Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Archives



Liens utiles

Liens que j’ai trouvés utiles et que je voulais partager.


Rechercher sur ce site

Le triste drame de Nantes ne doit pas servir d’argument aux industriels de l’electro-acoustique pour refuser le contrôle des nuisances sonores….

électro

Cabine de diffusion de musique électro-acoustique (Illustration Le Figaro) 

 

 

Le sympathique Jack Lang s'est illustré deux fois au moins dans sa vie et passera pour cela à la postérité. Il a commencé à la fin des années 80 à dire que les graffiti qui pour l'essentiel dégradent notre cadre de vie était une "expression artistique" (le 17 décembre 1991, les tagueurs du métro Louvre-Rivoli ont été invités à réaliser une performance sous le patronage du Ministère de la Culture à la Grande Arche de la Défense. C'est la première reconnaissance officielle par Jack Lang du mouvement du graffiti français).

Il n'avait pas tout à fait tort car il y a parmi les "grapheurs" de véritables artistes qui ont leur place dans  la peinture contemporaine. Le drame c'est qu'ils entraînent dans leur sillage des hordes de barbouilleurs qui souillent le paysage de la rue et forcent les municipalités à dépenser l'argent des contribuables (4 à 5 millions d'€ par an à Paris) pour maintenir tant bien que mal un semblant de propreté.

Notre ancien ministre, aujourd'hui Directeur général de l'Institut du Monde Arabe, n'en est pas resté là. Sensible au traitement, injuste à ses yeux, des citoyens à l'égard de la musique techno, non pas en raison de son esthétique – ce serait une affaire de goût – mais parce qu'elle leur casse simplement les oreilles quand ils y sont soumis, il imagina en 1998 un événement dédié à la musique techno, qualifiée de "musique vivante et brillante avec un public chaleureux". La "Techno Parade" était née avec comme mission de "militer pour la défense des cultures électroniques et un accès à une fête plus libre". La version 2019 aura lieu le 28 septembre, sur un parcours qui n'est pas encore établi. Chacun espère secrètement qu'elle passera loin de chez lui !

Le quotidien Le Figaro du 2 août a consacré un dossier  à l'accident qui a coûte la vie à Steve, un adepte de la musique techno à ce qu'on comprend. Il faut faire toute la clarté sur ce qui s'est passé et il nous semble que les autorités judiciaires et policières s'y emploient. On ne voit pas où est la valeur ajoutée par les six associations de la scène française et de la musique acoustique signataires d'un texte  pour dénoncer les conditions de la mort du jeune homme, avant même de disposer des éléments de jugement.

On comprend qu'ils défendent sa mémoire. Mais en réagissant de manière solidaire et revendicatrice à l'égard des pouvoirs publics, mairie et préfecture de police, ils donnent le sentiment de vouloir exploiter le drame pour bénéficier de libertés plus larges dans la production de leurs spectacles. Il nous semble pourtant qu'à Nantes le soir de cette fête de la musique, contrairement à ce qui est imposé chez nous à Paris où les musiques s'arrêtent à minuit, les autorités avaient été généreuses et peut-être imprudentes, en acceptant que les décibels soient diffusés jusqu'à 4 heures du matin (simple dépassement d'horaire disent les organisateurs)….

Il faut rappeler que la profession n'a toujours pas digéré le décret de santé publique du 7 août 2017, applicable depuis octobre 2018 qui restreint – mais modérément – les niveaux sonores. Sa vocation est à la fois de protéger l’audition du public et de préserver la santé et le confort du voisinage. C'est ce que nous demandons pour les centres-villes afin que notre tranquillité, notre sommeil et au  final notre santé soient préservés.

La musique techno a pour autant droit de cité. Il faut que ceux qui organisent sa diffusion s'assurent qu'elle respecte les contraintes réglementaires et qu'elle ne crée pas de gène au voisinage, tant pour ce qui concerne le bruit que le comportement des spectateurs qui viennent pour l'entendre et pour danser. 

 


Commentaires

5 réponses à “Le triste drame de Nantes ne doit pas servir d’argument aux industriels de l’electro-acoustique pour refuser le contrôle des nuisances sonores….”
  1. Avatar de Dupoux Verneuil genevieve
    Dupoux Verneuil genevieve

    Ce drame pourrait être celui de chacune de nos familles tant la musique amplifiée a envahi la vie de nos enfants.
    Comment stopper ce qui devient un véritable fléau en termes de santé, tant pour eux que pour ceux qu’ils côtoient.

  2. Avatar de parisiens : si vous voulez dormir réveillez-vous !
    parisiens : si vous voulez dormir réveillez-vous !

    admirable analyse que nous sommes nombreux à partager
    merci à son auteur d’avoir pris le temps de faire entendre une opinion et des arguments inaudibles la plupart du temps car recouverts par le bruit des lobbies

  3. Oui, un grand merci en espérant que cette réflexion pertinente puisse faire réfléchir celles et ceux qui sont prompts à confondre ces réserves et ce souci de santé publique avec une approche réactionnaire, passéiste, anti-moderne voire anti-jeune. C’est précisément le contraire. Tout ce qui bruit n’est point musique tout comme tout ce qui brille n’est pas or. La musique dans sa diversité est un trésor, la musique qui enchante, recherche d’harmonie, placée sous le signe d’Euterpe plutôt que sous la férule de Vulcain…
    Vivent les effets sonores discrets, les guitares acoustiques ou à peine électrifiées, les sons de clavier délicats, les nappes de cordes pour reprendre les termes de l article sur la mélancolie rêveuse des Flaming lips dans son dernier conte psychédélique…
    le tonitruant, les décibels extrêmes, c’est à proprement parler inaudible
    La mise du Chant était aussi celle de la tragédie …

  4. Avatar de jp 75003
    jp 75003

    Comme toujours la France était en retard car si la techno parade existe depuis 1998 en France, selon l’article, son équivalent musical en Allemagne est la « love Parade » qui existe depuis 1989. Mais dans les 2 cas des protections auditives sont souhaitées pour atténuer la dangerosité de la musique diffusée à un volume extrêmement élevé avec une technique de survie pour ne pas mourir dans une foule qui réunie plus d’1 million de personnes. En France, la techno parade fait pale figure.

  5. Avatar de ThierryA

    Le soir dans les centres villes toutes les nuisances sonores doivent être proscrites. Serait-il possible de faire appliquer la loi ?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *