Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Auteur/autrice : Vivre le Marais

  • Berges 3La berge rive droite (IVe) entre le pont Marie et le pont Louis-Philippe, samedi 25 mars à 16h00 (Photos VlM)

     

    On comprend devant ce spectacle que l'UNESCO ait inscrit les berges de la Seine au patrimoine mondial de l'humanité. Le trajet qui va du pont des Arts au pont de Sully en passant successivement sous le Pont-Neuf puis les ponts au Change, Notre-Dame, d'Arcole, Louis-Philippe et Marie est un ravissement. Le Palais de Justice et la Conciergerie, puis l'Hôtel-Dieu et l'Île Saint-Louis avec ses immeubles-hôtels particuliers du bord de Seine fournissent au parcours un décor de rêve.

    Depuis la fermeture des berges à la circulation automobile, la mairie de Paris a procédé à une série d'aménagements destinés aux visiteurs : buvettes, toilettes publiques, tables et bancs, terrains de pétanque, mur de varappe, agrès, hamacs et parcours aventures, sans oublier les pelouses pour les amateurs de farniente. On devine même sous des bâches, des sortes de vélos d'appartement qui attendent leur mise en service.

    Les adeptes des circulations douces ont pris possession de l'espace protégé qui leur est offert : vélos, VTTs,  rollers, trottinettes, gyropodes et skateboards slaloment au milieu des piétons, dangereusement parfois.

     

    Berge 1

    Il y deux semaines à peine cette berge était presque déserte. C'était un délice de s'y attarder. Passé l'équinoxe, avec l'arrivée du beau temps et des rayons de soleil, la foule s'y est ruée en masse comme le montre cette photo au pont Louis-Philippe. Elle préfigure ce que sera la situation en mai-juin-juillet et au-delà pour peu que le temps s'y prête.

     

    Berges 2

     

    Les pelouses, déjà très recherchées, pourraient subir le sort des plages de la Côte d'Azur avec des candidats à la bronzette au coude à coude sur l'espace d'un timbre-poste.

    On ne dispose d'aucun moyen de limiter la foule. Il faut donc s'attendre, du fait de l'attractivité du site, à une fréquentation massive. Il faut souhaiter que la municipalité y ait songé et anticipé les problèmes de sécurité et de propreté. A ce stade, le dispositif déployé est sérieux. Les corbeilles sont nombreuses et de multiples engins de nettoiement sont présents pour intervenir en temps réel. Qu'en sera-t-il quand leur déplacement au milieu de la foule sera contrarié ?

    Il n'est pas l'heure encore de dresser des bilans. L'initiative de la Maire de Paris est généreuse, courageuse et inspirée. Les berges se présentent comme un lieu de promenade idyllique qui en enchantera plus d'un. En tant que riverain, il est possible de choisir le jour et l'heure. Il est probable que les matins de semaine nous réservent même en été, même les week-ends, des moments de tranquillité pour jouir pleinement du cadre exceptionnel qui s'offre à nous.

    A deux pas de là, sur les quais rive haute, on paie encore le prix du report de trafic qui accompagne la fermeture des voies basses, comme le souligne un rapport "d'Environnement Magazine" qui se base sur des constatations de BruitParif. Christophe Najdovski, Maire-Adjoint en charge des déplacements et de la voirie à l'Hôtel de Ville mise sur une évolution, lente mais probable, des comportements et la création de transports en communs supplémentaires comme le "tram-bus" sur les quais rive droite, dont le lancement est prévu dès l'an prochain.

    TrambusTram-bus : un bus électrique articulé qui circule sur voies protégées (Photo l'Economist)

     

    Il reste que les berges sont un pari auquel on veut croire mais des raisons objectives basées sur des nuisances prévisibles nous conduisent pour le moment à en douter. Il plane sur ce lieu paradisiaque l'ombre du canal St Martin et du secteur Oberkampf. Tout va dépendre de l'orientation donnée à ce nouveau "Parc des Rives de Seine", de son exploitation marchande et, naturellement, des moyens de supervision, de contrôle et d'intervention que la mairie, avec l'aide de sa nouvelle direction "anti-incivilités" (DPSP), sera désireuse et capable de mettre en œuvre. Rendez-vous pour un bilan à la fin de l'été.

