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La Méduse : un nouvel outil de contrôle du bruit dans les agglomérations…

 

Méduses mer 2

Méduse Pélagia Noctiluca, (photo "Pour la Science")

 

On ne parle plus que d'elles au bord des plages de France et de Navarre. Leur piqûre est douloureuse, mortelle même pour certaines espèces heureusement absentes de nos régions. Chacun y va de sa théorie pour expliquer leur présence. Il semble qu'on les trouve à foison quand l'eau est agitée et trouble et qu'elles sont absentes quand la mer est étale et dépourvue de ces microdébris et déchets tensio-actifs qui la polluent… Mais rien n'est moins sûr. La précaution élémentaire est de nager avec un masque et revenir dare dare sur la grève dès qu'on voit la couleur de ces gorgones, si désagréables bien que constituées à 98% d'eau !

C'est un autre genre de méduse qui retient pourtant notre attention en ce jour. MEDUSE est le nom que l'observatoire du bruit en Île-de-France BRUITPARIF a choisi pour un appareil qui, à l'opposé des méduses de mer, est destiné à améliorer la vie de ceux d'entre nous, et ils sont nombreux, qui souffrent du bruit sous toutes ses formes.

"MEDUSE" est constituée d'une tête et de quatre bras, à l'image des quatre tentacules des méduses de mer, équipés de micros qui captent les bruits dans quatre directions et d'une caméra à 360 degrés qui enregistre la scène, pour relever le niveau sonore dans des quartiers animés de la capitale. Cette démarche avait démarré en 2006 avec notre association par l'enregistrement sur trois jours, des bruits de circulation dans une artère à trafic moyen du Marais.

BruitparifEnregistreur de bruit BRUITPARIF sur 3 jours, couplé à un ordinateur qui en fait l'analyse (Photo VlM)

 

La cible de l'enregistrement était alors les klaxons et les motos. Ils restent encore une priorité mais une source supplémentaire de bruit a prospéré depuis : les consommateurs en terrasses des bars-restaurants. Une expérience a été conduite avec des MEDUSES sur la place du Marché Ste Catherine. D'autres sites pourraient bénéficier de ce genre d'observation avec des appareils dont la technologie est en voie permanente d'amélioration.

Méduse Canal Saint MartinLe dispositif MEDUSE, en surveillance des rives du Canal St Martin (Illustration Bruitparif)

 

Les progrès techniques permettent désormais de caractériser le bruit en lui attribuant une valeur objective et une origine grâce à l'enregistrement vidéo. On ne doit pas attendre de BRUITPARIF qu'il intervienne sur les causes car l'organisme n'est pas doté de pouvoirs de police, encore moins de pouvoirs judiciaires, mais on est en droit d'espérer que la commmmunication en temps réels aux fauteurs de troubles des incivilités dont ils sont responsables directement ou indirectement, pourrait les décider à agir pour éliminer les nuisances qui leur sont signalées.

On nous répondra que cette espérance est naïve et qu'il y a peu à attendre de gens qui sont inciviques et s'en moquent. Dans ce cas, il n'y pas de solution amiable et le recours aux services de police de la préfecture ou de la mairie de Paris s'impose. Les plaignants auront à leur crédit le fait qu'ils aient cherché le dialogue et la conciliation et disposeront de preuves sur la matérialité des faits, leur amplitude et leur fréquence. Pour autant que BRUITPARIF soit habilité à communiquer à des tiers les résultats des ses observations et de ses analyses, ce que nous souhaitons ardemment….

Gérard Simonet

 

Postscriptum du 26 août 2019

BRUITPARIF nous adresse le commentaire suivant sous la signature de sa Directrice Fanny Mietlicki : "Pour la conclusion, vous pouvez indiquer que c’est notre déontologie que de communiquer les résultats de nos analyses et observations. Les données sont d’ailleurs accessibles via le site de "bruitparif monquartier"

Je vous envoie également en pièce jointe une photo (crédits Bruitparif) pour remplacer celle du site "La Croix" qui me semble plus appropriée pour illustrer votre article sur les quartiers animés".

Fanny Mietlicki

 

 


Commentaires

6 réponses à “La Méduse : un nouvel outil de contrôle du bruit dans les agglomérations…”
  1. Avatar de Bascoulergue
    Bascoulergue

    Le nom de ce célèbre radeau s’applique fort judicieusement aux malheureux « naufragés » du bruit ; quelle pertinence !

