement la réhabilitation très couteuse de bâtiments inappropriés. A Paris et singulièrement chez nous dans le centre historique, on fait du logement social à un prix qui ne l'est pas. Il en résulte un déficit que le budget de la Ville doit absorber. Comme la Maire a pris l'engagement louable de ne pas augmenter les impôts, on a recours à la dette qui s'accroit. Il faudra bien l'honorer un  jour et ce jour n'est pas forcément éloigné…

On s'aperçoit qu'un sujet peut être examiné suivant deux facettes, favorable ou défavorable. C'est notre honneur à "Vivre le Marais !" de nous efforcer de voir les deux et de laisser nos lecteurs décider en fonction de leur sensibilité propre.

Ainsi, à l'occasion de l'opération "bilan de mi-mandat" des maires d’arrondissement,  Jean-François Leguil-Bayart adhérent de notre association a souhaité que soit publiée sur le blog de "Vivre le Marais !" la lettre ouverte à l'adresse du Maire du IIIe arrondissement, déjà publiée sur Médiapart. C'est un réquisitoire qui ne ménage pas la municipalité et son Maire mais l'analyse des dossiers est faite avec intelligence, au point qu'elle peut être utile aussi à ceux qui sont visés. Voici l'introduction de cette lettre. Ceux qui veulent la lire dans son intégralité devront cliquer en bas de page dans le lien "lire la suite" :

GS

 

Lettre ouverte de mi-mandat à M. Aidenbaum, Maire du 3e arrondissement de Paris

 

Monsieur le Maire,

 

Je ne me rendrai pas à la séance de compte-rendu de mi-mandat que vous proposez à vos électeurs, ce samedi 14 octobre. En effet, pour avoir assisté à plusieurs réunions que vous présidiez, j’ai pu constater que vous n’admettiez aucune critique et que vous vous emportiez contre les participants qui n’avaient pas l’heur de partager vos vues, rendant ainsi impossible tout débat démocratique, et même toute réflexion collective. Vous avez d’ailleurs traité les habitants du 3e arrondissement – ceux qui vous ont élu – d’ « enfants gâtés », dans une interview qui a fait date.

Il y a encore peu, vous avez pris à parti le président d’une association dont je suis membre, Vivre le Marais, parce qu’il osait mettre en doute le bien-fondé de la privatisation de la chaussée de la rue des Coutures-Saint-Gervais au profit d’une association, et vous avez tenu des propos étranges sur les « vieillards » qui, pourtant, sont des citoyens comme les autres, en affichant le jeunisme qui tient désormais lieu d’argument suprême – j’écrirai même supreme, pour la raison qui va suivre – dans l’équipe municipale de Paris.

 

Mais je tiens à nourrir le débat public sur votre action en espérant vous donner matière à réflexion, ainsi qu’à nos concitoyens. Puis-je me permettre de rappeler que chez le philosophe Jürgen Habermas, l’espace public n’est rien d’autre que l’exercice public de la raison ?

Comme de nombreux habitants du Marais, je déplore que vos mandats successifs, commencés sous les meilleurs auspices par l’éviction démocratique de la dynastie Dominati, de sinistre mémoire civique, ont malheureusement abouti à une dégradation constante de leurs conditions concrètes de vie. Cela ne signifie nullement que vous n’ayez rien fait de bon, ni que vous ayez été animé d’intentions mauvaises. Néanmoins, vous n’avez pas su, ou pas voulu, identifier et dépasser un certain nombre de contradictions sous-jacentes à votre politique.

