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Carrefour des Arts & Métiers (IIIe) : une occasion (momentanément) perdue de rendre le site attrayant !

                                   Carref a & m
Carref a &m sud

 

     

 

 

Vue panoramique du carrefour des Arts & Métiers (IIIe)

 

 

Ce carrefour à six branches est en soi un site patrimonial remarquable avec les vestiges encore bien conservés du Prieuré Saint-Martin-des-Champs qui date du XIIème siècle. Dépendant de la puissante abbaye de Cluny en Bourgogne, il constituait à faible distance de l'enclos du Temple une cité fortifiée au voisinage de Paris. La chapelle qui occupe l'espace entre les rues Réaumur et Vaucanson et son chevet sont pour l'essentiel de style roman. Sa façade en revanche, côté rue Saint-Martin, est un pastiche néo-gothique de la fin du XIXème siècle sur lequel on passe généralement très vite, pour se hâter de célébrer l'étonnant "réfectoire" gothique voisin du XIIIème siècle et son audace architecturale.

On est en limite du secteur sauvegardé du Marais mais le site n'en est pas moins digne du plus haut intérêt. Le Maire du IIIe Pierre Aidenbaum ne s'y est pas trompé en décidant il y quelques années de réaménager  le carrefour par des travaux de voirie. Le résultat est à la hauteur des attentes mais les tagueurs et leurs bombes de peinture sont venus tout gâcher. Le côté sud, comme on le voit sur la photo, est recouvert de signes cabalistiques qui défigurent le paysage en créant un environnement anxiogène inutilement et stupidement agressif.

 

Carref a & m tags

Il faut que les services de la propreté de Paris s'y consacrent. Nous l'avons souligné à plusieurs  reprises : si un sentiment général de malpropreté domine à Paris, c'est largement à cause de l'état général du mobilier urbain et du décor ambiant. Les graffiti en tout genre, les affiches sauvages, l'état des bancs publics, des armoires électriques, des boites aux lettres etc… donnent le ton du message détestable reçu par les habitants et les passants.

Que faut-il faire ? La mairie de Paris peut répondre qu'elle a affecté des moyens techniques et financiers à l'effacement des graffiti en le sous-traitant à deux ou trois entreprises spécialisées. Nous n'en connaissons pas l'importance mais nous l'évaluons à 3 ou 4 millions d'€ par an. C'est trop pour le contribuable parisien, c'est une goutte d'eau face à l'ampleur de la tâche. Il faut pourtant que nos élus s'y attèlent.

En agissant sur les effets mais aussi sur les causes.

S'agissant des effets, nous recommandons un augmentation significative des moyens, financée par un rabotage des subventions clientélistes aux associations fantoches. Dix pour cent de cette manne de 300 Millions permettrait de dégager de quoi décupler les moyens existants. Il faut mettre à profit cette source de financement pour créer dans chaque arrondissement un poste d'inspecteur chargé de veiller à l'état des lieux et de procéder au signalement des souillures. L'intervention des habitants sur le site "DansMaRue" ne doit pas être l'assise du dispositif mais un complément qui leur sert accessoirement d'exutoire…

Au chapitre des causes, il est indispensable de renforcer les mesures de lutte contre ce type d'incivilités avec des sanctions pénales plus dissuasives que le simple rappel à la loi, que les auteurs indélicats brandissent comme un trophée ! Il faut s'inspirer en cela du modèle de New-York qui en 1984 déclara une guerre totale aux tags dans le métro et en vint à bout en cinq ans. 

Enfin il faut là aussi faire preuve de "realpolitik" et reconnaitre qu'on a affaire à un phénomène de société et qu'il y a dans ces comportements une forme de "création artistique" qui est d'ailleurs reconnue par le marché de l'art contemporain. 

Une municipalité bien inspirée devrait instaurer une sorte de pacte avec les représentants reconnus de cette "discipline", lui réserver des espaces et la faire sortir de sa clandestinité, en allant jusqu'à financer des "commandes" pour la décoration de sites choisis.

