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Dérèglement climatique : on marche sur la tête, revenons sur nos pieds…

Chauffage terrasse 1
Batterie de "parasols" de chauffage au gaz sur la terrasse d'une nouvelle brasserie du IVe (photo VlM)

 

 

Nous sommes au lendemain de la grande manifestation internationale "La marche pour le climat" dont les jeunes, à Paris notamment, ont pris une part significative avec des slogans en soutien à l'action sociale des gilets jaunes et en direction aussi du gouvernement pour exiger des mesures radicales en faveur du "climat".

Leur jeune âge nous rend leur démarche sympathique. au point d'en oublier l'incohérence immanente qui réside dans le fait qu'ils soutiennent deux démarches contradictoires. "Agir pour le climat" : sont-ils prêts à renoncer au smartphone et à la trottinette électrique car ces accessoires fonctionnent sur des batteries qu'il faut fabriquer et une électricité qu'il faut produire ? Doivent-ils renoncer à découvrir  le monde car le fioul que consomment les avions produit massivement le CO² qui alimente l'effet de serre ? La liste de ces interrogations est longue, la réponse est douloureuse….

Quant à leurs aînés, dont certains manifestent par procuration, on les entend peu dénoncer les bateaux de croisières qui ressemblent à des îles flottantes dont la consommation de fioul lourd est elle aussi responsable de l'effet de serre et de la pollution de l'air dans les ports.

Dans de nombreux domaines, que nous soyons jeunes ou vieux, notre attitude est plein de contradictions. La lutte contre le dérèglement climatique passe  par une rationalisation de nos comportements. A commencer par les voitures.


DusterSUV/Cross Over  Renault "Duster"

 

Alors Premier Ministre, Jean-Marc Ayrault en 2013 déclarait qu'il y avait urgence à développer une voiture consommant 2 litres d'essence aux 100 km. Constructeurs et consommateurs ont fait la sourde oreille et l'industrie de l'automobile a été florissante en 2018 avec des voitures du type SUV sur-équipées, dont l'attrait principal est de ressembler à des véhicules tout terrain qui sont lourds, alors que la sagesse écologique voudrait qu'on aille vers des véhicules simples, dépouillés et très légers.

Autre constatation autour de nous : tous les cafés-restaurants de Paris qui le peuvent ont une terrasse chauffée, à l'image de celle que nous avons photographiée. Quand c'est au gaz, elle chauffe l'atmosphère et produit du CO². Quand c'est électrique, il n'y a pas d'émanation localement mais c'est de l'énergie qu'on gaspille et de l'électricité qu'il faut produire dans un ailleurs qui se trouve à son corps défendant pollué. 

Le passage au "tout électrique" suppose qu'on sache produire du courant dans les règles de l'art écologiques. Soyons francs et directs : on ne sait pas le faire ! La prolifération des batteries fera un temps les affaires de la Chine, qui organise sa filière monopolistique de pays producteur des composants que sont  le lithium, le cadmium et les terres rares, au prix d'un ravage des paysages qui ne sera pas toujours toléré, même dans un pays où la soif de consommer fera oublier un temps l'environnement.

Les éoliennes ont déjà provoqué en France la création de 1.000 associations qui s'opposent à leur implantation.  Leur empreinte carbone est considérable du fait de l'énorme plateforme en béton qui leur sert de socle.  Les panneaux solaires sont comme les éoliennes des sources intermittentes de courant, de piètre qualité environnementale. Nous sommes tributaires là encore de fournisseurs étrangers comme la Chine.

Alors, que faut-il faire ?

Vélo acquatique 1910Cette innovation a 110 ans. Faut-il la ressortir ? (Roger Viollet)

 

Sans tarder réduire notre consommation énergétique : trajets voitures, déplacements avions/bateaux, chauffage résidentiel, isolation des locaux. Si c'est politiquement possible, revenir à la politique de hausse régulière du prix de l'énergie en veillant que le produit de la consommation par le prix unitaire du KWH reste à peu près constant.

