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Victoire tragique du WHO’s rue Pierre au Lard : en proie à la désespérance, le plaignant s’est donné la mort !

 

Stéphane François Emmanuel Julien 08 02 18 - CopieStéphane François ( à gauche) avec un de ses voisins devant la sortie du WHO's rue Pierre au Lard (IVe) (photo Le Parisien)

 

 

Stéphane François s'était approché de nous en 2017 pour solliciter notre aide dans le conflit qui l'opposait au WHO's, un restaurant de la rue St Merri dont l'extension rue Pierre au Lard, avec l'occupation du local de l'ancienne galerie d'art, n'avait d'autre but que d'ouvrir une discothèque dans ce qui est une halle de fer et de verre. Une construction précaire accolée au logement social de Paris-Habitat que Stéphane occupait avec Thierry son compagnon. A cause du bruit, leurs nuits étaient des calvaires.

 

Pierre au lard evlyne Extension du WHO's rue Pierre au Lard  à gauche. Immeuble Paris-Habitat à droite (Photo VlM/ELG)

 

Un collectif s'est formé alors autour de riverains de la rue Pierre au Lard, dérangés aussi par le vacarme des fêtes et les attroupements dans la rue, pour accompagner une action en justice. Il y a  un an, Thierry mourait d'un cancer, laissant Stéphane désemparé, engagé dans une action en justice au civil sur la base d'un rapport d'expert très favorable à sa cause. Un jugement au fond était attendu à brève échéance.

De santé fragile et habitué des petits boulots, il était vulnérable mais soucieux de sa dignité. A ce titre il avait repoussé les avances du WHO's qui lui proposait de le loger ailleurs. Le WHO's et son dirigeant n'ont plus à s'en soucier, Stéphane a rejoint sa dernière demeure et repose en paix…

Maire tango immeuble 12 11 21Immeuble 13 rue au Maire (IIIe) et l'enseigne "Le Tango" (Photo VlM)

 

Loin d'en tirer la leçon, la mairie de Paris nous  apprend qu'elle vient de racheter pour près de 7 million d'€ (qui vont alourdir la dette de la Ville !)  la totalité d'un immeuble 13 rue au Maire (IIIe) car il abrite au rez-de-chaussée "Le Tango", une discothèque LGBTQIA+ (*), dont le magazine TETU annonçait comme un drame "qu'elle allait mettre la clé sous la porte".

Ian Brossat, l'élu communiste en charge du logement, s'est empressé de dire qu'il créerait dans l'immeuble des  logements sociaux. La similitude avec les événements tragiques du WHO's et des logements sociaux qui l'entourent n'échappera à personne. Messieurs Frédéric Hoquart (élu en charge de la nuit à l'Hôtel de Ville) et Brossat ont de quoi méditer.

GS

 

(*) LGBTQIA+ : selon Libération =  lesbian, gay, bi, trans, queer (s'interroge), intersex, assexué et + pour tout le reste

 


Commentaires

11 réponses à “Victoire tragique du WHO’s rue Pierre au Lard : en proie à la désespérance, le plaignant s’est donné la mort !”
  1. Avatar de Assholebuster
    Assholebuster

    Quel article dégueulasse. Aucune limite à l’outrance et à ce qu’on appelle chez les gens bien enlevés “la dignité”. Tirer profit du malheur des autres… honte sur vous pauvres merdres.

  2. Avatar de debelleyme
    debelleyme

    Qu’il repose en paix. Triste et révoltée de lire ceci.

  3. Quel désastre!
    Mais ni le gérant du WHO, ni aucun responsable de la mairie ne sentira concerné.
    Dans cette ville de Paris, si nous faisons face à un problème, il ne faut surtout pas compter sur les institutions.
    Qu’il repose enfin en paix.

  4. Combien de drames, de vies détruites, de maladies graves en augmentation, faudra-t-il pour qu’on réagisse à la dégradation de la qualité de vie à Paris, à son ambiance délétère de plus en plus irrespirable. Le climat : ce n’est pas juste une question de pollution de l’air. C’est un tout. Le climat à Paris est de moins en moins bon. Paris ne devait elle pas devenir une capitale modèle? A la 61eme position du classement international Forbes, à la 55eme place des villes de France où il fait bon vivre pour l’année 2021, elle peine à faire revenir les touristes vaccinés qui préfèrent aller voir ailleurs, elle fait fuir les familles qui souhaitent mieux, pour élever leurs enfants, que le bruit, l’insécurité et l’agressivité qui gangrènent le quotidien. Mieux vivre à Paris, voilà le challenge à partir de 2022 pour notre municipalité qui devra se rappeler que, si « fumer tue », le bruit, aussi, tue. Tout pareillement, insidieusement. Stéphane et Thierry, en sont malheureusement la preuve tragique. Tous les désordres et dérèglements sont nocifs à la santé, mais aussi à l’image. Quand il fera à nouveau bon vivre à Paris, car oui cela fut le cas et cela peut l’être à nouveau, les touristes reviendront parce que Paris le vaudra bien, à nouveau. En attendant, Stéphane a retrouvé Thierry, et, en leurs noms, nous espérons des jours meilleurs sous le ciel de Paris, où « les gens par milliers
    Jusqu’au soir vont chanter
    Hum, hum
    L’hymne d’un peuple épris
    De sa vieille cité », en espérant que oui » à Paname, tout peut s’arranger », comme le chantait Piaf, hier, et ZAZ, aujourd’hui.

  5. Avatar de Régine Mougin
    Régine Mougin

    Triste nouvelle. Où sont les mesures indispensables prises par les les élus pour éviter ce genre de drame et quelles sont les réactions des gérants et commerçants du quartier ????