    Gérard Simonet

     


  • IMG_0453Ex pâtisserie à céder 21 rue Rambuteau (IVe) (photo VlM)

     

    Images peu communes pour cette rue si fréquentée, deux commerces de la rue Rambuteau IVe (une pâtisserie au N° 21 et un magasin de yaourts glacés au N° 25 dont nous avions dénoncé l’aspect décalé et voyant) sont à céder depuis plusieurs mois. Une pizzeria qui avait pignon sur rue, Nolita, ouverte voilà cinq ans à l’angle de la rue Pecquay, vient de fermer en fin de semaine dernière en raison d’une baisse persistante d’activité, sans doute plus marquée que dans d'autres magasins. Elle serait remplacée dit-on par une boulangerie japonaise.

    Le commerce souffre !

     

    IMG_0452Ex magasin de yaourts glacés à céder 25 rue Rambuteau (IVe) (photo VlM) 

     

    Nous l’avons signalé à plusieurs reprises, la faible croissance, la chute du nombre de touristes et la baisse persistante de la consommation ont raison de certaines activités. Même l’ouverture le dimanche n’est pas la panacée comme le précisent des médias concernant la FNAC qui aurait ce jour-là une fréquentation moindre que celle escomptée.

    En réalité, ces petits exemples illustrent l’évolution des modes de consommation. Aujourd’hui le consommateur achète de plus en plus par Internet, achète utile et privilégie davantage les loisirs.

    IMG_0455La pizzeria "Nolita"  à l'angle des rues Rambuteau et Pecquay a fermé ses portes le 25 mars (photo VlM)

     

    Cette évolution et ce comportement qui se sont installés peu à peu sont devenus pérennes et expliquent en partie la disparition de commerces de bouche et de proximité  que nous avions soulignée dans différents articles.

    Dominique Feutry

     

  • Gay games 2018Affiche d'annonce des Gay Games 2018

     

    Bertrand Delanoë avait postulé pour ces jeux mais contrairement aux jeux olympiques où il avait été battu par la candidature de Londres il en avait obtenu l'organisation pour 2018. Nous y sommes presque. De quoi s'agit-il ?

    Il y a matière à être perplexe. L'affiche parle de "jeux de la diversité". Est-ce à dire que les jeux olympiques ne le sont pas ? On croit savoir pourtant qu'ils sont ouverts à tous les athlètes du monde, quels que soient leur nationalité, leur couleur, leur sexe, leur religion et quoi encore ?

    La mairie de Paris se livre à un exercice d'acrobate pour répondre à ces questions en dédiant plusieurs pages de son site à l'évènement.

    Nous ne sommes pas plus favorables à cette initiative que nous ne le sommes à la candidature de Paris à l'organisation des JO de 2024. Mettre les projecteurs sur Paris, qui souffre d'un excès de fréquentation et notamment l'été, c'est aggraver les difficultés de la Ville à assurer sa propreté, sa sécurité et son confort de vie. Il serait cruel pour la  municipalité de parler à cette occasion des rats, mais si on se refuse à y penser nous-mêmes les observateurs étrangers ne s'en privent pas !

    De surcroît, on ne dispose pas d'information sur le financement de l'opération mais il y a des raisons de craindre qu'elle ne sera pas neutre et susceptible d'accentuer le déficit de la Ville.

    Quant à la pertinence de ces jeux, il est possible que nos péchions par excès de prévention à l'égard d'un évènement dont les contours nous semblent assez vagues. Les pages d'explication de la mairie ne nous éclairent pas vraiment. S'il existe des arguments intelligibles et rationnels, nous sommes désireux de les entendre et de modifier en conséquence un jugement quelque peu dérouté par les rares informations dont nous disposons.

    GS

     

  • RVV madrid 25 03 17

     

    Europa debate en Madrid los problemas del centro histórico de las ciudades

     

    Sous ce titre (l'Europe débat à Madrid des problèmes des centres historiques des villes), le journal "eldiario.es" rapporte les débats des participants réunis à Madrid pour témoigner de la situation dans 80 villes européennes.

