Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Auteur/autrice : Vivre le Marais

  •   St gervais st protais façade 27 02 12Église Saint-Gervais Saint-Protais, façade classique pour un édifice gothique flamboyant (Photo VlM)

     

     

    Le dernier conseil de quartier Saint-Gervais de l’année a accueilli une nouvelle référente, Corinne Faugeron, en remplacement de Julien Landel, 1er adjoint de la mairie du IVe,  qui a quitté le quartier.  

    Corinne Faugeron a rappelé les récentes évolutions au sein de l’équipe municipale du IVe arrondissement.

     
    Sur les tarifs de stationnement, cette dernière a souligné que les augmentations prévues au 1er janvier 2018 ne toucheraient pas le stationnement résidentiel. Elle ajoute qu’en fait le paiement d’une place de stationnement est « une redevance d’occupation du domaine public ». Si le tarif pour 2h de stationnement ne changera pas (4€) il deviendra ensuite très dissuasif (8€, 10€ et 12€ à partir de 3, 4 et 5 heures respectivement de stationnement) rendant plus économique de stationner dans un parking concédé que dans la rue. Quant aux amendes, elles passeront de 17 à 50 € (ramenés à 35 € si payés dans les 4 jours). Les contrevenants sont donc prévenus.
     
    L’évolution de la place prolongeant la rue du Bourg-Tibourg a été une nouvelle fois évoquée. Curieusement, contre l’avis des autres participants, Corinne Faugeron a indiqué qu’un procès initié par la mairie du IVe était en cours avec le bar l’Étincelle. En fait  ce procès est clos et n’a abouti à aucune mesure positive… Il appartient à la DU (urbanisme) et à la DVD (voirie et déplacements) d’agir pour que cette place retrouve son état originel. Mais  le problème est posé depuis des années déjà !
     
    Différents sujets sont ensuite abordés telles les lenteurs de l’administration municipale. Ainsi pour changer un panneau de sens interdit il aura fallu 6 mois. De même il semble complexe de modifier certains horaires d’intervention des engins municipaux qui dès 6h du matin interviennent dans des rues sonores pour notamment  ramasser les cartons et autres dépôts de supermarchés causant beaucoup de bruit pour le voisinage.
     
    Sur la malpropreté à nouveau évoquée, chacun s’accorde à penser qu’il s’agit à l’origine d’un problème d’éducation mais que nombre de commerçants pourraient aussi faire preuve de davantage d’esprit citoyen. Des mesures sont à trouver avec les services de la propreté.
     
     
     
    Nous profitons de la publication de ce compte rendu pour indiquer qu’une concertation/réflexion a été engagée autour de 4 conseils de quartier jointifs (Les Halles, Montorgueuil-Saint-Denis, Saint-Avoye et Saint-Merri) situés au centre du futur grand arrondissement dans la cadre de la fusion des quatre premiers arrondissements qui disposent aujourd'hui de 15 conseils de quartiers. Une grande conférence des conseils de quartiers est d'ailleurs prévue au printemps prochain.
     
    La première réunion de ces quatre conseils de quartiers a eu lieu début décembre et a sélectionné 4 dossiers prioritaires :
     
    • Constats et propositions relatives aux services rendus par la mairie
    •  Constats et propositions sur deux thèmes particuliers, zone centrale piétonne et les nouveaux usages du    plateau piétonnier.
    •  Contenu d’une charte idéale (principes et modalités) à partir de l’analyse comparative des 4 chartes de fonctionnement des conseils de quartier qui sont toutes différentes.
    • Contour du Conseil de quartier associant des parties des 4 Conseils de quartiers ayant des raisons de fusionner.
     
    Dominique Feutry

     

  • La récolte vue générale
    Magasin "La Récolte", carrefour Grenier St Lazare/Beaubourg (IIIe) (Photos VlM)

     

     

    Pour sa deuxième implantation à Paris, après une première ouverture dans le quartier des Batignolles en 2014, le magasin "La Récolte" a choisi la bordure du Marais, à l'angle des rues Beaubourg et du Grenier Saint-Lazare, le long de la sortie de métro Rambuteau. Il remplace un restaurant asiatique. 

