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Locations saisonnières : « Le Parisien » révèle le subterfuge des loueurs de « résidences hôtelières »

 

Temple 83 cour intérieure 11 03 21Dans cette résidence de la rue du Temple (IIIe) des ateliers d'architectes ont été transformés en résidence hôtelière, louée sur le mode Airbnb. (Photos VlM)

 

 

On peut lire aujourd'hui dans le quotidien "Le Parisien" un article pleine page de Delphine Denuit sur les locations saisonnières, qui révèle enfin la véritable dimension du problème vécu par les citadins.

On a amusé la galerie pendant des années avec les fameux 120 jours qui sont la durée de location maximale autorisée pour la location de sa résidence principale. Certains en ont fait un paramètre important alors qu'il est marginal : combien de parisiens résident hors de chez eux plus de quatre mois par an ?

De façon plus efficace, la mairie de Paris s'est intéressée aux résidences secondaires et autres pied-à-terre qui représentent 9% des logements à Paris et sensiblement plus dans les arrondissements du centre. Il est interdit de les mettre en location touristique type Airbnb s'ils n'ont pas le statut "commercial". Le changement de statut d'habitation à commercial est semé d'embuches au point qu'il est devenu virtuellement impossible. Cette source de locations touristiques s'est quelque peu tarie et Ian Brossat, Maire-adjoint communiste de Paris en charge du logement, peut légitimement s'en féliciter.

Mais Ian Brossat qui n'est pas naïf reconnait que le sujet est ailleurs. Nous en avons pris conscience nous-mêmes au temps où la mairie diffusait le BMO (bulletin municipal officiel) qui donnait régulièrement la liste des demandes de permis de construire et d'autorisation de travaux. Ce document n'est plus disponible mais nous avons eu tout le loisir il y a 3 à 5 ans d'observer qu'il incluait de nombreuses demandes d'autorisations de travaux chaque quinzaine pour la transformation d'entrepôts, d'ateliers et autres espaces commerciaux en "résidences hôtelières".

Le phénomène a peu de raison de s'être éteint, car il existe encore dans nos quartiers des locaux de ce type et la mairie par la bouche de M. Brossat déclare qu'elle est impuissante à domestiquer la tendance.

Ce n'est pas totalement vrai. Nous sommes en secteur sauvegardé (SPR ou site patrimonial remarquable). La direction de l'urbanisme qui délivre les autorisations avec le visa conforme de l'ABF (architecte des bâtiments de France) pourrait si elle s'en donnait la peine veiller au minimum au respect de notre patrimoine collectif et mettre ainsi quelques contraintes à la poursuite d'une démarche endiablée vers ce qui est perçu comme un eldorado.

Location coute durée charles V 05 04 14Quand allons-nous revoir dans les rues de Paris le stéréotype de la location saisonnière, le touriste et ses valises à roulettes ?

 

Au but du compte, que faut-il penser de la situation ? D'abord, raison garder. La location saisonnière est au point mort en ce moment, à cause du COVID mais aussi en raison des mesures restrictives appliquées par la mairie de Paris au parc de résidences secondaires. Il reste le risque de prolifération des "résidences hôtelières" (voir à ce propos notre article du 6 novembre 2019 et l'interview du propriétaire d'un hôtel traditionnel du Marais qui nous dit ce qu'il pense d'une concurrence qui peut être déloyale.

On ne peut pas s'opposer à tout. Il est très positif tout d'abord de constater la disparition progressive d'activités de grossistes qui causaient d'énormes nuisances dans nos quartiers avec des livraisons incessantes qui bloquaient les rues, provoquaient des concerts de klaxons, polluaient et faisaient courir des risques élevés d'incendie à la population. On doit aussi souligner le peu de considération de leurs gérants pour l'esthétique du Marais (devantures, enseignes…)

Il n'est pas choquant qu'une activité économique en remplace une autre. Il faut simplement que la nouvelle venue obéisse à des règles et des contraintes : acceptation des travaux par la copropriété, vigilance de la direction de l'urbanisme et de l'ABF sur les transformations, respect des règlements en matière d'hygiène, de sécurité, de confort et d'accessibilité. Nous comprenons que les textes sont en cours d'élaboration par l'exécutif. Ces règles seront les bienvenues. A défaut c'est la profession de l'hôtellerie qui aura son mot à dire et qui ne s'en privera certainement pas.