    L'article d'Eldiario

    Les communautés françaises "Vivre Paris !" et "Vivre la Ville !", dont "Vivre le Marais !" est membre fondateur, y participent activement avec la présence de plusieurs de leurs représentants. On constate que partout en Europe les problèmes des centres-villes entre des riverains qui revendiquent leur droit de vivre et de dormir tranquillement chez eux et des commerces de boissons ouverts la nuit avec une clientèle bruyante qui abuse de l'alcool et envahit l'espace public.

    Le communiqué de "Vivre Paris !"

     En direct de Madrid : un message de Jean-François Revah, association du XIe arrondissement de Paris :

    "A Madrid pour la troisième réunion internationale des associations de riverains du réseau "Vivre la Ville !" en Europe, sont présentes 80 associations de sept pays : la société civile est bien décidée à obliger les autorités (élus nationaux et municipaux, police nationale et municipale, syndicats professionnels) à jouer leur rôle de protection des populations, une mission qu'aujourd'hui ces autorités n'assument pas".
     
    "La réunion se poursuit ce dimanche matin avec la mise en commun des ateliers : ambiance très positive ; les conclusions seront rapidement disponibles."
     
     
     
  • Gaspillage-2

    Agent nettoiement 27 02 12

    Ces images illustrent de manière suggestive deux des sujets du prochain conseil de Paris des 27, 28 et 29 mars  dont voici l'ordre du jour : le gaspillage des ressources municipales dans l'attribution  de subventions aux associations, qui occupe les conseils de façon récurrente et massive, et le lancement par la Maire Anne Hidalgo d'un "plan propreté pour Paris"

     

    Nous mettons ces deux dossiers en perspective car nous exprimons depuis des années des réserves sur le déluge de subventions que la mairie de Paris accorde à des associations dont l'utilité ne convainc que ceux qui en tirent profit. Ainsi on trouve une fois de plus une subvention de 100.000 € pour AMUON qui finance les "Pierrots de la Nuit" et une autre du 30.000 € au bénéfice de "Culture Bars-Bar", un  collectif qui milite pour que les bars restent ouverts la nuit et accueillent des musiciens, sans considération pour la tranquillité de ceux qui vivent et dorment autour.

    Tous deux, qui ont leur rond de serviette au conseil de la nuit de M. Frédéric Hocquard, défendent les intérêts marchands des industriels de la nuit et des producteurs/distributeurs de boissons alcooliques qui mettent en péril la santé des jeunes générations. Est-ce une raison valable pour que nos impôts contribuent à leur prospérité ?

    Car les sommes allouées sont considérables. Il convient de faire un  tri sélectif entre associations d'intérêt public incontestable et celles qui sont pour le moins fantaisistes et ne doivent leurs moyens d'existence qu'à leur proximité politique ou idéologique avec ceux qui les soutiennent. Nous avions estimé le chiffre à 300 Millions d'€ par an. La Maire de Paris l'évalue à 260 Millions. Nous sommes bien dans les mêmes magnitudes. Si on totalise les chiffres annoncés pour le mois de mars 2017 dans l'ordre du jour on trouve 19,2 Millions d'€ ce qui correspond à une tendance de 230 Millions sur 12 mois pour autant que le phénomène soit linéaire.

    Le décret n°2006-887 du 17 juillet 2006 fait obligation aux grandes villes de mettre en ligne sur Internet la liste des associations subventionnées et le montant des sommes reçues. La mairie de Paris s'en est acquittée avec réticence (nous avons été dans l'obligation de faire intervenir plusieurs fois le Préfet de Paris Île-de-France). Cette année, l'information relative à 2015 (sic) n'est toujours pas disponible et le Préfet est resté sourd ou inopérant jusqu'à présent à nos requêtes….

    ******

    En regard de ces largesses dont l'inutilité saute malheureusement aux yeux, il y a la problématique de la propreté de Paris. Nous nous refusons à faire de la démagogie sur un sujet qui déclenche régulièrement les invectives d'une partie de la population et souvent à juste titre. Il est clair qu'il n'est pas aisé de faire régner une propreté exemplaire sur une ville de 2,2 Millions d'habitants qui reçoit chaque année 50 Millions de visiteurs français et étrangers sur une superficie de 100 km² seulement.