Nous soumettons ce point de vue à tous ceux qui se sentent concernés et en toute priorité aux candidats à la mairie de Paris que nous avons eu l'honneur de rencontrer à ce jour ou que nous allons bientôt recevoir, Rachida Dati notamment. Ceux qui passeraient ce problème sous silence n'auraient rien compris au vaste mouvement de protestation contre le mauvais entretien de notre ville.

Gérard Simonet

 


Commentaires

8 réponses à “Carrefour des Arts & Métiers (IIIe) : une occasion (momentanément) perdue de rendre le site attrayant !”
  1. Avatar de Carmen Vieux
    Carmen Vieux

    Bravo pour cet article et merci pour vos efforts ! Mes meilleurs vœux pour vous et votre équipe Carmen V.

  2. « une forme de « création artistique » qui est d’ailleurs reconnue par le marché de l’art contemporain » : oui, c’est bien là le problème, « l’art contemporain », surnommé « l’art comptant pour rien » qui fait croire à tout un chacun qu’il peut être un artiste et que plus c’est laid plus c’est transgressif et plus c’est cher.
    Certaines fresques de graffeurs peuvent être superbes mais là on est juste dans le vandalisme et le marquage de territoire.

  3. Avatar de E. Aliotti

    Côté entretien, on a l’impression que personne ne fait rien : les tags prolifèrent et ne sont jamais nettoyés, malgré DansMaRue, les trottoirs et les chaussées sont jonchés d’ordures.
    Côté sécurité, c’est pareil, le week-end dernier, deux voitures dans deux rues adjacentes avec les vitres fraîchement cassées (Anne Hidalgo doit être contente!! – Deux voitures de moins dans Paris) et des bandes de jeunes trainent dans les recoins sombres.
    A force de concentrer toute son énergie à la guerre contre la voiture et au clientélisme, on a complètement perdu de vue les préoccupations les plus simples des citoyens : la sécurité et la propreté !

  4. Vous avez bien raison mais je crains que vous vous berciez d’illusions.
    Paris est une ville très riche et il suffit juste d’une volonté politique.
    Ce sentiment de saleté n’est pas partagé par la municipalité actuelle qui s’en désintéresse comme nous le constatons tous. La propreté, est pour elle une valeur bourgeoise

  5. Les tags sont des plaies qui blessent et défigurent Paris. Malheureusement, le sentiment de malpropreté n’est pas dû qu’aux tags. Partout des détritus, des canettes, des trottoirs défoncés, des lampadaires défectueux, des poubelles trop pleines… Je n’ai jamais vu Paris aussi sale !

  6. PS : ne parlons pas des rats…

  7. J’aurais bien ajouté dans l’article une photo de la plus grande caryatide de Paris et l’une des très rares solitaire, qui traverse trois étages de l’immeuble du 57 rue de Turbigo.

  8. Avatar de Thierry

    Tout à fait d’accord avec l’analyse pertinente du Président Gérard Simonet.
    La lutte contre ces fléaux : Tags , affichage sauvage , propreté doit être une priorité des candidats de la mairie de Paris.
    Actuellement et en toute impunité, les murs, portes cochères, les devantures des boutiques sont vandalisées notamment par des tags hideux.
    De quel droit certains individus nous imposent ce triste spectacle ! la photo de l’article montre très bien dans quel état lamentable de la vue panoramique du carrefour des Arts & Métiers. Je suis consterné que ce triste spectacle se banalise dans l’ensemble du quartier historique du Marais et je me demande si nos élus font le même constat et s’ils prennent le problème à bras le corps ?
    J’en doute vraiment quand on voit l’état déplorable des murs, des façades, du mobilier urbain, des portes cochères et des devantures vandalisées de notre quartier.
    Je vous souhaite une bonne année et il faudrait que les habitants se mobilisent pour que les choses avancent dans le bon sens.
    Thierry A

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