Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Auteur/autrice : Vivre le Marais

  • TrioGérard Simonet au centre, entouré d'Yvon Le Gall à sa droite et de Claude Verrier à sa gauche.

     

     

    Le conseil d'administration qui s'est tenu le 26 mars  dans la foulée de l'assemblée générale du 21 mars 2018, a réuni les nouveaux administrateurs qui ont statué sur le composition du bureau de l'association. Gérard Simonet a été confirmé dans sa fonction de président et deux vice-présidents ont été élus : Yvon Le Gall, qui a occupé des fonctions similaires dans le passé et qui est issu du IVe et Claude Verrier, habitant du IIIe, qui se voit chargé en outre de la fonction de trésorier/Contrôleur de gestion.

     Le conseil a passé en revue les dossiers sensibles du moment : le Who's et ses nuisances sonores, la rue Quincampoix (IVe-IIIe) et ses désordres, la place du Marché Ste Catherine envahie par les terrasses non autorisées, et la privatisation de la rue des Coutures St Gervais (IIIe) – dite rue'Golotte mais pas pour tout le monde ! -  au détriment des nombreux galeristes qui la bordent et de ses riverains.

    Le conseil a acté l'adhésion de notre association à la "Plateforme des associations parisiennes" (centrée sur les questions d'urbanisme) et à l'association "Vivre Paris !" nouvellement créée, qui participe à la défense de la qualité de vie des habitants, leur droit au sommeil et la libre disposition de l'espace public.

     

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    Guernica3Guernica : (Gernika en basque). Photographie de l’œuvre au musée Picasso à Paris (25 mars 2018)

     

     

     Le musée Picasso, 5 rue de Thorigny (IIIe) expose sur ce thème du 27 mars au 29 juillet 2018.

    L’œuvre est l'une des plus célèbres du maitre. Pablo Picasso l'a peinte en 1937 à Paris pour l'exposition internationale dans son atelier des Grands Augustins, sur commande du gouvernement républicain espagnol avant que la petite ville de Guernica, dans la province de Biscaye (Pays Basque) subisse les exactions des forces allemandes et italiennes à l'instigation du général Franco. Picasso alors s'est saisi de ce thème et s'est livré à de  nombreuses esquisses avant de finaliser l’œuvre monumentale que nous connaissons.

    Dora maarPortrait de Dora Maar

     

    Deux de ses compagnes ont accompagné le travail du peintre. Dora Maar, photographe, en a fait un reportage sur sa genèse, dont les phases principales sont présentées en projection. Marie-Thérèse Walter, jeune égérie de Picasso, a inspiré ses croquis initiaux où on retrouve les formes rondes qui la caractérisent.

    Picasso avait demandé que la peinture ne soit pas envoyée en Espagne tant qu'y règnerait la dictature. De fait, après son achèvement elle a été exposée en Europe, aux États-Unis, au Brésil même, mais jamais dans la patrie du maitre. Il a fallu attendre 1981 et la fin du régime transitoire vers la démocratie parlementaire, pour que Guernica rejoigne l'Espagne, au musée du Prado dans un premier temps puis au musée Reina Sofia d'où il a vocation désormais à ne jamais sortir. C'est pour cette raison que l'exposition "Guernica" se tient sans Guernica mais avec de nombreux tableaux et dessins de Pablo Picasso.

    GS

     

  • Pont au chage pont neuf 20 03 18Perspective du pont au Change vers le Pont Neuf. Ce 23 mars, la Seine n'est pas encore à son étiage… (Photos VlM. Un clic gauche agrandit et embellit les images)

     

    Pont marie 24 03 18Le Pont Marie.

     

    Classé monument historique en 1887, il doit son nom à l'architecte Christophe Marie et relie l'Île Saint-louis au quai de l'Hôtel de Ville depuis son ouverture à la circulation en 1635

     

    Pont louis-philippeLe pont Louis-Philippe

     

    D'une longueur totale de 100 m, pour une largeur de 15,20 m, le pont Louis-Philippe fut inauguré en avril 1862. Il relie le quai de l'Hôtel de Ville et la rue du Pont Louis-Philippe à l'Île Saint-Louis. On le doit aux ingénieurs Edmond-Jules Féline-Romany et Jules Savarin

     

    Pont d'arcole 24 03 18 Le pont d'Arcole 

     

    Il doit son nom à la bataille célèbre de Bonaparte en Italie. Jadis pont suspendu dit "pont de la Grève", il est remplacé en 1856 par le pont métallique actuel. Il est le premier réalisé en fer (et non en fonte) avec une arche unique de 80 mètres qui s'appuie sur deux culées de pierre de taille. Réalisateur : l'ingénieur Alphonse Oudry.

