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Rue Beautreillis (IVe) : le Maire Ariel Weil reçoit le collectif d’habitants…

Beautreillis

L'aménagement contesté de la rue Beautreillis (IVe) : tonneaux entiers ou sciés, en guise de ralentisseurs écologiques, en mal de vegétalisation… (Photos VlM)

 

 

Rien n'a changé sur les trottoirs et la chaussée de la rue Beautreillis,  si ce n'est une rangée de trous percés dans le granite des nouveaux trottoirs destinés à recevoir des potelets censés empêcher les véhicules de mordre sur des trottoirs qui paradoxalement ont été abaissés au niveau de la chaussée pour supprimer une séparation avec la chaussée qu'on rétablit maintenant à l'aide de potelets. Ouf !….

Tout est de cette veine dans ce réaménagement intempestif qui crée manifestement  plus de problèmes qu'il n'en résout. Il est heureux que le Maire du IVe Ariel Weil en soit convenu et qu'il ait décidé de s'en entretenir avec le collectif de riverains autres que ceux qui tiennent commerce. Il les reçoit le 19 février pour entendre leurs doléances et décider de correctifs au projet actuel s'il saute aux yeux que certaines dispositions sont aberrantes. 

Dans cette perspective, le collectif Beautreillis nous fait part de son analyse de la situation et nous demande de la publier :

 

Réponse ouverte au Maire du IVe Ariel Weil 

Personne ne conteste le bien fondé des motivations initiales de ce projet "d’apaisement" et de "zone de rencontre" qui animent les auteurs du projet d’amélioration de la rue Beautreillis. Merci à eux.

Cependant, si les motivations de fond sont légitimes, la mise en forme, elle pose questions.

Le Maire en convient, la sécurité des usagers n’est pas assurée : les voitures s’engouffrent dans la rue Beautreillis et la parcourent à une vitesse bien supérieure aux 20 km/heure prévus. La rue est bien droite, assez large, parfaitement lisse et il n’y a plus de trottoir ; c’est presque une invitation à rattraper le temps perdu dans les bouchons ailleurs. Dans les rues adjacentes des piétons ont été les victimes de cette augmentation récente de la circulation.

N’aurait-il pas été judicieux de positionner des ralentisseurs, de prévoir un traitement différencié du revêtement de la chaussée pour rappeler cette "zone de rencontre" et d’installer des potelets le long des trottoirs ? Ce sont là quelques idées ; les professionnels de la voirie doivent certainement avoir bien d’autres solutions expérimentées ailleurs.

A ce grave problème de sécurité la mairie propose l’installation de ces nombreux tonneaux disposés tout le long du trottoir à gauche et entre les voitures devant les numéros 13, 15 et 17 et qui, en plus, permettraient de "végétaliser" la rue.

Il semble pourtant évident que ces tonneaux rajoutent aux problèmes de sécurité plutôt qu’il ne les règlent. Il suffit d’observer quelques minutes la circulation dans la rue pour constater qu’en réduisant la largeur de la rue, ces tonneaux obligent les voitures à empiéter sur les trottoirs pour doubler piétons, cyclistes ou taxis en attente. Le restaurant du 18 est même obligé de positionner un cône de signalisation devant chez lui pour signaler (et protéger) sa terrasse et ses clients.

Cette solution « tonneaux » soulève un autre problème, moins grave mais auquel nous sommes tous attentifs dans le quartier : leur aspect esthétique.

Ces tonneaux semblent bien anachroniques dans ce secteur sauvegardé là où les normes de couleur et d’état des façades, de qualité des huisseries et des enseignes doivent être respectées (à juste titre) par tous les copropriétaires. La piètre qualité de la solution retenue pour cette végétalisation, tout comme l’étrange édicule installé rue de l'Hôtel St Paul réunissant palettes de chantier et sacs de terre plantés d'herbes folles, n’est vraiment pas à la hauteur des bâtiments environnants. Nous sommes au cœur du Marais, à deux pas de la place des Vosges, face à l’Hôtel de Sully.

 

Mob végétal rue hotel st paulRue de l'Hôtel Saint-Paul, un mobilier urbain d'inspiration idéolo-écolo totalement raté…

 

Un dernier point pose problème : même si ce ne sont pas des tables qui ont été installées, l’impression d’une extension des terrasses est pourtant bien présente face à ce déploiement de tonneaux. Prépare-t-on les esprits à une piétonisation qui, libérant les espaces, inviterait les commerces à disposer d’un plus grand espace public ?

L’espace public est, comme son nom l’indique, commun à tous et pour être "apaisé" doit rester neutre, calme et respirable. Pourquoi libérer des surfaces de l’emprise des voitures si c’est pour les ré-encombrer immédiatement par des accessoires de décor de quatre sous ? A quoi bon réduire le bruit de la circulation si c’est pour le remplacer par les conversations et vociférations des noctambules ? Il faut évidemment lutter contre la pollution mais en préservant "mordicus" l’aspect savoureusement "hors du temps" de cette rue.

A ces problèmes de sécurité, d’occupation de l’espace et d’esthétique nos élus doivent apporter des réponses sérieuses et pérennes au plus tôt.

Le collectif Beautreillis

 


Commentaires

5 réponses à “Rue Beautreillis (IVe) : le Maire Ariel Weil reçoit le collectif d’habitants…”
  1. Avatar de JeromePl

    Exactement les mêmes problèmes se sont déjà produits suite à l’amenagement de la portion de la rue Rambuteau avant le boulevard Sebastopol. La mairie n’a pas appris de ses erreurs. Les idéologues idéalistes béats y sont toujours aussi présents!

  2. Avatar de Elisabeth

    D’accord avec Jérome PL, la mairie continue encore et encore à tatonner sans réflexion et vision globales, à court terme (ex : le mobilier troncs d’arbres à la va comme je te pousse est déjà dans un état lamentable et à moitié effondré sans parler de ses qualités esthétiques). Elle agit comme si la nouveauté était une fin en soi, le « Happening » un gage artistique, les herbes folles un jardin, les sacs de chantier orange une « Installation » (éphémère, espérons). Elle expérimente, creuse,(ne rebouche pas toujours), fait, défait, refait, redéfait, supprime, remet … comme si Paris était un immense terrain de jeu livré à la dernière « idée » du jour, en général pas bonne. Et tant pis si les Parisiens n’aiment pas et subissent,elle, elle s’amuse.

  3. C’est peu de dire que la mairie a mauvais goût : partout dans Paris fleurissent ces installations cheap et mal entretenues. Comme le dit si bien Didier Rykner, voilà ce que produit un mélange d’inculture et d’idéologie…

  4. Effectivement « pourquoi libérer l’espace de l’emprise des voitures si c’est pour le réécombrer immédiatement » ? Au moins les places de stationnement étaient elles utiles aux habitants du quartier et évitaient -elles les voitures qui tournent et tournent en cherchant une place, alors que les tonneaux et terrasses ne sont que nuisance, visuelles et sonores. Et « à quoi bon réduire le bruit de la circulation si c’est pour le remplacer par des vociférations nocturnes » la encore, au moins le bruit de la circulation se tait le nuit, lorsque le silence doit se faire et que les riverains ont besoin de dormir, alors que les vociférations prennent le relai des bruits diurnes, empêchant tout silence de se faire et gênent le sommeil des habitants exposés à du bruit 24/24. Il fait vraiment cesser ces pas vers la pietonnisation qui sera une catastrophe pour ce quartier !

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