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Il donne des lettres de noblesse à l’art de la rue….

Art streetMur-pignon du 95 rue Vieille du Temple, carrefour Quatre-Fils (IIIe)

 

 

A deux pas du musée Picasso, on ne peut pas tout se permettre. Ce mur-pignon a été pourtant pendant des années le musée des horreurs et le dépotoirs de tous les barbouilleurs en mal de sévices visuels infligés à la Ville.

Pour ceux qui auraient oublié un passé qui n'est pas forcément tout rose, voici à quoi ce mur ressemblait :

 

Quatre fils tags

Si, si, je vous garantis que c'est le même. La 4 mai 2014. Voyez les armoires qui témoignent…

Entre ces deux époques, un homme s'est intéressé au sujet. Propriétaire de la brasserie "La Perle", en face de ce mur et en diagonale, et de trois autres établissements dans le Marais, Jean-Philippe Nikoghossian s'est approprié le mur pour en assurer et garantir la décoration. Il ne s'est pas exposé à des poursuites au civil car il a négocié l'accord du propriétaire du pignon mais il n'est pas certain qu'il soit en règle avec les services de la mairie eu égard au RLP (règlement local de publicité) de Paris.

Il aurait cependant été incongru que la mairie le sanctionne alors qu'elle s'est montrée incapable, là et ailleurs, de faire régner l'ordre vis à vis des barbouilleurs de tout poil qui défigurent le paysage urbain. Il est même plus que probable que la mairie s'en réjouisse car M. Nikoghossian lui retire une épine du pied, à l'exemple d'un autre site au carrefour Bretagne-Charlot qui accueille lui aussi une fresque monumentale de son cru.

Le créateur de la fresque est la franco-péruvienne Hydrane Lo (alias H²O – l'eau), 35 ans. Elle vit et travaille à Paris. Voici comment elle décrit son style : "j'utilise un langage graphique abstrait plein de détails mais qui reste énigmatique. Mon expression graphique est très similaire aux formes dessinées dans le désert de Nazca (Pérou). Les détails sont visibles mais ils restent abstraits et mystérieux, entre l'infiniment petit et l'infiniment grand."

Ne passez pas devant le carrefour sans vous arrêter un instant pour la contempler ! Vous pouvez ensuite aller boire un verre en face…

GS

 


Commentaires

6 réponses à “Il donne des lettres de noblesse à l’art de la rue….”
  1. Avatar de Francoise Bagot
    Francoise Bagot

    Merci pour ces articles, toujours percutants!
    Mais je me demande pourquoi il est si nécessaire de peindre ainsi les murs un peu partout… Berlin, Rome à Ostiense ou Garbatella, d’accord… En plein Marais…je doute…
    Je constate cependant que quand un petit groupe prend intelligemment les choses en main ( en pinceau et en pot), La Mairie, bien contente, tout aussi intelligemment, ferme parfois les yeux…
    Bonne soirée,
    FB

  2. Les goûts et les couleurs ça se discute. Pas la loi.
    Si cette peinture murale est illégale, qu’elle disparaisse car sinon chacun peut ensuite invoquer la légitimité de son propre goût pour faire des règles, quelles qu’elles soient.
    Paris n’est pas Harlem.