    Nous avons régulièrement invité les responsables du dossier, notamment Mao Péninou Maire-adjoint de Paris en charge de la propreté, à obtenir de la Maire qu'elle puise dans les subventions inutiles aux associations ne serait-ce que 10 % de la manne. Ils disposeraient ainsi de 25 à 30 Millions d'€ supplémentaires pour financer des décisions aptes à améliorer la propreté. Au vu des dix mesures proposées par Mme Hidalgo, nous voyons bien qu'elle ne nous suit pas. Tout au plus prévoit-elle d'augmenter les effectifs, donc la dépense, en laissant penser qu'elle sera financée par un déficit supplémentaire….

    Banc public tagué 27 02 12Banc public tagué 27 02 12

     

    La bonne nouvelle toutefois c'est que l'Hôtel de Ville a entendu les parisiens et que la Maire réagit avec un plan d'actions. Les rats, dont nous avons été les premiers à signaler la présence autour de la Tour St Jacques, ont été le catalyseur d'une réaction qu'on espère salutaire. Au-delà des mesures annoncées, auxquelles on adhère évidemment, on tient à faire quelques remarques et prodiguer des conseils qui s’appuient sur notre connaissance du terrain :

    • Plus encore que d'effectifs, les services de la propreté ont besoin d'accroitre leur productivité. On murmure que des entreprises privées pourraient coûter beaucoup moins cher que des agents statutaires et accepter des exigences de métier que l'intransigeance des syndicats de la fonction territoriale exclut.
    • L'hyper-densité de Paris rend difficile son entretien et sa sécurité, notamment dans les quartiers touristiques. La politique de sur-densification du logement et de l'activité économique dans le centre de Paris et l'aspiration à héberger des évènements comme les jeux olympiques sont antinomiques de l'ambition de rendre la ville propre et sure.
    • La propreté doit être comprise dans une acception très large qui inclut toutes les composantes du paysage urbain car c'est d'elles que dépend le sentiment de propreté ou de saleté de l'environnement. Livrons les en foule : affiches sauvages, affichettes et stickers sur poteaux descentes d'eau et plaques de rues, graffitis sur les murs, les volets métalliques, les armoires électriques de commande des feux de croisements, souillures sur les parcmètres, les bancs publics, les jardinières, les coffrets électriques de commande de l'éclairage public. Les cabines "autolib" doivent être repensées car elles sont affreusement dégradées. Les boites à lettres de la Poste méritent aussi d'être entretenues car on a honte pour elles !

    Nous sommes attentifs à la mise en œuvre des mesures annoncées et à la montée en puissance de la DPSP (direction de la prévention, de la sécurité et de la protection) qui est chargée de la lutte contre les incivilités à côté de la police qui reste elle mobilisée sur les crimes, délits et infractions ; avec du reste une articulation qui reste à inventer car elle donne déjà quelques signes de grippage…

    Gérard Simonet

     

  • Sans-titreCe modèle de Vélib' fera peut-être bientôt partie du passé

     

     

    Différents médias dont « Le Parisien » se font l’écho des orientations qu’aurait prises la commission d’appel d’offre du syndicat mixte Vélib’ concernant le renouvellement pour 15 ans (à compter de janvier 2018) du contrat d’exploitation de Vélib’ (voir notre article du 08 janvier 2017). Il semblerait que la société Smoove ait davantage les faveurs que JCDecaux qui s’est pourtant associée à la SNCF et à la RATP pour répondre à l’appel d’offre.

    Moove est une entreprise montpelliéraine d’une quarantaine de salariés réalisant un peu moins de 10 millions d’€ de chiffre d’affaires. Elle a remporté différentes contrats dans 26 villes (dont Moscou) et 14 pays.

    Rappelons que le réseau Vélib’, ce sont 18 000 vélos regroupés sur 1 200 stations et 300 000 abonnés…

    Des contraintes nouvelles sont imposées dans le cahier des charges de l’appel en cours. Tout d’abord une extension de Vélib’ aux communes de la métropole du Grand Paris, des bicyclettes plus légères, à 30% électriques, et surtout davantage sécurisées (les dégradations nécessitent de remplacer chaque année 70% des vélos!).

    Si le syndicat mixte Vélib’ change d’exploitant alors tous les matériels, y compris ceux des stations, devront être remplacés.

    Le choix de l’exploitant devrait être connu dans les toutes prochaines semaines. Il sera intréessant de connaître le coût de cette décision pour la collectivité et si pour l'usager le tarif sera maintenu ou modifié.