Vous avez ignoré, ou récusé, parfois de manière méprisante, les avertissements ou les critiques qui vous étaient adressés, en vous comportant de plus en plus comme un potentat d’arrondissement. Vous vous êtes volontiers défaussé sur les autres pouvoirs régissant votre circonscription, la Ville de Paris et la Préfecture de Police de Paris, comme si votre qualité de maire, et même de doyen de la municipalité, ne vous donnait aucune influence sur ces décisionnaires. Vous auriez aussi pu vous appuyer sur vos électeurs pour infléchir l’action (ou l’inaction) de ces derniers, quand celle-ci s’avérait néfaste. Surtout, peut-être, vous avez été prisonnier de conflits d’intérêt dans lesquels vous vous êtes installé, par exemple en cumulant votre responsabilité de maire du 3e arrondissement et la fonction de président de la société publique locale du Carreau du Temple, ou de membre du conseil d’administration du Musée Picasso, au risque de sacrifier le bien-être et la santé des habitants de votre quartier, le respect de la loi et de la réglementation, la tranquillité et l’ordre publics.

Depuis votre élection, vous avez appuyé et accompagné la transformation du Haut-Marais en lieu de tourisme et de consommation de mass4. Dans le sillage de Hôtel de Ville, vous avez injecté des millions de visiteurs et de chalands dans un quartier complètement inadapté à ce déferlement humain. Or, Paris était déjà la première destination touristique au monde. Que vous fallait-il de plus ? Le bilan de cette fuite en avant est désastreux pour le 3e arrondissement.

Pour être aussi concret que possible, je ne prendrai que des exemples dont j’ai été le témoin direct, et parfois la victime, en tant qu’habitant de la rue Vieille-du-Temple. L’afflux des visiteurs dans le Marais se traduit par une dégradation de son patrimoine : les tags, l’affichage sauvage, les enseignes en mauvais anglais le défigurent, et l’augmentation des déchets alimentaires qui s’ensuit a rendu impossible le maintien de la propreté publique, au point de provoquer une invasion de rats qui a nécessité la fermeture de squares, ou la coexistence des rongeurs et de leurs usagers. Les usines culturelles et marchandes que sont devenus le Musée Picasso et le Carreau du Temple se sont inféodé l’espace public mitoyen en l’occupant et/ou en soumettant le voisinage à des nuisances sonores insupportables.

Pas plus tard que ce dimanche 8 octobre, le Musée Picasso a fait interdire par la police la circulation des piétons – oui, la circulation des piétons – rue des Coutures-Saint-Gervais pour sécuriser l’accès de la réception qu’il donnait en ses jardins, avec pour invité d’honneur le président de la République, venu, il faut l’admettre, en petit appareil pour le vernissage de l’exposition « Picasso 1932 ». Et ce au mépris d’une liberté publique fondamentale, celle d’aller et venir, et des riverains, contraints de faire le détour par la rue Debeylleme pour atteindre la rue de Turenne, voire de renoncer à recevoir à leur domicile leurs parents ou leurs amis : le Musée Picasso, notre nouveau suzerain, en son hôtel Salé, celui d’un fermier général… L’impératif de la Sécurité, protestera-t-on ! Entendu d’Europe du Nord ou de Suisse, l’argument est surréaliste, hormis même le fait que ce n’étaient pas les deux policiers sympathiques qui fermaient la rue avec une barrière métallique et une mitraillette qui allaient dissuader Daech. Si les huiles de la République ne peuvent pas frayer avec les manants sans avoir peur, qu’elles restent dans leurs palais, et ne bloquent pas nos quartiers.

La privatisation de l’espace public par les commerçants est une autre plaie de cette marchandisation outrancière du Marais. Votre bilan en la matière, Monsieur le Maire, est un échec complet, soit que vous n’avez pas su faire, soit parce que vous avez été complaisant à l’égard des fauteurs de trouble qui ne manquent pas d’entregent et se livrent à un lobbying éhonté. Pour nous en tenir aux environs du square Leonor-Fini et du Musée Picasso, le café Saint-Gervais, la pizzeria Pink Flamingos, la brasserie de La Perle, depuis des années, ne respectent pas la règlementation relative au droit de terrasse, et notamment pas le libre passage des piétons.

