Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Auteur/autrice : Vivre le Marais

  • Particules fines prév'air 29 12 16

    Carte Prév'Air (*) de la teneur de l'atmosphère de l'île-de-France en particules fines le jeudi 29 décembre 2016 (cliquer gauche sur la carte pour une meilleure définition)

     

    La présence d'un anticyclone (hautes pressions) sur l'Île-de-France fait barrage aux vents et précipitations et maintient un taux élevé de particules fines sur Paris et la région. Cette pollution, qui est génératrice de cancers et autres maladies respiratoires, est centrée sur Paris intra-muros. La tache rouge sur la carte ressemble à une comète dont le noyau rouge sombre est Paris et dont la queue suit en s'atténuant la vallée de la Seine jusqu'à Rouen et Le Havre.

    On constate que cette situation se répète souvent et constitue pour notre santé un péril grave. Le gouvernement, la région Île-de-France et la municipalité de Paris doivent se concerter et se mettre d'accord sur des mesures qui ne soient pas purement cosmétiques. La réduction de la vitesse fait sourire : personne ne la respecte quand par chance il est possible d'aller vite … La circulation alternée parait plus sérieuse mais combien de véhicules y échappent car ils entrent dans les exceptions.

    L'interdiction des véhicules anciens et diesels apparait comme une mesure de bon sens. Elle a l'inconvénient de frapper ceux dont les ressources financières sont faibles. Il convient de les aider à changer de véhicule ou de mode de transport. La fermeture des voies sur berges qui satisfait certains, cause une gène indéniable à la collectivité. Il faut chercher des contreparties mais n'est-elle pas un mal nécessaire ? Un mal pour un bien précieux qui est notre santé.

    A parcourir cet inventaire de mesures on voit bien que les autorités tâtonnent quand elles ne se déchirent pas. On a besoin de décisions plus radicales et volens nolens on doit s'y préparer et convenir qu'il faut les accepter.

    Il faut aussi songer à la cohérence des politiques et ne pas vouloir "l'Ave Maria quand on fait Othello". Ainsi, la politique de densification de la population dans Paris intramuros qu'Anne Hidalgo et Ian Brossat mènent tambour battant en convertissant à grands frais tout ce qui traine en logements et en construisant des tours ne fait qu'accentuer le phénomène. En faisant tout pour concentrer l'attention du monde sur Paris (incitation au tourisme, maintien de Roland Garros au détriment des serres d'Auteuil, Jeux Olympiques de 2024, Gay Games de 2018, expo universelle en 2025), on serre le noyau de la comète au risque de l'écraser.

    Il n'y aura de lutte raisonnée contre la pollution atmosphérique que si l'on a le souci permanent de répartir l'activité économique, le tourisme, la population, de façon aussi équilibrée que possible sur l'ensemble du territoire national.

    Gérard Simonet

     

    (*) Prév'Air est une plateforme nationale de prévision de la qualité de l'air qui regroupe des informations     provenant d'associations agréées

     

  •   A12Point recyclage square du Temple (IIIe) (Photo Mairie de Paris)  

     

    Plutôt que de laisser son sapin sur le trottoir, il est préférable de le déposer à l’un des 150 points de collecte prévus dans les jardins de Paris jusqu’au 24 janvier. Si 29.000 sapins ont été recyclés fin 2010, leur nombre atteignait 70.000 en 2015 ! La mairie de Paris souhaite faire mieux encore cette année.

    Le recyclage vise à valoriser les déchets verts, les sapins sont transformés en broyat, puis utilisés comme paillage sur les massifs des jardins. Il faut savoir que l’abandon d’un sapin est passible d’une amende de 150 €.

    Pour le Marais les squares acceptant les sapins sont les suivants,

    • dans le IIIe : Émile-Chautemps, 98 bis boulevard de Sébastopol ; square du Temple, 64 rue de Bretagne et Léopold-Achille, 5 rue du Parc Royal
    • dans le IVe : Louis XIII, 1 place des Vosges ; Henri Galli, 9 bd Henri IV et Barye, 2 boulevard Henri IV. 

    Alors ayons une attitude responsable en allant déposer notre sapin dans les lieux indiqués, évitons par négligence d’encombrer les trottoir et de surcharger inutilement les services de la propreté.

