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Quand « l’art de la rue » s’invite au musée Picasso et brouille l’image du maître.

Léonor fini square taguéVue du mur qui surplombe les jardins du musée Picasso. En dépit du treillage, des tags hideux l'ont investi depuis plus de dix ans sans que les services de la Ville s'en émeuvent.

Sous le titre : "Le Musée des Horreurs" nous avons le plaisir de publier, sous sa responsabilité, un article de Jean-François Leguil-Bayart directeur de recherches au CNRS, sur la rencontre qu'il juge regrettable entre un musée prestigieux, une invasion de tags, un minibus ventouse qui tient lieu d'annexe d'une pizzéria et des installations électriques provisoires qui semblent bien hasardeuses :

 

Protégé par la
loi en tant que monument historique, le Musée Picasso ne s’embarrasse pas de la
respecter – à moins que la faute n’en revienne à la Ville de Paris ? Quoi
qu’il en soit, le mur aveugle (voir photo ci-dessus) qui surplombe le square Léonor-Fini, en face des
97-95 rue Vieille-du-Temple (IIIe), est devenu depuis plusieurs années le lieu
d’expression de tous les artistes sauvages du quartier sans que quiconque
semble s’en préoccuper.

Le résultat serait moins désagréable s’il
n’enlaidissait pas la perspective ouverte sur l’Hôtel Salé – et le fait que
celui-ci soit actuellement en travaux ne change rien au problème, car cet état
de fait remonte à bien avant le début de ceux-ci. Curieux que l’administration
en charge de la protection du patrimoine, parfois si tatillonne, n’y trouve
rien à redire…

Plus
préoccupant, un transformateur a été installé sur la voie publique, à l’entrée
du parking du Musée Picasso, transformateur dont le câble, laissé à ciel
ouvert, va alimenter le chantier par la terrasse dudit parking. Or, cet espace
est le terrain de jeu et de retrouvailles privilégié des adolescents et des
enfants du square, qui sont désormais en contact direct avec le câble
électrique. On peut supposer que celui-ci est bien isolé. Mais enfin cette
coexistence entre la Fée Electricité et l’insouciance de la jeunesse est
troublante. Aucune autre solution technique n’était-elle possible ?

Léonor fini 3

En attendant,
les intérêts marchands avancent leurs pions. Contrainte, du fait de
l’aménagement d’un parking de deux-roues – un de plus ! – de déplacer son
minibus-terrasse qui squattait en toute illégalité une place de stationnement
résidentiel depuis plusieurs années, la pizzeria qui l'exploite l’a garé cette
nuit à l’entrée du square, bien dans la perspective de l’Hôtel Salé, de
manière à embellir celle-ci – et ce, sans doute pour de longues années compte
tenu de la passivité ou de la démission des pouvoirs publics de notre quartier.

Hôtel picasso perspective fourgonnette pizzéria
Jean-François Leguil-Bayart

Directeur de recherches au CNRS

(NDLR : le jour où nous publions, le mini-bus a repris "sa place" devant la pizzéria, de l'autre côté de la rue°.

 

 


Commentaires

4 réponses à “Quand « l’art de la rue » s’invite au musée Picasso et brouille l’image du maître.”
  1. Avatar de Catherine Th
    Catherine Th

    J’adore la phrase « l’installation d’un parking deux-roues (un de plus) »..
    Je ne comprends plus. On râle quand les deux-roues (faute de place) se garent sur les trottoirs. Et on râle aussi quand on aménage des parkings deux-roues.
    Euh, vous voulez quoi à la fin. Que les deux-roues se dématérialisent une fois qu’on a fini de s’en servir. Ou bien voulez-vous simplement éradiquer tout véhicule à Paris (il faut le dire alors).
    Tout cela commence à me faire penser que la plupart de ces articles est écrite par des gens qui ne sont plus des actifs. Mais qui restent d’éternels râleurs. Une ville utopique où personne n’aurait besoin d’aller au bureau et où on se déplacerait exclusivement à pied ou à vélo. Ce n’est pas ça la vie, ce n’est pas ça une ville qui vit.