     

    Pont notre-dame 24 03 18Le pont Notre-Dame

     

    Le pont actuel date de 1919 mais il a été précédé d'un grand nombre d'ouvrages très différents. Son origine remonte à 1420. Il sert alors de socle à 60 maisons de part et d'autre du pont, avec de riches boutiques. Lors de la crue de 1499, le tout s'écroule. Le prévôt des marchands et les échevins en payent le prix avec leur disgrâce et un emprisonnement à vie… Il est reconstruit en 1512 avec des maisons mais de 6 étages cette fois ! Jusqu'en 1769 où leur démolition est décrétée. La version actuelle date de 1919, après destruction de la précédente de 1853 qui avec ses six  arches en maçonnerie s'avérait peu compatible avec la navigation sur la Seine.

     

    Pont au change 24 03 18Le pont au Change

     

    L'Histoire du pont au Change est presque aussi tumultueuse que celle du pont Notre-Dame. Lui aussi dans sa version de 1647 supportait des maisons, lui aussi fut victime de crues et de démolitions. Son nom vient des courtiers de change qui  y tenaient des bancs pour changer les monnaies. Le monogramme "N" sur les piles et  la couronne de lauriers sont la marque de Napoléon III

     

    Pont neuf 24 03 18Le Pont-Neuf

     

    Il traverse les deux branches naissantes de la Seine à la pointe de l'île de la Cité. On est sorti du IVe mais comment résister au plaisir de s'accaparer le plus vieux et le plus beau pont de Paris ? Il est classé monument historique depuis 1889 et a fortement contribué au classement par l'UNESCO des rives de la Seine au patrimoine mondial de l'humanité.

    Construit sous le règne d'Henri IV par l'architecte Baptiste Androuet du Cerceau, qui prévoyait d'y bâtir des maisons, c'est en 1606 qu'il s'achève et il n'est pas couvert car le roi s'y est opposé. Il est en pierre et mesure 238 mètres de long et 20,50 mètres de large, avec une chaussée de 11,50 mètres et deux trottoirs.

     

    Masc

    Il est réputé pour ses éléments de décoration et la curiosité que constituent les 381 mascarons représentant des têtes de divinités de la mythologie telles que satyres et sylvains, tous sur un modèle différent, magnifiquement restitués par les travaux de restauration de 1993-94. Tous (sauf un) sont des visages masculins caricaturés.

    GS

    Bibl. Wikipédia

     

     

  • Thorigny place 23 03 18Salon de thé "La Petite Place" place de Thorigny (IIIe), à deux pas du musée Picasso

     

     

    Tags sur la place de Thorigny : un bel exemple de réactivité de la Police Nationale et des services de la ville

     

    Dans la nuit du 22 mars, à 1 heure du matin, en passant place de Thorigny, un riverains membre de l'association constate que deux ou trois tagueurs munis de bombes bleues et rouges, sous les yeux intéressés de cinq ou six passants, manifestement peu sensibles à la préservation du patrimoine, s’en prennent aux murs jouxtant le restaurant « la Petite Place » (mur de droite sur la photo).

    Ayant retenu les recommandations de la commissaire de Police du 4ème arrondissement lors de son intervention du 21 mars pendant l'assemblée générale de "Vivre le Marais ", il téléphone immédiatement au "17". Deux minutes plus tard, une voiture banalisée atteint la place et interpelle, en flagrant délit, deux tagueurs âgés de 30 à 35 ans.