    "La Récolte" se définit comme "un magasin indépendant de produits frais et de saison en direct de producteurs qui cultivent le plus naturellement du monde."

    Mathieu Mulliez à l'origine de cette création a fondé celle-ci sur un concept simple " l’origine des produits." Ne reniant pas l'esprit entrepreneurial de l'illustre famille de commerçants du Nord dont il est issu.

     

    La récolte équipe cuisine 27 12 17L'équipe "cuisine" (photo LR)

     

    L'équipe du magasin est formée de jeunes dynamiques et entreprenants. 

    Les produits sont fournis exclusivement… par des producteurs labellisés "Agriculture biologique" ou "Nature & Progrès", dont tous les noms sont affichés dans les rayons. Les poissons sont pêchés sur les côtes de Boulogne-sur-Mer (et non en pleine mer), les légumes proviennent de quatre maraîchers bretons (réunis sous le nom "Les voisins bio") et le vin est issu de vignes "quasiment toutes en biodynamie, qui prend en compte la vie de la terre". 
     

    La Récolte dispose également d'un "espace cuisine" en son centre, pensé comme un lieu de démonstration ("pour prouver aux urbains que c'est facile de cuisiner") et propose des plats à emporter. En effet, le chef prépare chaque jour des "lunchbox" variées et équilibrées, uniquement avec les produits du magasin. C'est aussi un véritable lieu d’échanges autour de recettes, de suggestions et de pratiques culinaires.
     
    La boutique, très agréable, est répartie en huit espaces : fait maison, fruits & légumes, épicerie, crèmerie, fromagerie, viande & charcuterie, poissonnerie, vins & bières.
     
     
    La récolte devantureDevanture et intérieur
     

     

    Pour les responsables, "le prix des produits, c’est le prix juste." Il permet une rémunération équitable aux producteurs, couvre le transport et la distribution de ces aliments.
     
    Les magasins de produits bio se succèdent dans Paris et dans notre quartier en particulier, recréant un tissu de commerces d'alimentation de proximité, cette évolution satisfait ceux qui regrettaient la fermeture de nos épiceries, boucheries et boulangeries, symbolisant la vie de quartier. Ces commerces répondent mieux aux besoins des consommateurs et ne semblent pas craindre l'explosion de la vente de produits frais par Internet.
     
    Dominique Feutry
     
     
  •  

    JO 

    Une loi qui offre des privilèges aux "sponsors" qui auront exceptionnellement la possibilité d'afficher leurs marques sur des monuments historiques… (Forbes)

     

     

    A Paris, l'affichage et la publicité sont heureusement réglementés par le RLP ("Règlement Local de la Publicité"), un texte qui a vocation à préserver l'environnement et le patrimoine de Paris des excès des annonceurs et de leurs prestataires de services de communication, en matière d'affichage notamment. Un règlement qui est régulièrement ignoré ou défié par des officines qui ont pignon sur Internet et qui n'hésitent pas à couvrir de placards des murs entiers de bâtiments et monuments historiques.

    L’Hôtel de Ville, en la personne de Mao Peninou, Adjoint d'Anne Hidalgo pour la propreté, nous annonçait au cours de notre dernière rencontre qu'il entendait réformer ce règlement en vue de le rendre plus protecteur. Le processus est engagé. La Ville va initialiser une procédure de révision, dans le cadre du code de l'environnement avec la perspective d'un vote par le conseil municipal en … 2019 (il y a de beaux jours d'ici-là pour les vandales !)

