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Comment Anne Hidalgo voit Paris en 2050 ….

Berge rive droite piétonne  04 10 16Berge rive droite sans voitures, le pont Notre-dame et au fond le Pont au Change qui cache le Pont Neuf (photo VlM)

 

En parcourant vers l'ouest les berges de la Seine rendues aux piétons en commençant par le pont d'Arcole, on croise le pont Notre-Dame, le Pont au Change puis le Pont Neuf. La promenade est idyllique bien qu'entachée, provisoirement espérons le, par des panneaux et édifices de propagande en faveur de l'écologie telle qu'on la conçoit à l'Hôtel de Ville.

Passé le Pont Neuf, c'est un choc qui attend le promeneur : une présentation du Paris de 2050 tel que la COP 22 qui se tient en novembre à Marrakech va nous le façonner pour que le réchauffement climatique et ses conséquences soit jugulés.

Beaucoup d'entre nous ne serons plus là pour juger de la pertinence de cet exercice d'anticipation, digne de "La journée d'un journaliste américain en 2889", un roman que Jules Verne aurait mieux fait de ne pas écrire en 1889 car il démystifie l'image de l'auteur de "Vingt mille lieux sous les mers" ou "Mathias Sandorf" au point d'en être ridicule. Rappelons simplement que Jules Verne, considéré comme le visionnaire qui annonça la télévision, l'hélicoptère, le sous-marin et la conquête spatiale, passe dans ce roman complètement à côté de l'arrivée des techniques de traitement, de stockage et de transmission de l'information, de l'Internet, du "Big Data", ceci bien avant l'échéance de 2889 !

Les architectes-urbanistes choisis pour cet exercice nous livrent un projet par arrondissement. Il est dommage que les quatre arrondissements du centre n'aient pas été encore fusionnés, on aurait fait l'économie de trois inepties. Passons les en revue : dans le IVe, des sous-sols pour le parvis de l'Hôtel de Ville pour accueillir un public nombreux, ce qui suggère qu'on a poursuivi une politique de densification de la capitale ; dans le 1er, un téléphérique qui traverse la Seine pour relier Montparnasse à la gare du Nord.

Paris 1er projet 2050Téléphérique dont le pylône s'appuie sur le "Vert Galant", devant un "Pont Neuf" livré à diverses facéties décoratives et architecturales (Mairie de Paris)

 

Dans le IIIe, on renoue avec les pilotis qu'on a cru définitivement écartés, avec une construction métallique flanquée d'un silo cylindrique sur la petite place dite Renée Vivien, au carrefour des rue du Temple et des Haudriettes, au lieu-dit historique de "l’Échelle du Temple", sans aucune considération pour la fresque "l'Esprit des Lieux" de Catherine Feff qui se trouve occultée par cet édifice inattendu. Voici ce qu'il adviendrait de ce carrefour :

Paris IIIe projet renée vivien

en lieu et place du paysage actuel, sa végétation et la fresque monumentale qui décore le mur :

 

Haudriettes soleil d'hiverPlacette Renée Vivien (IIIe) : l’Échelle du Temple (Photo VlM)

 

Si ces visionnaires nous avaient consultés, il leur aurait été dit que cette placette ne fait de mal à personne et qu'elle ne demande qu'à être mieux entretenue et nettoyée. Telle qu'elle est, nous la trouvons parfaitement éco-compatible et elle a l'avantage d'offrir un espace de respiration qui fait cruellement défaut dans le quartier Ste Avoye. Va-t-on respirer mieux au milieu des poutrelles, des escaliers métalliques, et des caillebotis ? et que dire des immeubles XIXème siècle de la rue du Temple dont les façades sont recouvertes de stores qui en dissimulent le style que nous aimons bien ?

De notre point de vue, ces chercheurs auraient été bien inspirés de réfléchir au sort du gymnase Michel le Comte qui se dresse au même carrefour, et à l'école-piscine St Merri (IVe), qui sont très laids et ne possèdent aucune vertu écologique. Nous aurions été ravis qu'ils les remodèlent pour nous montrer qu'il est possible de concilier la lutte contre le réchauffement climatique et l'esthétique des constructions.