Depuis un an, le magasin Supreme occupe le trottoir de la rue Barbette au vu et au su de la police en déployant dans le quartier son propre service d’ordre, et abonde un commerce illicite de sa marchandise dans le square Leonor-Fini et sur les trottoirs de la rue Vieille-du-Temple sans que ni le commissariat ni le fisc ne s’en émeuvent (les revendeurs se vantent de réaliser un bénéfice de quelque 1 000 €, en espèces, par jeudi après-midi). Là aussi, les victimes de cet état de fait, de cet illégalisme de masse sont les résidents – vos électeurs. Depuis des années, leurs plaintes sont tenues pour menue monnaie et n’ont jamais eu d’effets.

Un nouveau cap semble avoir été franchi cet été avec la suspension de la ligne du bus 29, le matin, de 6h15 à 7h, entre la rue de Turenne et la rue aux Ours, pour permettre les livraisons du Monop de la rue des Haudriettes par des camions semi remorque qui sont à eux seuls un scandale dans ce quartier – un manquement à la continuité du service public, et une escroquerie au détriment des possesseurs d’un Navigo, dont s’est rendue coupable la RATP sans que cela vous émeuve outre mesure (ne vous en déplaise, c’est l’association Vivre le Marais qui a obtenu de la Ville de Paris le rétablissement du parcours normal).

Enfin, l’opération « Paris respire » – un Paris abstrait, non pas les habitants du Marais, qui endurent maintenant des embouteillages dominicaux – a rendu invivable le quartier le dimanche. La foule compacte de badauds et de consommateurs déambulant sur la chaussée et paralysant la circulation des piétons eux-mêmes, les attractions bruyantes, la distribution de flyers, la mendicité organisée transforment en enfer les rues des Francs-Bourgeois et Vieille-du-Temple, ainsi que les voies adjacentes. Le comble est que cette opération prétendument écologique se traduit par la suppression des transports publics desservant le périmètre piétonisé, à savoir la décidément malmenée ligne du 29 qui est détournée le dimanche alors qu’elle dessert deux gares.

De même, la discrimination positive en faveur des deux roues motorisés, auxquels ont été accordés d’innombrables parkings gratuits, est une aberration environnementale. Outre que des incendies criminels de motos qui y sont stationnées ravagent depuis plusieurs années, à intervalles réguliers, des immeubles du 3e arrondissement, au péril de la vie de leurs habitants, outre que les coffres de ces engins garés perpendiculairement au trottoir empiètent sur celui-ci et gênent le passage des piétons, les deux roues motorisés sont polluants, sales, bruyants et dangereux. Par ailleurs, mieux vaut, pour les riverains, avoir sous leurs fenêtres trois voitures que douze motos, en termes de rotations et de nuisances sonores.

A force de crier haro sur l’automobile, on en oublie certaines évidences : par exemple que la bicyclette, silencieuse et affranchie de toute notion du Code de la route, n’est pas la meilleure amie du piéton, surtout quand elle est un vélo de course piloté par un livreur de Deliveroo et qu’elle roule sur les trottoirs ou en sens interdit ; ou que les places de stationnement résidentiel, systématiquement supprimées ces dernières années, étaient plutôt un gage de tranquillité pour le voisinage ; ou encore que la circulation automobile est la meilleure défense contre la dégradation d’un quartier du fait de sa piétonisation, sur le modèle hideux des ilots de l’Horloge et de Beaubourg, dans le 3e arrondissement, … ou de la rue des Francs-Bourgeois, le dimanche. Ce n’est peut-être pas politiquement correct de l’écrire, mais c’est pourtant la réalité vécue par nombre d’habitants du Marais.

Une autre conséquence de la transformation du 3e arrondissement en quartier de tourisme consumériste de masse est l’aliénation d’une bonne part de son habitat en locations saisonnières, la flambée des loyers qui en découle, et l’explosion du mètre carré qui fait des propriétaires des riches malgré eux, assujettis à l’ISF et à des droits de succession prohibitifs qui empêcheront la transmission familiale de leur patrimoine. Car tel est le cruel paradoxe du 3e arrondissement : ses habitants doivent payer de plus en plus cher – en alimentation, en biens de consommation, en frais de logement, en impôts locaux – pour vivre de plus en plus mal, dans un bruit continu de valises à roulettes et de beuglements avinés.

