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Terrasses estivales : va-t-on échapper le 1er avril au retour du grand désordre de 2021 ?

BarresJulien (chez) sans terrasse novembre 09

 

 

 

 

 

 

 

Jusqu'en 2008, la rue des Barres (IVe) et ses degrés, avec au fond le chevet gothique flamboyant de l'église St Gervais, mérita son titre de "site le plus charmant du Marais". Puis le "bistro chic" Chez Julien demanda d'installer une terrasse sur la rue. Il y eut de le résistance chez les habitants. Nous-mêmes avons milité contre l'occupation de l'espace public mais la Maire de l'époque Dominique Bertinotti finit par accorder une autorisation provisoire pour les six mois de l'été. On voit ce qu'il en est aujourd'hui. La terrasse est devenue permanente 12 mois sur 12 et la photo de droite, qu'on peut agrandir par un clic gauche, témoigne de la manière dont l'établissement s'est étalé sur la chaussée… (Photos VlM)

 

 

Nous avons assisté en 2020 avec le développement de l'épidémie de Covid, à l'ouverture par la Maire de Paris de la boite de Pandore. Cédant à une forme de panique, ses services ont laissé des terrasses sans foi ni loi s'installer n'importe où dans Paris et nous en avons eu notre part dans Paris-centre. Instruits par l'expérience, nous avons franchement craint que le grand désordre de l'été 2021 serait là pour toujours.
 
Le constat que nous avons dressé fin octobre a calmé en partie nos craintes. En effet, dans Paris-centre en tout cas, les terrasses éphémères ont été prestement démontées car le Maire Ariel Weil a clairement indiqué aux établissement qu'il n'y aurait pas de pitié pour ceux qui seraient à la traine !
 
Un nouveau règlement des étalages et terrasses (RET) a cependant été signé entre-temps. Il est en vigueur depuis le 1er juillet 2021 et contrairement au précédent (dont nous avions négocié les termes avec Elisabeth Borne, alors Directrice de l'urbanisme à la mairie de Paris), il autorise l'installation de terrasses dites "estivales" du 1er avril au 31 octobre (on découvre qu'à Paris les été durent 7 mois !).
 
Cette échéance du 1er avril nous rend soucieux. Nous craignons que ces terrasses ne respectent ni l'esthétique architecturale ni la tranquillité des riverains, dans un espace urbain soumis pourtant aux règles strictes d'urbanisme du "site patrimonial remarquable" (SPR, ex PSMV) que constitue le cœur de Paris-centre et les monuments exceptionnels qui s'y rattachent comme Notre-Dame et le Louvre.
 
Bourg tibourgIl n'y a rien de plus charmant qu'une terrasse quand elle respecte les règles d'urbanisme et la tranquillité des riverains (placette du Bourg Tibourg – IVe)
 
 
Le Maire Ariel Weil que nous avons interrogé se veut rassurant. Les demandes sont nombreuses mais ses services ne sont pas débordés puisque, selon lui, le taux de réponse au 10 janvier était de 92 %. Sur 648 avis rendus, 319 ont été défavorables, 171 favorables sous conditions (p. ex. largeurs réduites) et 158 favorables.
 
Il affirme qu'à Paris-centre, les refus sont motivés. Toutes les demandes déposées par des établissements réputés non respectueux du voisinage et des usagers (nuisances sonores, cheminement piéton entravé…) et verbalisés récidivistes, n’ont pas  obtenu d’autorisation. Il en est de même des demandes d'occupation de l’espace public devant des monuments historiques et religieux, à proximité d’établissements scolaires et de crèches, ou au droit d’établissements voisins. Enfin aucune installation n'est autorisée dans les voies pompiers.
 
Il tente, ce qui n'a jamais réussi jusque là, de réserver un passage piéton sur les trottoirs de la rue Montorgueuil (IIe) totalement colonisés par les terrasses au prétexte que, la rue étant piétonne, les gens n'ont pas besoin de trottoirs ! Cet argument n'est pas recevable car il y a de nombreux véhicules sur la chaussée, notamment des deux-roues motorisés très dangereux comme nous le savons. Ariel Weil assure qu'il affrontera les récalcitrants en justice s'il le faut.
 
