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Le conflit s’installe entre Paris et la périphérie à propos de la fermeture des berges rive droite

Berges vélos

 

Entre cette vision écologique des berges de la Seine rive droite en bordure du Marais et la réalité que vivent ceux qui ont besoin de traverser Paris d'ouest en est, il y avait tous les ingrédients d'un conflit qui s'est déclaré et n'est pas près de s'éteindre.

Le 15 novembre, on apprenait que le Tribunal Administratif avait refusé de suspendre la piétonisation, suite à une requête en référé d'associations et de riverains. A noter cependant que l'affaire n'a pas encore été jugée "au fond".

Ce 17 novembre, le conseil régional d'Île de France, que préside Valérie Pécresse, publie dans Le Figaro un rapport à charge sur les effets constatés à ce jour sur la circulation et la qualité de l'air.

Les habitants du centre de Paris quant à eux s'interrogent. Ils sont conscients qu'on ne règlera pas le problème grave de la pollution de l'air sans solutions radicales. C'est leur santé et celle de leurs enfants qui est en jeu. On se souvient de ces mois d'été où l'atmosphère de Paris était à couper au couteau. L'approche d'Anne Hidalgo et de ses alliés Verts repose sur cette analyse.

Quai mégisserie 04 10 16Quai de la Mégisserie, 5 octobre 2016, 16h00 (Photo VlM)

 

On leur rétorque non sans raison que la fermeture aux voitures et deux-roues motorisés d'une seule artère de Paris ne va surement pas régler le problème. Leurs opposants ajoutent avec pertinence que le report du trafic sur des quais encore plus encombrés sera préjudiciable à la composition de l'air que nous respirons.

La difficulté dans ce débat est que nous ignorons la façon dont les gens qui se déplacent réagiront face à la baisse de l'offre en matière de déplacement individuel. Vont-ils subir passivement la loi qui leur est imposée et s'accommoder tant bien que mal des difficultés de circulation ? Dans ce cas, l'impact sur la qualité de l'air risque bien d'être négatif et le pari d'Anne Hidalgo sera perdu.

Vont-ils, au contraire, changer de résidence pour limiter les déplacements ? Que fait-on alors pour fluidifier l'immobilier ? A-t-on en projet de baisser les droits de mutation, l'impôt sur les plus-values ? Y a-t-il des programmes immobiliers locatifs là où se concentre l'activité économique pour ceux qui voudraient se rapprocher de leur lieu de travail ? Où sont les incitations à déplacer l'activité économique vers des zones moins denses à l'image de ce qu'a fait la DATAR en son temps pour lutter contre la désertification économique ?

Vont-ils abandonner la voiture au profit d'un autre mode de déplacement ? C'est déjà le cas de la moto et du scooter qui bénéficient d'un extraordinaire engouement. Il faudra alors consolider cette donnée et en tirer les conséquences en créant davantage de parkings, quitte à les rendre payants.

Vont-ils enfin se résoudre à emprunter les transports en commun. Paris n'a pas à rougir de son métro et de ses bus mais leur débit peut s'avérer insuffisant. Une politique de dissuasion à l'égard de la voiture est déséquilibrée si de gros efforts ne sont pas faits en faveur de transports en commun performants.

Il faut se rappeler en même temps que Paris accueille chaque année ("Les Échos" 12 déc. 2014) autour de 50 Millions de visiteurs (10% de moins en 2016 pour les raisons que l'on sait). Avec un séjour moyen constaté de 3,9 jours, ce sont chaque jour 534.000 personnes présentes qui s'ajoutent à la population parisienne et viennent gonfler le nombre de ceux qui utilisent les transports en commun. On voit à partir de ce chiffre éloquent quel est la conséquence d'un tourisme de masse. Celui-là même qui est en train de tuer Venise…. Les problèmes de déplacements dans une ville comme Paris sont aussi liés à l'évolution du tourisme.

Cette analyse ne prétend pas épuiser le dossier. Les commentaires de nos lecteurs vont l'enrichir et peuvent ainsi fournir à ceux qui dirigent la ville une vision de ce que pensent leurs administrés.

Gérard  Simonet

 

 


Commentaires

17 réponses à “Le conflit s’installe entre Paris et la périphérie à propos de la fermeture des berges rive droite”
  1. Une fois encore, passage en force et mépris pour ceux qui doivent se déplacer.
    La politique anti-voitures a démontré au bout de 10 ans qu’elle ne fonctionnait pas : Paris n’a jamais été aussi embouteillée.
    Piétonniser le périphérique n’y changera rien.