    Ce matin, à 10 heures, les tags avaient disparu, recouverts par une couche de peinture posée en début de matinée par les services de la ville. Bravo aux différents intervenants qui ont été si efficaces ! On espère que les tagueurs en tirent la leçon…

    AM

     

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    Contrescarpe terrasse scandaleuseTerrasse place de la Contrescarpe (Ve)

     

    Branle bas de combat hier 21 mars chez tout ce que Paris compte d'associations de défense de la qualité de vie des habitants et du droit à circuler librement sur les trottoirs ! Un vœu déposé devant le conseil de Paris qui siège actuellement, signé d'un groupe de maires d'arrondissements  "Les Républicains" et les "Indépendants" des  IXe, Ve, XVe, VIe et 1er arrondissements a mis le feu aux poudres.

    Le groupe, animé par Florence Berthout, Maire du Ve, propose "la dépénalisation des incivilités relatives à l'encombrement, les étalages et les terrasses" et demande au gouvernement de légiférer.

    La réaction a été telle que le Maire du VIe Jean-Pierre Lecoq annonçait dans la journée qu'il retirait sa signature…

    En ce qui nous concerne, notre stupéfaction nous a conduits à imaginer qu'il manquait au texte une page. Nous avons donc ingénument demandé le vœu intégral dans un message adressé à Mme Berthout. Elle nous a répondu sur le champ et notre perplexité s'est accrue en constatant que texte dont nous avions eu connaissance était bel et bien complet (voir le texte).

    Florence Berthout nous dit ceci : " Le vœu du groupe LRI fait en effet l’objet d’une incompréhension que j’ai souhaité dissiper. Vous l’avez bien compris la dépénalisation permettrait en réalité au maire de fixer le niveau de l’amende. Aujourd’hui, le montant de l’amende reste souvent très peu dissuasif au regard du chiffre d’affaires supplémentaire généré par un dépassement d’autorisation de terrasse ou d’étalage. Il s’agit donc de le rendre plus opérationnel.

    On voit donc où le groupe LRI veut en venir et nous ne sommes pas loin de partager son point de vue. Dans un article daté du 24 décembre 2015, nous dénoncions le fait que le Parquet, saisi d'infractions à l'urbanisme, classait systématiquement les procès-verbaux en provenance de la direction de l'urbanisme ou des Architectes des Bâtiments de France. Pourquoi l’État entretient-il des structures couteuses si leurs démarches se heurtent à l'attitude du Procureur de la République qui considère sans doute que ces dossiers ne sont pas prioritaires ?

    Notre conclusion, dont avions parlé avec nos députés de l'époque, était qu'il paraissait de simple bon sens de dépénaliser ces infractions et de les remplacer par des sanctions administratives dissuasives à l'initiative des autorités territoriales qui, à l'inverse des magistrats, possèdent les compétences et le savoir techniques ad hoc.

    Dans l'affaire qui nous occupe, l'intervention du groupe LRI aurait sans doute été comprise si la proposition était allée jusqu'au bout car chacun voit bien que la pénalisation telle qu'elle existe conduit à l'impuissance des services de maintien de l'ordre et à l'insolence des exploitants de cafés qui dressent leurs rangées de tables interdites au nez et à la barbe de responsables municipaux qui n'en peuvent mais !

    GS

     

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    Mairie 4 Mairie du IVe, place Baudoyer (Photos VlM)

     

     

    L'édifice a beaucoup d'allure, il est au cœur de Paris tout près de la Seine, il est vaste… Bref, il ne manque pas d'atouts pour abriter en 2020 la mairie du nouvel arrondissement qui résultera de la fusion des quatre arrondissements centraux de Paris.

    Il a aussi quelques inconvénients qui font dire que la lutte sera sévère avec la mairie du IIIe, dont certains disent qu'elle tient la corde car son éloignement de l'Hôtel de Ville pourrait servir sa cause.

    Les deux Maires en parlent avec détachement, un peu feint peut-être, mais ne sont manifestement pas dans une lutte acharnée pour emporter un choix qui n'a pas à leurs yeux une si grande importance.

    WeilAriel Weil, Maire du IVe

     

    Le portrait "de A à Z" qu'a dépeint le 15 mars le magazine "Le Point" du Maire du IVe dans son supplément sur le Marais est si complet qu'il n'est pas nécessaire d'en rajouter. Disons simplement pour éviter toute redite qu'Ariel Weil est quelqu'un avec qui d'emblée on se sent bien et dont on a envie de s'en faire un ami.

    Il n'était pas question dans notre entretien de nous limiter à évaluer sa personnalité. Il y a dans l'arrondissement assez peu de sujets sensibles mais ceux qu'on peut qualifier ainsi sont de vrais brulots.