Ce à quoi vous objecterez qu’ils peuvent toujours déménager s’ils ne sont pas contents. C’est ce que nous disent les consommateurs de La Perle quand on leur demande de faire silence. C’est ce que l’on nomme la purification sociale, ou la gentrification, au profit d’une petite élite internationale de propriétaires absentéistes, de locataires hebdomadaires et de commerçants généralement non résidents. Est-ce bien la vocation d’un maire que de cautionner ou de favoriser cette évolution ? Et ces conseilleurs sont-ils les payeurs ? Déménager n’est pas toujours financièrement aisé : outre les frais de notaire et les coûts du déplacement, la cession d’une résidence principale, si elle échappe à la taxation de la plus value, est soumise à la CSG.

Bref, les habitants du 3e arrondissement sont pris dans un piège, un piège que vous leur avez tendu, sans doute à votre corps défendant, mais faute d’avoir réfléchi aux contradictions de la politique que vous meniez, ou que vous assumiez en tant que membre de la majorité municipale et, parfois, nationale.

La question de fond est, en effet, votre choix de faire du 3e arrondissement, en particulier, de Paris, de manière générale, une ville de tourisme et de commerce de masse. La transformation du Marais en « zone touristique internationale », à la faveur de la loi dite Macron, a été une étape cruciale de cette politique, qu’avait anticipée l’opération « Paris respire ». Ne faites pas valoir qu’Anne Hidalgo y était opposée. Cette loi a été adoptée par un gouvernement que vous souteniez en tant que suppléant de notre députée de l’époque, et vous avez vous-même poursuivi une politique municipale congruente par rapport à ce texte législatif. Ne répondez pas non plus que cette évolution est mondiale, et que les responsables politiques ne peuvent y résister. Ne répondez pas plus que Paris est en compétition internationale avec d’autres métropoles et que sa nuit « se meurt », comme l’affirment avec un aplomb d’arracheur de dents les limonadiers qui hantent les couloirs de l’Hôtel de Ville et des mairies d’arrondissement pour faire avancer leurs petites affaires et leur gros bruit.

La vérité est que les édiles de New York, de Londres, de Berlin, d’Amsterdam, de Barcelone prennent depuis plusieurs années des mesures concrètes contre Uber, Airbnb et les prédateurs de l’espace public et de la nuit – des mesures que vous vous êtes refusé de prendre ou d’encourager, tout en vous dissimulant derrière des atermoiements et des gesticulations qui ne trompent pas les habitants de votre arrondissement : une commission par ci, une proposition de loi par là, pour surtout ne pas avancer.

Voulez-vous que Paris devienne une nouvelle Venise, une ville off shore, vouée au commerce de fringues et de bimbeloteries, dont l’anglais de bazar sera la nouvelle langue véhiculaire, et où viendront travailler – certes, en bus électrique ! – ses anciens habitants, qui auront été chassés vers sa périphérie ? Non, sans doute pas. Mais c’est l’avenir que vous nous avez préparé avec votre action brouillonne et bling-bling.

A mi mandat, la majorité municipale à laquelle vous appartenez se donne comme objectifs la piétonisation du Marais, l’accueil des Jeux Olympiques, et celui de l’Exposition universelle. Chacun de ceux-ci sera un cataclysme financier et environnemental pour les habitants du 3e arrondissement. Les expériences en laboratoire ont déjà été faites : l’opération « Paris respire » du dimanche, et les précédents Jeux olympiques dans diverses capitales étrangères, qui en sont toutes sorties endettées, voire ruinées. Si l’on en croit le Canard enchaîné et Mediapart, il n’a pas fallu attendre longtemps pour que ces projets funestes dégagent une odeur sinon de corruption, du moins de gabegie. La moindre des choses eût été de consulter par référendum les principaux concernés : vos électeurs. Vous vous en êtes bien gardé, connaissant par avance le résultat de telles consultations.

