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Trottinettes électriques : une femme blessée dans le IIIe. Un résident du IVe s’exprime…

 

TrottinettesTrottinettes en rang d'oignon sur un trottoir en attente d'usagers

 

Alors qu'un de nos adhérents du IIIe demande que la parole lui soit donnée à notre prochaine assemblée générale le 4 avril pour décrire et commenter l'accident dont sa femme a été victime et hospitalisée, renversée sur un passage piétons par une trottinette lancée à vive allure, Claude Mercier qui vit dans le IVe, nous propose  une tribune sur les déplacements en ville avec ces véhicules électriques d'un genre nouveau que sont les trottinettes et les gyropodes. Nous la publions ci-dessous :

 

Les trottinettes électriques ont fait leur apparition à Paris depuis un peu plus d'un an et leur déploiement s'accélère depuis le début 2019.  Leur usage anarchique n'est encadré par aucune réglementation contraignante.  Il existe tout au plus quelques recommandations qui restent évidemment lettre morte en l'absence de tout contrôle et sanctions.

Ces engins non immatriculés circulent indifféremment sur la chaussée (sur les pistes cyclables mais aussi dans les voies de bus et parmi les voitures) et aussi sur les trottoirs.  Parmi les problèmes posés :

  • le mode de conduite indiscipliné, à des vitesse excessives, en particulier sur les trottoirs où cela met les piétons en danger, est le fait d'utilisateurs jeunes et même adolescents, presque toujours sans casque et prenant des risques pour eux-mêmes.
  • la possibilité de les abandonner n'importe où, ce qui est fait trop souvent au mépris de la gêne créée pour les piétons et même parfois dans un but de provocation évident,
  • de plus en plus souvent les trottinettes sont montées par deux passagers sans pour autant que leur vitesse soit réduite, alors que la maniabilité et le freinage en deviennent problématiques.
  • le style de conduite adopté sur les trottoirs consiste trop souvent à zigzaguer et raser les piétons.  Le danger de collision est alors d'autant plus grand que ces engins sont silencieux.  Il suffit de l'écart d'un piéton (pour qui c'est un droit sur un trottoir) pour que la collision soit inévitable.  Le choc avec une masse de 150 kg ou plus (la trottinette + deux personnes)  lancée à plus de 20 km/h peut produire des accidents graves.

Suivant son idéologie écologique, la mairie de Paris a autorisé ces engins avant de se soucier d'en encadrer l'usage par réglementation et de prévoir des sanctions effectives.  On trouve tout au plus des recommandations datant de juin 2018 qui ne dépassent pas le niveau de vœux pieux d'un navrant angélisme.  Bien que marchant beaucoup à Paris, nous n'avons jamais vu la police sanctionner les comportements que tout me monde peut constater.  Ainsi la mise à disposition des trottinettes pour un prix très faible incite un certain type d'utilisateurs, qui bénéficient d'une impunité de fait,  à des comportements incivils et dangereux.       

Les mêmes comportements dangereux qu'on avait constatés avec les vélos (dont les Vélib), et qui n'ont pratiquement jamais été sanctionnés, se retrouvent pour la même raison avec l'usage des trottinettes, aggravés par l'aspect "jouet" de ces engins qui poussent beaucoup de leurs utilisateurs à des comportement irresponsables.

Il est urgent que la mairie adopte rapidement des mesures énergiques assorties de sanctions dissuasives, quitte à froisser quelques écolos de salon.  Notons que la ville de Madrid vient d'interdire les trottinettes, considérées comme trop dangereuses.  "Le Parisien" rapporte une forte hausse de 23% des accidents de trottinettes en un an.  Il n'existe malheureusement pas de données précises sur les accidents, mais leur nombre semble être de plusieurs centaines.       

Claude Mercier

 


Commentaires

23 réponses à “Trottinettes électriques : une femme blessée dans le IIIe. Un résident du IVe s’exprime…”
  1. Avatar de jean-françois bayart
    jean-françois bayart

    J’approuve complètement cette analyse – j’ai vu hier une trottinette remonter la rue Vieille-du-Temple en sens interdit, dans sa partie ouverte à la circulation, et montée par un père de famille cinglé et sa fille de quatre/cinq ans, sans casque naturellement !
    Mais j’ajoute au propos de Claude Mercier cette question : quid de l’assurance en cas d’accident puisque ce mode de déplacement est hors droit, hors code de la route, et sans doute hors obligation d’assurance ?