    Archives 57 affiches taguées 23 01 17Échantillon de mur victime des colleurs d'affiches et de leurs mandataires (Photo VlM)

     

    Nous serons dans les temps tout de même pour les Jeux Olympiques de 2024. A la réserve près que pour ces jeux, le CIO (comité international olympique) impose à la France des dérogations (voir analyse de la "Tribune de l'Art" sous la signature de Didier Rykner). Et nous voila partis dans un parcours législatif qui a pour but de satisfaire des exigences qui ont un air de chantage mais que certains de nos députés n'hésitent pas à relayer, à l'image de Aude Amadou (LREM) qui a déclaré : "Pas de sponsors, pas de recettes, pas de JO possible : on peut le regretter, mais c'est aussi simple que ça".

    Eh oui ! Faut-il pour autant leur donner notre culotte ? Les habitants de Boston, Hambourg, Rome et Budapest ont dit non. Il est vrai que les citoyens de ces villes ont été consultés. Pas les parisiens ….

    Nous nous en sommes ouverts auprès de notre Députée de Paris Élise Fajgeles au cours d'un entretien le 14 décembre et nous avons constaté à cette occasion, avec quelque déception, que la représentation nationale n'est pas en résonance avec les parisiens dont on sait qu'il sont nombreux à dénoncer l’accueil des JO de 2024 dans leur ville. A propos des nuisances que nous redoutons, bercés ou anesthésiés par le discours ambiant, il est apparu que nos élus en méconnaissent les réalités.

    Mme Fajgeles s'est plu à souligner que la charge sera partagée avec la Seine Saint-Denis, sans se préoccuper des proportions. Il faut donc remettre les choses à leur place : il y aura 39 sites olympiques dans Paris intramuros et 44 sites d'entrainement soit 83 sites  dont un grand nombre sur des monuments tels que le Champ de Mars et les jardins du Trocadéro, les Champs Élysées, le Grand Palais, le Petit Palais, les Invalides… Le CIO fait obligation de "remettre" les sites un an avant le démarrage des JO. Si on considère qu'il faudra un an de préparation, ceci nous promet des désordres et des encombrements pendant les deux ans qui précèdent les JO,  des nuisances qui viendront s'ajouter à la situation critique que nous connaissons aujourd'hui en matière de circulation et qui a peu de chance de s'améliorer d'ici là !

    ContrepIllustration "Contrepoints"

     

    Il y a d'autres dispositions dans ce projet de loi d'exception : des passe-droits pour accélérer les travaux d'urbanisme en Seine Saint-Denis et une tentative de modération à 200.000 € (*) par an (on ne sait pas si c'est net ou brut) des salaires des membres français du COJO (comité d'organisation des JO) qui, tout en affirmant vouloir avant tout servir la France et le sport, n'en sont pas moins sensibles au lucre qu'ils en attendent.

    GS

     

    (*) le bruit avait couru, démenti par la suite, et véhiculé par le "Canard Enchainé", que le directeur du COJO, Tony Estanguet, recevrait 450.000 € par an

     

  • Place de la bastille visuel 01 Vue de la place de la Bastille après aménagement (photo Paris.fr) 

     

     

    La place de la Bastille (au carrefour de 3 arrondissements) va être remodelée ainsi que nous l’avions écrit (18 novembre 2014 et 24 juin 2015). Après un concertation avec les parisiens, "Vivre le Marais !" a été sollicitée, une présentation du projet a été organisée par la mairie de Paris le 18 décembre à la mairie du XIe.

    Il ressort que plus d'espace sera réservé aux piétons (1,1 ha), aux bicyclettes (piste de 4 m de large prévue) et une ouverture  est prévue sur l'arsenal. Il est question de créer une presqu’île piétonne entre la colonne de juillet qui rejoindra le parvis de l'Arsenal, une façon de corriger l'absence de traversées directes pour les piétons et d'enlever à la place son aspect rond- point.

