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Locations saisonnières : Ian Brossat sur la sellette…

Brossat 1

Ian Brossat, élu du XVIIIème arrondissement à la mairie de Paris, Maire-Adjoint d'Anne Hidalgo, en charge du logement, président du groupe communiste , tête de liste communiste aux élections européennes de 2019

 

 

J'ai rencontré Ian Brossat pour la première fois en  mars 2010 à l'Hôtel de Ville où il était déjà à cette époque président du groupe communiste à la mairie de Paris. Nous venions de former "Vivre Paris !", un collectif d'associations parisiennes que nous avions créé en réponse au projet "d'états généraux de la nuit" que portait M. Brossat et pour lequel il venait d'obtenir un budget de 60.000 € pour son organisation, si ma mémoire ne me trahit pas.

Cet événement, souhaité par les professionnels de la nuit et leurs syndicats, prévu pour novembre 2010 avait pour but de stimuler l'activité nocturne de Paris, que les discothèques, les fabricants de boissons alcooliques et de matériel de sonorisation, trouvaient insuffisamment dynamique à leur goût.

Nous avions découvert à l'époque un Ian Brossat peu soucieux de la tranquillité des parisiens et de leur besoin vital de dormir la nuit "quand tout s'agite autour d'eux". Aux craintes exprimées par les représentants des associations de riverains que la mairie sacrifie leur qualité de vie aux intérêts marchands des exploitants de lieux festifs, sans aucun souci de santé publique, Ian Brossat rétorquait que nous n'avions pas à nous plaindre car le prix de l'immobilier dont il nous supposait propriétaire avait fait de nous des riches à Paris !

Déçus par ce contact, nous nous en étions ouvert au directeur de cabinet de Bertrand Delanoë qui nous annonçait en juin que M. Brossat était dessaisi du dossier au profit de Mao Péninou.

 

Bourguinat 17ème chambre 03 02 12Elisabeth Bourguinat, association ACCOMPLIR, avec son avocate, devant la 17ème Chambre Correctionnelle du TGI de Paris en 2012

 

 Nous avons retrouvé Ian Brossat en 2011 et 2012 au Tribunal de Grande Instance de Paris où il avait décidé d'assigner une de nos amies animatrice de l'association ACCOMPLIR (Ier et IIe) en diffamation pour avoir repris des révélations de la presse sur de sombres histoires de financement occulte de la CGT. Par deux fois, en première instance et en appel, il avait été débouté…

De quoi nous le rendre peu sympathique. Les positions qu'il prend maintenant pour lutter contre les locations saisonnières pourraient corriger le sentiment qu'on a de lui car c'est un sujet sur lequel les associations de défense des parisiens et de leur qualité de vie s'accordent. "Le Parisien" s'en est fait l'écho dans un article du 5 septembre qui révèle que M. Brossat souhaite que soient interdites les activités d'Airbnb dans les arrondissements du centre de Paris ! Les Maires de nos quatre arrondissements ont exprimé leur sentiment à ce propos. Le moins qu'on puisse dire est qu'ils font état de sérieuses réserves…

Il n'est pas mauvais toutefois que le Maire-Adjoint à l'Hôtel de Ville montre sa détermination à lutter contre une évolution de l'offre touristique qui a des conséquences dommageables sur le logement dont il a la charge à Paris. A la réserve près que les propositions de Ian Brossat relèvent de l'utopie. L'idéologie dont il s'inspire condamne toute "stigmatisation" mais c'est bien de stigmatisation qu'il s'agit quand il choisit de viser quatre arrondissements de Paris sans se préoccuper des autres.

Autre remarque : il semble se focaliser sur les propriétaires qui louent leur résidence principale. Que ne voit-il dans le Bulletin Municipal Officiel, qu'il devrait consulter consciencieusement comme nous, que chaque semaine on relève de nombreuses demandes d'autorisation de travaux pour la transformation de locaux commerciaux en "résidences hôtelières" destinées à grossir le parc des logements type Airbnb et les autres. En toute légalité et sans qu'aucune contrainte du genre "120 jours" ne s'applique car il s'agit d'une activité "commerciale" dont la loi garantit la liberté.

Je m'étonne que cet aspect du problème passe inaperçu, et qu'on nous resserve en permanence cette règle des 120 jours qui ne vise que les propriétaires de résidences principales qui ne sont vraisemblablement que la pointe émergée de l'iceberg.