  2. Des particuliers peuvent-ils louer ce matériel pendant trois jours pour pouvoir “étoffer” de données objectives leur dossier de plainte?

  3. Avatar de MA Schiltz
    MA Schiltz

    J’habite le quartier Montorgueil, non seulement il y a les nuisances sonores bien connues des terrasses jusqu’à 2 h du matin mais depuis des lustres je suis réveillée par le bruit de l’engin qui nettoie ma rue qui passe et repasse à 6 h 30 tous les matins. La mairie de Paris doit aussi faire un effort pour supprimer ces engins de nettoyage et de ramassage de poubelle qui sont extrêmement bruyants. Vous imaginez bien que je n’ai rien contre le nettoyage de ma rue mais je voudrais pouvoir dormir sans être constamment réveillée malgré mes doubles vitrages.

  4. Avatar de Jean-François
    Jean-François

    Aucun doute : le progrès technique peut beaucoup pour la qualité de vie des habitants de cette planète, et notamment dans les centres urbains
    Aucun doute non plus : bruitparif fait de l’excellent travail et ses outils sont précieux
    Cependant, comme le note dans sa conclusion l’auteur de cet intéressant article, les meilleurs outils perdent rapidement de leur intérêt face aux comportements antisociaux de ceux qui se moquent des règles de civilité
    Or, dans les quartiers frappés par la monoactivité de l’alcool et de la fête à la mode de la mairie de paris, les exploitants voyous et leurs clients désinhibés sont légions : ensemble, ils posent d’énormes problèmes de santé publique, contre lesquels les autorités réagissent bien mollement
    Dans le 11e, dès 2012, bruitparif a expérimenté des sondes enregistreuses, moins perfectionnées que les actuelles méduses. Mais, faute de volonté des principales parties prenantes, les résultats espérés ne sont pas concrétisés
    Les exploitants ont nié en bloc la validité des conclusions de bruitparif (on peut lire le rapport d’étude ici : https://www.bruitparif.fr/pages/En-tete/300%20Publications/500%20Rapports%20d'%C3%A9tude%20-%20bruit%20des%20loisirs/2012-12-01%20-%20Rapport%20-%20Bilan%20de%20l'exp%C3%A9rimentation%20de%20mesure%20du%20bruit%20rue%20Jean-Pierre%20Timbaud%20Paris%2011.pdf)
    La mairie du 11e, pourtant à l’origine de cette intéressante innovation, n’a pas su, ou pas voulu, tirer parti de l’objectivation des nuisances constatées par l’organisme spécialisé
    Conclusion : seule fonctionne la politique de la « tenaille » : d’un côté, prévention, oui, oui, bien sûr, ne serait-ce que pour sensibiliser les personnes qui, de bonne foi, ne se rendent pas compte, que, notamment en groupe, elles génèrent de sévères nuisances ; mais, de l’autre côté de la tenaille, sanctions, et sanctions progressivement plus pénalisantes, chaque fois que des infractions sont constatées : c’est le seul moyen de venir à bout de ces exploitants récidivistes (et ils sont nombreux) qui ignorent délibérément les recommandations de la profession
    Malheureusement, la politique irresponsable de la mairie de paris brouille les messages de prévention et de sanction : au contraire, elle encourage les comportements antisociaux, au détriment de la santé, de la sécurité et de la qualité de vie des habitants, des visiteurs occasionnels, et aussi, bien entendu, des consommateurs…

  5. Jean-François a parfaitement développé la problématique telle qu’elle s’exécute dans la réalité de tous les jours (et de toutes les nuits, hélas…)
    Nous attendons de ceux qui postulent pour la mairie de Paris en 2020 qu’ils la prennent en compte et la gèrent de façon appropriée.

  6. Avatar de Lancelot
    Lancelot

    Les outils développés par Bruitparif sont effectivement très précieux. Les résultats sont publics et accessibles sur leur site : https://rumeur.bruitparif.fr/. Cependant, ces graphiques sont peu parlants pour les profanes. Il faudrait, à la fin de chaque expérience, que ces spécialistes fassent un rapport avec des analyses de ces décibels. Ce serait la seule façon d’en tirer parti. Ainsi et c’est bien décevant, pour la place du Marché Sainte Catherine où l’expérimentation Méduses a duré un an, pour le moment aucune conclusion n’a été tirée, donc aucune action entamée pour diminuer les nuisances sonores.

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