  2. Avatar de Germain
    Germain

    Les trottinettes devraient simplement être interdites. Les griefs sont connus de tous, pour un bénéfice contestable à l’heure où les publicités sur les aliments sont assorties d’un « pratiquez une activité physique régulière ».
    Comme Uber, comme AirBnB, les génies en basket de la Silicon Valley ont trouvé un nouveau vide juridique.
    A San Francisco, d’ailleurs, la colère gronde :
    https://www.theguardian.com/us-news/2018/dec/28/scooters-california-oakland-los-angeles-bird-lime
    Quelqu’un a-t-il un avis sur le statut juridique des trottinettes? Res nullius, res communis, res derelictae ? JP 75003 ?

  3. Avatar de Georges
    Georges

    Les loueurs de trottinettes paient-ils une redevance pour le dépôt des véhicules sur les trottoirs. Il s’agit bien là d’occupation de l’espace public. Ces sociétés ont-elle des contrats avec la ville?

  4. Avatar de Lanickol
    Lanickol

    Tout a fait d’accord avec ce qui vient d’être dit. J’ai été témoin il y a un mois environ d’un accident au coin de la rue St Antoine et Sevigné Deux ados de 15 et 16 ans ont renversé une dame de 86 ans,sur le passage piétons j’ai cru que sa tête allait heurter le bord du trottoir, mais se sont les reins qui ont trinqué. deux pompiers en civil qui étaient dans la rue sont intervenus, la dame n’a pas voulu aller aux urgences . Voilà une dame de 86 ans en pleine forme qui je l’espère n’aura pas eu de séquelles.
    Une amie vient de créer un slogan : Mme Hidalgo à quand un couloir à piétons ?

  5. Avatar de gdupouxverneuil@wanadoo.fr
    gdupouxverneuil@wanadoo.fr

    Dans les statistiques d’accidents parisiens, j’avais noté que n’y figuraient que les morts.
    Cela a-t-il été corrigé ?
    Quand on pense que les trottoirs parisiens et leurs vitrines faisaient l’admiration des visiteurs. Aujourd’hui, le « lèche-vitrine  » est devenu un mot du passé. Trop dangereux !

  6. Avatar de askharia
    askharia

    Il est aujourd’hui évident que le comportement irresponsable de certains amateurs des deux roues est extrêmement dangereux pour les pietons. On peut facilement imaginer la symphonie pour un massacre que serait un Paris centre pietonnise livré a ces cyclopathes!

  7. Avatar de Jeanine Le Bihan
    Jeanine Le Bihan

    Le texte de Monsieur MERCIER traite de tous les aspects, de ce danger que représentent ces trottinettes. Je partage l’interrogation concernant l’assurance. Qui est responsable en cas d’accident ?
    Comment nous prémunir contre cette nouvelle invasion et l’incivisme des utilisateurs?
    Comment les Madrilènes ont réussi à les faire interdire ?

  8. Avatar de Anne Lebreton
    Anne Lebreton

    Je ne saurais être plus d’accord avec votre analyse. Merci de partager l’information sur Madrid!

  9. Avatar de ginette duret
    ginette duret

    Habitant rue de Sévigné, j’ai été renversée le 27 janvier dernier lorsque je rentrai à mon domicile,2 pompiers (l’accident ayant eu lieu juste face à la caserne) m’ont aidée à me relever, rien de cassé mais ce choc violent m’a causé un traumatisme tant physique que psychologique,3 semaines de douleurs intenses au niveau du dos et des lombaires, je ne puis encore rester debout très longtemps …
    le responsable, un jeune élève du lycée Victor Hugo s’est excusé, je n’ai pas voulu de
    poursuite … j’ai adressé un courrier à Mme Hidalgo, sans réponse naturellement…. je crains
    quelques séquelles !

