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Le 56 rue de Turenne (IIIe) : un haut lieu littéraire aux XVIIème et XVIIIème siècles

 Turenne_rue_de_56_Scarron_Crebillon_01_miniFaçade du 56 rue de Turenne (IIIe) avec ses garde-corps ouvragés 

 

 

A l'angle des rues de Turenne et Villehardouin (N° 17) se trouve un immeuble assez simple construit en 1638 avec d' autres maisons voisines (cf Le Marais Evolution d'un paysage urbain de D.Chadych) que loua Paul Scarron (1610-1660). Cet écrivain paralysé dès l'âge de 28 ans sans doute en raison d'une polomyélite, et non comme il l'a cru d'un bain trop froid, parvint malgré de dures suffrances à écrire une oeuvre littéraire abondante (romans, pièces de théâtre et poésies). Les spécialistes estiment que  "Le Roman comique", son oeuvre majeure, a inspiré Théophile Gautier lorsqu'il écrivit "Le capitaine Fracasse". Scarron disait avoir la charge de malade de la reine car il recevait une rente annuelle de cette derniére. Malgré sa mauvaise santé, le fait qu'il ne se déplaçit qu'en fauteuil roulant, il épousa en 1652, il avait alors 42 ans, Françoise d'Aubigné la petite-fille  d'Agrippa d'Aubigné qui deviendra plus tard la célèbre marquise de Maintenon, la maîtresse de Louis XIV. 

Scarron tenait dans cette maison un salon littéraire réputé où se pressaient les grands noms d'alors tels Ninon de Lenclos, Scudéry… Cinq domestiques étaient au service de l'écrivain qui menait un certain train. Ainsi le tableau de Nicolas Poussin  intitulé "Le ravissement de Saint Paul" qui est aujourd'hui exposé au Louvre lui a appartenu.

ScarronmGravure représentant Paul Scarron

 

Curieusement, c'est dans ce même édifice que s'installa plus tard Prosper Jolyot de Crébillon ( 1674-1762) connu pour ces tragédies (Idoménée, Electre…) souvent appelé "le prince de l'épouvante" tant ses pièces aux intrigues compliquées étaient noires. Certains contemporains ont raconté qu'il vivait rue Villehardouin avec une vingtaine de chiens, dans la saleté et le laisser-aller jusqu'au moment où devenu académicien il reçut lui aussi une rente annuelle de Madame de Pompadour. Il ne doit pas être confondu avec son fils Claude Prosper Jolyot de Crébillon qui connut aussi la célébrité. On peut imaginer qu'il venait à cet endroit pour rencontrer son père. 

220px-Crébillon_Père_2Gravure représentant Crébillon père

 

A vécu dans cet immeuble Alain René Lesage (1668-1747), l'auteur de " " L'histoire de Gil  Blas de Santillane" son oeuvre maîtresse, mais aussi "Crispin rival de son maître" et "le diable boîteux" qui le rendirent fort célèbre malgré une grande modestie. Lesage s'est beaucoup inspiré de la littéature espagnole dont il était le spécialiste en son temps.

220px-Alain-René_Lesage

Portrait d'Alain-René Lesage 

 

Dans cet immeuble au demeurant modeste de la rue de Turenne, il est difficile d'imaginer qu'une riche vie littéraire s'y soit déroulée… 

Dominique Feutry

 

 

 


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