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En vingt années de mandat, le Maire du IIIe Pierre Aidenbaum a transformé le visage de son arrondissement

Mairie du IIIeMairie du IIIe et de… Paris-centre

 

 

Nous ne faisons pas partie des associations zélées qui tressent avec ardeur des lauriers à leurs Maires en attendant d'eux ces fameuses subventions dont nous dénonçons régulièrement la pratique et les excès. Nous ne sommes pas non plus des opposants systématiques prêts à tout dénoncer. Le Maire du IIIe Pierre  Aidenbaum le sait, lui à qui nous avons déclaré que nous n'étions pas dans l'opposition mais "dans la résistance".

C'est dans cette posture que nous nous sentons à notre place. Nous résistons à la manipulation et à l'enfumage, à la concertation "citoyenne" dont les résultats sont décidés d'avance et les débats orientés par des apparatchiks de service. Nous ne suivons pas non plus ceux qui font profession de dénigrer sans discernement.

Notre jugement, de notre point de vue, n'en a que plus d'objectivité.

S'agissant de cet arrondissement, il y a plusieurs facettes à son caractère. Celle qui nous a fortement mobilisés au début des années 2000, fut la mono activité des grossistes-importateurs de maroquinerie. Le temps a fait son œuvre mais le Maire a eu la sagesse d'accompagner le dossier par des mesures douces telles que le recours à la SEMAEST (société d'économie mixte liée à la mairie de Paris) pour une aide au lancement de commerces diversifiés.

Grav 13 - 15
Boutiques nouvelles aux 13 et 15 rue des Gravilliers

 

Il a ainsi favorisé la mutation des grossistes et la réhabilitation d’immeubles vétustes vers des activités diversifiées. D'autres décisions, cosmétiques en apparence telle que l'inversion du sens de circulation de la rue des Gravilliers, ont eu un effet bénéfique qui n'est pas contesté aujourd'hui.

Le réaménagement de voies stratégiques de nos quartiers a modifié la voirie et en conséquence le paysage de la rue. C'est vrai pour les rues Beaubourg, Bretagne, Archives, Turenne, ND de Nazareth, Béranger et plus récemment le carrefour des Arts & Métiers et la rue du Grenier St Lazare ainsi que les trois portions de la rue Rambuteau IIIe et IVe. Le cadre de vie s'est amélioré et avec lui la qualité des commerces qui ont bien saisi l'opportunité qui se présentait d’accroître leur chiffre d'affaires et leur valeur ajoutée.

Archives poste 1Trottoir devant la poste, 63 rue des Archives, en 2007, complètement dégagé aujourd'hui (Photo VlM)

 

Le Marché des Enfants Rouges valut à Pierre Aidenbaum en 1995 son élection à la mairie du IIIe, contre son adversaire Jacques Dominati, victime de l'usure du pouvoir et de son intention de fermer le marché pour y créer un parking. Son succès aujourd'hui est éclatant. Sa proximité avec le Carreau du Temple fait de ces deux sites exceptionnels avec au centre la mairie, un pôle d'attraction qui témoigne à lui seul du renouveau du quartier.

Le contexte changea en 2001 avec l'élection de Bertrand Delanoë à la Mairie de Paris. Un vaste programme immobilier fut déclenché dans le IIIe avec quelques rénovations spectaculaires comme la "Gaîté Lyrique" et le "Carreau du Temple". On eut le sentiment à cette époque que les ressources de la Ville de Paris étaient sans limite. Il faut dire que la municipalité de droite, sous la houlette de Jacques Chirac puis de Jean Tibéri, avait rempli les caisses sans qu'il ait été nécessaire de recourir à l'impôt.

Les premières décisions en matière d'immobilier furent l'achat par la Ville de deux immeubles "de rapport" aux 3 et 5 rue des Haudriettes, pour un montant de 104 Millions de Francs en 2001, la transformation de la Cour de Venise, 12 rue Saint Gilles, en 75 logements sociaux et locaux artisanaux et  l'acquisition d'un des immeubles de la résidence des Arquebusiers.