  6. J’apprécie qu’il n’y ait pas de colère dans votre message. Rien que de la tristesse. Stéphane ne serait peut-être pas d’accord mais la condamnation sourde qui se manifeste aura peut-être plus d’effet sur les consciences de ceux qui n’ont pas réalisé encore que les citoyens ont besoin de calme pour affronter leur existence.

  7. On ne peut qu’être attristé par cette terrible histoire.
    La qualité de vie à Paris s’est considèrablement dégradée ces dernières années et cette triste affaire démontre une fois de plus que l’on ne peut pas compter sur l’administration municipale pour aider les résidents, même quand il s’agit d’un bailleur social.
    Il faut croire qu’il y a des lobbies puissants autour de la Mairie.

  8. Avatar de Elisabeth

    « Messieurs Frédéric Hoquart (élu en charge de la nuit à l’Hôtel de Ville) et Brossat ont de quoi méditer ». Ils ne méditeront rien du tout. Ils vont juste attendre quelques jours qu’il n’y ait pas de vagues à suivre et …. »the show goes on ». Leurs intérêts sont ailleurs.

  9. Avatar de John Restain
    John Restain

    Ni le propriétaire du Who’s, ni Messieurs Frédéric Hoquart (élu en charge de la nuit à l’Hôtel de Ville) et Brossat, ne pourrons jamais plus se regarder avec fierté dans une glace sans voir apparaître sur leurs épaules les fantômes de Stéphane et Thierry
    Que les remords hantent leurs nuits et leur fassent enfin regretter leur non engagements vis à vis des riverains en détresse. Après nous avoir accabler avec les terrasses soit disant éphémères mais à rallonge, sans règle ni respect, ils persistent et signent avec l’horreur.
    Quand seront-ils enfin responsables et se rendront-ils compte qu’ils détruisent Paris et notre patrimoine.
    Quel gâchis !

  10. Avatar de Thibault

    Triste nouvelle vraiment… on ne sait quoi dire et peut-être devrait-on ne rien dire… Je pensais à lui et à son compagnon lorsque je voyais les attroupements du WHO’s coloniser la ruelle Pierre au Lard… Stéphane ne cochait pas les cases du « propriétaire friqué – hétéro intolérant- vieux râleur », cliché dans lequel les tenants du tout-festif tentent d’enfermer ceux qui souffrent du bruit et osent le dire… Cela n’a pas incité pour autant à une réflexion sur la situation que vivait Stéphane certains de nos édiles et les « professionnels de la nuit ». Il est donc peu probable en effet que le « poids de leur bonne conscience » les amène aujourd’hui à plus de lucidité – voire à éprouver un vague sentiment de culpabilité – persuadés qu’ils sont de vivre pleinement dans leur époque et d’œuvrer positivement et joyeusement pour le bien commun … Difficile comme toujours d’établir un lien de cause à effet, chaque drame est individuel et possiblement motivé par des facteurs que nous ne connaissons pas… On a vu d’autres situations tragiques il y a quelques années rue Quincampoix toutes aussi délicates à commenter. Mais il est clair que pour les personnes de santé fragile, Paris-Centre est devenu un pôle d’exclusion… Un mot sur le « Tango » : c’est sans doute une « fausse bonne idée ». A la fin des années 90, c’était un lieu sympathique – pas « mythique » pour autant comme on le lit partout – qui mélangeait les âges et les genres, où l’on dansait à deux loin de la techno, une maison de « vraie » tolérance… Le concept développé et surveillé par la « taulière » « Madame Hervé » a très bien fonctionné plusieurs années puis s’est peut-être répété et essoufflé bien avant la COVID. De plus en plus d’hétéros qui viennent s’encanailler et la génération Millénium a sans doute moins besoin de cette convivialité. Sa fermeture n’était pas pour autant une bonne nouvelle et, sauf erreur, l’activité du dancing n’a jamais généré de nuisances pour les voisins … Alors le sauver pourquoi pas, mais, une fois qu’on a payé généreusement les 7 Mios EUR, quel projet désormais pour faire vivre ce lieu et avec qui – sachant que son fondateur prend apparemment sa retraite ? Quitte à vouloir démontrer son empressement à « sauver » les cultures communautaires, sans doute aurait-il été plus justifié de sauver « Les Mots à la Bouche » dans le quartier… Libéralisme commercial d’un côté avec les bars et les terrasses, interventionnisme compassionnel de l’autre sans projet et au frais des contribuables… on comprend bien pourquoi la gestion de cette « gauche » (?) ne semble pas prendre à l’échelon national…

  11. C’est révoltant car aujourd’hui, à Paris, les personnes faibles physiquement ou psychologiquement, les personnes seules, voient leur mal empiré par l’isolement dans lequel on les abandonne, on pourrait même parler de leur mise à l’écart du Paris festif et cycliste. Sous des dehors « inclusifs » et « tolérant », aucune compassion, aucune délicatesse, aucune justice ne guide la politique actuelle et ne tempère l’idéologie cruelle qui est en marche. Comme disait M.Delanoë, « qu’ils aillent vivre à Rodez », de victime on devient empêcheur de festoyer en rond. Et lorsque l’on est affaibli par la vie, c’est trop difficile à supporter.
    Si vous n’avez pas la force de pédaler, si vous n’avez pas d’amis pour aller en boîte, si vous êtes trop triste pour prendre des verres « en terrasse », si vous êtes trop handicapé pour courir un marathon/semi-marathon/10km de Paris etc., si vous travaillez trop pour subir le boucan des terrasses, si vous habitez trop loin pour voir votre famille ou aller au boulot sans voiture… passez votre chemin, vous serez exclu de ce qui fait désormais les canons de la vie parisienne. Et vous serez pointé du doigt comme un déviant.

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