    Dominique Feutry

     

  • 20161227_160439Biffins piazza Beaubourg (IVe) (Photo VlM)

     

    Depuis plusieurs mois des biffins (*) se sont installés et ont pris racine rue Rambuteau (IVe) face à l'enseigne Leroy Merlin et au cinéma voisin (voir notre article du 18 août 2015). Les touristes et passants nombreux à cet endroit imaginent être en présence d'un petit marché aux puces qui a pris de l'ampleur  alors que ces installations ne sont pas autorisées. Il s'agrandit de semaine en semaine… Puisque aux vieux livres et bibelots divers s'ajoutent dorénavant des bijoux africains et de l'artisanat andin, des lamas en peluche sont même proposés à la vente !

    Nous avons alerté le Commissariat du IVe car nous retrouvons ici une situation de non-droit comme d'autres qui sévissent ici et là, tel le nourrisseur de pigeons qui justement depuis des années amène malpropreté et risques de maladie tout en attirant les rats (la nouvelle plaie de Paris !) à quelques mètres de ce marché sauvage ou telles ces tentes installées depuis des mois devant l'église des Billettes rue des Archives (IVe). L'endroit est devenu très sale, le passage réservé aux piétons est réduit quand ces derniers ne sont pas indisposés par les occupants des tentes qui s'ingénient à quêter avec des gobelets pendus à des cannes à pêche qu'ils mettent sous le nez des passants !

    La mairie fait beaucoup de publicité autour de la DPSP, la nouvelle unité constituée après transfert d'effectifs issus de la Préfecture de Police qui va lutter contre les incivilités,  il y a lieu que la loi soit respectée partout où nécessaire. On s'étonne de  constater que dans certains cas les choses perdurent pour des raisons qui nous échappent et traduisent un laxisme, un laisser-aller des autorités qui continuent de nous surprendre malgré les belles déclarations.

    Dominique Feutry

     

    (*) ne pas confondre avec les fantassins de l'armée française qu'on appelle aussi de la sorte

     

  • Mur pignon v du t 4 fils 24 12 16Carrefour rue Vieille du Temple / rue des Quatre-Fils : le dépotoir-pétaudière du début de l'année a laissé la place à un espace domestiqué qui accueille une cabane de Noël. Le mur est revêtu d'affiches artistiques, dont la série s'étale le long de la rue des Quatre-Fils

     

    Ce que la municipalité ne sait pas faire à l'évidence si l'on en juge par le nombre d'espaces muraux que l'affichage sauvage a envahis, des particuliers le réussissent. Témoin ce carrefour dont on a longtemps désespéré tant il était le reflet d'une forme de décadence : carcasses de vélos désossés, armoires électriques couvertes de tags, sédiments d'affiches formant croutes sur les murs…. Les touristes prenaient des photos comme ils le font quand ils sont face à la misère du monde, comme ils l'ont fait par la suite devant les grilles du jardin de la Tour St Jacques pour perpétuer le souvenir de la présence de rats dans ce haut-lieu de Paris…

    On a eu la surprise agréable de constater la présence d'une animation avec la projection au-dessus des affiches décoratives de la neige tombant sur un sapin de Noël. Merci à ceux qui sont les auteurs de cette belle réalisation.

     

     

  • RvpIllustration "Vivre Paris !"

     

     En 2016 encore, les discussions à la Mairie de Paris autour des nuisances nocturnes ont ramené à la surface un serpent de mer : « la règle de l’antériorité » qui consiste à empêcher les riverains de se plaindre des nuisances qu'ils subissent s'ils se sont installés après l’établissement qui en est responsable.

    Il est hallucinant de constater l'énergie déployée par les professionnels de la boisson et de la nuit (notamment "Culture Bars Bar", soutenu par les "Pierrots de la Nuit"), qui ont l'oreille de certains à l'Hôtel de Ville, pour briser la résistance des parisiens attachés à leur tranquillité et à leur droit absolu au sommeil réparateur.

    Le réseau "Vivre Paris !" s'y oppose fermement sur de multiples fondements. Ses animateurs, dont une de leurs armes est l'humour, se sont livrés à une enquête-fiction dont nous vous invitons à prendre connaissance.

     

  • Cout 2Cout

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     Porte d'entrée de l'immeuble où vit notre plaignant place de la République (IIIe)

     

    Dans un courrier adressé en mai 2016 à la mairie du IIIe, ce riverain de la place de la République, qui avait déjà subi "Nuit Debout" au printemps dernier, demandait au Maire de son arrondissement de rétablir l'ordre auprès d'exploitants de terrasses fermées non conformes qui, en créant des recoins complices, favorisent l'exercice d'une délinquance active et dangereuse pour les habitants de l'immeuble concerné.