Cour-de-veniseLa Cour de Venise, 10-14 rue Saint -Gilles (photo Gavroche Père et Fils)

 

On pouvait alors craindre l'explosion des achats par la Ville, au détriment de l'équilibre de ses finances. C'est bien ce qu'on a observé généralement à Paris, pour cette raison mais aussi et surtout à cause de l’augmentation massive de l'effectif municipal qui est passé de 40 à 55.000 agents. La conséquence, en dépit des hausses successives et massives des taxes foncières et d'habitation en 2009 et 2010, est que la Ville se trouve en 2019 face à un déficit budgétaire récurrent qui a porté la dette de 1 à 7 Milliards d'€, chiffre prévu pour 2020 !

Dans le IIIe, cependant, la politique immobilière s'est appuyée sur une coopération public-privé qui a évité de surcharger inutilement la Ville. La réhabilitation de l'îlot Charlot-Pastourelle, celle des anciens bâtiments "aux arcades" de France-Telecom au carrefour Temple-Pastourelle, l'Hôtel d'Equevilly rue de Turenne, le 108 rue Vieille du Temple, ont laissé la main aux investisseurs privés, la mairie se contentant d'une part minoritaire affectée au logement social plutôt haut de gamme.

Pastourelle 35 nov 08Temple pastourelle rénové
 L'immeuble Temple-Pastourelle avant rénovation  ( à gauche – 2008) et après (à droite). (Photos VlM)

 

Il n'y avait en 2001, abstraction faite du square du Temple devant la mairie et de petits jardins comme Georges Cain, rue Payenne et Léopold-Achille rue du Parc-Royal, aucun lieu de respiration, de verdure et de repos. On a bénéficié depuis de l'ouverture au public des jardins de Soubise et de Rohan (Archives Nationales) et de la création du jardin Anne Frank derrière l'Hôtel Saint-Aignan. On doit l'accès aux jardins des Archives Nationales à Frédéric Mitterrand alors Ministre de la Culture, sur simple demande écrite de P. Aidenbaum faisant droit à la pression d'un certain nombre d'habitants et d'associations comme la nôtre.

Dans cet ordre d'idée, il ne faut pas oublier la création d'une bibliothèque-médiathèque au 10 rue Portefoin et de l'opération du "passage Ste Avoye", handicapé par un hangar désaffecté dans les années 2000 et défiguré jusqu'en 2012 par des graffiti de la pire espèce .

Ste avoye passage tagué Ste avoye passage 8 rambuteau 09 04 14
 Passage Ste Avoye, 8 rue Rambuteau – 62 rue du Temple. Avant et après (photo VlM)

 

La mairie n'a pris aucune part à cette rénovation réussie mais c'est elle qui a initié le mouvement en faisant détruire le hangar SERNAM pour y construire une crèche.

Au chapitre de l'esthétique, il convient d'ajouter au bilan le ravalement du gymnase Michel le Comte, guère plus beau depuis mais décidément moins laid, la création du jardinet Temple-Haudriettes qui gagnerait à s'appeler "jardin de l’Échelle du Temple" par référence à l'Histoire plutôt que porter le nom de Renée Vivien, une poétesse d'origine anglaise dont l’œuvre est plus que confidentielle .

On ne peut pas clore ce bilan sans parler du musée Picasso, se réjouir de sa rénovation mais regretter qu'il se soit livré à des animations commerciales indignes de son rang et génératrices de nuisances pour les riverains ; de la restructuration du musée de la Chasse et de la Nature avec l'annexion de l'Hôtel de Mongelas; et des travaux en cours qui ont transformé les bâtiments des ex "Nouvelles Galeries" au 64-66 rue des Archives en locaux de bureaux modernes destinés à la location. L'intervention du Maire, au terme d'un chantage vertueux, a été de monnayer son permis de construire contre la création d'une crèche entre la rue Charlot et la ruelle Sourdis.

