Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Auteur/autrice : Vivre le Marais

  • Duc ogerBertrand Duc-Oger, horloger-bijoutier de son état, citoyen du Marais

     

    On n'entre pas chez lui sans montrer patte-blanche : il faut passer par un des ces sas de contrôle comme on en trouvait à une époque dans les agences de banque. Ils sont tombés en désuétude depuis car, il faut le dire, leur présence décourage un peu le chaland et on sait par ailleurs qu'il n'y a plus d'argent à voler dans les banques.

    Bertrand qualifie le style de ses montres de "rétro" ou "vintage" et les classe en deux catégories : les "DIESE", une gamme dans laquelle "tout est permis", entendez "même un mécanisme à quartz", avec des prix très sages de 75 à 300 €, et les DUC-OGER où tout est mécanique avec balancier, automatique ou non, depuis la simple montre avec aiguilles et trotteuse jusqu'au modèle chronomètre en or qui indique les phases de la lune…

     

    Présent 2 (1)Présentoir de modèles "DIESE", version "dames", extra-plates

     

    Pour ces modèles de luxe, il faut casser la tirelire ou faire cotiser la famille et les amis car il en coûte plusieurs  milliers d'€ pour disposer d'une montre de prestige dont les séries ne dépassent pas quelques dizaines.

    Un regard marketing sur le marché montre qu'entre 10.000 et 50.000 €, il n'y a pas d'acheteurs. Trop cher pour les uns, pas assez pour les autres. Au-delà du seuil, le prix ne compte plus. Les acheteurs sont des gens pour qui l'argent a perdu son sens et il en existe un  nombre surprenant sur la planète. Riches industriels et gens du showbiz et du sport en France et à l'étranger, oligarques, princes ou émirs…. Les montres qui les intéressent valent 500.000 voire un million d'€ !

    ScanMécanisme d'une montre en or rose 18 carats, 3 compteurs, gravé main. Roue à colonnes, aciers anglés. Glace saphir, cadran nacre. Jour, mois à guichets, phases de la lune. Bracelet cuir crocodile de Louisiane.

     

    Pourquoi pas ! Pour un milliardaire, un tel accessoire ne représente qu'une fraction du millième de sa fortune. Il existe même des gens dont la richesse est insondable. Pour ceux-là la valeur de l'objet ne compte plus, c'est sa rareté, sa qualité exceptionnelle et son caractère unique qui sont recherchés.

    M. Duc-Oger n'a pas de réseau de distribution et n'en veut pas. Il fait peu de publicité mais avec lui "le luxe horloger atteint des sommets" et de cette altitude il voit les acheteurs venir à lui grâce à sa renommée et le bouche à oreilles qui fonctionne même au sein du gotha international.

    Gérard Simonet

     

     

  • A4Vue du terrain de sports jouxtant l'école Neuve Saint-Pierre (IVe) que l'on aperçoit sur la droite (Photo VlM)

     

    Derrière les murs de l'école Neuve Saint-Pierre au 15 de la rue éponyme (IVe) , jouxtant la cour de récréation, se trouve un terrain d'éducation physique et sportive de plein air où les jeunes du quartier viennent s'entraîner. Outre l'école, il est encadré par des immeubles donnant sur les rues Neuve Saint-Pierre, Beautreillis, Saint-Paul et même Charles V.

    Dans cette dernière, à la hauteur du terrain de sports, des travaux de réhabilitation vont être engagés au N° 8-10 afin d'y établir le Centre de Recherche Interdisciplinaire (CRI) comprenant des laboratoires de recherche, des salles de cours, des bureaux et une résidence pour étudiants doctorants (55 logements). Soit plus de 5.000 m² avec la démolition d'un bâtiment d'un étage, son remplacement par un nouveau de 5 étages, et la surélévation d'un autre immeuble qui passera de trois à cinq étages et sera même surmonté d'un sixème étage à caractère technique. Le financement, 17,8 millions d'€, est assuré par la Ville de Paris, la fondation Bettancourt-Schüller et la Région.

