Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

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Tout doit être fait pour éviter la « napolisation » de Paris….

Naples baieLa baie de Naples. Au fond, le Vésuve

 

"Nul ne peut aujourd'hui trépasser sans voir Naples, à l'assaut des chefs-d’œuvre ils veulent tous courir" (Georges Brassens)

Naples et sa région regorgent de sites qui sont des merveilles du monde : les perles de la côte amalfitaine que sont Ravello, Amalfi, Positano et Sorrento, les îles de rêve qui ont pour noms Capri, Ischia et Procida, le Vésuve souverain qui inspire crainte et respect, Pompéi et Herculanum, où le temps s'est arrêté une nuit de l'an 79 après J.C…..

Amalfi vue générale droiteAmalfi, nichée au creux des montagnes, vue de la mer

 

Pompeï tombesPompéi, la nécropole

 

Et puis Naples elle-même avec ses ruelles de dalles volcaniques, ses immeubles colorés, ses châteaux et palais, ses monastères, sa chartreuse, ses églises, qui témoignent d'un passé riche d’influences byzantine, normande, angevine et aragonaise successives et cumulées.

La nature et l'Histoire ont doté Naples de tous les atours.

Pourtant, Naples est repoussante. Ce qui domine dans la ville c'est la saleté qui n'a d'égale que l'indiscipline et l'incivilité qui y règnent. Les détritus jonchent le sol, les poubelles débordent, les scooters frôlent des passants que les klaxons stridents font sursauter. Se promener dans Naples, c'est le stress assuré.

San giovanni parvis souilléReliefs de la nuit : canettes, sacs plastiques et détritus divers

 

Les murs de la rue sont recouverts de tags hideux qui ne respectent ni la propriété privée ni le caractère officiel ou sacré des bâtiments.

Naples st giovanni maggioriÉglise de San Giovanni Maggiore dont même la porte en bois est souillée

 

Sta chiara escalierMonastère de Santa Chiara, perron monumental défiguré

 

San giovanni mur taguéÉchantillon de mur qui se répète à l'infini sur la ville

 

Il n'existe dans la ville aucun espace à hauteur d'homme sur les murs qui ne soit dégradé. La cathédrale elle-même en est victime. Les immeubles sont souvent ravalés mais leur mise en valeur s'arrête au niveau du premier étage. Cet état désastreux ajoute au caractère anxiogène des rues étroites et mal éclairées du centre-ville.

Ce laisser-aller général qui désoriente les touristes a des causes nombreuses. Les citoyens ont tendance à en rejeter la responsabilité sur les politiques et sur la Mafia (Camora à Naples). L'explication est un peu simpliste. Il serait plus objectif de la mettre tout simplement sur le compte des mentalités et des us et coutumes des napolitains eux-mêmes. C'est ce que reconnaissent d'autres citoyens plus sincères.

Au chapitre des mentalités : les gens ici soignent leur intérieur mais ne se sentent pas concernés par les parties communes, qui ne leur appartiennent pas (paliers, escaliers, couloirs …). Et dont la rue fait partie. Peu importe donc qu'elles soient laissées sans entretien. Pour ce qui est des pratiques, la rue est la nuit le lieu de sortie des habitants qui s'y retrouvent dès 19h00 et y consomment abondamment si l'on en juge par la quantité de bouteilles, canettes, boites métalliques et autres détritus qui sont laissés sur place aux bons soins d'un service de nettoiement trop souvent aux abonnés absents.

Paris n'est pas à l'abri de ce genre de dérive. A la fin des années 90, il n'y avait pas de réponse au barbouillage des murs par des songe-creux en mal d'expression. La municipalité Delanoë étudia la faisabilité d'un service public anti-tags et le mit en musique dès 2001. Notre association ne fut pas  étrangère à cette initiative et maintient depuis une pression constante – que certains nous reprochent en nous qualifiant de "tagophobes" – pour que le problème soit pris au sérieux et que des dispositions pérennes soient mises en œuvre pour l'éradiquer. La ville de New-York nous a appris que c'était possible, en renforçant notamment les sanctions.

Le combat que nous menons avec "Vivre Paris !" pour que la rue à Paris ne soit pas livrée aux fêtards et à leurs exactions ressortit de la même démarche.