Gérard Simonet

 

 


Commentaires

9 réponses à “Locations saisonnières : « Le Parisien » révèle le subterfuge des loueurs de « résidences hôtelières »”
  1. Avatar de Ewa B

    Bonjour, merci sur votre info sur les locations Airbnb, c’est très utile.
    Une question qui relève d’un autre domaine: sauriez-vous comment on peut joindre la Mairie du Centre pour demander de rectifier les horaires du passage des bennes de Derichebourg?Depuis un certain temps ils passent à 7h au lieu de 7.45: c’est une heure de sommeil volé. Pour ceux qui travaillent la nuit, c’est beaucoup. « Dans ma rue » ne réagit pas.Merci d’avance pour votre aide.

  2. Avatar de Elisabeth
    Elisabeth

    Autre phénomène en plein développement et très tendance : les boutiques dans les cours intérieures. Aujourd’hui une copropriété (d’habitation) est totalement impuissante et n’a aucun droit face à un ancien atelier sur cour par exemple transformé en local commercial avec clientèle allant et venant, annexion de la cour intérieure, événementiel, soirées etc… (plus de code porte possible, bruits etc …) Il en est de même bien sûr pour les résidences hôtelières mais au final cette annexion des cours intérieures est plus nuisible que le AirBnb qui vient déposer sa valise.
    Autre réflexion : L’ancienne hôtellerie parisienne a, me semble-t-il, vécu avec ses chambres-placard (plus petit ? pas possible même à des prix ..). Les touristes ont désormais besoin de se « poser », reposer, de prendre leur petit déjeuner ou un café à l’heure qu’ils veulent, quand ils veulent, de déjeuner ou diner à « la maison » avant de ressortir etc ..(voir également les prix des restaurants 2 fois par jour + boissons etc ) d’où le succès du AirBnB ou des résidences hôtelières. En résumé : L’hôtellerie doit se repenser si elle veut lutter contre ce phénomène qui correspond finalement à la demande et que l’on ne réussira pas à juguler par l’interdiction.

  3. Je suis obligée de répondre a Elizabeth que si les demandes suffisaient pour justifier leur satisfaction les relations sociales seraient difficiles …. Mais le témoignage qu’elle apporte est interessant néanmoins dans la mesure ou il rappelle qu’une copropriété est par définition une collectivité ; si la loi du plus fort ( pour résumer en tantièmes donnant droit au vote ) s’impose au détriment des autres il n’y a d »autre garde-fou que la loi, qui est réputée s’imposer aux reglements de copropriété et autres décisions abusives. La loi sur le bruit devrait etre sollicitée , par exemple. Helas il suffit de penser aux efforts que l’association a du déployer pour obtenir la sauvegarde d’une petite place du Marais transformée en cantine de luxe pour avoir une petite idée de l’efficacité de son recours
    La difficulté est encore plus grande concernant les  » résidences hotelières  » , a part que là aussi il semble qu’il y ait une erreur de concept: LA MAJORITE DES LOCAUX COMMERCIAUX TRANSFORMES EN LOGEMENT TOURISTIQUE SONT PLUTOT PETITS ET LOCALISES DANS LE DIFFUS c’est a dire multipliés par unité ou faibles nombres par emplacement . Et c’est un problème car justement il n’y a pas de gestion de  » résidence  » , ce sont les habitants stables qui servent d’informateurs etc … et c’est fastidieux et sans espoir car ces occupants touristes sont très volatiles . En résumé les occupants stables sont piègés et aliénés par ces nouveaux usages , et ni la loi actuelle ni les copropriétés conflictuelles ne peuvent les aider.
    L’article de l’association , tout a fait remarquable, dénonce une incapacité prétendue de nos élus pour traiter le problème. Il suffit de se rappeler des réactions de ceux ci lorsqu’on se plaignait qu’un semi remorque etait venu dans la nuit débarquer son container de sacs en plastique fraichement arrivé au Havre pour comprendre jusqu’ou ce discours peut oser aller.
    Si Paris est a ce point difficile a administrer , compte tenu des lacunes des legislateurs on pourrait peut etre proposer aux équipe un bench marking dans d’autres villes françaises qui ont réussi a transformer les centre ville , parce qu’elles l’ont voulu et y ont mis les moyens.
    Une courte comparaison: les grossistes s’étaient installés dans les locaux des artisans qui faisaient la vie des arrondissements centraux . Qu’a t on tenté pour les garder? quelques associations ont organisé des manifestations annuelles ; mais encore : y a t il eu des incitations fiscales pour permettre l’installation de jeunes ? absolument rien. Et les locaux artisanaux sont devenus des lieux de stockages de cartons …
    Pendant ce temps l’équipe de Toulon a mis en place une politique ambitieuse pour sauver le centre de la ville et c’est un succès.
    L’urbanisme c’est d’abord une vision et ensuite une volonté
    A Paris on se contente de préparer la ville pour les jeux olympiques
    D’ou la permissivité pour les soi-disant  » résidences hotelières  »
    On aimerait etre démenti par la suite des évènemenets …

