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Anne Hidalgo nous invite à découvrir l’état d’avancement des projets du « budget participatif »…

 

Kiosque
Projet : "redonner vie aux 33 kiosques à musique parisiens, en les rénovant et en les ouvrant, dès les premiers beaux jours, à toutes les pratiques : musique, danse, théâtre, marionnettes, jeux, démonstrations et pratiques sportives…" Budget 3.700.000 €

 

 

La Maire de Paris Anne Hidalgo fait le point sur l'état d'avancement des projets éligibles du "budget participatif", arrondissement par arrondissement. Son credo : "Je fais confiance aux parisiens et parisiennes (*). Cette ville qu’ils connaissent mieux que quiconque, je veux qu’ils nous aident à la façonner, à la faire grandir". 

Le "budget participatif" propose aux citoyens de décider de "l'utilisation de 5% du budget d'investissement de la Ville de Paris entre 2014 et 2020, soit un demi-milliard d'€" (mairie de Paris).

Il est probable que cette décision de la Maire de confier une partie du pouvoir aux citoyens soit portée au crédit de la municipalité en place car elle est une manière de mettre en oeuvre le principe de "démocratie participative" qui sonne de façon plutôt positive dans le discours politique ambiant. Nous n'avons pas les moyens de financer un sondage à ce propos mais il nous semble que le simple bon sens nous invite à le croire.

Il n'est pas interdit cependant de s'interroger sur le sujet. Démocratie participative : de quoi s'agit-il ?

Le concept suggère que la démocratie tout court ne satisfait pas les aspirations des citoyens, que l'expression et la sanction du bulletin de vote n'est pas suffisante. Il faudrait que les électeurs restent impliqués au jour le jour dans les décisions et les activités de ceux qu'ils ont élus, précisément pour décider et agir… 

Soit ! mais comment alors exercer cette surveillance ?

Les conseils de quartiers ? Ils ne sont pas élus et ne représentent que les habitants, très rares au demeurant, qui sont disponibles et les plus remuants. On en voit le résultat : la "rue 'Golotte" (IIIe) et l'aménagement des trottoirs de la rue Beautreillis (IVe). Des réalisations clivantes qui font des mécontents. Les associations ? Elles n'ont pas non plus de mandat électif et ne représentent que ceux qui s'expriment en leur nom, même s'il arrive qu'elles aient acquis notoriété, visibilité, influence et expertise dans leur domaine. 

Il est à craindre qu'il n'y ait pas de bonne réponse. On est en droit de se demander s'il est démocratique de retirer à des élus la charge de décider d'une partie des budgets de la Ville pour la transférer à des quidams qui n'ont aucun mandat et ne doivent leur influence qu'à leur activisme, quelques fois intéressé.

 

(*) en novlangue dans le texte original : "parisien.ne.s"

Gérard Simonet

 


Commentaires

6 réponses à “Anne Hidalgo nous invite à découvrir l’état d’avancement des projets du « budget participatif »…”
  1. Peut-être faudrait-il qu il y ait une faculté de proposition émanant de ce qu il est convenu d appeler la société civile mais que la décision reste la prerogative des élus municipaux.
    D accord avec les termes de cet article et les inquiétudes formulées quant à la dérive de décisions prises par des micro-minorités liées consciemment ou non à des groupes de pression à caractère économique…
    Même les kiosques à musique, encore faut-il s entendre sur la musique et son niveau de décibels
    Qui programme ? Qui gère ? Qui contrôle ?
    Démocratie participative ne s oppos pas à la representative mais peut la compléter …s il ne s agit pas d une démocratie oligarchique et d une participation Par trop édulcorée.

  2. Avatar de Alain Genel
    Alain Genel

    La démocratie représentative ne satisfait plus, en effet, les aspirations des citoyens qui estiment (parfois à juste titre) que leurs élus sont « hors sol ».
    La démocratie directe pratiquée à Athènes est une illusion dans un monde devenu complexe.
    Mais il y a de la place pour une forme de démocratie où des citoyens tirés au sort pourraient s’emparer de sujets importants et élaborer des propositions après avoir écouté le point de vue des experts. C’est là une forme de démocratie participative qui doit tenir la route, qui ne prend pas tout l’espace, mais complète utilement le bulletin de vote (je crois avoir compris que c’est ainsi que vont être abordées les questions de transition énergétique).
    Les conseils de quartiers, je l’ai souvent dit, ne sont pas assez représentatifs, et leur articulation avec le Conseil d’arrondissement n’est pas claire, mais ces défauts peuvent être corrigés (la charte des Conseils de quartier de Paris-centre devrait préciser cela).
    Ils seraient alors plus légitimes dans leurs propositions pour le budget participatif. Mais il restera un point de fragilité, c’est le vote citoyen qui trie parmi les propositions, car les biais sont nombreux et les critères de choix souvent très personnels….
    Alain Genel

  3. Merci pour les deux excellents commentaires qui précèdent, de TMH et Alain Genel.
    Des comités ad hoc tirés au sort pour étudier des sujets importants, à l’image des jurés d’assises ? Pourquoi pas, mais il faudrait s’assurer que ce panel est représentatif (comme pour les sondages d’opinion). C’est donc très lourd. J’en reviens à ma question initiale : le dispositif actuel qui repose sur des élus du suffrage universel n’est-il pas ce qu’il y a de plus adapté, malgré ses imperfections réelles ou supposées ?

  4. Avatar de Alain Genel
    Alain Genel

    objectivement, le dispositif actuel qui repose sur des élus du suffrage universel est probablement ce qu’il y a de plus adapté …. mais nos concitoyens ne s’en contentent plus aujourd’hui … alors, on fait quoi ?
    AG

  5. Avatar de Dupoux Verneuil genevieve
    Dupoux Verneuil genevieve

    Une remarque incidente sur les kiosques à musique. Pourquoi pas …… à condition de les utiliser sans recourir à la malédiction des sons amplifiés.

  6. Avatar de Lancelot

    J’ai vu fonctionner, dans un autre contexte, des comités dont les membres étaient tirés au sort, et le résultat était remarquable : ils n’étaient pas le produit de lobbys, de clientèles, d’engagements politiques partisans et idéologiques… C’étaient simplement des citoyens animés par le désir du bien public. Il faudrait, sur bien des questions, user de ce système. Si nous ne nous sentons plus « représentés » par les élus, c’est qu’ils ne jouent plus leur rôle de garant de l’intérêt général.

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