    L'interdiction de circuler sur la berge rive droite est sans aucun doute un sujet sensible mais il a aussi la particularité d'être clivant. Dans nos arrondissements, il n'y a jamais eu d'enquête sérieuse mais les commentaires que nous lisons sur les réseau sociaux et sur notre blog font penser que les partisans et les opposants sont en nombre équivalent. Ariel Weil soutient Anne Hidalgo sur ce dossier, ce qui n'a rien de surprenant puisqu'il fait partie de la majorité municipale à ses côtés, et il mise sur le temps pour convaincre les opposants que ce choix correspond bien au "sens de l'Histoire".

      Ste cathRue Caron, vue de la place du Marché Ste Catherine

     

    Nous nous sommes longuement entretenus de la problématique de la place du marché Ste Catherine, défigurée et envahie par l'installation illégale de terrasses fermées. Nous avons compris qu'il ne resterait pas les bras croisés devant ce qui est pour nous tous une provocation qui doit être traitée avec la plus grande fermeté.

    Il est moins impliqué dans les lieux où sévit le tapage nocturne, domaine de la Préfecture de Police par excellence, mais il ne s'en désintéresse pas. Nous l'avons dit au magazine "Le Point" lors de notre interview, il y a peu  d'abcès de ce type dans le Marais mais lorsque abcès il y a nous sommes totalement engagés en tant qu'association dans la défense des riverains. Nous apprécions de bénéficier du soutien du Maire et de ses adjoints et de l'écoute qui est la leur auprès de la police.

    Enfin il est un dossier dont Ariel Weil à juste titre est particulièrement fier : à l'occasion de la période de froid intense que nous connaissons depuis plusieurs semaines, son arrondissement s'est placé en tête de la lutte contre la précarité, la faim et le froid en offrant un accueil d'une ampleur historique aux sans-abris de Paris.

    En conseil d'arrondissement le 12 mars, le Maire déclarait : "Avec la mairie, la cité Morland (80 places), l’Hôtel-Dieu où 40 places d’urgence s’ajoutent aux 90 places ouvertes depuis mai dernier pour les femmes et les nourrissons, le Village Saint-Paul où la RIVP (bailleur social) a mobilisé un local vacant qui accueille 40 personnes, ce sont 210 places d’hébergement qui ont été proposées durant la vague de froid et 300 en comptant les 90 places ouvertes à l’Hôtel-Dieu en mai 2017".

    Ainsi, ce sont 4.144 repas qui ont été servis en mairie depuis le 11 décembre 2017, et 795 nuitées organisées depuis la vague de froid qui a débuté le 5 février avec 300 lits mis à disposition dans l'arrondissement.

    Gérard Simonet

     

     

  • Locations saisonnières st antoine valises roulettes floutée 12 03 12Valises à roulettes symptomatiques de la location touristique, rue Saint Antoine (IVe)

     

     

    Les Maires des IIIe et IVe, Pierre Aidenbaum et Ariel Weil, ont rassemblé le 14 mars une quarantaine de personnes place Baudoyer pour les informer de la situation des locations saisonnières dans leurs arrondissements et faire le point des dispositions réglementaires et législatives qui visent à les maitriser. Jean-François Martins, Maire-Adjoint de Paris en charge du tourisme (et du sport, notamment des JO de 2024 !) était à leurs côtés, sans doute pour prendre la température d'un dossier qui ne peut le laisser indifférent au regard de sa mission.

    Pierre Aidenbaum a annoncé en préambule que les décisions en la matière ne sont pas du ressort des mairies mais du législateur. Encore faut-il que les décrets d'application soient publiés et on sait que c'est souvent très long ! On a compris par exemple que le principe de l'imposition directe des loueurs avait été voté mais que Bercy tardait à finaliser… C'est dans cette voie que se trouve pourtant la parade à l'évolution anarchique de cette activité caractéristique de l'économie numérique. Il a constitué jusqu'à présent une source d'évasion fiscale sur laquelle il semble pourtant aisé d'agir dans la mesure où les plateformes ont l'obligation de communiquer les données dont elles disposent, à savoir l'identité des loueurs et le montant des sommes réglées.

