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Conférence nationale de la vie nocturne : des riverains un peu plus écoutés….

 

91270909_576ad384cb3f8La Cité de la mode et du design où le 15 septembre 2017 a eu lieu la conférence nationale de la vie nocturne

 

  

Le 15 septembre dernier une conférence nationale de la vie nocturne a été organisée à la Cité de la mode. Parmi les thèmes abordés sous forme de tables rondes un sujet a retenu notre attention  « Co-construire une politique de la vie nocturne, entre fantasmes et réalités ». 

La table ronde réunissait des élus de différentes villes d’Europe (Londres, Rotterdam, Nantes, Bordeaux), un représentant de la Préfecture de Police de Paris des élus de différentes villes d’Europe (Londres, Rotterdam, Nantes, Bordeaux), des représentants de riverains appelant au développement de la vie nocturne (Zurich et Nantes) et  un membre, médecin des hôpitaux, du Réseau « Vivre la Ville ! » dont fait partie Vivre le Marais, un représentant de l’UMIH-SNEG (Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie-Syndicat des Entreprises Gaies), le chargé de mission du conseil de la nuit de Paris étant chargé de présenter les résultats d’une enquête faite par l’EFUS (European Forum for Urban Security) sur les pratiques de régulation de la nuit dans différents villes d’Europe. 

Les débats étaient organisés en 2 temps autour des « modes de régulation de la vie nocturne » et d’autre part «  les leviers et obstacles pour le développement de la vie nocturne ». 

Les échanges ont permis de prendre la mesure d’une volonté de différentes municipalités d’opérer un véritable changement de paradigme, selon ce qu’en attendent des organisations professionnelles parties prenantes ainsi que certains usagers. En effet, ils proposent de refaçonner nos villes obsolètes selon eux car créées pour y vivre le jour, il faudrait que la nuit soit comme le jour. D’où le projet de faire vivre la ville 24h sur 24, sous tous les aspects possibles de la vie et, en attendant, par le développement de la vie nocturne « festive ». 

Ce qu’il y a eu d’absolument extraordinaire au sens étymologique du terme, c’est la pugnacité des élus présents à la tribune pour faire croire à l’inéluctabilité du changement de paradigme, dont, en réalité, ils sont parmi les promoteurs privilégiés, associés à différents parties prenantes (lobbies, noctambules), cependant que la majorité de citoyens ne les ont jamais élus sur de telles promesses électorales. 

 

Contest_conference-nationale-de-la-vie-nocturne-1L'affiche annonçant la conférence nationale de la vie nocturne

  

Au fil des échanges, ces élus se sont crus autorisés, sous différents prétextes, à crânement balayer l’argument de santé publique que leur a fermement opposé le médecin qui a plaidé pour la prise en considération des plaintes des riverains face aux dérives actuelles (bruit, mais aussi alcoolisation des bruiteurs, déjections et déchets sur l’espace public). Parmi le verbatim entendu relevons « l’intérêt de la plateforme est que le sujet ne soit pas cannibalisé par le sommeil », « les chiffres montrent qu’un pourcentage important de jeunes ne boit pas une seule goutte d’alcool, et… ce sont les personnes les plus âgées qui boivent, qui boivent chez elles, ce qui fait qu’il vaut mieux les inviter à sortir pour éviter cette consommation d’alcool » (sic), « la solution se trouve par un dialogue, que la municipalité de Nantes se félicite d’avoir réussi à établir » sachant que les nuisances persistent encore. Le représentant des noctambules zurichois, a même affirmé « qu’il existerait un droit fondamental à être ivre et que la vie nocturne veut sortir de la normalité, par exemple en n’étant pas très propre ». 

Face à ces positions, le représentant des parties prenantes à l’économie de la nuit n’a plus eu grand-chose d’autre à faire que, tout en reconnaissant qu’il existe bien des situations anormales pour les riverains, de se répandre sur les associations qui défendent lesdits riverains victimes, tout en félicitant chaleureusement les autorités publiques parisiennes de la qualité de leur office. 

Saluons l’intervention du représentant de la Ville de Rotterdam. Il n’a, en effet, n’a pas hésité à affirmer « Notre maire pense que le logement est un droit et donc que le droit de dormir prévaut sur celui de faire la fête », tout en expliquant que les plaintes des riverains font l’objet d’un suivi personnalisé et tenace (mesurage acoustique…), l’autorité publique considère que la voie publique doit être épargnée par les décibels. 

Voici exactement la situation équilibrée qu’attendent les associations de riverains, qui n’ont aucun intérêt à tuer le commerce, mais toutes les meilleures raisons d’exiger que l’on puisse se reposer et dormir chez soi. Le représentant de la Préfecture de police de Paris a affirmé que le but est de faire coexister la liberté d’aller et venir, la vie nocturne et le droit de faire la fête avec sécurité et tranquillité, en déclinant synthétiquement les règles à respecter pour les horaires et les sanctions encourues par les établissements. 

Nous retenons de ces débats que la parole des riverains n’est plus étouffée, ces derniers ont voie au chapitre. Toutefois nous ne répéterons jamais assez que vouloir trop braver le cycle naturel du jour et de la nuit à des fins essentiellement de fêtes risque fort de brûler les ailes de ceux qui en font la promotion.

 


Commentaires

5 réponses à “Conférence nationale de la vie nocturne : des riverains un peu plus écoutés….”
  1. J’aime bien l’argument des vieux qui se saoulent chez eux et qui feraient mieux de sortir pour boire de l’eau. Je crains que ça enlève beaucoup de crédibilité à ce genre de raout !

  2. Voix au chapitre et non voie au chapitre

  3. La France et Paris feraient bien de prendre exemple sur Rotterdam plutôt que sur Barcelone/Venise etc.. où la détestation du touriste et des « festivités » est devenue telle que les murs de ces villes fleurissent des slogans  » tourists go home ». Quant aux nuits de Nantes qui seraient apaisées grâce au dialogue , cela ne correspond pas aux nombreux témoignages des habitants.

  4. Avatar de Jean-Jacques
    Jean-Jacques

    Que les « élus » en question habitent au milieu des quartiers que l’ »on » veut festif!
    Que les populations soient informées des intentions de la Mairie! Qu’un référendum soit organisé sur les intentions de celle-ci……mais pas un référendum organisé par celle-ci….mais plutôt par un organisme réellement indépendant!!
    Le représentant des noctambules zurichois n’est pas crédible! A la bonne vôtre, je vais me saouler….chez moi!

  5. Là encore, notre mairie fait preuve d’une idéologie et d’un sectarisme qui consistent à designer les coupables ( les gens qui veulent dormir autrement qu’avec des boules quiès, les automobilistes, etc…. ) et à se permettre de faire fi de leur vie, de leurs droits comme si c’etait parfaitement legitime, puisqu’ils sont les méchants. Ainsi donc, le « débat de doit pas être vampirisé par le sommeil » : oui qui sont ces empêcheurs de hurler en rond qui voudraient pouvoir dormir avant 4h du matin parcequ’ils bossent ou ont des familles? Des ringards, des reacs, de simples habitants, quoi. Peu importe que les habitants de Lisbonne, Venise, Barcelone, Dubrovnik, Berlin, Palma et tant d’autres, se soulèvent contre cette orientation de la politique de la ville à courte vue, qui consiste à dérouler un tapis rouge au tourisme et à l’industrie de la fête, au détriment de ceux qui habitent la ville ( et qui, au passage, paient leurs impôts, ravalent les façades, entretiennent les bâtiments, font vivre le commerce de proximité, bref qui ont leur utilité aussi quand même) et qui finissent par fuir.

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