De mon point de vue, c'est cette cible des résidences hôtelières qu'il faut prioritairement viser en réglementant  l'activité, en imposant des normes, comme pour la profession de l'hôtellerie, et en s'assurant qu'elle est fiscalisée de manière appropriée.

Il reste les investisseurs nombreux semble-t-il qui achètent des appartement en vue de les louer de façon précaire. Le règlement de la Ville de Paris interdit que des locaux sous le statut "habitation" soit utilisés à des fins commerciales. Les loueurs en infraction doivent être sanctionnés et Ian Brossat et son administration ont raison de le faire. Il faut que les conseils syndicaux des copropriétés concernés et leurs syndics signalent les manquements et n'aient pas de réticence à coopérer avec les services de la mairie de Paris.

 

A l'approche des élections, notamment des municipales de 2020, nous nous ferons un devoir d'analyser ce que les candidats ont fait depuis des années sur les sujets qui ont trait au patrimoine et à la qualité de vie des habitants. Leurs propositions, leurs prises de position, seront mesurées à l'aune de l'impact qu'elles peuvent avoir sur les questions qui nous concernent. Je vous les livre en vrac : équilibre budgétaire, impôts locaux, gaspillage des deniers publics, sécurité, propreté, circulation et piétonnisation, lutte contre la pollution, maîtrise de la location saisonnière, occupation de l'espace public par les terrasses, nuisances causées par des activités commerciales en milieu résidentiel, contrôle et maîtrise de la vie festive, entretien du mobilier urbain, affichage sauvage, transports publics…

C'est sur ces bases également que se dérouleront les interview que nous ne manquerons pas d'avoir avec eux comme nous l'avons fait jusqu'ici mais nous observerons davantage leurs engagements à la lumière des actions passées, comme nous l'avons fait ici pour M. Ian Brossat.

Gérard Simonet

 

 


Commentaires

13 réponses à “Locations saisonnières : Ian Brossat sur la sellette…”
  1. M. Brossat est un communiste, ses raisonnements sont manichéens: les bons/les méchants, les riches/les pauvres, autoriser/interdire.
    Ces dernières années, pour faire revenir les habitants dans le centre de Paris, on aura encadré les loyers, taxé les logements vacants, découragé Airbnb… en vain!
    La seule solution, c’est d’encourager les propriétaires à louer, en leur permettant de rentabiliser au mieux leur bien, avec des loyers libres et en pouvant expulser rapidement les mauvais payeurs.Mais faire des cadeaux aux riches, quelle abomination!
    Alors M. Brossat continuera en vain à interdire/réglementer/taxer…

  2. Avons-nous vraiment besoin de personnes aussi sectaires que Monsieur Brossat ?
    On rêve pourtant de gens ouverts, modérés et pragmatiques…

  3. Avatar de parisiens : si vous voulez dormir réveillez-vous !
    parisiens : si vous voulez dormir réveillez-vous !

    remarquable analyse !
    une certitude : les prises de position de ce blog sont scrutées par les apparatchiks de la mairie de paris, qui les redoutent car ils savent que le blog est la voix de très nombreux parisiens (et parisiennes…)
    merci à la vigie qui ne laisse rien passer !

  4. Monsieur Brossat possède une résidence secondaire en Corse…ce qui va très bien avec sa déontologie.
    D’autre part il ferait bien de s’occuper des punaises dans les logements sociaux ! Et surtout que ces appartements ne soient pas sous-loués. Mais ou est l’opposition sur ce sujet?, Monsieur Legaret en avait parlé puis plus rien .

  5. Cet adjoint communiste veut également interdire les résidences secondaires à Paris. A moins qu’il ne veuille surtout faire l’auto-promotion de son livre anti Airbnb… Sa politique de la ville étant en échec, il est désormais proposé de tout interdire. Bref. Il est temps de repenser l’équipe municipale.

  6. Il est facile en période pré-électorale de faire des effets d’annonce tonitruantes dont on sait parfaitement qu’elles ne sont pas juridiquement tenables, tout simplement parce qu‘elles se heurtent aux principes constitutionnels du droit de propriété, de la liberté du commerce, du principe d’égalité, etc… rien que ça.
    Néanmoins, monsieur Brossat a raison de montrer qu’une réglementation vigoureuse doit être rapidement conçue devant l’effet d’éviction rapide qu’entraînent les locations saisonnières sur la population du centre de Paris.
    On attendrait plutôt de sa part des propositions plus créatives et tenant la route juridiquement.