  2. Avatar de Chris1602

    la circulation embouteillée est un accroissement de la pollution. les redémarrages sont de gros pourvoyeurs de gaz que nous cherchons tous à combattre pour notre santé (Dioxyde d’azote) ou notre planète (CO2). La durée de transport dans Paris le soir entre 18 et 21h a doublé pour des trajets entre Boulogne et le 3ème par exemple.
    Le théorème de l’évaporation des voitures par création de contraintes ne semble pas se réaliser
    les autres capitales ont mis en place des solutions différentes plus soucieuses de la pollution. L’audace dans ces villes est de limiter l’accès aux véhicules les plus polluants. Par exemple en interdisant l’accès aux véhicules produits avant 2009 (ou autre date correspondant à une norme de dépollution comme Euro5).
    Oui il faut assainir les atmosphères urbaines. Oui il faut proposer des solutions alternatives, par exemple permettre le vélo dans le métro pour une approche globale du transport, par l’utilisation de la Seine comme vecteur de transports de nuit pour les livraisons avec une noria de véhicules propres pour les derniers mètres
    Devons nous rappeler le caractère extrêmement polluant des deux roues et leurs émissions de Composés Organiques Volatils ? or ces deux roues sont prisés pour se faufiler dans les embouteillages
    Pourquoi utiliser la contrainte inutile ? Pourquoi favoriser le spectaculaire à la réflexion concertée avec des spécialistes ?

  3. L’affirmation de « Nada » n’est étayée par aucune statistique. J’ai le sentiment personnellement, et les chiffres de la mairie le montrent (même si on a le droit de douter de leur sincérité), il y moins de circulation dans Paris, moins de circulation dans le centre en tout cas, depuis le début des années 2000.
    Une ville comme Paris ne devrait pas admettre de voitures dans son centre historique. Elle sera bientôt la seule au monde à ne pas l’avoir compris. A en juger par les plaques d’immatriculation des véhicules qui circulent, on constate que 75 à 80 % d’entre eux sont domiciliés hors de Paris et pour la plupart de la couronne. Ceux qui les conduisent ne sont certainement pas tous forcés de venir à Paris. Il existe pour la plupart des alternatives. En rendant le parcours plus difficile dans Paris, on devrait en décourager une partie qui sans aucun doute trouvera d’autres solutions. Il sera possible alors de garantir l’accès à Paris à ceux qui en ont strictement besoin.

  4. J’ajoute une observation, sans doute un peu égoïste, (mais qui ne l’est pas ?): si on habite Paris,se déplacer sur les berges à pieds ou en vélo est une véritable bonheur. Rendre ses berges au fleuve (et pas seulement au parisiens) donne de la consistance au classement des berges au patrimoine mondial de l’Unesco. La présence d’une autoroute était de ce point de vue éminemment anachronique

  5. Avatar de vitamine BA
    vitamine BA

    Pas très sympa pour les gens de banlieue, nous qui avons nos filles étudiantes et logées à Paris( 4 eme et 11 éme): comment rapporter le week end: provisions, cailloux chats,(chat parfois) materiel encombrant..(quand une fille est étudiante en archi..)linge propre/ …etc sans pouvoir se garer… ce n est pas faisable en transports en commun car trop encombrant..et dans leurs deux rues les trottoirs viennent d’être agrandis et des places de stationnement supprimées…et on ne peut même plus aller les voir du vendredi au samedi car stationnement payant maintenant, le samedi…bref tout est fait pour laisser Paris aux parisiens de dégager les autres..l autre soir : 2h30 pour faire Rueil M au 4ème arr en partant à 18h…la fermeture des berges rives droite à reporté une surcharge massive de circulation sur les rues arrières.. triste..

  6. Je n’ai pas compris si dans les éléments de comptage du trafic par la ville et par la région, sont pris en compte les automobiles et les deux (et trois) roues à moteur ou seulement les automobiles.
    Je rentre de faire des courses dans le quartier et ce samedi après midi, on peut dire que les deux-roues sont de partout et ont encore gagné de la place sur les trottoirs.