Lancer le programme déjà évoqué de construction d'un véhicule simple, léger, de faible consommation (2 litres/100 km ou moins) et en faire le produit de base pour les déplacements de ceux qui ne peuvent bénéficier de transports en commun, notamment en milieu rural.

Maintenir les centrales nucléaires en activité aussi longtemps que notre économie n'aura pas trouvé son nouveau paradigme. Le coût de leur démantèlement n'existe que si on les démantèle, comme aurait dit La Palice. Contentons nous de les entretenir et notre électricité restera compétitive. En gagnant du temps, on peut aussi espérer que les chercheurs du monde entier trouveront dans les prochaines décennies la source miracle d'énergie que nous sommes incapables aujourd'hui d'imaginer.

Et pour commencer avec le plus facile, demandons à nos municipalité de mettre un terme au scandale énergétique que constitue le chauffage de l'atmosphère sur les terrasses des cafés-restaurants…

Gérard Simonet

 


Commentaires

14 réponses à “Dérèglement climatique : on marche sur la tête, revenons sur nos pieds…”
  1. Avatar de theolandes
    theolandes

    Eh oui, plus de quinze ans que l’on chauffe l’air des terrasses pour les fumeurs… et cela en devient désespérant de voir tous ces politiques qui à longueur de journée parlent de dérèglement politique mais s’en fichent complètement .

  2. Avatar de Anaïs

    Bravo pour la dénonciation du scandale des terrasses ouvertes chauffées, qui chauffent donc la rue ! Il n’y a qu’à Paris qu’on voit cette aberration. En région, et chez nos voisins comme en Suisse, les terrasses ouvertes proposent des plaids légers à ceux qui veulent respirer dehors. Et elles sont aussi pleines qu’à Paris. Alors STOP à ces chauffages, qu’aucun client d’ailleurs n’a jamais réclamé, de même qu’aucun client ne demande que ces terrasses restent illuminées toute la nuit après leur fermeture.

  3. Avatar de jean-françois bayart
    jean-françois bayart

    Le chauffage des terrasses est en effet un scandale,et un simple arrêté municipal pourrait y mettre un terme. Mais nous avons une municipalité qui est complètement incohérente en la matière : elle prétend lutter contre le réchauffement climatique mais fait des Jeux Olympiques et de l’augmentation du nombre de touristes ses principaux objectifs économiques. Au nom de ces politiques contradictoires, elle éventre Paris en multipliant des travaux superflus (par exemple en créant des séparateurs en béton qui sont coûteux et ont une empreinte carbone chargée) dont la première conséquence est de perturber les transports en commun (de 15 à 30 minutes pour aller en bus de la place de la Bastille à la Gare de Lyon depuis la suppression des couloirs, dont je crains qu’elle ne soit définitive si l’on voit ce qui restera de la chaussée après la mise en service de la piste cyclable). De même, la piétonisation du Marais, qui n’a d’autre fonction que consumériste, se solde par la suppression du service du 29 qui relie le Marais à deux gares, Gare de Lyon et Gare Saint-Lazare.

  4. Avatar de hugues

    On a le sentiment pour une fois d’entendre parler du sujet avec bon sens dans des termes compréhensibles. Merci et bravo!

  5. Avatar de Alain B.
    Alain B.

    Excellent, Gerard ! Les opinions sont libres mais les contradictions et l’hypocrisie sont inadmissibles !
    Les Gilets Jaunes sont les plus ardents acteurs du réchauffement en détruisant les radars et demandant une réduction du prix de l’essence ! De les voir se mêler au mouvement pour le climat est effarant. Le vandalisme dans Paris et les autres grandes villes se solde par une facture de CO2 additionnelle !
    Alain

  6. Avatar de Gilbert
    Gilbert

    Désolant, en effet. Mais la mairie de Paris elle-même ne donne pas l’exemple quand, par temps froid, des ASP, chargés d’assurer la piétonnisation de la rue Sainte Croix de la Bretonnerie, se calfeutrent dans leur véhicule et laissent le moteur tourner pour se réchauffer…

  7. Avatar de David

    Ah oui, remplacer le chauffage par des plaids est effectivement la meilleure solution.
    Il y a un bar place de Thorigny qui propose ça, j’avais trouvé cela intelligent mais ils font figure d’exception.