  4. Avatar de Christine PINOL
    Christine PINOL

    Bonjour,
    Nous avons en location maintenant, 1 importante entreprise dans la 1er cour et 1 local ,2 dans la 2 ème petite cour donc 3 climatiseurs dont 2 énormes l’un étant à moins de 6 mètres de mes fenêtres !!!
    J’ai sollicité le service de la mairie de Paris l’agent a fait un rapport puis contacté le gérant de l’entreprise après avoir constaté la nuisance sonore et la puissance du flux face à mes fenêtres. Une injonction leurs a été faite mais très peu de changement.
    Lorsqu’il fait froid le flux est glacial, quand il fait chaud Très chaud !
    L’énorme clim a été installée en 2019 alors que je leurs avais signalé qu’il n’y avait pas de déclaration de travaux préalable et qu’elle était posée sur une partie commune. Accompagnée de la présidente du CS nous sommes allées aux archives pour consulter le permis de construire de 1978 du local principal et ceci AVANT LA POSE. Cette année j’ai demandé à l’urbanisme de confirmer mes informations ce qui a été fait mais le local ayant été loué à une entreprise connue de bijoux connue face au square il sait que cela sera très difficile de la faire déplacer. A droite de mon petit bâtiment un local a été loué à un centre de sport pilate
    la clim déversait 9 décibels dans mon appartement nuit et jour c’est là que j’ai découvert le service de la mairie la gérante a pu régler le problème.
    Une chance pour nous l’une des entreprise qui fabriquait des cocktails à base d’alcool et de jus de fruits ou de légumes (livraison de bouteilles sur transpalettes réguliers)est partie mais la grande clim reste et fonctionne puisque elle sert au magasin de vêtements qui se trouve en face.
    Le propriétaire de ces locaux a acheté des appartement et les rez de chaussée de la copro et il avait créé un magasin de bijoux fantaisie sur la rue et des bureaux dans les cours. Le fils a repris et a mal géré il a maintenant gestionnaire qui l’a incité à louer ses locaux.
    Comme le propriétaire a beaucoup de millième le syndic et le CS ferme les yeux !(je leurs ai envoyé les plans récents et anciens pour la partie commune et certains courriers pour la surface du local et ils ont eu les rapports nuisances et urbanisme de de la mairie )
    Je suis au Ier étage d’un petit bâtiment un peu méprisé de 3 étages, au dessus de la gardienne de l’immeuble. Les personnes âgées qui vivaient au dessus sont décédées. les autres bâtiments sont en pierre de taille et moins impactés par les nuisances.
    Je me bats contre des moulins à vents dans une indifférence totale.
    Merci de m’avoir lu

  5. Avatar de Adrien

    @Christine PINOL : Je compatis à la lecture de votre rapport. Les nuisances sonores sont une plaie et les clims devraient être interdites (sauf nécessité absolue et quand elles sont autorisées, elles devraient être soumises à une inspection annuelle et contraignante). On comprend bien en lisant votre récit que si ces locaux commerciaux étaient loués en hôtellerie saisonnière comme la loi l’autorise, vos nuisances seraient largement moindres… J’espère que vos voisins y penseront.