    Les Maires ont rappelé leur souhait de voir le nombre de nuitées autorisées alignées sur Barcelone et Amsterdam (60 nuitées) ou même New York qui n'en autorise que 30, alors que le chiffre est de 120 à Paris.

    Cependant, on l'a dit à plusieurs reprises, cette contrainte ne s'applique qu'à la location de la résidence principale. Il est vrai qu'on peut avoir des doutes sur la réalité d'une résidence principale qu'on est capable de louer quatre mois dans l'année… La dérive générale qui pousse le marché vers la location saisonnière et dépeuple nos quartiers de ses habitants n'est vraiment pas due à la location des résidences principales mais à la transformation du parc immobilier en locations hôtelières.

    Cette mutation a deux composantes. La première est le fait de propriétaires non résidents qui s'écartent de la location traditionnelle nue ou meublée pour louer aux touristes de passage. Si leur copropriété l'accepte et s'ils sont déclarés, ils contribuent au tourisme et alimentent la caisse de la mairie par la taxe de séjour et de l’État par leur imposition sur le revenu. Ce que nos  présumons, c'est que l'évasion est forte parmi eux car l'administration municipale et l’administration fiscale ont pour le moment des moyens de contrôle et de poursuite limités. P. Aidenbaum a cependant fait état d'une augmentation sensible du nombre de contrôleurs.

    Le Premier Adjoint du IIIe Gauthier Caron-Thibault a regretté une situation qui ne favorise pas la mixité sociale. Il a raison mais pourquoi ne pas reconnaitre qu'on s'est acharné depuis 1982, loi après loi, à rendre la location traditionnelle non attractive pour celui qui loue. La mixité sociale n'est  pas pour le propriétaire un but en soi. En convenir est un premier pas dans la bonne direction.

    L'autre composante est plus préoccupante. Nous en avons déjà parlé car nous suivons de près le Bulletin Municipal Officiel et nous voyons bien la progression du nombre de locaux commerciaux qui déposent une demande d'autorisation de travaux en vue de réaliser du logement hôtelier. Le maire du IIIe a révélé que 75 locaux se sont transformés ainsi dans le centre de Paris depuis le début de l'année.

    La location saisonnière est qualifiée d'activité à statut commercial. Si des investisseurs décident d'affecter les logements dont ils sont propriétaires à la location touristique, ils doivent obtenir de la mairie une autorisation de changement de statut d'habitation à "commercial". La mairie de Paris a tout fait pour rendre ce changement impossible et on ne peut pas lui en vouloir au nom de la préservation de l'habitat. Mais si les locaux sont déjà commerciaux, aucune demande autre que d'urbanisme n'est nécessaire et aucun contrôle ne peut s'appliquer au-delà de la déclaration d'exercer qui est maintenant obligatoire.

    Pierre Aidenbaum s'en est plaint en révélant des chiffres : 250 plateformes de location à Paris, 50.000 annonces rien que pour Airbnb, augmentation du pourcentage de résidences secondaires (de 17,8 % à 22,4 % dans le IVe), 1.500 logements transformés pour la location courte durée à Paris qui enregistre tout de même 15.000 déclarations d'entrée sur ce marché…

     

    Grossiste cartons temple

     

    L'exposé de la situation et les chiffres laissent un sentiment de grande confusion. Mais dans un désordre comme celui-là une forme de créativité peut se manifester. On s'est plaint longtemps dans le Marais de la surface affectée à l'entreposage de marchandises généralement inflammables, et du va-et-vient continu des camions de livraisons dans nos ruelles étroites. On entrevoit maintenant d'autres usages, qui n'ont pas tous les avantages mais peut-être moins d'inconvénients.

    Le nombre de ces locaux commerciaux n'est d'ailleurs pas illimité et la demande de logements "résidence principale" reste élevée chez nous si on en juge par les prix. Le chaos d'aujourd'hui pourrait être la voie vers un nouvel équilibre entre le résidentiel, les hôtels de tourisme, la location hôtelière, l'entreprise (y compris le co-working) et le commerce de détail et de gros. Il est probable que la population de nos quartiers continue de baisser mais dans des proportions qui n'ont rien de préoccupant étant donné la forte densité de notre habitat, la plus élevée d'Europe.