    Les travaux qui devront tenir compte de contraintes techniques fortes (métro, réseaux souterrains dont le canal Saint-Martin…) et du Plan Local d’Urbanisme,  débuteront cet été et s'étaleront sur un an. L’esplanade du parvis de l’Arsenal, occupée actuellement et ponctuellement par la fête foraine et le marché d’art contemporain verra son usage modifié, comme celui du terre-plein du boulevard Richard Lenoir. La crypte de la colonne de juillet sera ouverte à la visite. Au sol l’emplacement de la Bastille peu visible aujourd'hui sera matérialisé par des ronds de céramique.

    56 arbres plantés, 80 bancs en bois déplaçables, de la glisse urbaine,  des emplacements de stands et des aires de jeux… sont prévus. Un escalier sera percé sous la ligne n° 1 du métro dans une seconde phase de travaux, en 2019 voire 2020. 

    Quant à la circulation automobile et des motos, ainsi que des bus, elle se fera sur des voies à deux sens en fer à cheval. La baisse du trafic ets estimée à 40%. Quid des embouteillages, d'autant que la rue Saint Antoine sera en sens unique à partir de la place et la sortie par la rue de Lyon sera réservée aux transports en commun, aux taxis ainsi qu'aux vélos ? Un déport du trafic est donc à prévoir sur d'autres axes voisins.  

    Les riverains qui ont assisté à cette présentation faite par la mairie de Paris n'ont pas caché leurs craintes de voir transformer la place en un grand espace où les cyclistes et adeptes du skate, des rollers et autre trottinette feront la loi et l'anarchie régnera ! Pour ce qui est de l'espace pique-nique du côté du boulevard Richard Lenoir, il n'a pas séduit grand monde…

    Et comme il fallait s'y attendre, un des participants à cette réunion a fait un parallèle avec le réaménagement de la place de la République en s’inquiétant à juste titre que soit donné un aspect trop minéral à la place. Ce qui serait dommage effectivement et au final banaliserait  les transformations annoncées.

    Dominique Feutry

     

  • Serres auteuil géoLes Serres d'Auteuil (Photo GEO)

     

    "Sites & Monuments" est la marque de la Société pour la Protection des Paysages et de l'Esthétique de la France (SPPEF), une association nationale reconnue d'utilité publique depuis 1936. Elle est présidée par Alexandre Gady que nous connaissons bien dans le Marais par son guide historique et architectural intitulé "Le Marais" édité chez "Le Passage".

    "Vivre le Marais !" est membre de cette association qu'elle soutient et se réjouit de constater à la lecture de sa lettre 224 du 15 décembre 2017 que notre convergence est totale sur les dossiers que nous suivons et commentons. Nos lecteurs sont invités à lire cette lettre dont ils apprécieront le contenu et le ton déterminé. Ils y retrouveront les thèmes que nous avons traités au fil des semaines (liste non exhaustive) :

    • Sauvons les serres d'Auteuil !
    • La grande roue de la Concorde doit partir…
    • Le patrimoine français est un atout. Nomination de Stéphane Bern pour sa sauvegarde
    • Défense des ABF (architectes des bâtiments de France) et de leur rôle
    • Interventions auprès de nos parlementaires sur la loi CAP (création architecture et patrimoine)
    • Doutes sur l'efficacité et la pertinence de l'éolien
    • Lutte contre l'invasion de la publicité
    • Dé-densification de Paris au profit d'espaces verts (ailleurs que sur les toits !)
    • Rééquilibrage entre Paris et le reste du territoire
    • Traitement pragmatique de la question énergétique et de la pollution (article du 7 décembre 2017)
    • Sérieuses réserves à propos de l'accueil des JO de 2024 à Paris

     

    RoueLa roue de M. Campion de retour place de la Concorde…

     

    Il est toujours rassurant de constater qu'on n'est pas seul à affirmer des positions sur des sujets de cette importance. Le fait qu'une organisation qui a le sérieux et la compétence de "Sites & Monuments" soit en résonance avec nous est un fort encouragement à poursuivre et accentuer des combats aussi pacifiques et  légitimes que ceux que nous menons.

