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5 janvier 2015

Double victoire, pour le patrimoine et les associations : le projet de façade de la Samaritaine est annulé !

Vue du projet de façade de La Samaritaine rue de Rivoli (Ier) (Photo Kazuyo Sejima et Ryue Nishizawa agence Sanaa)

Incontestablement et bien qu’il ne s’agisse pas d’un immeuble du Marais, la décision de la cour administrative d’appel de Paris de ce 5 janvier qui annule un jugement du 13 mai dernier au sujet du projet de façade de la Samaritaine montre, s’il en était besoin, que le patrimoine architectural parisien ne peut pas être maltraité.

Le projet, bien qu’accepté par la Ville de Paris et le Ministère de la Culture, a été jugé, à partir d’éléments concrets, contraire au PLU (voir article "La Tribune de l'Art").

Voilà une bonne nouvelle pour le patrimoine parisien, il n’est jamais bon en effet, sous prétexte de modernisme et de tel ou tel courant novateur, de se lancer dans des rénovations qui finalement oublient le passé et ne sont là finalement que pour choquer.

L'action des associations SPPEF (société pour la protection des paysages et de l’esthétique de la France) et SOS-Paris qui ont obtenu malgré des conclusions contraires du rapporteur public, la confirmation de l'annulation du permis de construire de la Samaritaine en raison du non-respect du PLU (insertion dans la perspective paysagère urbaine de la rue de Rivoli) et qui se sont battues pour éviter des transformations irréversibles, montre que le vieil adage du pot de terre contre le pot de fer a aussi ses limites.

Osons croire que les architectes reverront leur copie dans le sens de la raison et du respect de leurs aînés, sauf si un pourvoi devant le Conseil d'Etat était déposé. Mais alors nous partirions dans une longue procédure et ce ne serait pas très raisonnable, ne serait-ce que sur un plan financier ?

Dominique Feutry

—

par

Vivre le Marais

dans Actualité, Urbanisme, PSMV

façade samaritaine

Commentaires

11 réponses à “Double victoire, pour le patrimoine et les associations : le projet de façade de la Samaritaine est annulé !”

Henri

6 janvier 2015

Il est navrant de voir qu’une fois élus, ceux qui gèrent la cité pensent plus à leur ego et veulent laisser une signature pour la postérité, au lieu de se concentrer sur des missions qui leur paraissent moins gratifiantes comme la propreté.
« Moi Héron que je fasse une si pauvre chère … » La Fontaine

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munstead

6 janvier 2015

C’est une défaite (provisoire j’espère) de l’architecture contemporaine, de la modernité; de la jeunesse de Paris. Cette portion de la rue de Rivoli est particulièrement laide, sale, polluée; Elle n’a aucune unité si l’on considère l’immeuble Esders, l’immeuble Lissac les immeubles de la Samaritaine, d’autres aussi. Le projet Sanaa remontait enfin le niveau. Le tribunal administratif a jugé à partir de critères esthétiques, ce qui est aberrant et dangereux pour l’avenir.

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jean

7 janvier 2015

Cette annulation du permis de construire est absurde, dans la mesure où projet de Sanaa ne violente pas son contexte, de longue date marqué par des bâtiments de rupture : le magasin 1 rhabillé Art nouveau par Frantz Jourdain en 1910 et le magasin 3 reconstruit Art déco par Henri Sauvage en 1930. Le soi-disant primat que devraient exercer les horizontales haussmanniennes dans la rue de Rivoli relève d’une idéologie un peu manichéenne. Il faut rappeler qu’au départ la Samaritaine a été construite après avoir rasé tout un quartier d’habitations Quel pays extraordinaire, il est beaucoup plus facile d’interdire que de permettre…Quand on voit les prouesses architecturales de Londres ou de New York ou les autres grandes capitales on est consterné devant tant d’immobilisme. Si vous aviez vécu à l’époque de la construction du Pont Neuf, que n’auriez vous dit de cette autoroute franchissant la Seine, sans la moindre maison sur les parapets, une absurdité inutile et un vrai palais des courants d’air où le passant devra se hâter en se courbant contre le vent mauvais, encombrant de manière prétentieuse la vue splendide de l’Ile de la Cité et insultant le Paris médiéval.

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jean-pierre

7 janvier 2015

C’est dommage dans un sens, notamment d’un projet rénovateur, et d’un hôtel (si la Samaritaine deviendrait effectivement un hôtel)qui aurait été une attraction pour les touristes! L’architecture évolue, sauf à entrer en harmonie avec Le Marais et ses nombreux hôtels/monuments/musées qui sont, ou devraient être, autant d’attractions touristiques. Parce que, alors là, que dire de la facade du Ministère de la culture et de la place du Palais-Royal (où les potelets sont plutôt utilisés par les enfants pour jouer, s’asseoir, etc………..Ah, j’oubliais…..je dois manquer de culture!! Espèrons que ce projet de la Samaritaine va se débloquer…..