    Sans nouvelles en septembre, le même riverain écrivait à la mairie "Vous n'avez pas l'air de vous préoccuper de la situation qui est dramatique en bas de chez moi. Depuis trois jours, des toxicomanes se sont installés dans le renfoncement que créent les terrasses […..] à 19h00 la toxicomane était en train de faire une fellation à un homme dans le hall d'entrée […..] sans se préoccuper de l'existence d'enfants dans l'immeuble".

    Il renouvela sa protestation ces jours-ci avant de recevoir enfin une réponse de la mairie du IIIe, qui dit en substance : "le Maire du IIIe, en lien avec son Premier adjoint Gauthier Caron-Thibault a réuni récemment les services de la Ville impliqués à savoir Propreté, DPSP (prévention, sécurité et protection), Commissariat du IIIe, SAMU social et "maraudes". Il a été acté une coordination resserrée sur l'ensemble de ce dossier en matière de propreté et d'occupation de l'espace public"

    Nous avons nous-même adressé un courrier au Commissaire du IIIe pour demander une surveillance renforcée. Nous avons reçu de sa part une réponse qui nous laisse espérer un suivi attentif.

    En même temps que nos vœux, nous souhaitons à notre interlocuteur une nouvelle année "normale" où il soit enfin possible d'entrer chez soi et d'en sortir sans avoir à enjamber un campement, des tas de détritus et affronter des toxicomanes dont le comportement est imprévisible.

    Il apparait que le Maire a fait le nécessaire pour rétablir cet habitant dans ses droits élémentaires. L'avenir nous dira si le résultat est à la hauteur de nos attentes raisonnablement optimistes.

     

  • Temple 66 librairie 22 12 16Librairie Marian Goodman, 66 rue du temple (IIIe) (photo VlM)

     

    Cette boutique a la sobriété, le charme discret et le dépouillement qui conviennent au Marais. Elle remplace un local qui a hébergé un grossiste en maroquinerie et elle n'est pas la seule. A cet emplacement, face au Musée d'Art et d'Histoire du Judaïsme, on assiste ces dernières années au remplacement des commerces de gros par des activités qui s'adressent à un public varié.

    Au n° 64, "Parlux" a disparu. Il reste son enseigne en drapeau sur toute la hauteur du premier étage mais la marque a été effacée.  Ceux qui ont agi auraient dû aller plus loin et retirer l'objet en totalité. Il est en infraction violente aux règles du PSMV (*) qui imposent des dimensions hors tout inférieures à 80 centimètres, un positionnement au-dessous du plancher du premier étage et l'absence de tubes luminescents.

    Temple 66 parlux et qiu (2)Paysage plutôt sinistre de la rue il y a seulement 5 ans (Photo VlM)

     

    A la place, on trouve maintenant "Bobby Pins", un coiffeur glamour qui se qualifie de "hairdresser" pour être dans le vent et un magasin fantaisie qui fait dans les accessoires de mode, le "linen", les cadeaux et l'art de la table.

    Au 66, l'enseigne horizontale "Parlux" et sa devanture indigente ont laissé la place à la nouvelle boutique Marian Goodman qui combine librairie et galerie d'art.

    C'est le 14 janvier 2017 seulement que la librairie démarrera. Il s'y produit actuellement une exposition qui occupe la totalité des deux salles. Sur les cimaises, une artiste qui laisse perplexe : Annette Messager. Son exposition "A mon seul désir" atteste d'une obsession des organes génitaux féminins. Seins, pubis, vagins, utérus et trompes de Fallope agrémentés de phallus intrusifs ici et là, y règnent en abondance. Tout ceci sublimé par des intentions qui "articulent ce voyage intérieur au cœur de la féminité" et "marquent un affranchissement radical vis à vis de la forme et un acte créateur joyeusement libérateur". A voir pour se faire sa propre idée…

    Au passage, nous rendons hommage au designer qui a créé la devanture de ce nouveau magasin. Elle s'intègre parfaitement à l'architecture de l'immeuble qui est de bonne facture. Nous rappelons à ce propos que l'association a édité en son temps et tenu à jour un guide en forme de triptyque qui s'intitule : dépliant enseignes & devantures dans le Marais

    GS

     

    (*) PSMV : plan de sauvegarde et de mise en valeur

     

  • FusionIllustration BFM-TV

     

     

    En commission mixte paritaire du 21 décembre, députés et sénateurs ne se sont pas mis d’accord sur le texte de loi concernant le statut de Paris. Le point d’achoppement est celui de la fusion des quatre premiers arrondissements dénoncée depuis l’apparition de ce projet comme « une manœuvre électorale ».