     

    Ces travaux ne rassurent pas les habitants voisins. Faut il en effet densifier davantage encore un quartier qui pêche justement par une trop forte densification, de surcroît dans un secteur où les immeubles sont classés et protégés ?  Le "remodelage" des fondations du CRI sera -t-il réellement sans conséquences pour les immeubles alentour ?  Quels types de recherches scientifiques seront menées alors que 6 extracteurs de vapeur sont prévus ? Quelle intensité de bruit, quelle nocivité cela va t-il entraîner ? De plus, en bordure du terrain de sport, à la place du mur plein que présente le bâtiment voué à la démolition, le nouveau bâtiment ultramoderne de 5 étages offrira une façade percée de 26 fenêtres : comment atténuer la gêne que cela présente pour les autres riverains,  privés accessoirement de quelques heures d'ensoleillement,  et qui eux bien sûr restent soumis aux strictes règles de préservation du patrimoine ? Enfin, est-il opportun de créer un campus universitaire en plein Marais ? Beaucoup de questions qui restent sans réponse…

    A3Vue des bâtiments à droite qui vont être remplacés ou restaurés pour installer le CRI (Photo VlM)

     

    Cerise sur le gâteau, il est aussi prévu de recouvrir le terrain de sport d'une sorte de bâche en matière plastique aux proportions impressionnantes, 30 m par 20 m et 7 m de  hauteur minimum…. A l'automne dernier, lors d'un conseil d'arrondissement, le Maire du IVe avait dit envisager cette installation. Le quartier manque de salles de sport il est vrai, il est d'ailleurs question d'en installer dans le cadre de la réhabilitation du boulevard Morland. Une réunion publique a bien eu lieu en février dernier pour la présentation de cette installation atypique mais les riverains ont compris que le projet était déjà décidé.

    IMG_2561Porche d'entrée de l'ancien Hôtel de Maillé 10 rue Charles V où sera installée une partie des locaux du CRI (Photo VlM)

     

    Organisés en collectif, ils dénoncent aujourd'hui un manque de concertation manifeste des habitants, ils s'insurgent contre ce projet qui ne s'inscrit pas du tout dans le Marais et son PSMV du fait de son emprise considérable qui va tuer le dégagement et étouffer l'espace de respiration qui existaient tout en confinant la cour de l'école Neuve Saint-Pierre. Les habitants craignent aussi le bruit car la portion dédiée aux sports de plein air, football-urbain, basket-ball et hand-ball se trouvera juste sous les fenêtres des 15 et 17 rue Beautreillis. 

    Enfin ils s’étonnent que l'on puisse réaliser des installations de cet ordre à un endroit où se trouvent les vestiges d'une nécropole mérovingienne et d'un cloître. Il n'ont pas connaissance d'accord qui aurait été donné par les autorités compétentes en l'espèce. On note enfin que le permis de construire n'est pas affiché  alors que celui du CRI l'est et que les travaux seraient imminents.

    Ils demandent à Christophe Girard que ces deux projets soient revus en tenant compte de leur avis et sont décidés à agir pour être entendus.

     

    Le collectif Beautreillis – Charles V – Saint-Paul – Neuve Saint-Pierre

     

  • Musée picasso et jardin thorigny 07 06 16Vue du jardin et d'un de ses cinq érables de la rue de Thorigny et de la façade du musée Picasso (Hôtel Salé) – (Photo PR)

     
     

    A propos du petit jardin rue de Thorigny, les habitants du IIIe ont découvert avec stupéfaction et révolte que le projet d’aménagement de la DEVE (direction de l’environnement et des espaces verts – mairie de Paris) prévoyait l’abattage des 5 arbres !

    Vers 1976, ces arbres ont été plantés âgés de 10 ans, sous la direction de l’architecte Michel Autheman, dans l’intention urbaine de créer un alignement avec le porche de l’hôtel Salé et un aménagement de jardin d’ombre avec fontaine, à 80 cm en contrebas de la chaussée.

    En 2016, ces érables ont cinquante ans, ne sont pas malades, mesurent environ 10 mètres de haut, procurent une ombre agréable en été et habillent la vue sur la façade rigide de la Maison  de Retraite rue de la Perle. Comme prévu, ils constituent, d’un côté le fond végétal sur lequel se détache le porche de l’hôtel Salé, de l’autre la transition avec l’îlot planté (30 m²) place de Thorigny.

    Récemment, en le retirant du bail de la maison de retraite, la mairie qui en est propriétaire a récupéré ce petit jardin ; elle a chargé la DEVE de son aménagement pour une ouverture au public. Curieusement, l’élue écologiste responsable, Laurence Hugues, n’aurait pas inscrit au cahier des charges la conservation des arbres.

    Le projet prévoit la mise à niveau avec le trottoir de la liaison à la parcelle de 358 m2 et sa division en 4 types d’espaces : jardin d’agrément, jardin haut, salon de lecture et allée de circulation. Deux jeunes arbres seront plantés, à des emplacements proches d’érables actuels.

    Ce projet a été présenté aux habitants le 21 mars 2016 lors d’une réunion en mairie, dont l’invitation ne précisait pas qu’elle serait décisionnelle et dont aucun compte-rendu n’aurait été rendu public.