  10. Avatar de David

    En 1999, 2000 nous avions connu la première vague de trottinettes à Paris, non électrique. Puis, à cause des multiples accidents, cette mode disparu. Vingt ans après, durera-t-elle plus longtemps?
    Un article ici de 2000 disant quelles remplaçaient les rollers, trop dangereux à l’époque :
    https://www.ladepeche.fr/article/2000/07/23/72385-la-trottinette-fait-son-retour-en-ville.html

  11. Avatar de HENRY

    Je ne peux qu’approuver Claude MERCIER, ainsi que les commentaires éclairés de Germain et Jean François Bayart.
    Si la Mairie ne fait pas son travail, quel recours avons nous ? Avec ce vide juridique, qui peut faire interdire ces engins devenus extrêmement dangereux ?
    C.HENRY

  12. Avatar de Adrien

    Il faut mesurer les propos sur cette question. En tant qu’usager, prudent il se doit, je dois dire que les trottinettes sont un moyen de transport très pratique. Malheureusement, il est parfois difficile de trouver des trottinettes et certaines ne sont plus en état de marche, mais elles représentent malgré tout un moyen alternatif léger et pratique pour se déplacer à l’intérieur d’un même quartier ou d’un quartier à l’autre. L’abonnement est peu cher et permet de compenser l’augmentation des tarifs d’Uber ou la saturation des transports publics. Il faut avoir une conduite extrêmement vigilante, évidemment.

  13. Avatar de Anne Harchy
    Anne Harchy

    Tout à fait d’accord avec ces articles et commentaires, sauf en ce qui concerne l’emploi du mort « anarchique », qui ici est utilisé pour désigner quelque chose de désordonné, de désorganisé. Je rappellerai qu’Elisée Reclus, géographe incontesté et théoricien de la cause libertaire au XIXe siècle a écrit : « l’Anarchie est le plus haute expression de l’ordre ». Je me sens attaqué et dénigré dans mes convictions idéologiques profondes lorsque ce mot est employé, comme ici, à mauvais escient. Cela dit, le combat anti-trottinette est juste et mérite qu’on s’y attache.
    Salut et fraternité à Vivre le Marais.

  14. Avatar de Pierre Chiesa
    Pierre Chiesa

    Les assurances ne couvrent pas toutes-loin s’en faut-les risques encourus par l’utilisateur mais c’est son problème mais surtout par sa victime qui n’a rien demandé mais qui doit subir toutes les conséquences dans tous les domaines:santé,démarches,dépenses…
    Pierre P

  15. Avatar de Gilbert
    Gilbert

    Ce n’est pas de l’écologie, c’est de l’idéologie. Nos édiles s’interdisent d’interdire, surtout quand c’est un « truc » à la mode. Paris, c’est « fashion week » toute l’année.

  16. Avatar de jp 75003
    jp 75003

    Bonjour,
    Pour une fois je suis d’accord avec ADRIEN, ayant acheté en Août 2016 une trottinette électrique pour me déplacer à l’intérieur d’un même quartier ou d’un quartier à l’autre.
    Si j’utilise le trottoir pas plus de 5K/H, donc j’ai abandonné cet espace publique, sinon, j’utilise la chaussée et notamment les pistes cyclables et les couloirs bus (comme les vélos). La vitesse maximum de ma trottinette est de 30 K/H, une utilisation de 15 K/H me suffit.
    Etant moi même piéton, je comprends l’émoi de chacun. Pour mémoire, il en était de même au XIX eme siècle avec l’apparition de la voiture. Il n’existait aucune règle avant que le législateur se penche sur les accidents causés par des automobiles.
    Jean-François bayart : quid de l’assurance en cas d’accident puisque ce mode de déplacement est hors droit, hors code de la route, et sans doute hors obligation d’assurance.
    Inexacte, les compagnies d’assurance ont évolué et dans le cadre de ma multirisque habitation que je bénéficie d’une garantie « Protection mobilité » tout risque en cas d’accidents causé à un tiers et contre le vol, le tout avec une franchise de 200 €. Attestation sur moi chaque fois que j’utilise la trottinette.
    – Jeanine Le Bihan Qui est responsable en cas d’accident ? Le responsable est celui qui est à l’origine du dommage causé à un tiers sauf faute de sa part. Exemple, combien de fois ai je vu les piétons traverser hors passage clouté en regardant leur téléphone mobile.
    – Pour Germain Quelqu’un a-t-il un avis sur le statut juridique des trottinettes? Ce statut va évoluer bientôt, cet été, une nouvelle loi va intervenir alignant le statut des trottinettes sur celui des vélos.