  7. Cette histoire tourne à l’absurde.
    Il faut quand même être peu clairvoyant pour ne pas admettre que la suppression de cette partie de voie express à l’épicentre de Paris est une action de salut public.
    Et cela pour mille raisons : respect du patrimoine, création d’un espace de respiration au centre de Paris … Ces berges seront appréciées par les générations à venir de parisiens et de visiteurs et la fréquentation est en majorité très jeune.
    Les arguments de ces automobilistes qui revendiquent le droit de venir encombrer et polluer le centre de Paris ne sont pas recevables, l’argument majeur étant « moi je n’ai pas le temps de me promener au bord de la Seine  » !
    Quant aux réactions de Mme Pécresse elles sont de très mauvais augure et rien de bon ne peut sortir de sa coopération avec la Maire de Paris.
    Le projet de tramway Seine Rive droite nécessite au contraire que Paris et la région unissent leurs efforts pour une rapide mise en place

  8. Avatar de Francis66

    Il faut vivre avec son temps, la voiture n’a plus sa place dans Paris…

  9. Les motos : à ma connaissance, il existe des places pour motos dans les parkings ; les motards n’y vont guère,d’abord parce que ces parkings sont déjà payants, et ensuite parce que c’est tellement plus confortable de se garer tout près de l’endroit où on se rend !

  10. Avatar de claire-marie neufville
    claire-marie neufville

    Alors là je suis d’accord, si c’est pour transporter un chat, c’est sûr qu’il faut laisser les voies sur berges ouvertes …..CM

  11. Avatar de Valérie Rattier
    Valérie Rattier

    lorsque je vais prendre le métro pour aller à mon travail, il m’arrive de tousser et de retenir ma respiration sur plusieurs mètres car cela sent mauvais et que l’air est chargé de Dioxyde d’azote. En effet les rues sont très étroites et de plus certaines voitures ne coupent pas leur moteur qui alimente la réfrigération de leur chargement.
    Est-ce normal de ne plus pouvoir respirer ?
    Les piétons ne créent pas de nuisance mais subissent toutes celles des automobilistes (et elles sont nombreuses) qui ne les respectent guère. Valérie

  12. Il est clair qu’il faut que l’on puisse mieux respirer! Mais quand la mairie de Paris va-t-elle se décider à faire en sorte que les deux-roues n’encombrent pas les trottoirs, quand ceux-ci (motos comme vélos, voire patinettes)ne circulent pas sur ces mêmes trottoirs? Peut-être de façon participative: chiche! Que soient créés des parking pour deux-roues comme pour les automobilistes, mêmes payants: chiche? Un peu de courage pour faciliter la vie des parisiens.

  13. Avatar de Nelly Descubes
    Nelly Descubes

    Je n’ai pas de voiture et mes modestes moyens ne me permettent pas de circuler en taxi. J’ai passé l’âge de prendre le risque des vélibs. Je circule donc habituellement en transports en commun. Or je constate que ceux-ci semblent de plus en plus saturés : il me faut bien souvent laisser passer 3 rames de métro avant de pouvoir y accéder (lignes 1, 4, 13 en particulier) ; quant aux bus (96, 69, 76 …)leur fréquence réelle est bien en deçà de la réalité (jusqu’à 25 minutes d’attente parfois en pleine journée ordinaire)
    Je serais curieuse de savoir comment Madame Hidalgo et son équipe se déplacent .

  14. Du côté des râleurs, la banlieue aisée de l’Ouest qui ne supporte pas de mettre désormais autant de temps pour rejoindre le centre de Paris que la banlieue populaire de l’Est.
    En plus d’être écologique, cette décision est donc sociale.

  15. Cette fermeture est une atteinte à la liberté des citoyens qui travaillent, par la démagogie sans faille d’une politique mise en place par les écolos. Selon le Principe de Peter:  » à force d’obstination, on arrive toujours au seuil de son incompétence ».

  16. Personne, à l’exception de Chris1602, n’a noté l’excellente remarque de l’article concernant l’explosion du nombre de motos et de scooters.
    C’était une hérésie d’avoir cette autoroute urbaine en bord de Seine, mais cela ne choque personne d’avoir des 2 roues motorisés sur tous les trottoirs, dans les couloirs de bus ou dans les pistes cyclables.
    Une moto ou un scooter, c’est très polluant, mais la Mairie de Paris semble l’ignorer.
    Stationnement gratuit n’importe ou, large tolérance de la police, création de comités spécifiques dans les mairies d’arrondissement, tout est fait pour plaire aux deux roues.
    Le message est donc clair, automobilistes chassés des voies sur berges, achetez-vous un scooter et tout ira bien.

  17. Une pensée pour les riverains des quais hauts qui subissent deux fois plus de bruit et pollution atmosphérique depuis la fermeture des quais (bas), tout ça directement sous leurs fenêtres.Mais dans un Paris exclusivement dédié aux loisirs, il fallait bien laisser libre les bords de seine pour les touristes, promeneurs et noctambules.

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