Paris qui n'a pas autant d'atouts naturels que Naples et se doit de mettre en valeur le capital architectural dont elle peut se vanter, entend résister aux dérives qui ont fait de la capitale de l'Italie du sud le joyau repoussant qu'elle est devenue en raison de l'ingratitude de ceux qui l'habitent et ne la respectent pas.

 (Photos VlM)

N. B. Un lecteur attentif nous fait observer qu'il conviendrait de parler de "napoletanisation" (au lieu de "napolisation") et il n'a pas tort. Nous avons préféré pour faciliter la compréhension introduire un néologisme de notre cru.

 


Commentaires

6 réponses à “Tout doit être fait pour éviter la « napolisation » de Paris….”
  1. Il me semble que l’on parle de « napolétanisation » quand on se réfère à Naples…
    Terme utilisé notamment quand on se réfère au fait que la dynastie angevine de Sicle s’est installée à Naples à la fin du XIIIe siècle.

  2. Avatar de Jean-Michel
    Jean-Michel

    Naples est un cas. Il ne me semble pas qu’on rencontre la même situation dans les autres villes italiennes, notamment Rome, Florence ou Milan. Est-ce dû au tempérament très particulier des habitants ?

  3. Avatar de jean-pierre
    jean-pierre

    Plus le modèle New York que les mentalités prévalant à Naples! Attention aux diverses démarches municipales, car on pourrait facilement tomber dans une décadence très négative! Et pourtant -et cet article d’une analyse fine en fait foi- ce n’aura pas été faute d’avoir été prévenu!

  4. Avatar de Kim_th751
    Kim_th751

    Au bilan très négatif d’Hidalgo et du tandem Delanoë-Hidalgo, la saleté de Paris, les pigeons qui prolifèrent sans que rien ne soit fait.
    Il n’y a pas de volonté politique. Et tous les problèmes sont niés ou sous-estimés.
    Il n’y a qu’à Paris que quelques énergumènes agressifs peuvent continuer à nourrir chaque jour les pigeons piazza Beaubourg ou rue du Grenier Saint-Lazare sans jamais être réellement inquiétés.
    Tant pis pour les habitants qui trinquent.

  5. Réponse à Kim_th751
    Paris n’est pas parfaite et nous le disons régulièrement. Mais votre propos est excessif. Rappelez vous que ce qui est excessif est dérisoire. Nous souhaitons que ce blog n’accueille que des propos argumentés et mesurés. Paris n’est pas Naples. Notre volonté est de lui éviter les dérives qui pourraient à terme la faire ressembler à Naples et nous sommes convaincus que c’est possible si les élus y prennent garde. Nos tribunes ont pour objet de les sensibiliser.

  6. Avatar de faut juste avoir un cerveau
    faut juste avoir un cerveau

    Paris elle est une super ville, mais sera jamais Naples. Même si il y a des choses en commun, par exemple en Italie on dit « Naples elle est un belle ville, dommage qu’il y a trop de napolitains », on peux dire le même de Paris, trop de parisiennes. Naples elle est si belle même au niveau artistique architectural, c’est pas que seulement les atouts naturels, si vous pensez ça, peut être faut aller à l’école pour mieux étudier. Juste pour vous aider, Naples a été fondé par les grecques (oui, ce qu’ils sont écris de la CULTURE avec la C majuscule), en VIII siècle a.C. contre Paris fondée 6 siècle (oui 600 ans) après, par des barbares. C’est pas la mer la beauté de Naples. C’est l’esprit de la ville, tolérant avec tous le monde, soit les « fêtards » soit le gens qui aiment se reposer. C’est l’intégration sans discrimination de tout le forme d’expression. Naples Même avec le graffiti et le déchets partout elle est belle. Paris aussi. Si on regards bien elle a été pas vraiment si propre que ça dans son histoire, et pourtant elle étais une des plus belle ville au monde, même si sale et fêtard.
    Avec ça je dis pas que je veux qui Naples ou Paris soient sales, mais juste pour être clair, la beauté c’est autre chose, c’est pas une rue parfaitement propre sans un bruit. C’est inutile de rendre belles les rue si d’abord vous nettoyez pas vôtres âmes…

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