  • Galerie_perrotin_-_visuel1L'entrée de la galerie Perrotin 76 rue de Turenne (IIIe)

     

     Le printemps est arrivé et les météorologues nous prédisent un week-end clément, l’occasion de bénéficier de la riche offre culturelle de notre quartier pour laquelle nous avons déjà donné quelques indications (nos articles des 09 février et 03 mars 2017). Nous les complétons par quelques informations qui rendent notre panorama plus exhaustif.

    Ainsi la galerie Emmanuel Perrotin présente jusqu’au 13 mai dans ses locaux situés 76 rue de Turenne (IIIe) deux expositions. La première est dénommée « The Jelly Civilization » par Aya Takano. Cette dernière est ainsi décrite dans la présentation de l’exposition, « peintre, dessinatrice, auteur de science-fiction et de mangas, elle fait partie du studio de production artistique Kaikai Kiki…Inspirée par tous les arts, des estampes … de la période Edo à l’impressionnisme, d’Ozamu Tezuka à Gustav Klimt, l’artiste a construit un univers qui lui est propre. Un univers fait d’une infinité de mondes… ».

    La seconde exposition est une exposition du collectif « Information Fiction Publicité (IFP) » à l’occasion de la publication d’une monographie aux Presses du Réel / Editions Perrotin. L’exposition présente un ensemble d’œuvres historiques du collectif.  « Entre agence, marque et collectif artistique, IFP interroge le statut d’auteur d’une œuvre : leurs travaux – dans lesquels le nuage est un motif récurrent – ne sont jamais signés et échappent ainsi à la tyrannie du nom. L’influence d’IFP sur l’art contemporain est prégnante, notamment par leur déconstruction, les concepts de représentation, d’exposition, de diffusion et de médiatisation de l’art… Le ciel, motif emblématique du collectif, domine l’exposition de son image séduisante. Disséminée dans des caissons lumineux, sur des paravents, dans un film, la présence du ciel baigne les espaces ?… »  (Chris Sharp).

     

    859344_exposition-belaustegui-estampes-contamporaines_121613L'affiche de l'exposition de Jean-Michle Balaustegui, galerie Otemps'tik

     

    La galerie Otemps'tik 21 rue Saint Paul (IVe) présente les « Estampes originales contemporaines de Jean-Michel Belaustegui ». L’artiste initié très jeune à la photographie    «… fait converger » dit la critique « la photographie, le dessin et la peinture dans des estampes à fort impact esthétique. » Les estampes de linoleum gravé "révèlent toute l'esthétique de notre monde urbain, de l’homme dans son univers urbain."  Toutes sont réalisées entièrement à la main, signées et numérotées.

    Au musée Victor Hugo, place des Vosges (IVe), jusqu’au 30 avril 2017, l’exposition « le poème s’expose » permet aux visiteurs de comprendre le fonctionnement, les références et l’articulation d’un poème dans le recueil des "Feuilles d'automne "paru en 1831. Résultat des travaux de 9 classes de lycées de l'académie de Créteil, sont présentées «  des réalisations étonnantes aux formes très variées : films, photographies, dessins librement inspirés par tel ou tel vers, réalisation d'un fauteuil, boléros, pour un lycée professionnel du textile… l'écriture collective d'un poème et chanson, comme un prolongement ou une traduction de l'œuvre de Victor Hugo. Des œuvres de Piranèse, John Martin, François de Nomé et de Victor Hugo montrent des visions d'architectures fantastiques auxquelles Hugo a pu se référer pour construire celles du poème. »

     

    Nous conseillons enfin deux intéressantes conférences.

    Le mercredi 29 mars à 19h, le Pavillon de l’Arsenal recevra Valérie Guillaume, conservatrice du patrimoine, Directrice du musée Carnavalet – Histoire de Paris, de la Crypte Archéologique de l’Ile de la Cité et des Catacombes pour une conférence sur le thème "Le musée Carnavalet, une création haussmannienne ?" dans le cadre du cycle de conférences « Histoires haussmanniennes » en lien avec l’exposition « Paris Haussmann – Modèle de ville ». 
     