La mairie se veut donc rassurante et rappelle qu'entre juin et décembre 2021, pas moins de 1.067 procès-verbaux ont été dressés par la police municipale de Paris-centre pour divers motifs : terrasses non autorisées, terrasses exploitées après 22h00, nuisances sonores….
 
Il reste que sept mois sur douze il y aura à Paris un supplément de terrasses et que l'expérience nous enseigne, comme pour "Chez Julien", que le provisoire devient souvent définitif. On peut admettre que la baisse du nombre de voitures qui encombrent encore nos rues justifie la création de nouvelles terrasses mais il ne faut pas que les résidents tombent de Charybde en Scylla avec des nuisances plus graves que celles auxquelles ils ont échappé. Tout est donc affaire de curseur. Un curseur qui est entre les mains de quelques élus à l'Hôtel de Ville. Tous ne méritent pas forcément que nous leur fassions confiance…. A suivre !
 
GS
 

Commentaires

14 réponses à “Terrasses estivales : va-t-on échapper le 1er avril au retour du grand désordre de 2021 ?”
  1. Disons clairement, une terrasse peut apporter énormément de nuisances. Et les zones piétonnes également.
    Il n’y a aucun intérêt à supprimer les voitures pour les remplacer par des masses de piétons alcoolisés, et il faudra continuer à rester vigilants pour deux, face aux bistrotiers, et aider notre maire à appliquer la sévérité qu’il proclame.

  2. J’espère vraiment que nous allons pouvoir dormir entourés des terrasses permanentes !

  3. Je ne comprends pas pour la rue des Barres que ces 2 terrasses restent en l’état .Le propriétaire se permet de mettre de la musique avec des baffles certains soirs d’été mais répond qu’il a l’autorisation de la préfecture ce qui est faux, il a été obligé d’obtempérer et d’y remédier, une victoire ! pourquoi ne pas recommencer pour les terrasses ; à sa décharge il ferme à 23 h …

  4. Dans la toute petite rue Charles François Dupuis, il y avait plus de 6 terrasses avant la fermeture le 31 octobre. Nous avons fait parvenir à la mairie une pétition signée par une cinquantaine de résidents de la rue. Même pas un accusé de réception !
    J’ai tenté d’en parler à la réunion zoom de la semaine dernière, en vain, on ne m’a jamais donné la parole. Le sujet a été abordé les 5 dernières minutes de cette réunion. Aucune précision, sinon que 50% des demandes ont été acceptées sur d’innombrables dossiers. Ça promet.
    Par ailleurs la rue n’a jamais été aussi sale, terrasses ou pas.
    Suzan

  5. Avatar de Laetitia

    Avril! J’avais oublié que c’était si tôt… 🙁 🙁 🙁 🙁

  6. Qu’en est-il des terrasses sur les places de livraison ?
    Ces terrasses empêchent les livreurs de se garer créant des embouteillages et toutes les nuisances qui en découlent.
    Peut on espérer qu’elles seront interdites ?

  7. Avatar de Habitant quartier Montorgueil St Denis
    Habitant quartier Montorgueil St Denis

    Les analyses des données bruitparif par Droit au Sommeil ont démontré que le bruit en zone (semi) piétonne est comparable aux axes routiers. Les multiplications de terrasses sont une véritable souffrance dans des quartiers ravagés par la monoactivité comme Montorgueil St Denis (nb d’établissements encore en croissance ces derniers années alors qu il y a 1 débit de boissons pour 30 habitants!).
    Ajouter les terrasses estivales dans ces rues étroites, c’est mettre en danger la santé publique pour les habitants. Même en cet « l’hiver » 2022, les règles ne sont pas respectées!
    Pour lutter contre cette folie, soutenez les procédures en cours https://www.reseau-vivre-paris.fr/2022/01/le-reseau-lance-un-nouvel-appel-aux-dons/

  8. J’aimerai savoir si nos élus parisiens favorables à ces terrasses estivales, ont, dans leurs logements, à souffrir de jour comme de nuit des nuisances de celles-ci.