    Gérard Simonet

     

  • République jour assis nuit debout 11 04 16

    Place de la République, souvenir de "Nuit Debout", avril 2016

     

     

    En réaménageant la place de la République, les têtes pensantes de la mairie de Paris auraient pu en faire un espace où le minéral et le végétal auraient cohabité pour offrir à la population parisienne un lieu de détente et de respiration, avec une pensée pour les riverains qui sont venus vivre là parce qu'ils aimaient ce quartier en bordure du centre, à la jonction des Grands Boulevards.

    Une fois de plus, l'idéologie s'en est mêlée. On en a fait le lieu de toutes les revendications nationales et planétaires, le départ de cortèges, le siège de happenings stériles comme ces nuits à dormir debout qui ont voulu ressusciter mai 68 et ont sombré dans un bide absolu, après avoir pourri les nuits de ceux qui vivent autour.

    Plusieurs de ces riverains sont venus vers nous espérant une aide. Nous avons fait ce qui est en notre pouvoir. Nous avons dénoncé notamment la passivité du Préfet de police qui a pris arrêté sur arrêté pour que le bruit et les désordres cessent mais n'a dû qu'à l'arrivée des vacance d'été que le phénomène trépasse de sa belle mort.

    L'agitation générale a repris dès septembre 2016 et n'a pas cessé depuis. Un de nos adhérents nous envoie cette lettre qui a quelque chose de pathétique :

     

    Je vous envoie ma cotisation mais ce sera certainement la dernière fois que je participerai à votre association car j’ai quitté Paris en Juillet dernier pour m’installer dans un village situé à côté de Fontainebleau.

    En effet, la vie était devenue insupportable à mon ancien domicile de la Place de la République … théâtre permanent des manifestations quasi quotidiennes, cette place est devenue dangereuse et je ne m’y sentais plus en sécurité … ajoutez à cela les événements majeurs comme Nuit Debout ou la pléthore de concerts pour lesquels nous n’étions pas prévenus devant supporter des sons non réglementaires jusque tard dans la nuit.

    D’autre part, habitant au dessus du KFC avec sa terrasse non réglementaire (malgré les affirmations erronées de Mme Frey de la mairie du IIIe … ) qui constitue un renfoncement isolé dans lequel s’abritent les toxicomanes pour se droguer ou encore avoir des rapports sexuels … fatigué des livraisons de cet établissement au cours desquelles les camions montent sur le trottoir déracinant les arbres en reculant (un arbre a dû encore être abattu dernièrement… ), fait que j’avais signalé à la direction de l’urbanisme, voulant m’assurer que les frais de remplacements des arbres seraient bien refacturés à KFC, mes courriers étant restés sans réponses, je peux donc en conclure que ce sont mes impôts qui financent cela … et je ne le tolère pas.

    Je suis arrivé à Paris République en 1998, je suis tombé amoureux de ce quartier mais je ne l’aime plus car je ne m’y sens plus en sécurité … je n’aime plus Paris à cause de la politique de la municipalité et de sa Maire et j’ai décidé de ne plus contribuer à ses délires démagogiques en ne lui donnant plus ma taxe d’habitation …

    Dans mon ancien immeuble, déjà trois familles ont aussi quitté le quartier !

    La vie à la campagne est bien plus douce … mais ne le disons pas trop fort, ils nous conseilleraient une fois encore de partir dans la région de Rodez ou ailleurs !

    Roland C…

     

    Bye bye Roland, snif… On s'étonnera ensuite que Paris perde des habitants. Et soit livré au tourisme de masse dont les plateformes de location touristique font leurs choux gras en proposant à prix d'or les logements que les parisiens abandonnent.