    Le jeudi 6 avril à 18h30, la Crypte Archéologique de l’Ile de la Cité recevra Valentine Weiss, conservateur du patrimoine, responsable du Centre de topographie parisienne (Archives nationales) et Patrick Latour, conservateur en chef, directeur adjoint de la Bibliothèque Mazarine pour une conférence sur le thème "Histoire de la Tour de Nesle
     

     

     

  •   Beaubourg 24 03 17Centre Georges Pompidou rue Saint Martin (IVe), étrangement affublé de bâches qui selon nos informations préparent l'édifice à une soirée privée organisée par un grand groupe international le samedi 25 mars (photo VlM/JT)

     

     

    Néanmoins, plus proche de nous à l’occasion de ses 40 ans, et durant toute l’année 2017, le musée du Centre Georges Pompidou organise une collecte d’archives populaires spéciale qui est différente de la « Grande collecte » lancée en 2014 par des Archives nationales, lors du centenaire de la Grande Guerre.

    En effet cette tâche a été confiée à un écrivain historien, directeur de recherches au CNRS qui assure une permanence tous les jeudis de 18h00 à 20h00 (Forum O).

    Philippe Artières définit sa mission en précisant « … J’espère faire émerger un portrait en creux, composé des fragments de chacun dans la relation intime qu’il entretient avec ce lieu… Cette archive sensible peut prendre la forme d’un texte, d’une photographie numérique, d’un enregistrement oral… Elle est à « inventer » comme on découvre un trésor. »

    Alors avis à ceux qui souhaitent laisser leur empreinte pour cet anniversaire de ce qui est devenu une véritable "institution", afin "d'inspirer et de susciter l’écriture d’une histoire sensible du Centre Pompidou."

     

    Postscriptum

    "Voilà vite prise de la fenêtre de mon salon sur la rue St Martin à 00H16 du matin 
    ce que NIKE (on connait maintenant le nom de l'entreprise - NDLR) nous fait voir et sans
    compter ce qu'il nous a fait entendre avec ses essais de sono ! Au cas où cela pourrait être utile... Bon week-end à vous. Pour nous en face de ces images ce soir, cela va être encore hélas
    une nuit agitée. Plus celles à prévoir ensuite pour l' enlèvement de ce matériel : cabines
    sono, projecteurs et photos, animations de cette publicité".

    Nike

     

  •   85061Jardin potager sur le toit de l'Hôtel de Ville de Paris

     

    En novembre, dans le cadre du projet d’agriculture urbaine, un potager était installé sur le toit de la Mairie de Paris 4 rue de Lobau (IVe). Basilic, fraises, framboises, menthe, sauge, thym et autres plantes et  ruches  ont ainsi rejoint 300 pieds de vigne (voir notre article du 19 octobre 2016).

    Au même moment un projet de potager et houblonnière était annoncé sur les toits de l’Opéra Bastille, alors que sa « grande sœur »,  l’Opéra Garnier,  a acquis depuis quelques  temps déjà  une certaine renommée pour ses ruchers comme ceux du Crédit Municipal rue des Francs Bourgeois (notre article du 08 novembre 2012) ou  sur le toit de la mairie du IVe (notre article du 13 janvier 2017).

    Le Bulletin municipal officiel de la Ville de Paris (BMO) du 17 mars, dans la liste des  permis de construire déposés,  mentionne la demande  émanant de la Direction du patrimoine et de l’architecture de la Ville de Paris  d’installation d’un potager urbain sur le toit–terrasse du bâtiment situé au carrefour des rues Gabriel  Vicaire (N° 4-6) Eugène Spüler (N° 5) et Dupetit-Thouars (N° 11) , juste derrière le Square du  Temple (IIIe).

    Cette nouvelle tendance de l’agriculture citadine a été saluée par le journal  « Les Échos » qui titrait dans son édition du 29 avril 2016, « Salades sur le toit, tomates en pied d’immeubles, radis sur le balcon… »,  et rappelait que les entreprises avec les « Corporate  gardens »,  les administrations, les restaurants, les grands magasins  (le BHV par exemple)  succombaient eux aussi à cette tendance. Une sorte de prolongement naturel au développement des jardins  partagés  dont la mode nous est venue de New York et à l’origine de la charte « Main Verte »  fixant le cahier des charges de ces nouveaux espaces cultivés.

