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Nicolas Flamel : la part du mythe et de la réalité

 

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Maison dite de Nicolas Flamel au 51, rue de Montmorency (IIIe)

 

A la frontière du Marais se trouve la Maison dite de Nicolas Flamel, 51 de la rue de Montmorency. Elle date de 1407 et serait avec sa façade typique des XIVe et XVe siècles la plus vieille sinon une des plus vieilles demeures de Paris. En fait, il est peu probable que Nicolas Flamel l'ait habitée et il semble plutôt que cette maison servait à loger gratuitement des laboureurs et des maraîchers en échange de prières, ces derniers travaillant dans les terres alentours. Quant aux boutiques elles étaient louées.

 Qui était vraiment Nicolas Flamel (1330 ou 1340-1418)? On dit de lui qu'il était un écrivain, disposant d'un atelier de copiste civil. Il était aussi libraire-juré de l'université de Paris mais une personne qui devint suffisamment riche, ce qui lui permettait de faire des dons importants en nombre aux églises (en particulier Saint-Jacques de la Boucherie dont il ne reste plus que la tour rue de Rivoli), aux hôpitaux, pour que le roi Charles VI demandât une enquête poussée à son sujet. Interrogé, l'intéressé n'avoua pas être un alchimiste ayant découvert le principe de la pierre philosophale qui permettait de muer tous les vils métaux en or. En réalité il s'était marié avec une femme appelée Pernelle deux fois veuve dont il héritera à sa mort en 1397. Cette succession suite à un legs mutuel a d'ailleurs été portée en vain devant les tribunaux par les parents de la défunte.

 

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Gravure de Nicolas Flamel

Ce n'est qu'après la mort de Nicolas Flamel lui-même que se répandit l'idée de l'alchimiste car il détenait pas mal de biens ce qui était inhabituel pour un homme qui n'était pas d'origine noble. Mais au fil des années n'a t-on pas exagéré celle-ci ? Les maisons qu'il détenait n'étaient pas toujours en bon état, nous savons qu'il a aussi bénéficié de spéculations immobilières. Mais voilà, les fortunes bourgeoises en opposition à celles normales des nobles se voyaient taxées aux XVe et XVe siècles d'être d'origine alchimique. Ne l'a t-on pas dit de Jacques Coeur ?

Nicolas Flamel a beaucoup oeuvré pour financer des constructions du cimetière des Innocents (arcades sculptées, chapelles, charniers…). Sur certaines d'entre elles il était possible de trouver des sculptures allégoriques assimilées à la représentation de l'alchimie. D'où une interprétation facile à imaginer. Sans doute est-ce donc la légende qui est à l'origine de la confusion entre Nicolas Flamel et l'alchimie. Phénomène amplifié par le temps qui s'est mué en vérité grâce aussi aux écrits d'écrivains tels Gérard de Nerval, qui a consacré l'une de ses oeuvres à Nicolas Flamel.

Alors doit-on casser le mythe ou laisser subsister le doute, sachant que personne n'a vraiment jamais eu de réponse formelle quant à la véracité de l'une ou l'autre des deux thèses ?

Dominique Feutry

 


Commentaires

3 réponses à “Nicolas Flamel : la part du mythe et de la réalité”
  1. Avatar de Marie-Anne Stoeber
    Marie-Anne Stoeber

    Il faut ajouter qu’un charmant restaurant (publicité gratuite) est installé dans cette maison, et qu’on peut y manger fort bien pour un prix abordable. Il vaut mieux retenir le soir. On y trouve des livres sur le quartier, et bien sûr aussi sur l’ancien propriétaire, Nicolas Flamel.Je crois bien que la maison elle-même a été très « restaurée » au 19ème siècle.

  2. Merci pour ce brillant article plein d’érudition et de recul.
    Particulièrement intéressant.

  3. Avatar de Tom Doniphon
    Tom Doniphon

    « Quand la légende dépasse la réalité, imprimez la légende »…
    (Réplique de « The man who shot Liberty Valance »…)

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