EiffelConstruction de la Tour Eiffel (Paris Zig Zag)

 

Ceci dit, nos critiques épidermiques sont aussi le fruit d'un conservatisme qui n'épargne personne. Ce travers a failli nous priver pour toujours de la Tour Eiffel, dont Guy de Maupassant avait condamné "l'ombre odieuse de la colonne de tôle ondulée". Il n'est sans doute pas inutile que des réflexions sur le devenir de Paris accompagnent le combat contre les émissions de gaz à effet de serre qui est au cœur des conférences COP qui se succèdent. Il est clair cependant, et la mésaventure de Jules Verne est là pour nous éclairer, que le Paris de 2050 n'aura rien à voir avec les élucubrations qui nous sont livrées en ce mois d'octobre 2016, sur les berges de la Seine.

Rien n'exclut notamment qu'après une période de réchauffement climatique dû en partie aux émissions de CO² nous n'entrions dans une phase de refroidissement climatique attribuable aux variations cycliques d'irradiance solaire (*). Nos amis architectes-urbanistes n'auraient plus alors qu'à ravaler leurs copies.

Et nous, dans la foulée, à nous en réjouir !

Gérard Simonet

 

(*) Le Soleil joue un rôle prépondérant sur les fluctuations climatiques










 


Commentaires

6 réponses à “Comment Anne Hidalgo voit Paris en 2050 ….”
  1. Avatar de Olivier

    Ce sont des visionnaires de la même eau qui nous ont construit la voie Georges Pompidou en 1967.

  2. Avatar de jean-Pierre
    jean-Pierre

    Vous avez raison de dire modestement qu’il y a un risque à brocarder ce qui est contemporain car l’avenir se charge assez souvent de vous infliger un démenti cinglant: la Tour Eiffel bien sûr mais aussi la pyramide du Louvre, l’arche de la Défense etc … Il y a aussi des contre-témoignages : les colonnes de Buren, l’Opéra Bastille et le centre Pompidou, si on veut bien admettre qu’il n’est pas condamnable en soi mais qu’il aurait gagné à être placé à la périphérie de Paris et non pas à la place de centaines de maisons qui réhabilitées ont un charme fou comme on peut le vérifier avec ce qu’il en reste rue du Grenier St Lazare dans le 3ème.

  3. Je me demande quel genre de touristes viendront encore admirer ce que Paris sera devenu en 2050. Toutefois on peut imaginer que Madame Hidalgo ne sera plus maire de Paris et ne pourra plus se lamenter publiquement de la diminution du nombre de visiteurs étrangers. Apres elle, le déluge.

  4. Avatar de EDITH COURCHONOUX
    EDITH COURCHONOUX

    En ce qui me concerne…pour avoir hier emprunté les voies sur berges rendues aux piétons…
    Certes, il y avait des joggers des badauds mais hélas…je crains qu’elles ne soient une occasion rêvée pour les clochards trop heureux de l’aubaine…
    J’espère me tromper.
    Et comment jugule-t-on les embouteillages dans les axes principaux de la capitale.?

  5. Avatar de askharia

    Il est évident que s’acharner à lutter contre toute forme de modernisation est contre-productif. La question est de savoir où faut il le faire? Certainement pas dans les arrondissements centraux qui concentrent les plus beaux héritages des siècles passés qui font le charme de la capitale. Par contre au delà il existe encore d’énormes zones qui méritent non pas d’être réhabilitées mais d’être détruites pour y bâtir les bâtiments et les édifices modernes que méritent les parisiens.

  6. Oui, elle ne sera plus Maire à ce moment là…c’est une certitude!
    Paris en 2050..? Dieu seul le sait…soit Paris sera devenue une gigantesque poubelle (cela a déjà commencé) ou alors des prises de conscience vont avoir lieu et on va aller vers une amélioration…mais en tout cas, quand on voit comment la ville est gérée en 2016…il y a de quoi s’inquiéter pour 2050…
    Qui vivra verra..!

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