    Bien que les synergies en matière de coûts et la volonté d’une meilleure représentativité électorale soient présentées comme les raisons principales à l’origine de ce projet de loi, le Sénat n’est pas convaincu et ne veut pas de cette fusion.

    Aussi le texte devra repasser en nouvelle lecture au Sénat et à l’Assemblée nationale, cette dernière ayant le dernier mot. Sauf recours devant le Conseil constitutionnel, la loi pourrait même être promulguée en mars. En cas de changement de majorité à la suite de l’élection présidentielle, des voix s’élèvent déjà pour demander que ce texte soit détricoté…

    Voilà qui promet encore des débats houleux alors que ce dossier n’est pas, comme nous l’avons déjà indiqué (article du 30 janvier 2016), une priorité pour la capitale.  La propreté, la sécurité, la pollution, la montée des incivilités sont aux yeux des parisiens des dossiers bien plus importants qui doivent être pris à bras le corps et pour lesquels, ils attendent en vain de véritables avancées.

    Dominique Feutry

     

  • P1090051Mur pignon "ensanglanté", 41 rue de Bretagne (IIIe)

     

    Cette "sanguine" a surpris rue de Bretagne. Elle s'étale sur le mur pignon de l'immeuble du 41 qui domine l'entrée ouest du Marché des Enfants Rouges. Elle est apparue il y a quelques jours et les observateurs s'interrogent sur sa signification. On s'accorde généralement à considérer qu'il s'agit d'un couteau planté dans une chair sanguinolente. Pas de quoi rassurer la population en période d'attentats en tous genres.

    C'est ce qu'en a pensé la mairie du IIIe qui s'est préoccupée tout de suite de son effacement. Hélas, s'il n'a fallu que quelques heures aux vandales pour réaliser cette œuvre dans l'obscurité complice de la nuit, en dépit de l'état d'urgence, le service d'intervention, malgré les engins dont il dispose, n'a pas trouvé en plusieurs jours le mode opératoire capable de réaliser son enlèvement.

    Quelqu'un cyniquement suggérait qu'on devrait retrouver les auteurs et leur en confier la charge moyennant une juste rémunération.

     

     

  •  IMG_0092La devanture du magasin "A la mère de famille" 23 rue Rambuteau (IVe) (Photo VlM)

     

     

    Les rues fréquentées du Marais, habituellement illuminées durant des fêtes, n’ont pas eu cette chance cette année ou trop peu.  

    Ce désolant constat surprend. Mais peut-être est-ce une façon d’accompagner la baisse de la fréquentation touristique ou bien une certaine morosité des affaires ?

    Si nous excluons les bâtiments publics tels les mairies, il existe quelques exceptions, le BHV Marais qui arbore de magnifiques décorations sur le thème de la montagne et certains magasins qui ont fait des efforts afin de rendre leur devanture festive, c'est  le cas par exemple  de la boutique  « A la mère de famille » 23 rue Rambuteau (IVe) dont on remarque les feux. Quelques commerces ont ici ou là posé prés de leur entrée un petit arbre illuminé ou accroché quelques guirlandes.

    En réalité l'ambiance de fête n'y est pas.

    Est-ce passé de mode ? A priori non, compte tenu des dépenses annoncées en cadeaux, jouets et victuailles durant cette période particulière de l'année.

    Est-ce une forme de repli sur soi, une forme d'indifférence vis à vis des autres. Nous osons ne pas y croire malgré les comportements égoïstes de notre société.

    Alors où faut-il chercher ce désamour ?

    Nous sommes dans un monde qui,  bien que beaucoup s'en défendent, se détache du conventionnel, du convenu, du traditionnel voire du "rituel" aussi. Signe des temps, tout ce qui fait la joie des plus jeunes, des adultes également ne doit-il pas être d'une certaine façon remisé ?

    Heureusement le nombre de parents qui sont allés  avec leurs enfants acheter le traditionnel sapin de Noël nous rassure quelque peu.

    Mais est-ce bien écologique de couper tant de sapins qui passées les fêtes finiront sur le trottoir ? Notre société n'en est pas à une contradiction près.

    Dominique Feutry