Ne vous étonnez donc pas, Monsieur le Maire, si des listes indépendantes se présentent lors des prochaines municipales pour rendre aux Parisiens la maîtrise de leur destin, comme cela s’est produit à Barcelone. 

Jean-François Leguil-Bayart

 

Commentaires

14 réponses à “Compte-rendu de mi-mandat du Maire du IIIe. Lettre ouverte de J.F. Leguil-Bayart publiée sur Médiapart”
  1. C’est remarquable. Tout y est, du lobby des limonadiers aux usines culturelles, en passant par les 2 roues et les locations saisonnières; l’idéologie autoritaire à l’égard des habitants, laxiste face aux intérêts économiques, et le manque de transparence, le côté brouillon et bling bling de cette politique, la marchandisation ignoble de nos lieux de vie. Et merci d’écrire, ce que je pense aussi personnellement, que la voiture nous protège de beaucoup de nuisances, lorsque la pietonnisation nous livre aux excès de la consommation et du tourisme! Ca fait du bien de le lire.
    Bravo pour ce condensé de ce que nous subissons et dénonçons sans être jamais entendus, car avec cette municipalité, il n’y a pas plus de démocratie que de beurre en branche bien qu’elle abuse des mots participatif, citoyen ou collaboratif à tous propos. RÉSISTONS !!

  2. « La voiture nous protège de beaucoup de nuisances  »
    Mais comment peut on écrire des choses pareilles ? ? , autant je peux partager beaucoup de chose écrite dans cette lettre autant là j avoue être assez subjugué et agacé par ce genre de affirmation stupide.
    Vous avez raison , mettons de la voiture partout comme ça nos pblms seront réglés
    Et faite moi signe quand vos listes indépendantes seront déposées, histoire que je ne vote pas pour vous…..
    Alain

  3. Cher Alain, lorsque le Marais sera piéton, vous regretterez les voitures. Comme ceux qui habitent aux Halles, autour de St Séverin ou Place du Tertre, etc… pour ne citer que ces exemples d’enfers de la piétonnisation … Et croyez le ou pas, nos affirmations ne sont pas forcément plus « stupides » que les vôtres… Un équilibre véhicules/piétons est effectivement une protection contre la marchandisation totale de l’espace public. Sinon, autant s’installer directement dans un centre commercial.

  4. Quelle horrible petite lettre partisane, univoque et agressive. Il convient de modérer ces affirmations a moitié fausses et de cesser l’emphase habituelle associée à ce genre de réquisitoire. Comme l’écrit VLM au sujet des JO : « ne persuade que ceux qui sont déjà convaincus ».

  5. Chère Marie
    Je ne pense pas que la pietonisation de grand centres urbain ou la marchandisation a outrance soit aussi nocive pour la santé des plus fragile et meme les autres que le poison qui sort de certains pots d échappement .
    Eh oui je préfère habiter à côté d un centre commercial qu a côté d une autoroute
    Alain

  6. La synthèse de Jean-François est brillante. Je partage totalement son analyse et je déplore, avec énormément de tristesse, que notre génération, en l’espace de quelques décennies, aura livré le centre de Paris et son patrimoine au business vulgaire, aux spéculateurs immobiliers et à la mafia…mais certainement pas au peuple parisien qui vaut mieux que cela.

  7. Parfaitement d’accord avec Marie. La voiture (surtout lorsqu’elle sera électrique) nous protège des nuisances.
    La rue des Rosiers, la rue de la Huchette, la rue Saint Severin sont des horreurs.
    Et quid de livraisons, des artisans qui doivent venir dans nos quartiers ?