Bourg l'abbé bains douche zoom 20 06 12Les "Bains Douches" avant travaux (Photo VlM)

 

Autres opérations de prestige : la réhabilitation des "Bains Douches" rue du Bourg l'Abbé, devenus un hôtel cinq étoiles, avec tous les bénéfices que peut en tirer la rue du point de vue de son entretien ; et au terme d'une longue saga, l'affectation et les permis de modifier les Hôtels de Vigny et de Croisilles, 10 et 12 rue du Parc Royal. L'hôtel de Vigny devient le siège de MARIAGE Frères avec boutique et salon de thé, l'Hôtel de Croisille irait suivant nos sources à un industriel, l'Atelier Mériguet-Carrère, qui s'illustre depuis 45 ans dans des techniques ancestrales de peinture, de décoration et de dorure. Il ne méritait rien de moins que le Marais pour y établir son siège.

L'immeuble au-dessus de la Poste rue de Saintonge était inoccupé. La Ville l'a racheté à travers le bailleur-social RIVP pour le transformer en logements PLAI (ressources 20 943 €/an pour 2 personnes), PLU (34 904 €) et PLS (45 375 €) à raison d'un tiers pour chaque catégorie.

Il reste le plus gros pour la fin : l'inauguration de l'ensemble immobilier réhabilité du 25 rue Michel le Comte et le transfert à la Ville de la caserne des Minimes (rues du Béarn, des Minimes, St Gilles et des Tournelles) pour une vaste transformation débouchant sur la création de logements supplémentaires, d'une dizaine de boutiques d'artisans, d'un vaste jardin ouvert au public et d'une crèche. Situé à deux minutes de la place des Vosges, cette nouvelle résidence bénéficiant des conditions des logements sociaux n'aura pas trop de mal à trouver des amateurs. 

MinimesLa caserne des Minimes (Wikipédia)

D'un point de vue plus qualitatif, on constate que l'arrondissement est devenu le centre mondial de l'art contemporain avec 90 galeries d'art qui excellent dans cette discipline. Il abrite de nombreuses entreprises de co-working, des cabinets d'architecture et d'urbanisme et de design. Autre constatation : le nombre de places en crèches est tel désormais qu'il n'y a plus de liste d'attente !

Il existe un sujet d'inquiétude cependant : les locaux très nombreux et très vastes qui servaient d'entrepôts aux grossistes-importateurs maroquiniers avant qu'ils migrent massivement vers Aubervilliers se convertissent en "résidences hôtelières". C'est une variante à Airbnb, préoccupante car ces locaux ont déjà une destination "commerciale" et n'ont pas besoin de déclaration de changement "d'habitation" vers "commercial" à la mairie de Paris. La règle des 120 jours, qui concerne la résidence principale, ne s'applique pas non plus. 

Le rythme de ces transformations est de plusieurs locaux par mois. Des rez-de-chaussée mais aussi des étages, quelques fois des immeubles entiers. L'économie coopérative est en marche et on serait mal inspirés de s'en émouvoir outre mesure mais il y a là une problématique particulière qui vient du fait que l'activité de "résidences hôtelières" exerce une concurrence déloyale à l'hôtellerie traditionnelle. Il semble souhaitable qu'une action normative soit entreprise par les pouvoirs publics pour que ce marché continue à se développer en l'absence de distorsions administratives et fiscales préjudiciables à un secteur majeur de l'économie et au voisinage résidentiel.

Un  voisinage résidentiel à qui il arrive de souffrir aussi du comportement d'établissements recevant du public qui pensent qu'on peut faire du clubbing dans des locaux dont l'insonorisation est impossible. Ou qu'il est admissible de laisser ses clients à des heures tardives consommer, fumer, s’interpeller bruyamment, se disputer et dealer sur l'espace public. Le IIIe a eu son lot de dérives de cette espèce. Une étroite coopération entre les collectifs de riverains que nous accueillons dans l'association, le Commissaire de police et le Maire, sous  le contrôle de la Préfecture de police, a généralement raison de ces nuisances en reconnaissant toutefois que rien n'est acquis dans ce domaine et que ces situations ont une fâcheuse tendance à apparaître et prospérer du fait de la forte attractivité de nos quartiers.

