Structure métallique de la Canopée (photo VlM)
La Canopée fait
couler de l’encre
La charpente métallique de la
Canopée étonne par son caractère massif. De l’avis de Sybille Vincendon,
journaliste à Libération, « Cet
entrelacs de poutres métalliques a l’air taillé pour porter une centrale
nucléaire. Tout est mastoc, lourd, pesant, présent ». Rappelons que
cette structure de 14,50 m de haut sera aussi lourde que celle de la Tour
Eiffel, qui pèse 7 000 tonnes. Est-ce vraiment nécessaire ou est-ce un
défaut de conception ?
Berger et Anziutti, les
architectes de la Canopée, ont en tout cas été récompensés en janvier par un
prix parodique, « Le Gérard de l’architecte
qui te chiade une superbe perspective que je te dis pas comment elle chie la
classe pour le concours, mais une fois que tu vois le projet pour de vrai
aujourd’hui, tu te demandes s’il se serait pas un peu foutu de ta gueule par
hasard (sic)».
A propos de perspective, il est maintenant clair que,
contrairement à ce que prétendait l’image virtuelle présentée par les
architectes de la Canopée lors du concours, l’église Saint-Eustache disparaîtra
presque entièrement derrière le nouveau bâtiment.
Autre polémique, au cours de l’opération
« portes ouvertes » du prototype de la Canopée, la SemPariSeine, qui
conduit le projet, s’est fait prendre en flagrant délit de propagande. Une
vidéo postée sur Youtube montre l’un des guides expliquant aux visiteurs que,
certes, le projet actuellement réalisé aux Halles coûte cher (1 milliard
d’euros) mais que celui qui avait été proposé par l'architecte Jean Nouvel en 2004, « avec des jardins suspendus et une
piscine sur le toit », coûtait 4 milliards d’euros. A côté, le projet
actuel paraît presque donné… Sauf que le projet de Nouvel de 2004 n’a jamais
été évalué à 4 milliards d’euros, mais "seulement" à 300 millions
d’euros.
La SemPariSeine a reconnu ce dérapage et nous a indiqué avoir donné
aux animateurs la consigne de répondre désormais que « Le projet proposé par le cabinet Seura-Mangin, retenu par la
Ville de Paris, était le moins coûteux des 4 projets présentés en 2004 et le
plus simple à réaliser, notamment pour le maintien du fonctionnement, en
sécurité, de la gare RER et du Forum pendant les travaux. » Rappelons
pour mémoire que le projet Seura-Mangin n’était censé coûter, lui, que 200
millions d’euros. Sachant que le projet atteint aujourd’hui 1 milliard, on
mesure l’incroyable dérive financière…
Dernière polémique en date, le
syndicat CGT des bibliothécaires de la Ville de Paris nous a alertés sur le
fait que les crédits d’achats de livres seront les mêmes en 2013 qu’en 2012,
alors que trois nouvelles bibliothèques sont en train de se constituer (Pajol,
Saint Lazare et Canopée). Lors de la fermeture de la bibliothèque
jeunesse des Halles, nous avions demandé en vain que les 25 000 documents
qu’elle possédait soient mis à l’abri en attendant sa réouverture. Seulement
10 % de ces documents ont (en principe) été préservés, tout le reste étant
parti à la déchèterie. « On en
rachètera des neufs », nous répondait-on à l’époque…
Elisabeth Bourguinat
Secrétaire d'ACCOMPLIR, membre de "Vivre Paris !"
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