  7. merci pour la qualité de vos propos, votre analyse, et votre détermination.
    fidèle lectrice valérie

  8. Cet élu communiste manque de détermination. Lénine, lui, a supprimé sans tergiverser la propriété privée dès 1918.

  9. Avatar de FrançoisH

    La position de Monsieur Brossat et sa proposition d’interdire les locations Airbnb sur les arrondissements du « Centre de Paris » en particulier ne me semble pas dénuée de sens car il y a un phénomène de concentration sur ces arrondissements qui échappe aujourd’hui à tout contrôle. Il y a aujourd’hui statistiquement plus de touristes Airbnb sur le IIIe et le IVe que d’habitants ! Rue des Archives ou Rue Quincampoix, la quasi-totalité des immeubles (y compris « Ville de Paris ») sont impactés ce qui est sans doute plus rare dans le XVe ou le XVIe….Les contrôles mis en place par la Mairie sont aussi louables mais pas très efficaces dans la pratique : comment contrôler les « 120 jours » dès lors que les propriétaires utilisent de multiples plateformes de location non seulement en France mais également à l’étranger…? Comment établir que le propriétaire n’occupe pas son logement comme « résidence principale » dès lors que la charge de la preuve incombe aux copropriétés impactées ? Avant d’ »interdire », peut-être serait-il plus envisageable de passer dans un premier temps à « 90 jours » (comme à Londres)de location autorisée voire à « 60 jours » (comme à Amsterdam) même si cela, encore une fois n’empêchera pas les fraudes massives…
    Je soutiens donc la position de Monsieur Brossat qui a au moins pris, je pense, la mesure du problème, à défaut de pouvoir aujourd’hui le contrôler, et des conséquences dans un proche avenir si nos élus restent inertes – et le fait qu’il soit communiste ou qu’il ait une « villa » en Corse, n’est, selon moi, pas le sujet.
    Pour autant, je constate que les positions de Monsieur Brossat peuvent être également « conflictuelles »… Comme rappelé dans cet article, Monsieur Brossat, avec sans doute beaucoup de bonnes intentions, a eu à cœur de « défendre la nuit à Paris » (si tant est qu’elle ait été un jour véritablement « attaquée »), discours évidemment repris immédiatement par les « professionnels de la fête » au détriment des habitants comme on le constate aujourd’hui Rue Pierre au Lard (cf. autre post de Vivre le Marais), rue de Braque ou encore Rue Quincampoix. Les incivilités et les nuisances sonores des établissements qui se sont installés ces dernières années ont été dénoncées par les riverains excédés – que Monsieur Brossat ou Monsieur Hocquard ont eu tendance à regarder de haut, à mon avis à tort, car cela a créé un fort ressentiment à l’égard de l’équipe municipale en place, y compris pour ceux qui ne leur étaient pas a priori hostiles. Au-delà du ressenti des habitants taxés rapidement de « mauvais coucheurs », les conséquences ne se sont pas faites attendre. Très concrètement par exemple rue Quincampoix, des locataires « longue durée » confrontés aux bruits de joyeux fêtards ont déménagé ne laissant aux propriétaires pas d’autres choix que d’opter pour des formules Airbnb, plusieurs familles sont parties (comment vos enfants scolarisés ou étudiants peuvent-ils rester éveillés avec un bar qui vous tient éveillé jusqu’à 2 heures du matin ?).
    Reste à nos édiles, après avoir rendu l’habitat fixe impossible, à pleurer sur la fermeture des classes dans les écoles parisiennes, les appartements vides, les commerces de proximité qui ferment également sans être remplacés (hors superettes labellisées pour touristes), les achats de biens immobiliers par des expatriés non-résidents… Certes, il y a d’autres raisons qui expliquent le taux d’inoccupation des appartements du Centre de la Capitale mais, ces dernières années, la non-prise en compte sérieuse de ces nuisances par la Mairie n’en est pas moins, dans certaines rues, une cause certaine.