    GS

     

  •   

       

    Vue de la façade 106-108 rue du Temple (IIIe) de l'immeuble concerné par l'opération de logements sociaux et ayant abrité de 1920 à 1925 un central téléphonique 

      

     

    La mairie du IIIe, constatant la baisse du nombre des habitants de l'arrondissement  (l'article du Parisien du 02 janvier 2017 intitulé "Paris perd des habitants : Airbnb pointé du doigt" avance, s’appuyant sur les chiffres de l'INSEE, – 0,30% contre – 1,00% pour le IVe), estime sans doute détenir la solution miracle et pouvoir endiguer le phénomène qui touche aussi les autres quartiers du centre de Paris en augmentant de façon significative le parc de logements sociaux. Pourtant la loi SRU-renforcée par la loi ALUR- qui a instauré des quotas de logements sociaux, n'a jamais précisé que ceux-ci devaient l'être aussi par arrondissement.

    Après l'annonce de l'importante opération d'aménagement de 70 logements sociaux dans la caserne des Minimes (notre article du 28 novembre 2017), une nouvelle opération vient d'obtenir l'agrément de la Direction de l'Urbanisme (Bulletin municipal officiel  de la Ville de Paris du 12 décembre 2017) aux 106-118 rue du Temple (non loin de l'aménagement d'un hôtel de luxe, notre article du 04 septembre 2017), 61-67 rue des Archives et 23-35 rue Pastourelle (IIIe) dans des locaux "Art Déco" dus à l'architecte François Le Cœur, occupés par France Telecom, attenant à la Poste des Archives.

    Une partie des logements feront face aux Hôtels de Villeflix, de Montescot, de Tallement, Le Pelletier de Souzy (notre article du 24 juillet 2017) et, en diagonale, à l'Hôtel de Tallard (voir notre article du 19 août 2014). 

    En l'espèce l'annonce stipule (page 4591): " Restructuration avec changement de destination partielle d'un bâtiment de bureaux  de 3 étages sur 2 niveaux de sous-sols,  sur rue et cour, en habitation (29 logements sociaux créés), avec construction de mezzanines du rez-de-chaussée au dernier  étage, démolition partielle du bâtiment côté arrière pour agrandissement de la cour dédiée aux logements, modification des liaisons verticales, création de rampes d'accès aux sous-sol avec diminution de places de stationnement (14 au lieu de 21), modification  de la façade du rez-de-chaussée côté rue pour création d'accès aux logements , local poubelles et bureau avec habillage de la façade des  bureaux et dépose des équipements techniques  en toiture-terrasse avec implantation de souches de cheminées. Surface supprimée : 676 m2. Surface créée : 460 m2. Surface totale : 9 3712m2.- Date d'enregistrement 03-11-2017." 

     

    Vue des bâtiments concernés par l'aménagement prochain de logements sociaux 61-67 rue des Archives (IIIe)   

     

    Cette volonté de favoriser les logements à tout prix n'est-elle pas devenue une chimère compte tenu des coûts, donc de l'endettement (jusqu'à 60 ans pour certains emprunts) et de la charge de la dette ainsi générés que supporte la collectivité, sans oublier le coût futur des immanquables travaux périodiques d'entretien qui seront effectués ? Lire l'analyse qu'en fait RT France. Il s'agit même, alors que l'on en connait tous les désagréments pour notre pays, de faire porter une partie du remboursement de la dette aux générations futures !

    Nous l'écrivions il y a peu encore, cette situation ajoutée à  l'ambiance perpétuelle de fête nocturne encouragée par les élus parisiens, notamment dans nos quartiers, combinée à la mainmise des meublés touristiques sur un partie significative du parc immobilier génère la fuite des habitants traditionnels. Ces derniers sont excédés de subir les nuisances que l'on sait, ils ont du mal à se loger et sont tout à fait conscients de contribuer par leurs impôts à favoriser, bien malgré eux, cette évolution qui détériore leur qualité de vie. 

    Aussi, il est évident que nous ne croyons pas un seul instant que la multiplication des logements sociaux qui alimente la pénurie de l'offre de logements soit la panacée pour reconquérir les arrondissements en perte de vitesse en matière d'évolution démographique. Cela relève en fait d'une mauvaise stratégie et d'une vision à courte vue.