  3. Avatar de Traxeler Christine
    Traxeler Christine

    > Quel texte étonnant que celui de GS à propos d’une peinture murale décidée par M. Nikoghossian !
    >
    >
    > Il se réjouit qu’un décor mural soit imposé par un citoyen au reste de la population. Nous nous interrogeons sur ses raisons de se réjouir.
    >
    >
    > Quant au citoyen qui croit pouvoir décider avec le seul accord de lui-même et, dit-il, (on veut bien le croire sur parole) du propriétaire du mur, nous nous demandons si la précision, par GS, que le « propriétaire de la brasserie « La Perle », en face de ce mur (…) et de trois autres établissements dans le Marais, assoit la légitimité de son intervention sur sa richesse. Quel rapport entre ce décor et trois autres établissements dans le Marais ??? Nous comprenons que M. Nikoghossian est un bon homme d’affaires mais est-ce que cela en fait un amateur et un expert en art ?
    >
    >
    > Revenons à cet accord donné par deux citoyens pour un décor qui va s’imposer à des milliers.
    >
    > GS nous précise que la légalité de cette intervention n’est pas certaine; donc ces deux points, qui soulèvent pourtant des problèmes sérieux de démocratie, d’appropriation de l’espace visuel public, d’élaboration citoyenne du « vivre ensemble », paraissent une broutille pour G.S.
    >
    >
    > Or c’est le même G.S. qui, simultanément, ne se gêne pas pour fustiger l’inaction de la mairie en matière de préservation de la propreté des murs dans l’intérêt de l’ensemble des citoyens et citoyennes qui y sont exposés.
    >
    >
    > Mais, brutalement il se réjouit que l’intérêt et le goût de tous et toutes disparaissent devant l’intérêt et le goût d’un seul.
    >
    > C’est une façon étrange pour ce riche restaurateur de résoudre le problème et une raison surprenante, pour ne pas dire incohérente, de la part de G.S. de l’applaudir. Car cela revient à applaudir l’intervention citoyenne, libre, anarchique, sur les murs de Paris et, en cela, tout décor précédent, (chacun certainement jugé beau et/ou intéressant et légitime par la personne qui l’a peint), n’est ni moins ni plus légitime que le décor de M. Nikoghossian.
    >
    >
    > Mais cela revient aussi à dire que les goûts de M. Nikoghossian et de G.S. sont les bons quand il s’agit de savoir si un décor enlaidit ou embellit un mur.
    >
    > Il ne vient à l’idée ni de l’un ni de l’autre qu’on puisse trouver laide la peinture de Mme Lo. Eh bien, je donne mon exemple, puisque GS et M. Nikoghossian trouvent l’avis d’une seule personne légitime, je n’aime pas cette fresque. Et ni les détails biographiques peu singuliers ni les commentaires relativement pléonastiques de l’auteure ne me font changer d’avis.
    >
    >
    > Si, donc, on me demande mon avis, je suis pour l’effacement de cette fresque et le retour à quelque œuvre dans le goût de la série de portraits en noir et blanc qui figure sur la photo soigneusement choisie par G.S.
    >
    > Vive la démocratie et l’expression citoyenne,
    >
    > Christine Traxeler

  4. En ce qui me concerne, je sature de ces peintures murales qu’on nous impose partout. Ne peut-on avoir un mur propre, entretenu et normal plutôt que ces badigeons incessants ? Je parle aussi des boites aux lettres. Un peu de repos visuel ferait du bien !

  5. Réponse à Traxeller Christine :
    >
    La raison de nous réjouir est le contraste entre les deux photos à des époques différentes. Mais vous êtes libre de préférer la plus ancienne.

  6. Avatar de cemekepirketou
    cemekepirketou

    Je pense que le contraste qui éblouit monsieur GS est que cette horreur posée sur ce mur est beaucoup plus politiquement « propre » : un cadre bien net, un aplat bleu impeccable, et un graphisme totalement dénué de poésie, comme en sont remplies les galeries d’art industriel pièges à touristes de la capitale, autrement dit exactement le style de la publipollucité qui brise de façon décomplexée et éhontée les perspectives urbaines séculaires, et enlaidit les villes et les campagnes, et que des personnes de bon sens dénoncent depuis des décennies, avec parfois beaucoup de résultats et de victoires comme les nombreuses que l’Association Paysage de France a gagné dans les tribunaux administratifs français, le prix de la France moche étant la version comique pour ridiculiser les municipalités qui laissent les horreurs pub illégales maculer leurs communes, voir celui de 2022 : https://paysagesdefrance.org/actualites/277/prix-de-la-france-moche-2022-le-palmares/
    Je pense que cette fresque du mur-pignon du 95 rue Vieille du Temple peut se présenter au concours 2023.
    [commentaire modéré NDLR]

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