    GS – PM

     

     

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    Affichage sauvage turenne parc royal 10 10 16Un carrefour particulièrement "gâté": Turenne/Parc Royal (IIIe)

     

    Il y a dix jours, nous exprimions dans un article daté du 6 mars, un mélange d'admiration et de doute sur une intervention de la Ville sur le mur du carrefour Vieille du Temple/Quatre-Fils qui fait face à la brasserie de La Perle. Deux jours en effet après notre signalisation et malgré sa surface considérable il avait été nettoyé !

    Selon Gilles Alayrac, sous-directeur à la DPSP (direction de la prévention, de la sécurité et de la protection – la nouvelle "police incivilités" de la Mairie de Paris), cette performance n'a rien de fortuit mais résulte d'une coopération nouvelle et bien structurée entre les services de la propreté et ceux du maintien de l'ordre municipal.

    Voici le contenu de la lettre qu'il nous a adressée :

     

    "Dans votre parution du 6 mars dernier, vous vous êtes félicités de l’intervention rapide  des services municipaux pour retirer un affichage sauvage pour une campagne publicitaire au bénéfice de la Boutique GIVENCHY de l’avenue Montaigne à Paris.

    Je tenais à vous apporter quelques précisions sur cette opération qui n’a rien d’exceptionnel et qui entre dans le cadre du fonctionnement régulier des services municipaux en matière de lutte contre l’affichage sauvage.

    En effet, il existe une coopération étroite entre les services de la Propreté du Paris et ceux de la Direction de la prévention, de la sécurité et de la protection, de sorte que lorsqu’un affichage sauvage est constaté, celui-ci est retiré par les services techniques de la propreté et une procédure de mise en recouvrement est engagée par la DPSP conformément à l’article L. 581-29 du Code de l’environnement.

    En l’espèce, deux enlèvements d’affiches ont été exécutés à l’encontre de GIVENCHY, l’un le 19 février et l’autre le 6 mars. Les deux ont donné lieu à une procédure de recouvrement qui a été facturée à la société qui a procédé à cet affichage irrégulier.

    Pour le seul 4e arrondissement, 215 enlèvements d’affiches ont été réalisés en 2017 et 19 sur les deux premiers mois de l’année 2018.

    Il ne s’agit donc pas de hasard comme le précisait votre publication mais d’un travail régulier quotidien sur l’ensemble du territoire parisien avec naturellement des contraintes matérielles d’intervention et des urgences à prioriser pour organiser cette prestation des services municipaux.

    De façon générale, sachez que chaque retrait d’affiche illégale donne lieu à l’engagement d’une procédure de recouvrement pour couvrir les frais engagés par la ville de Paris pour la remise en état de l’espace public et qu’une contravention est systématiquement dressée contre l’auteur matériel de l’infraction lorsqu’il est pris sur le fait en train de procéder à cet affichage irrégulier.

    Espérant avoir ainsi répondu à vos interrogations, je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma considération très distinguée."

     

    Dont acte. Nous nous en réjouissons.

    Avec deux bémols cependant à la clé : il est dit que 215 enlèvements ont été effectués en 2017 contre 19 sur janvier/février 2018 (2 mois). On est donc sur une tendance de 114 enlèvements pour 2018 soit une baisse d'activité de 47 % !?

    Il est à craindre en outre que les annonceurs prestigieux auxquels on a affaire soient peu sensibles aux amendes qu'on leur inflige. Pour les frapper au cœur, il faut retirer leurs placards TOUT  DE  SUITE. Agir vite ne demande pas plus de travail et réduit à néant le potentiel de communication de l'annonce. C'est l'arme ABSOLUE !

    On apprécierait que les services concernés en soient conscients et agissent en conséquence. Ce conseil est notre modeste contribution à la réponse qui doit être faite à cette nouvelle forme d'agression de notre cadre de vie.

    Gérard Simonet

     

  • Concert vue générale bis 16 11 17Pauline Feracci et Magali Albertini en concert le 17 novembre 2017. Thibault de Damas a été choisi pour donner la réplique à Pauline Feracci dans les duos célèbres qu'ils interprèteront ensemble.