    Dominique Feutry

     

  •    Marais-la-frenesie-AirbnbTouristes cherchant le code d'entrée pour accéder à leur location  

     

     

    Depuis peu, la Mairie de Paris et le gouvernement semblent enfin prendre la mesure des conséquences multiples du  développement  anarchique des plateformes proposant des locations saisonnières. Conséquences que nous avons dénoncées maintes fois et que subissent  les parisiens en particulier ceux des arrondissements du centre dans lesquels se trouve le Marais !  

    Est-ce que la limitation récente des locations à 120 jours maximum par an par bien loué combinée à un numéro d'enregistrement devant figurer depuis le 1er décembre sur les annonces publiées seront des mesures suffisantes pour mieux réguler cette activité ? L’application prochaine d’une taxe de séjour (assez faible unitairement) saura-t-elle rétablir une concurrence plus saine avec le secteur hôtelier ?

    L’arrêt annoncé du règlement des séjours en meublé touristique par le biais de cartes rechargeables  (moyen de paiement au demeurant légal)  subitement  découvert  comme moyen d’évasion fiscale va-t-il retirer du circuit les propriétaires qui avaient trouvé là un effet d’aubaine ?

    En réalité, à l’avenir, rien n’est encore gagné. Les difficultés techniques soulevées pour collecter la taxe de séjour, la mauvaise volonté des plateformes  de location qui ont fondé leur organisation sur un modèle planétaire puissant qu’elles ne souhaitent pas remettre en cause, sinon pour l’enrichir, et la nécessité pour les municipalités et de l’administration de disposer d’équipes renforcées de contrôles in situ et à distance rendent l’équation bien complexe à résoudre . Les  clients de tous horizons  utilisant  ces sites pour se loger ont pris des habitudes qu’il sera difficile de modifier.

    Ces mesures qui essaient de réglementer les meublés touristiques, présentées avec abondance de publicité, mettront du temps à s’appliquer et nous découvrirons tôt ou tard des solutions de contournement qui ne manqueront pas d’être imaginées par les uns et les autres.  La récente convocation à Bercy  des dirigeants français concernés et les menaces de poursuites judiciaires de la part de la mairie de Paris  auront-elles un effet  sur l’amélioration de l’offre de logements locatifs déjà obérée par la politique municipale du développement à tout prix des logements sociaux ?

    Il est un fait incontestable cependant, la pression des habitants et des hôteliers et la très mauvaise perception que provoque la possibilité d’évasion fiscale pour les loueurs  ne sont pas étrangères  à la réaction des élus, certains veulent d’ailleurs  réglementer davantage  encore cette activité  (cf notre article du 23 novembre 2017 ). Il est juste regrettable que des mesures n’aient pas été prises plus tôt.

    La réception en grande pompe et tapis rouge en février 2015 par le 1er adjoint de la Maire de Paris,  de Brian Chesky, fondateur et  président d’Airbnb (notre article du 28 février 2015) n’est pourtant pas si lointaine.

    « Savoir écouter les autres, c’est encore ma meilleure façon d’entendre ce qu’ils disent »  (Pierre Dac)

    Dominique Feutry

     

  •    A1Cour intérieure de l'Hôtel de Beauvais, 68 rue François Miron (IVe)

     

      

    Certains historiens ont écrit que "l’hôtel particulier est à la ville ce que le château est à la campagne."

    L’hôtel particulier est souvent au cœur d’un îlot. Il est organisé autour d’une cour et souvent une succession de bâtiments de cours et de jardins. Il est réservé à des prélats et des seigneurs

    C’est au XVIème siècle que l’hôtel particulier devient habitation de bourgeois et marchands aisés. A cette époque, avec le début du XVIIe siècle existe à Paris un fort élan urbanistique. Comme plus tard avec Haussmann un catalogue établi par Le Muet est publié et répertorie différents types d’édifices, du plus modeste au petit hôtel particulier, fonction de l’importance de la parcelle et des moyens des investisseurs. Types deportes, cheminées et autres éléments sont ainsi listés.