  8. Avatar de Alyette
    Alyette

    Entièrement d’ accord avec votre article très sensé et avec les commentaires qui le suivent .
    les terrasses chauffées c’ est aberrant en plus elles empiètent sur les trottoirs et en sont pas vraiment verbalisées ;aux urnes citoyens mais aussi à l’ action de chacun pour lutter contre ses propres contradictions c’ est déjà un petit pas ..

  9. Avatar de Pierre MERLIN
    Pierre MERLIN

    Merci pour cette analyse complète et pertinente, surtout par son rappel des réalités de l’avenir énergétique de la France.
    J’adhère à la totalité de cette analyse.
    Pierre MERLIN

  10. Le commentaire de Pierre Merlin, ingénieur géographe, urbaniste, expert-démographe, statisticien, ex président de l’Université de Paris VIII-Vincennes conforte notre analyse. Nous l’en remercions bien sincèrement.

  11. Avatar de jp 75003
    jp 75003

    OUI MAIS, le Maire de Paris, Bertrand Delanoë a voulu mettre fin à ce « scandale énergétique » et cette interdiction du chauffage au gaz des terrasses de café est une affaire tranchée par 2 fois sur le plan juridique.
    Initialement le Maire de Paris, Bertrand Delanoë, avait signé le 24 mai 2011 un arrêté interdisant le chauffage au gaz des terrasses de café : « un mode de chauffage de la terrasse ouverte peut être installé à condition qu’il ne génère pas d’émission de gaz polluants. Les dispositifs extérieurs de chauffage au gaz sont interdits. La suppression des dispositifs existant devra intervenir dans un délai de deux ans, soit au 31 mai 2013. » Dont acte.
    C’est le puissant Le syndicat patronal dans l’hôtellerie et la restauration (Synhorcat) qui s’était plaint de ce nouvel arrêté et le Comité français du butane et propane (CFBP) a quant à lui demandé l’annulation de l’arrêté en novembre 2011. Le Tribunal administratif a rendu son jugement le 24 janvier 2013 et a annulé cet arrêté aux motifs que « l’interdiction décidée par la mairie de Paris reposait essentiellement sur des impératifs de développement durable considérant de façon arbitraire qu’un chauffage électrique est sur ce plan meilleur qu’un chauffage au gaz ».
    Ainsi, le tribunal a considéré ne pas disposer d’élément permettant de justifier un traitement différencié entre les dispositifs de chauffage au gaz et à l’électricité.
    La cour Administrative d’appel le 1er juin 2015 a donné raison au Tribunal Administratif et a rejeté une nouvelle fois La requête de la ville de Paris.
    Comme quoi un simple arrêté municipal ne peut mettre un terme à ce « scandale énergétique »
    https://www.legifrance.gouv.fr/affichJuriAdmin.do;jsessionid=2F7E05E3EFE95F93B0E59A697DBD138E.tpdila16v_3?oldAction=rechExpJuriAdmin&idTexte=CETATEXT000030712621&fastReqId=369632679&fastPos=557C:%5CUsers%5CANNE%5CDesktop%5CDocuments%5CScanned%20Documents

  12. Avatar de jean-françois bayart
    jean-françois bayart

    A JP 75003. Dont acte, mais la parade est aisée : ne pas différencier entre les deux modes de chauffage, et interdire toute forme de chauffage des trottoirs…

  13. Avatar de M. Coltelloni
    M. Coltelloni

    Je suis opposée au réchauffement des terrasses en hiver , autant entrer à l’intérieur des cafés ou des restaurants où l’on est surement beaucoup plus à l’aise pour bavarder

  14. Avatar de Marc Ambroise-Rendu
    Marc Ambroise-Rendu

    Bravo pour votre papier du 17 mars sur nos comportements contradictoires à l’égard du dérèglement climatique. Du bon sens dont on aimerait qu’il soit partagé par nos grandes associations environnementalistes et par ceux qui nous gouvernent. Hélas…

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