  10. M. Ian Brossat semble avoir fait ça sa déclaration dans le seul souci de faire parler de lui, plus que du problème des locations touristiques.
    C’est bien dommage ! Car, il a sans doute eu connaissance de l’étude de l’ADIL d’octobre 2017 sur le sujet, laquelle avance 15 propositions, autrement plus pratiques qu’une interdiction.
    https://www.adil75.org/fileadmin/Sites/ADIL_75/Etudes/2017_Etude_locations_touristiques_ADIL75.pdf
    Entre autres propositions: faciliter l’insertion de clauses restrictives dans les règlements de copropriété, fixer des durées minimum de location ou modifier les conditions de calcul de la taxe de séjour.
    Les Parisiens sauraient reconnaissants à M. Brossat d’être présents dans les couloirs du Parlement, plutôt que dans les colonnes des journaux

  11. L’équipe municipale se félicite à grand renfort de communiqués de presse des records de fréquentation touristique de Paris et Ian Brossat s’étonne que les touristes se logent.
    Les propriétaires voient les loyers de la location longue durée plafonnés (les prix de l’immobilier, les charges de copropriété, les impôts fonciers et les remboursements d’emprunts, eux ne le sont pas….) les difficultés monstrueuses à virer un mauvais payeur et la décote, du coup, de la revente d’un bien occupé; Ils s’arrangent donc pour rentabiliser leur bien autrement… Et ian Brossat veut interdire la location saisonnière mais si il se penchait plutôt sur l’idée de faciliter la location longue en rééquilibrant les rapports entre propriétaires et locataires ne serait-ce pas plus efficace?
    L’équipe municipale conçoit les arrondissements centraux comme, au choix, une zone touristique, un espace de loisir, un festodrôme, une aire de pique nique géante, en tous cas tout sauf un lieu de vie, avec toutes les nuisances que cela implique pour les habitants : difficultés de circulation, pipis partout, commerces de proximité qui disparaissent, nuisances sonores, poubelles débordantes, saleté et détournement des bus pour piétonniser le week-end ou pour des événements en tous genre. Bref, toute une politique qui rend nos superbes quartiers de plus en plus difficiles à vivre; et M.Brossat veut interdire la location saisonnière.
    M.Brossat réquisitionne à prix d’or des immeubles dans Paris pour faire des logements sociaux au compte goutte, sortant ainsi du parc privé des immeubles et contribuant à la raréfaction des logements et donc l’augmentation des prix. Et il veut interdire Rbnb.
    Que l’inflation des locations saisonnières soit un fléau je suis la première à le penser. Mais un peu de cohérence dans l’action et de respect de nos libertés est-ce trop demander à M.Brossat?
    Plutôt que de taxer, interdire et imposer, s’il essayait d’encourager les riverains à rester en améliorant leur cadre de vie ou au moins en cessant de le dégrader, s’il permettait aux propriétaires de retrouver leur compte en louant pour une longue durée leur bien, s’il respectait un peu la vie de ses administrés au lieu de considérer qu’ils n’ont qu’à s’adapter à tous les caprices de cette équipe municipale ! et bien il y aurait beaucoup moins de départs et de locations saisonnières, croyez moi !

  12. Ce soir, dans « Envoyé Spécial » un reportage sur ce qu’est devenu Venise avec le tourisme de masse. Édifiant. Paris en prend le chemin et il faut stopper absolument cela et trouver des moyens pour le faire. Sinon demain, vous tous qui écrivez ici, vous n’habiterez plus le Marais, peut-être plus Parisiens du tout et « Vivre le Marais » s’appellera « Vivre le Poitevin » ! Il faut éradiquer AirBnB & Co.

  13. Quelle hypocrisie M.Brossat.
    D’un côté, vous vitupérez contre Airbnb, de l’autre vous encaissez…60 millions d’euros par an de taxe de séjour grâce au même Airbnb.
    On ne peut quand même pas servir Dieu et le diable en même temps.
    Et la crise du logement à Paris dure depuis les années 60, je doute franchement qu’Airbnb en soit responsable…Par contre les élus de tous bords, oui car ils n’ont rien fait …
    Paris est la 1ère destination touristique mondiale. Et risque de ne pas le rester avec une capitale d’une saleté repoussante, des rats dans certaines rues, une négligence totale de l’entretien des rues, des plans de circulation sans queue ni tête, des touristes négligés par les autorités publiques, une qualité d’accueil infecte et des habitants malmenés dans leur qualité de vie pour des raisons purement dogmatiques.
    J’ai honte d’être française, j’ai honte d’être parisienne.

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