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Il sous-loue son loft sur Airbnb et organise une soirée monstre rue de Turenne (IIIe)

Turenne foule

La foule en attente de l'ouverture des portes devant le 80 rue de Turenne (IIIe)

 

 
 
 
L'invasion massive d’une copropriété du Marais s’est déroulée dans la nuit de samedi à dimanche 29-30 juin au  80 rue de Turenne (Hôtel de Voysin). Une personne de l'association y possède un appartement, occupé par un de ses enfants. Il a été témoin du déroulement des événements et nous en a fait part. Ces informations ont été recoupées avec les données du Commissaire de police du IIIe :
 
 
"L’hôtel particulier qui se cache derrière la porte cochère du 80 rue de Turenne (IIIe) a été rénové il y a une dizaine d’années par la société “Histoire et Patrimoine” dans les règles de l’art. Ces bâtiments qui étaient près de l’écroulement ont retrouvé leur état du passé grâce à un gros effort financier de ses multiples propriétaires (*)  Mais aujourd’hui, le résultat est là, digne du Marais et de son patrimoine exceptionnel.
 
Turenne
 
Heureux habitants ? Pas sûr que leurs efforts soient récompensés.
.
En effet, un des copropriétaires y a mis en location son loft de 200 . Son locataire, sans doute pour couvrir en une nuit son loyer réglementé, a sous-loué samedi dernier son appartement à un groupe d’individus qui ont organisé une soirée publique payante de 22h00 à 6h00 heures du matin. Ceci grâce à une annonce publique sur Internet, plateforme Airbnb.
 
Les habitants de la résidence ont donc vu débarquer, dans la nuit de samedi à dimanche, une foule d’environ 200 jeunes, avec payement au portail de l’entrée.
 
Tous les codes des portes ayant été donnés à ces visiteurs insouciants, trop heureux de l’aubaine (super ! une boîte de nuit en plein Marais pour 5 balles…) qui se sont répandus et installés dans les parties communes. Les dealers  étaient aussi de la fête (accompagnés par de grands costaux – garde-du-corps sans doute – à qui il est difficile de demander de quitter les lieux) si l’on considère les sachets de cocaïne ou autres, retrouvés au petit matin, dans le petit jardin manucuré "à la française" de la copropriété (voir photos).
 
 
Drogues
Turenne 80 jardin
 Les jardins de la résidence                                                      Les sachets retrouvés
 
 
La police a été appelée par les habitants débordés. Une main-courante rend compte de deux interventions pour tapage nocturne : la première à 23H45 au cours de laquelle l'organisateur s'engage à couper la musique et à faire cesser le bruit ; la deuxième à 00H20 où l'organisateur est verbalisé pour tapage nocturne et sera donc convoqué sous peu devant le tribunal de police (s'agissant d'une contravention le mis en cause ne pouvait être interpellé pour ce motif)

La police a évalué les participants à une centaine de personnes. Le délit  d'usage ou de cession de produit stupéfiant n'ont pas été constatés. Le principe d'inviolabilité du domicile la nuit entre 21h00 et 06h00 n'a pas permis à l'équipage intervenant de pénétrer dans les lieux pour de plus amples vérifications.

 
Il faut reconnaître que ce n’est pas 2 ou 3 policiers qui pouvaient sans danger pour eux-même et sans risque d’émeute, expulser la nuit une foule aussi importante de jeunes plus ou moins éméchés à l'intérieur d’une propriété privée.
 
Le président du Conseil Syndical a fait tout ce qu’il a pu, à ses risques et périls, toute la nuit, pour endiguer cette foule, reconduire à la porte des jeunes, maintenir le calme et protéger l’état de la copropriété.
 
Résultat : une nuit blanche imposée dans l'illégalité à des habitants dont on spolie les droits de propriété, le droit au repos la nuit et la sécurité. Des codes d’entrée entre les mains de centaines de personnes, des dégâts, de la fatigue avec le risque d'une guerre en perspective entre des copropriétaires aux intérêts divergents".
                                            
                                                                     
(*) Lancés en 2013, les travaux ont été importants et le chantier a rempli ses promesses en redonnant au bâtiment endommagé ses lettres de noblesse, au plus proche de l’état d’origine dans ses façades et ses espaces extérieurs. Les travaux ont fait appel à de très nombreux savoir-faire : les toitures ont été refaites, les façades en pierre de taille entièrement reprises, la façade industrielle retravaillée en conservant l’esprit initial, la cour a été repavée, et le jardin à la française recréé, en lieu et place de l’ancienne verrière (Atrium – Patrimoine et Restauration).
 
                                                                                            ============
 
On apprend heureusement aujourd'hui 4 juillet que le propriétaire du loft a engagé une résiliation du bail du locataire qui a effectivement sous-loué le loft par l'intermédiaire de Airbnb à l’organisateur de cet événement public qui aurait réuni environ 300 personnes de 21h00 à 06h00 heures du matin dans un  logement privé où la Police n’a pas la faculté d’entrer. 
 
 
NB : Le quotidien "Le Parisien" consacre le 8 juillet un article à cette affaire qui fait des vagues jusqu'à l'Hôtel de Ville…
 
 

Commentaires

8 réponses à “Il sous-loue son loft sur Airbnb et organise une soirée monstre rue de Turenne (IIIe)”
  1. Avatar de Alyette

    Décidémment il y en a beaucoup qui s’ affranchissent allègrement de la légalité . A leurs frais finalement .
    je signale la m^me irrégularité qui a lieu ce soir où le Charbon profitant de la fermeture pour travaux du Monde de Léo au 131-133 Rue Saint martin chaises et tables où sont installés de nombreux consommateurs parfois bruyants en plus!
    Photos peuvent en témoigner car les appartements juste au dessus de ces tables en sont gênés .

  2. Avatar de jean-françois bayart
    jean-françois bayart

    La copropriété doit évidemment engager un contentieux contre le copropriétaire, qui est responsable même s’il n’a pas été tenu au courant des débordements de son locataire, et les copropriétaires, individuellement, contre le locataire. Reste à savoir si Airbnb ne peut pas être également attaqué pour avoir accepté une annonce en contradiction avec l’usage de ce local d’habitation.

  3. Le principe d’inviolabilité pour entrer dans l’immeuble entre certaines heures peut se contourner en donnant l’autorisation à la police de pénétrer dans l’immeuble. Notre syndic nous a demandé de le voter en Assemblée Générale

  4. Avatar de Germain

    Au vu de l’impuissance de la force publique, la meilleure chose à faire est de se retourner vers le bailleur pour qu’il se débarrasse du locataire (comme l’indique le post-scriptum).
    L’article 6-1 de la loi du 6 juillet 1989 engage la responsabilité du bailleur. En l’absence de clause résolutoire « automatique » dans le bail, les articles 1729 et 1741 du code civil permettent d’avoir gain de cause.

  5. Est ce que l’organisateur ne peut pas être poursuivi aussi car il a forcément enfreint des règles en organisant une soirée payante dans un lieu qui n’est pas destiné à recevoir du public?
    Il est étonnant, plus généralement, de constater que le péquin qui fait un pas de travers (ne change pas son ticket de stationnement hebdo à temps, par exemple) est immédiatement sanctionné avec une incroyable sévérité et sans discernement, lorsque les vrais délinquants bénéficient toujours d’une grande passivité

  6. l’annonce de cette soirée publique et payante, se déroulant précisément aux horaires où la police ne peut plus intervenir ( parce que dans un domicile privé) a été faite sur Snapshat, un site extrêmement populaire chez les jeunes.

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