Le "nourrisseur" de pigeons de Beaubourg
Depuis
longtemps les habitants et les commerçants de Beaubourg s’indignaient de voir
un homme nourrir les pigeons en insultant copieusement les passants qui
tentaient de l’en dissuader. En parallèle, d’autres riverains se lassaient de
voir le même homme parquer à l’année dans la rue des Blancs-Manteaux sa
Mercédes-ventouse, immatriculée en Italie et transformée en décharge ambulante.
Conscient
des enjeux de santé publique liés à cette situation, le nouveau Maire de IVème
arrdt, Christophe Girard, décida avec bon sens de chercher des solutions
pour mettre fin à cette situation peu glorieuse. Las ! En réponse à ses très louables
efforts pour améliorer la propreté (désastreuse) du quartier, le Maire reçut des plaintes virulentes de la part
d’habitants du quartier se disant attachés à leur vieil excentrique nourrisseur
de pigeons. Cette histoire nous fut contée par l’intéressé, le Maire, pas le
vieil excentrique, lors de la dernière séance du Conseil de Quartier St-Merri
qui l’assura cependant de son soutien plein et entier.
Cette
histoire doit nous interpeller sur notre capacité à vivre en respectant notre
environnement et en s’appliquant un minimum de règles afin que notre ville ne
ressemble pas à un bidonville. Je ne débattrai pas sur la toxicité des pigeons
(les déjections de pigeons peuvent être dangereuses pour les nouveaux-nés, les personnes âgées ou immuno-déficientes) ni sur
leur surpopulation à Paris et les dégâts que cela entraine, ce n’est pas le
sujet.
Par contre, comment une poignée d’individus
peuvent-ils s’acheter à moindre prix un semblant de bonne conscience en sachant
pertinemment qu’ils dégradent le cadre de vie de plusieurs centaines de
personnes et qu’ils fragilisent la santé des plus faibles ? C’est le même
schéma quand des bien-pensants défendent les roms en imaginant prendre une
posture citoyenne et généreuse alors qu’ils ne sont que les complices zélés des
caïds qui exploitent enfants, femmes et vieillards qui eux-même écument nos trottoirs
et nos métros. Comment le confort moderne associé à une mauvaise conscience
héritée de l’éducation peuvent-ils altérer à ce point les facultés de jugement
de ces personnes ?
Pour revenir
à nos pigeons, comment peut-on accepter de dégrader un patrimoine architectural
aussi exceptionnel que celui du du IVème arrdt pour en faire un cloaque et une
décharge ? Il y a des manières
moins stupides d’exercer sa sensiblerie. En cette période hivernale de
nombreuses organisations recherchent des bénévoles pour servir des repas chauds à des gens qui ont de vrais problèmes et qui, contrairement à ce vieil
excentrique, ne bénéficient pas d’un logement social. La mairie saura canaliser
leur bonté débordante en les aiguillant vers les associations ad hoc.
En
conclusion, nous apportons tous notre soutien à M. Girard dans cette grotesque
querelle et nous nous réjouissons d’avoir un Maire d’Arrondissement qui a
compris que le diable est aussi dans les petits détails qui améliorent ou
dégradent la vie d’un quartier.
Yvon Le Gall
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