  2. Avatar de M paris

    Oh j’adore le commentaire de « Catherine Th »
    Elle a tellement raison!
    j’aime pas ci, j’aime pas ça…
    Effectivement vous voulez quoi à la fin?
    Notre ville & notre quartier est vivant et en perpétuel changement, il ne peut rester figé dans une léthargie latente.

  3. Avatar de Marie-Anne Stoeber
    Marie-Anne Stoeber

    Ici encore, espérons que le square et ses abords seront remis en état quand les travaux du Musée Picasso seront terminés. N’oublions pas que c’est un des endroits de Paris les plus visités.

  4. Avatar de jf leguil-bayard
    jf leguil-bayard

    Le commentaire de Catherine T. est assez révélateur de l’autisme dans lequel s’enferment nos édiles et une partie de la population parisienne (ou des consommateurs à Paris) dès lors que l’on met en débat l’évolution de notre quartier ! Car, manque de chance, l’auteur de ces lignes est un actif, et même un hyperactif : environ 60h de travail par semaine. En outre, loin d’être confiné dans l’esprit petit-bourgeois hexagonal que l’on prête volontiers à toute personne qui critique la marchandisation du Marais et sa conversion en quartier de tourisme de masse, il connaît le monde extérieur, et notamment les nuisances dont se plaignent les habitants de Berlin, Amsterdam, Istanbul, Manhattan et autres villes faisant l’expérience de cette mutation, pour y voyager régulièrement.
    Plus inquiétant, le commentaire de Catherine T. suggère que les non actifs, c’est-à-dire les retraités, les personnes âgées, mais aussi les enfants et les adolescents, n’ont pas le droit à la parole parce qu’ils seraient d’ « éternels râleurs ».
    Puisque Catherine T. ne répond à aucun des autres points soulevés par mon petit billet, et que la coexistence de pré-adolescents avec un câble à haute tension ou le « tagage » de murs à proximité de monuments historiques font apparemment partie d’un « perpétuel changement » hautement désirable, je me contenterai de revenir sur la politique de la Ville de Paris en matière de deux roues motorisés dont elle semble être une chaude partisane. Bien que ces engins soient dangereux et particulièrement polluants tant en termes d’émissions que de bruit, la Ville de Paris les privilégie systématiquement en multipliant les parkings non payants qui leur sont réservés, au détriment du stationnement résidentiel payant des voitures particulières des habitants dont les places sont implacablement supprimées depuis plusieurs années. Où est la rationalité environnementale de cette politique ? Quelle est son équité fiscale ? Est-ce demander que notre ville soit plongée dans la « léthargie » que de poser ces questions ? Est-il bien raisonnable d’installer ces parkings au pied des immeubles alors qu’une nouvelle forme de délinquance consiste à incendier ces deux roues (il y a un an, dans le IIIe, le mois dernier dans le XVIIe) quitte à mettre en péril la vie des résidents ? La Ville de Paris s’est engagée dans une véritable fuite en avant en la matière, et aujourd’hui il n’y a guère, en Europe, que Rome dont la circulation des deux roues puisse être comparée à celle de notre cité. Ce n’est pas un vieux grincheux retraité et impotent, chère lectrice, qui le déplore, ne vous en déplaise, mais un chercheur en activité, automobiliste, usager des transports en commun et de Velib, piéton… et longtemps motard !
    Ce que nous voulons ? s’interroge un autre de mes lecteurs. Une politique équilibrée, tenant compte de la qualité de vie des habitants de Paris, un peu plus indépendante de certains lobbys festifs et motorisés, plus équitable, et aussi, tout simplement, le respect de la loi et de la réglementation dont s’affranchissent un nombre croissant de Parisiens (ou de visiteurs) sous prétexte de «mouvement », de « changement », de « vie ». Parce que, si tels doivent être les impératifs, on peut en effet colorier l’Hôtel Salé, transformer le square Léonor-Fini en parking de deux-roues ou mieux en piste de compétition, et prévoir les travaux pratiques d’électricité du Collège Victor-Hugo sur le transformateur installé sur le trottoir de la rue Vieille-du-Temple. Ce sera tellement plus in !
    Jean-François Leguil-Bayard

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