     

    Potager_bhvLe projet d'aménagement d'un potager sur le toit du BHV-Marais 

     

     Au–delà du côté plaisant et écologique de ce mouvement, ne négligeons pas les problèmes que sous-tend l’installation d’un toit-potager ou jardin, sur une terrasse.  Il nécessite en effet des investissements coûteux surtout si le toit n’a pas été construit pour supporter le poids élevé de la terre, sans oublier la question de l’étanchéité et de l’accès sécurisé pour les personnes qui  s’y rendront. Il est d’ailleurs recommandé désormais que les nouvelles constructions intègrent cette évolution dans l’utilisation des toits.

    « Produire, consommer et recycler sur place » est devenu un écosystème comme le seront peut-être demain les  « micro fermes urbaines ».  Sur les toits, il faut le souligner, les plantes, à la différence de celles poussant dans les sols urbains pollués,  dégradent et utilisent le dioxyde d’azote et l’ozone pendant que les particules de carbone partent avec la pluie. On ne peut cependant pas parler de récoltes  « Bio », car ce label impose de « cultiver en pleine terre… »

    Terminons ces explications en insistant sur le fait que si nous sommes favorables à l’aménagement de potagers sur les toits, nous restons contre l’aménagement des toits en terrasses-bars à ciel ouvert  qui sont source de nuisances sonores allant jusqu’à « pourrir » toute la vie d’un quartier.

    Dominique Feutry

     

  • Vieille Temple dimanche 12 octobre
        Touristes rue Vieille du Temple (IVe) (photo VlM)

     

     

    Le plan de relance du tourisme annoncé par le gouvernement en novembre comportait un volet intitulé la « Saison culturelle 2017 à Paris et Ile de France », comme l’avait précisé la Ministre de la Culture lors de l’ouverture des premières rencontres du tourisme culturel organisées en décembre au Centre Pompidou.

    C’est dans le cadre du Palais Garnier que vient d'être présentée cette offre culturelle qui vise « à valoriser sa richesse et sa diversité… »  Elle s’inscrit dit le communiqué de presse dans la relance destinée à renforcer la place de Paris de première destination touristique mondiale (50 millions de visiteurs par an). Toute cette action est menée en collaboration avec  Atout France (l'Agence de développement touristique de la France, unique opérateur de l'État dans le secteur du tourisme), l’Office de tourisme et des congrès de Paris et le Comité régional du tourisme, la Mairie de Paris et la Région.

    Ainsi un « agenda culturel » en plusieurs langues, en marque blanche et disponible sur Internet, présente les programmes culturels de Paris et la région. Cinq cents ont ainsi été recensés. Cet agenda devrait d’ailleurs être étendu ultérieurement à toute la France.

    Un film a été tourné en partenariat avec France Télévisions. Il «  est intégré dans la campagne de communication d’Atout France et diffusé, entre autres, sur les réseaux de France Télévisions et de France Médias Monde…sur les sites Internet et les réseaux sociaux… » La Saison culturelle 2017 sera promue au travers d’une campagne de communication internationale.

    ImLe logo de la Saison culturelle 2017

     

    Enfin des actions de promotion sont prévues périodiquement auprès de la presse en France et à l’étranger afin de « présenter en avant-première les grandes expositions dans des musées parisiens et franciliens, des spectacles dans des institutions du spectacle vivant, mais aussi leur faire découvrir des lieux méconnus. »

    C’est ainsi que les événements culturels du Marais, notamment les expositions actuelles dont nous vous avons parlé (« Sérénissime Venise au musée Cognacq-Jay », « L’or du pouvoir » dans la crypte de Notre-Dame, les manifestations du Centre Pompidou à l’occasion de ses 40 ans) ainsi que l’exposition d’Olga Picasso au musée Picasso ou même celle du peintre Kiefer qui habite le Marais, au musée Rodin, sont mentionnés dans « l’agenda culturel » cité plus haut.

    Ces actions pour redynamiser le tourisme sont bienvenues mais n’oublions pas qu’elles doivent s’accompagner, en particulier dans le Marais très fréquenté, de mesures parallèles telles que davantage de propreté, une surveillance accrue des services de police dans les lieux les plus fréquentés afin d’éviter les vols et un contrôle plus ferme des fêtards nocturnes dont nous avons maintes fois souligné les débordements qui nuisent à la santé et à la qualité de vie des riverains.

    Dominique Feutry