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Gilles Pourbaix

9 janvier 2015

Jean-Pierre, seul le permis de construire concernant la rue de Rivoli est annulé. La transformation de la partie « Sauvage », face à la Seine, en un hôtel Cheval Blanc n’est pas concernée par cette annulation.
La Cour d’Appel n’a pas statué sur des conceptions architecturales ou esthétiques. Le PC déroge tout simplement au Plan Local d’Urbanisme (PLU) qui est entré en vigueur le 1er janvier 2006. Il est étonnant de voir la Ville se pourvoir en cassation pour demander qu’un permis de construire puisse enfreindre les règlements de… cette même Ville. De plus la Ville va utiliser l’argent du contribuable pour mener cette bataille juridique.
Giles Pourbaix
Collectif Samaritaine

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Georges PIERRON

9 janvier 2015

Je suis consterné, et il semble que je ne sois pas le seul, par la célébration de ce que vous appelez une victoire!Que c’est triste de constater l’immobilisme d’un certain nombre d’associations, dont vivre le Marais, qui veulent maintenir Paris dans « le style » qu’elles jugent bon pour Paris au mépris de toute évolution. Au nom de je ne sais quel principe,l faut tout conserver « en l’état » et pour ce faire on demande à des juges sans aucune compétence dans le domaine de statuer sur des projets proposés par des architectes internationalement reconnus. On utilise la lourdeur de nos procédures pour retarder, avec l’espoir d’annuler, tout projet innovant. Avec des raisonnements du type de ceux développés dans vos articles la Tour Eiffel, des immeubles de Guimard, le centre Pompidou, la pyramide du Louvre, la Nouvelle Bibliothèque et j’en passe, n’auraient jamais vu le jour alors que tous ces monuments sont aujourd’hui les symboles de Paris universellement reconnus, même si je n’apprécie pas forcément le côté esthétique de tous ces édifices. Que n’a-t-on pas entendu au moment du projet de la pyramide du Louvre ; à l’époque ce furent les mêmes arguments que ceux développés par Monsieur Feutry « il n’est jamais bon en effet, sous prétexte de modernisme et de tel ou tel courant novateur, de se lancer dans des rénovations qui finalement oublient le passé et ne sont là finalement que pour choquer ». Aujourd’hui, personne ne conteste plus la réussite totale de cette « ex future défiguration du patrimoine national », que ce soit du point de vue architectural ou du point de vue muséologie.

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Gilles Pourbaix

10 janvier 2015

M. Pierron, il ne s’agit pas d’une querelle des anciens contre les modernes. Il s’agit tout simplement de l’application de la règlementation (la loi). Comment expliquer que LVMH ait pu construire un bâtiment de plus de 40m de haut en plein Bois de Boulogne en complète violation du PLU? Pourquoi LVMH (encore!) pourrait-il construire un bâtiment ne respectant pas le PLU rue de Rivoli?
Que dire d’une société ou M. Toutlemonde devrait rouler à 130 sur les autoroutes mais LVMH pourrait rouler à 200?

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Renato

10 janvier 2015

je me joins aux voix qui regrettent cette décision. Pourquoi vouloir muséifier Paris à ce point ?
Ce projet de façade sur la Rue de Rivoli ne manquait pas d’allure. Ce qui compte in fine est que l’architecture et les matériaux soientt de qualité, et que le bâtiment fonctionne bien dans la ville pour les habitants.
Et deux remarques :
1/ un quartier peut respecter toutes les règles d’urbanisme comme autour de la grande bibliothèque et être complètement manqué
2/ quid de la treille métallique qui habille un l’immeuble du ministère de la culture à proximité du louvre et du palais royal ?
comment ce projet a-t-il pu être autorisé ?

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jérémie

10 janvier 2015

Une double victoire ? plutôt défaite…
Comme beaucoup je suis vraiment déçu par cette l’annulation du permis de construire. La peur de relever le défi du modernisme, mais plutôt cette adoration d’immobilisme avec procédure est irresponsable de la part de certain…je suis consterné ! pauvre capitale

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Catherine

11 janvier 2015

Une décision de justice qui n’est pas une bonne nouvelle.
Paris doit bouger et innover.
Ce projet est beau. Il me plait. Il vient remplacer des immeubles laissés a l’abandon et qui étaient dénués de tout intérêt architectural.

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Vivre le Marais !

12 janvier 2015

Pour une opinion éclairée sur ce débat, voir le site http://www.collectif-samaritaine.fr/presse/
Il y a une excellente interview d’Alexandre Gady, qui est un grand défenseur du patrimoine et du Marais

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