  8. Avatar de Catherine
    Catherine

    Nous sommes beaucoup à partager cette analyse, si j’écoute ce que j’entends autour de moi. Ce qui est dit n’est plus ni de gauche, ni de droite, mais bien au-delà. La preuve? cette lettre se termine par l’appel à des listes indépendantes tant est grande l’exaspération de ne pas être écouté par les politiques en place.
    Paris est la ville la plus dense d’Europe, on y étouffe de pollution, et on y est « tué » par le bruit: même si les quais piétons sont une excellente idée, pour le tourisme au moins (ça se voit), il se trouve que les délestages sur certains boulevards/rues en font maintenant de véritables autoroutes au bruit insupportable dès 5h du matin et que la pollution n’est que déplacée.
    La vraie réflexion? vie locale et tourisme de masse sont-ils compatibles.
    Il y a un jour où là doit se situer le choix: Barcelone,Venise, Amsterdam, Bruges: là doit être la réflexion très approfondie avant qu’on ne tue la poule aux œufs d’or.
    Réunissez-vous!
    N’est-ce pas l’enclavement/prédominance de Paris qui doit être remis en question? mais ça nécessiterait que les édiles parisiens acceptent une perte de pouvoir/ressources et une meilleur répartition vers un vrai Grand Paris: leur ego ne le supporterait pas? ou plutôt leur stratégie d’accession au pouvoir national? que nous importe, nous, ces calculs politiciens : à quand une vision GLOBALE de notre région, avec une répartition des lieux de travail correspondant à l’habitat?
    Pourquoi déplacer des populations, au lieu de décentraliser?
    Et pourquoi construire des tours à Paris, alors que TOUTES les consultations par la Mairie ont montré le refus des parisiens devant cette redensification? d’autant que nos transports sont calamiteux, malgré l’autosatisfaction proclamée par ceux qui ne les utilisent pas ( qui peut attendre 15mn entre 2 bus comme c’est fréquemment le cas? les arrêts entre les stations de métro et les quais saturés, le RER en retard..)
    On pourrait dire la même chose pour les J.O.: on constate déjà et encore le début des dérives: dépenses et rémunérations exorbitantes de certains dont on comprend mieux la joie d’avoir été sélectionnés, prélude à un endettement insupportable avant tout le reste, on l’a constaté à chaque attribution ailleurs.
    L’esprit olympique, qui y croit encore ? concussion, dopage : pauvres sportifs.
    La surdité de nos édiles n’est pas supportable, et laisse la porte ouverte à tout et n’importe quoi, ne l’a-t-on pas assez vu au niveau national? Pas assez avertis? Apparemment, il y a là clairement une incapacité de nos politiques à analyser la situation et à en tenir compte.
    Holà, il serait temps de se réveiller!
    Et on se dispenserait bien de cette colère, vu ce qui se passe partout.

  9. Avatar de Pierre Berton
    Pierre Berton

    Il y a plus de vingt ans la mairie du 5ème où je résidais avait décidé la pietonisation de la rue St André des Arts,mais bien vite se ravisa suite aux nombreuses nuisances (musiciens,mendiants,clientèle avinée) tout ce qu’on retrouve actuellement dans le Marais où je réside désormais,alors,on savait très bien ce qui attendait les résidents de ce quartier ,alors chers maires,il n’est peut-être pas trop tard pour être raisonnables et rendre aux habitants leur qualité de vie !

  10. J ai bien compris qu elle était la tendance qui se dégageait
    Tjrs prompt à citer ce qui ne marche pas plutôt que ce qui fonctionne
    Tjrs donner des exemples d ailleurs ou ça ne fonctionne pas, c est plus facile …..
    Par contre citer les centres urbain francais ou européen ou là ça marche et bah ça se bouscule pas trop .
    Regardez aussi en Belgique en Hollande et en Angleterre ..
    Et même à Paris dans certains arrondissement la pietonisation est acté dans certaine rue du XIV em XV em et XVII em et à Montmartre toute la partie autour du sacré coeur va le devenir
    Alain
    Alain

  11. Je suis entièrement d’accord avec cet article. Et tous ceux avec qui j’échange aussi. Donc pas d’hésitation : aux prochaines municipales, votons pour des listes indépendantes qui défendent réellement les habitants.