  17. Avatar de Alain

    Je partage l avis de JP 75003
    Tout va tres tres vite en ce moment, notre société change à une vitesse incroyable, nos habitudes sont « déstabilisées » et nous souhaiterions que nos édiles anticipent et aient déjà la solution
    Epoque du tout tout de suite et sans trop de contraintes
    Alain

  18. Il est clair que, devant la multiplication des accidents avec des piétons, la responsabilité de la Maire de Paris est en jeu. La maire de Paris qui possède en propre, désormais comme tous les maires de France, des pouvoirs de Police (notamment pour la circulation) a l’obligation, selon une jurisprudence constante du Conseil d’Etat, de réglementer et d’agir pour mettre fin à des troubles ou dangers qui menacent ses administrés.
    Madame Hidalgo en n’agissant pas entraînerait ainsi la responsabilité pour faute de son administration dont elle est le chef. Cette carence est aussi constitutive d’une faute pénale personnelle pour négligence.
    Donc, Au prochain accident de trotinettes (véhicules allant jusqu’à 30 km/heure qui n’ont évidemment rien à faire sur un trottoir et qui doivent respecter de toute evidence le code de la route sur la chaussée), je conseille de commencer par demander un dédommagement financier directement à Madame la Maire, puis de la poursuivre en cas de refus, pour faute, devant le tribunal administratif (en plein contentieux).

  19. Avatar de FRANCIS66
    FRANCIS66

    Merci JP de nous parler enfin du « Législateur ».
    Nous habitons donc bien un pays,une démocratie qui fait,vote et applique les lois.
    A force de lire Mme Hidalgo par ci Mme le maire par là, je pensais fortement habiter une principauté totalitaire dirigée par Mme Hidalgo…
    Non seulement elle est accusée de ne pas faire son travail,mais en plus de ne pas faire celui de l’Etat!!!

  20. Avatar de Renato

    Avec les trottinettes il y a aussi les vélos qui roulent sur les trottoirs et bien entendu les scooters bruyants, polluants et qui utilisent les trottoirs lorsqu’ils considèrent ne pas avancer assez vite sur la route.
    D’une part l’incivisme de nos concitoyens qui s’accaparent des espaces partagés pour les utiliser de manière inappropriée, d’autre part des autorités (mairie et surtout préfecture) qui laissent faire et ne se saisissent pas du problème bien réel bien que pourvus de moyens en personnel et de budgets faramineux. Et s’ils s’en saisissent c’est parfois pour empirer la situation en autorisant les vélos à rouler à contresens ou à griller les feux rouges.
    Situation déplorable d’une ville trop concentrée, et bien mal gérée dans de nombreux domaines.

  21. Avatar de jean-françois bayart
    jean-françois bayart

    Pour ce qui concerne l’assurance, jp 75003 en a une, et c’est tout à son honneur. Mais est-ce le cas de tous les usagers, dès lors qu’il n’y a pas d’obligation, au contraire de la voiture ou des deux-roues motorisés, sauf erreur de ma part ?

  22. Avatar de JP 75003
    JP 75003

    Pour Jean-François bayart : La ministre chargée des Transports, Élisabeth Borne, a intégré dans le cadre du projet de loi d’orientation des mobilités une section sur l’utilisation des NVE. (Nouveaux véhicules Électriques.)
    Le sénat examine le projet de loi. Ce qui est certain, c’est l’obligation d’une assurance garantissant la responsabilité civile des utilisateurs. Restent en suspend un permis de conduire pour les NVE dépassant une vitesse supérieure à 25 km/h et le port du casque.
    Le projet de loi prévoit aussi d’encadrer les mobilités en libre-service, comme les vélos, trottinettes ou scooters en location de courte durée et de modifier le Code de la Route.
    Il était temps de mettre fin à cet « OVNI » juridique qu’est la trottinette électrique et face à cette problématique, il y avait une nécessité de légiférer pour que les collectivités locales( Communes, départements, régions) puissent réglementer.

  23. Avatar de poulbot
    poulbot

    Germain | 11 mars 2019 à 11:21
    La trottinette électrique tout simplement interdite sur la voie publique , n’étant pas homologué par les services de l’état; faute de moyen policier , nous avons droit a du n’importe quoi .
    https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F308
    Son utilisation est interdite sur les voiries publiques (trottoirs et voies de circulation).
    De plus, tout comportement dangereux mettant délibérément la vie d’autrui en danger peut être puni d’1 an d’emprisonnement et de 15 000 € d’amende.
    L’utilisation est autorisée sur les voiries privées (par exemple, chemin d’une propriété privée, allée d’une résidence privée).

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