     

     

    Le fort succès de la première édition des "Moments Lyriques du Marais ®" en novembre 2017, nous invite en association avec "Culture & Patrimoine" à renouveler notre rencontre autour du chant lyrique, pour "un grand moment de bonheur partagé" avec des lauréats de concours de classe internationale. Nous avons le plaisir de vous convier à notre :

     

     Deuxième concert-récital de chant lyrique

    sur le thème : "Grands Airs et Duos d'Opéras"

    le 3 mai 2018 à 20h30 en l'église des Blancs-Manteaux

    12 rue des Blancs-Manteaux (IVe)

     

    avec :  

    La soprano Pauline Feracci

    Le baryton Thibault de Damas

    La pianiste Magali Albertini

    Présentation René Andréani

    Au programme :

     

    Mozart,  Puccini, Rossini, Offenbach, Donizetti, Gounod, Bizet, Chopin

     

    Participation aux frais : 20,00 € par personne –

    Réservation téléphonique au 06 80 88 87 10

    Placement dans l'ordre d'arrivée des paiements

    Paiement :

    • par chèque à l'ordre de "Vivre le Marais !"  6 rue des Haudriettes – 75 003 – PARIS
    • par virement bancaire compte IBAN
      FR05 2004 1000 0127 8174 2N02 013
    • par Paypal (cliquer gauche sur le bouton "faire un don" et entrer le montant total du paiement)

     

  • Vieille du temple foule dimanche 28 06 10 zoomLa rue Vieille du Temple (IVe) un dimanche en 2012. L'hôtel Amelot de Bisseuil (Ambassadeurs de Hollande) à droite au 47 n'était pas encore restauré (Photos VlM)

     

     

    On est souvent tentés, c'est une des caractéristiques de l'espèce humaine, d'idéaliser le temps passé. Georges Brassens lui a consacré une de ses chansons avec un refrain qui nous dit qu'il "est toujours joli le temps passé ". Il n'est donc pas inutile de rétablir une vérité quand manifestement le souvenir qu'on a des choses et des évènements est altéré par le temps.

    Ainsi en est-il de nos rues. Dans leur livre "Seize promenades historiques dans Paris", éditions Du Retour, Maurice Garden et Jean-Luc Pinol brossent un tableau sans complaisance de divers quartiers qui vont des Champs Elysées à la rue Vieille du Temple en passant par la rue Moufetard, la Butte aux Cailles ou la rue d'Oberkampf…

    Notre vieille rue du Temple y occupe une bonne place. Il est intéressant de revoir ce qu'elle était, avec toujours ce rôle important de lien entre le IIIe et le IVe, entre le nord et le sud, entre la Seine et les anciens marécages qui ont donné leur nom à notre Marais, entre Saint-Paul résidence des rois et l'enclos du Temple, siège des Templiers.

    La restauration du secteur sauvegardé touche à sa fin. Cet Hôtel des Ambassadeurs de Hollande qui en en est un des plus beaux fleurons n'a plus la mine triste que nous lui avons connue.

    Vieille du t 47 façade sur rue Façade sur rue de l'Hôtel des Ambassadeurs de Hollande en 2018, 43-45-47 rue Vieille du Temple (IVe)

     

    Au-delà de notre observation toute récente, que nous apprennent les auteurs des "16 promenades" ?

    Qu'au début du XXème siècle, tous les immeubles de la rue Vieille du Temple ont au moins une boutique sur rue avec souvent un  atelier sur cour, et un nombre considérable de commerces alimentaires et notamment celui qui peut paraitre extravagant : le débit de vin, associé à un autre produit comme le tabac ou le charbon.

    Sur 120 adresses ouvertes au public, 74 boutiques vendent du vin ce qui, compte tenu de la longueur de la voie (855 mètres) revient à un débit de vin tous les 12 mètres.

    Le vin n'est jamais vendu seul. Ces boutiques proposent les produits nécessaires à la vie quotidienne, ce qui nous fait dire aujourd'hui, par contraste, qu'on manque de commerces de proximité.

    Il y avait un revers à cette médaille : une forte densité de population vivant dans des immeubles insalubres fortement dégradés par la présence d'activités industrielles et commerciales. Elles ont quitté le Marais pour s'installer ailleurs ou disparaitre. La population on le sait a socialement changé. La moitié des habitants de la rue sont partis et la moitié restante s'effrite au profit de touristes qui ont recours aux locations saisonnières.