Gérard Simonet

 


Commentaires

7 réponses à “En vingt années de mandat, le Maire du IIIe Pierre Aidenbaum a transformé le visage de son arrondissement”
  1. Réponse à « Narayan »
    Nous avons décidé de publier ce commentaire en dépit de son caractère excessif parce que nous respectons la liberté d’expression et que nous savons que nos adhérents (dont ce monsieur ne fait pas partie) sont en mesure de juger ce qui et raisonnable et ce qui ne l’est pas.

  2. La rue Golotte, les conseils de quartier trustés depuis 20 ans par les memes personnes font partie des échecs notoires qui pourrissent encore la vie de quartier.

  3. La situation de l’ilot Saint Martin/Blondel/Saint Appoline n’a fait que s’aggraver ces dernières années.
    Mr Aidenbaum nous a promis il y a quelques années que les salons de coiffure africaine n’allaient jamais traverser le BD Saint Martin.
    Quand on voit que rue Blondel deux nouveaux salons vont encore ouvrir, et ce qu’on subit comme nuisances : prostitution, drogues, attroupement d’hommes alcoolisés.
    Non, Mr Aidenbaum n’a transformé que la partie qui entoure sa mairie et a abandonné une partie de sa circonscription à son calvaire.

  4. La rénovation du passage sainte avoye ne doit rien à la Mairie au contraire nous n’avons jamais été entendu lorsque il a été envahi par les tags, les copropriétaires ont financé entièrement la rénovation dont la facture a été lourdement augmentée pour donner satisfaction a l’ABF. Propriété privée pour le nettoyage des tags mais obligation de travaux pour l’ABF.

  5. Une précision pour jps : La mairie n’est pour rien dans la rénovation du passage mais c’est elle qui a démoli le hangar SERNAM délaissé et délabré qui avait fini par servir de local pour les restaus du cœur, pour faire construire à la place une crèche neuve. Cette transformation a servi de tremplin à la rénovation de la cour, qui a été remarquablement conduite par les propriétaires du passage.

  6. Pour Vivre le Marais, j’habite le passage sainte avoye depuis février 1980, j’en connais toutes les péripéties, j’ai voulu rappeler que nous n’avons jamais été soutenu par la Mairie que ce soit pour les tags, la rénovation ou les nuisances causées par la crèche. La principale qui n’a jamais été prise en compte par la Mairie est les hurlements des enfants qui nous obligent à vivre double vitrage fermé tout l’été. La direction de la petite enfance devait étudier la possibilité de pare bruit. Cela doit faire 10 ans c’est dire que l’étude est soit très poussée, soit enterrée. Il est évident que nous ne sommes pas pris au sérieux et que nous passons pour des gens qui n’aiment pas les enfants.

  7. vous évoquez la question des anciens locaux commerciaux de grossistes transformés en logements AIR B AND B, au fil d’un recensement des actions d’urbanisme de l’arrondissement
    qu’en tirez vous pour le bilan que vous tentez ? ce n’est pas du passé , c’est actuel, et c’est un phénomène massif , qui va a l’encontre de l’égalité devant la loi, notamment eu égard aux reglementations de l’hotellerie.
    POurtant les élus ne semblent pas s’en soucier.
    Les anciens locaux commerciaux étant très concentrés dans quelques rues ce sont les memes rues qui vont « bénéficier  » de la concentration des logements Air BndB
    Mais aucun problème : cette transformation recueille le meme mutisme que naguère les livraisons perpétuelles.
    Et ces rues vont se munir de marchands de sandwiches et des consignes pour les bagages : c’est la logique économique
    Bref de quoi se plaint on ?
    Quant a dire que la SEMAEST a enrayé la diffusion des commerces de gros , hum , hum, mieux vaut passer ….

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