  6. Avatar de Elisabeth
    Elisabeth

    Réponse à MM. J’ai profité de cet article sur les résidences hôtelières pour évoquer le problème général de la reconversion des anciens ateliers et/ou attention REPERTORIES COMME TELS dans le règlement de copropriété. Dans Paris Centre de plus en plus de boutiques, galeries etc… s’installent dans des locaux donnant sur des cours privées intérieures. Il s’avère que (exemple vécu avec avocat à l’appui, procédures etc ) que la Copropriété CONTRE à 100% (sauf bien sûr le propriétaire du dit local, très minoritaire car atelier « indépendant ») ne peut s’opposer à cette « merchandisation » de la cour intérieure, avec tout ce que cela implique y compris le code Porte. Même en ayant recours à un Huissier tous les 4 matins pour constater que … cela ne leur retire pas le Droit (au sens large) d’exercer leur commerce, que leur clientèle y ait accès etc. La Copropriété est bel et bien piégée. Cela m’amène à une autre réflexion. La Mairie de Paris traque les taxes/Impôts à toucher mais pas les nuisances faites aux copropriétaires dont elle se moque… du moment que ça paye. Et toujours par expérience (car nous avons les deux mon Capitaine – un deuxième petit atelier) mieux vaut une résidence hotelière (style Airbnb)dans un ancien atelier sur cour qu’un commerce transformant cette même cour en hall d’entrées permanentes, calicots publicitaires, interpellations, musique et papiers gras etc. Ce n’est pas une consolation me direz-vous ! Mais quand même Avis à ceux qui pourraient être concernés. Une nuisance peut en cacher une autre qui risque d’être pire.

  7. Bonjour, je me permets simplement de signaler que la Mairie de Paris publie bien sûr toujours le BMO. C’est ici : https://www.paris.fr/pages/publications-administratives-181
    Merci,
    Boris JAMET-FOURNIER
    Conseiller de Paris, Vice-Président de la 7e Commission
    Conseiller de Paris Centre

  8. Réponse à Boris Jamet-Fournier : Donnez vous la peine d’aller sur le lien que vous indiquez. Vous constaterez qu’il n’y aucune rubrique urbanisme. Elle a disparu il y 4/5 ans. Les associations (dont la nôtre) qui suivaient ces affaires de près se sont désabonnées du BMO. Depuis, il faut à notre connaissance prendre rendez-vous et se déplacer à l’Urbanisme, avenue de France dans le XIIIe. Autant dire que le zèle des associations s’est affaibli. C’est sans doute ce que voulait la mairie !? Transparence oui, mais jusqu’à un certain point….

  9. Reponse « bien-veillante » a Elizabeth, Adrien , etc
    Si j ai bien compris rien n empeche les soi- disants residences hotelieres de se munir de climatiseurs donc on peut toujours precher le pire pour eviter de discuter du fond
    Mais reste qu il n y a pas de « residence » en cette activité pas d’ animation contact service etc et c est la copropriete qui en tient lieu
    Et oui ca peut inclure fiesta tous les samedis parce que couvre feu , rendez vous pique nique ou conference dans la cour pour les participants au voyage groupe, bloquage des portes cocheres pour faciliter les transferts de bagages gisements de linge sale dans les circulations…Certaines agences de voyage world wide creent leur propre réseaux de logements touristiques de courte duree pour vendre des packages all included et il y a un marche florissant des meilleures localisations
    Alors la vision romantique du routard fauché …

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