    Outre le site prisé retenu (places, avenues larges, quais …) pour la construction, ce qui compte est le portail, sorte de pièce d’apparat qui montre le statut du propriétaire.

    Puis le visiteur accède à la cour d’honneur et ensuite à l’entrée de l’hôtel située le plus souvent au centre du corps de logis principal. Il abrite l'escalier d’honneur.

    La façade se signale par une décoration soignée,  plus riche que celle côté jardin,  elle est en effet celle que l’on entrevoit de l’extérieur.

    Le grand escalier,  fastueux, en pierre, à la moderne, porté par des voûtes – les trompes, pendentifs, demi-berceaux- soutenant les volées et les paliers. La rampe en fer forgé est apparue sous le règne de Louis XIII, remplaçant progressivement la rampe en pierre à balustres.

    A l'intérieur les espaces sont compartimentés avec une partie réservée à la domesticité, l’autre aux maîtres. Les services de bouche (cuisine, garde-manger, fournil, buanderie, sommellerie, etc.) sont abrités dans les ailes. Le portier loge près du passage de la porte cochère. Un accès secondaire peut être réservé aux écuries et aux carrosses. Les domestiques logent sous les combles et les maîtres dans le corps de logis principal.

    L’évolution de l’hôtel parisien est liée à un souci de luxe, de confort et de commodité  qui se traduit par le fractionnement  des espaces au quotidien, notamment les grands espaces de réception, se traduisant par une meilleure distribution. Ce doublement du corps de logis fut une véritable révolution, le nombre de pièces était ainsi multiplié en dissociant la distribution du rez-de-chaussée et de l’étage.

    Disposer d'un hôtel particulier est assurément un luxe pour les particuliers (les espaces verts de la capitale, en dehors des jardins des rois et des princes ouverts au public, sont réservés aux seuls couvents), car il nécessite du terrain, fort coûteux en ville.

    Des 2 000 hôtels particuliers qu'a comptés Paris et en particulier dans le Marais, il en reste aujourd'hui environ 400 appartenant à des administrations, des musées, des ambassades, à différents organismes, à des entreprises et à des particuliers.

     

    Sources :

    Marquer la Ville (signes, traces, empreintes du pouvoir XIIème au XVIème siècles), en particulier le chapitre de Frédérique consacré à l’Émergence de l’Hôtel particulier – entre ostentation et intimité. (Ed de la Sorbonne)

    Exposition « l’Hôtel particulier, une ambition parisienne » Cité de l’architecture nov 2011- février 2012

    « Les hôtels particuliers de Paris »  Alexandre Gady (Ed Parigramme)

     

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    A1 Chœur d'enfants de l'orchestre de Paris

     
     
     
     
    La mairie du IVe annonce un concert exceptionnel de Noël du Chœur d'enfants de l'orchestre de Paris qui aura lieu dans ses locaux, place Baudoyer le samedi 16 décembre à 16h00.
     
    Au programme Benjamin BRITTEN, en particulier la superbe "Ceremony of carols" composée en 1942 sur 11 textes de Noël,  et Fabien WAKSMAN (professeur d'harmonie au conservatoire supérieur de musique et de danse de Paris) dont sera interprétée la composition "Sumanga"

     

    Daniel  HARDING Directeur musical
    Lionel SOW Chef de chœur de l’orchestre de Paris
    Edwin BAUDO, Marie DEREMBLE-WAUQUIEZ, Marie JOUBINAUX, Béatrice WARCOLLIER Chefs de chœur associés
     
    Le Chœur est composé de 85 enfants  âgés de 9 à 14 ans qui chantent sous la baguette des plus grands chefs. Ils reçoivent une formation exigeante sur le temps extra-scolaire. 
     
     
    A écouter absolument.