  12. Avatar de claude Mercier
    claude Mercier

    La lettre de Jean-François Leguil-Bayart est une revue complète et objective des problèmes qui dégradent de plus en plus la vie des habitants du centre de Paris. Rlle est écrite dans un langage clair bien différent de celui auquel nous ont habitués nos édiles, dont la forme ronflante cache mal le parti-pris d’intérêts marchands, les a-priori idéologiques et ce qui va avec, à savoir la mauvaise foi et le mépris de électeurs.
    Pour ne citer que deux faits bien visibles qui ont hélas droit à toute la complaisance de la Mairie, je citerai la progression de la saleté et l’incivilité de toutes les catégories de deux-roues (vélos et motos). Dans les deux cas, il n’y a aucun enjeu économique, du moins direct. Imposer ses déchets à tout le monde, raser le piétons sur les trottoirs (mais le cycliste est a-priori sympa parce qu’il roule écolo) ou assourdir toute une rue avec une moto rugissante et conduite à coups d’accélérateurs rageurs, ne servent qu’à permettre à une certaine frange de la population de s’affirmer de façon agressive. On constate que la lutte contre ces nuisances se limite soigneusement à des promesses verbales sans suite car interdire ou réprimer n’est pas dans l’idéologie de la majorité de élus (électoralisme de gauche oblige). Pourquoi des motos de forte cylindrée, polluantes et bruyantes sont-elles considérées comme des véhicules adaptées adaptés à la ville alors qu’on crie haro sur la voiture ? On ne peut que penser que les autorités craignent les réaction des motards (toujours) en colère). Pourquoi les cyclistes ne sont-ils jamais sanctionnés ? Sans doute par idéologie écologiste. Il y a toujours autant de mégots, de déchets alimentaires et d’urine dans les rues en dépit de l’annonce de sanctions qui ne sont jamais appliquées. Il y a là un choix délibéré si on voit ce que d’autres villes dans le monde ont réussi avec succès. Mais nos édiles craignent sans doute que cela aille à l’encontre des intérêts du tout-festif. Tant pis pour les habitants et la réputation internationale de Paris.
    La perspective de l’émergence de listes électorales indépendantes est sans doute le seul moyen de faire réfléchir des édiles comme Pierre Aidenbaum ou Anne Hidalgo.
    Claude Mercier

  13. Avatar de vu de sirius
    vu de sirius

    En résumé, chaussée ouverte aux voitures ou piétonnisation, chaque système a son lot de nuisances, et on n’en sort pas.
    L’idéal serait de donner priorité à la lutte contre le bruit en prohibant les « gros cubes » et en développant scooter électriques et « circulations douces » (mais sur la chaussée ou la piste cyclabe/rollerisable, pas les trottoirs dévolus à ce paria, le piéton).
    Et n’oublions pas la thématique de la saleté , parent pauvre de la politique de la Ville à Paris depuis des lustres (en dépit de réels progrès sur un théme les déjections canines, progrès depuis annulés par l’invasion progressive de l’espace public par ce qu’on peut nommer « la culture du déchet-roi »…

  14. Avatar de marais quatre
    marais quatre

    la plupart des remarques contenues dans cette lettre pourraient valoir pour le IVème arrondissement.
    Nous n’en retiendrons qu’une: le prix exorbitant du m2, qui fait des habitants du IVème des riches malgré eux, et qui leur interdit de transmettre à leur propres enfants ce qu’ils ont mis leur vie à reconstruire. Car c’est eux qui ont reconstruit le Marais, et non ceux qui l’achètent à coups de millions.
    Cordelia

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