  9. Merci pour cet article et heureux de voir que vous êtes déjà dans l’anticipation.
    Monsieur Weil dit que ses services ne sont pas débordés, mais je n’ai toujours pas trouvé le lien du site de la ville de Paris pour signaler la nuisance d’une terrasse.
    Faut-il obligatoirement qu’elle se mette hors la loi et aviser les services de police.
    Beaucoup de personnes de mon entourage qui ne veulent pas d’une terrasse sous leur fenêtre, qu’elle soit verbalisable ou non ne savent même pas à qui s’adresser.
    J’ai eu beau fouiller le site de la ville de Paris ; je n’ai rien trouvé.
    Je sais qu’à un moment, vous aviez communiqué un lien…
    Merci de le communiquer.
    Par avance merci.
    Très cordialement.
    LILI

  10. Les terrasses estivales sont une plaie et un fléau pour les riverains, les piétons, les PMR et personnes âgées. Elles ont fortement perturbé l’ordre public et ont eu un fort impact sur la santé publique en perturbant, voire empêchant le sommeil des Parisiens petits et grands (il y a 40 ans des études scientifiques et médicales prouvaient que les travailleurs en 3×8 ou de nuit, du fait de leur sommeil perturbé, avaient beaucoup plus de chance de développer des maladie nerveuses, des cancers, du diabète, une épilepsie…) Les artisans et entreprises de travaux refusent de se déplacer, car difficile de circuler dans notre quartier et impossible d’y stationner. En outre, les terrasses estivales ont défiguré notre quartier et notre capitale internationalement réputés pour leurs richesse et beauté patrimoniales et leur charme. Donc puisqu’elles ont nui à la santé des habitants, compliqué le flux piétons ou l’empêchant même, généré des embouteillages ou du stationnement sauvage, en supprimant, parfois totalement, le stationnement payant, créer de l’iniquité entre commerces (une terrasse estivale accordée à X et pas à Y) et compliqué la vie de tous au bénéfice de quelques uns, ces terrasses estivales n’auraient pas dû entrer dans le nouveau RET. Il y a déjà assez de terrasses pérennes à Paris pour savourer les beaux jours, et l’espace public doit rester public donc pour TOUS. Un avantage accordé à un petit nombre cela tient du privilège ou du passe-droit.
    Nous comptons donc sur nos élus en effet pour protéger leurs administrés et notre beau quartier (normalement protégé, lui, par un plan de sauvegarde), et développer une qualité de vie pour TOUS, au quotidien et non pour certains. Nous voulons sortir de cette crise qui nous a tous affectés dans de meilleurs conditions.

  11. je vous ai envoyé la photo prise aujourd’hui d’une « terrasse estivale » située devant le 19 Place des Vosges.
    Elle illustre bien l’impuissance des pouvoirs publics à faire appliquer la règlementation :
    -Nous sommes en hiver
    -La terrasse est sur une zone de stationnement
    -Il n’y a personne à 16 h 30 !

  12. À l’attention de Lili et de tous ceux qui ne savent à qui s’adresser concernant les problèmes de terrasses estivales :
    Il y a pour chaque Conseil de Quartier une référent « terrasses ». Vous trouverez ces Conseils de Quartiers sur le site de notre mairie Paris Centre ou en appelant la mairie.
    Sinon vous pouvez faire des signalement (avec photo c’est encore mieux) sur le site « Dans Ma Rue » ou sur l’application du même nom autant de fois que le problème se présente ou n’est pas résolu, ou encore en appelant le 17 uniquement en cas de débordement et de grosses nuisances d’une terrasse. Sinon vous vous adressez directement aux élus de Paris Centre en charge du commerce et de la vie nocturne et à notre maire

  13. Avatar de Descubes

    Nous avions depuis longtemps annoncé ce que deviendraient nos quartiers. Dès le jour où – avec l’appui d’une part très « vertueuse » et fort naïve de la population – les élus ont commencé à pourchasser les voitures. Pourtant les dégâts étaient bien manifestes déjà dans le quartier Saint-André des Arts à Paris, et dans toutes les villes où sont créées des zones piétonnes. Mais il est bien connu que personne ne veut entendre les avertissements de Cassandre !
    En réunion publique, M. Delanoé, maire à l’époque, alerté à ce sujet s’était récrié sur les dangers possibles et d’avance, autorisait quiconque à venir lui « casser la gueule » (sic) si de telles dérives se produisaient,,,!

  14. Nous avons vu et vécu le chaos des terrasses et des palettes l’année dernière. Nul doute que le même scénario catastrophique se reproduise cette année, avec zadification de tout Paris. Je suis loin de partager l’optimisme de GM : le laxisme de la Mairie de Paris est une plaie et la situation est indigne.

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