    Les habitants ont appris la décision par des tracts collés sur les murs du Marais par les riverains. Consultés par eux, l’ABF (architecte des bâtiments de France), qui a pourtant donné son "avis conforme", ainsi que des pensionnaires de la maison de retraite auraient déclaré qu'ils n'avaient pas été clairement informés du sort des arbres.

    Les résidents du IIIe comprennent que ces arbres, qui n’ont jamais été taillés, projettent actuellement une ombre telle, que la plantation à leur pied paraît impossible.

    En revanche plusieurs possibilités de conservation existent comme la taille, la création de réservation aérée et drainée, l’enlèvement avec motte et remise en place au niveau du trottoir, ou le remplacement par des sujets âgés.

    À la réunion du 7 juin au soir, il était évident que les habitants du IIIe tiennent à leurs arbres et parlent de s’y enchaîner !

    Avant d’en arriver là, appuyés par l’association « Vivre le Marais ! » ils demandent à la mairie de mettre en attente le dépôt du « permis d’aménager » prévu cet été. Nous espérons vivement que lors de la réunion du 16 juin, la DEVE expliquera le fondement de ses propositions, prendra en compte les demandes des électeurs et répondra à leurs nombreuses interrogations.

    Patrice Roy

     

    Ci-dessous, à gauche le plan de l'état actuel et à droite le plan projeté par la DEVE avec l'implantation des arbres actuels s'ils étaient tous conservés (clic gauche dans l'image pour agrandir)

     
    Thorigny jardin plan 07 06 16

     

  •  Kvefr3445sSquare de la Tour Saint-Jacques

     

    Le conseil de quartier Saint-Merri vient d’annoncer un concert inhabituel de musique classique, d’une durée limitée qui sera donné le 12 juin à 18h00 dans le Square de la Tour Saint-Jacques par la classe de hautbois de Marika Lombardi et celle de basson de François Charruyer et Frédéric Bouteille du Conservatoire Mozart qui rappelons le couvre les 4 premiers arrondissements de Paris. Conservatoire qui vient d’ailleurs de réintégrer les Halles après de longues années de travaux.

    Le programme de la soirée proposée est riche puisqu’il sera possible d’entendre des pièces de Charpentier, Telemann, Mozart, Anna Magdalena Bach, François–René Gebauer et de plusieurs compositeurs contemporains anglais Colin Cowles, Rowley et Ridout.

    Plusieurs morceaux inattendus sont aussi prévus.

    Il est important que les jeunes musiciens qui vont se produire soient encouragés par votre présence qui nous l’espérons sera nombreuse. Cette audition en plein air est en effet une récompense pour les élèves comme pour leurs professeurs, après une année de travail assidu.

     

  • Police 4 1De gauche à droite : Dominique Feutry, Commissaire Eric Moyse, Emmanuel Dubail, Major Chabbat

     

    Comme à son habitude le Commissaire Eric Moyse reçoit "Vivre le Marais !" avec beaucoup de sollicitude lors du point périodique qui nous réunit. Il est assisté du major Jacques Chabbat et par Emmanuel Dubail, qui dirige la police administrative (établissements, fermetures administratives, expulsions, autorisations spéciales …).

    Nous évoquons le comportement étonnant et nouveau de certains magasins qui souvent nouvellement installés connaissent un afflux de clients occupant sur une longue file l’espace public encadrés par des vigiles privés ne laissant plus de place aux piétions pour circuler et aux véhicules pour stationner. Sur cette question la réponse de nos interlocuteurs est claire, une autorisation préalable doit être demandée. Elle est délivrée par la préfecture de police sur avis du commissariat. Ce type d’infraction relève du tribunal de police dès lors que ne sont constatées ni bagarres, ni nuisances sonores …

    Nous soulignons la recrudescence de l’affichage sauvage qui a pris des proportions importantes à l’occasion de l’ouverture de magasins dans le quartier (voir nos articles des 23 et 30 avril 2016), affichage qui s’ajoute au foisonnement de pancartes annonçant la "vente de tapis d'orient" que l’on découvre le week-end sur les potelets et panneaux de signalisation. Ce type de comportement peut être verbalisé dès lors que les « fauteurs » sont pris sur le fait. Une action vis à vis des « loueurs » de salles dans des hôtels ou des locaux privés constitue une sensibilisation qui n'est pas inutile sur les conséquences que nous dénonçons. Il est à noter qu’il appartient aussi à la Direction de la Prévention et de la Protection (DPP) de la ville de Paris de « lutter » contre cette forme d’incivilité.

    En ce qui concerne les établissements de nuit, il nous est précisé que l’unité de police administrative de l’arrondissement effectue chaque semaine de nombreux contrôles (autorisations de terrasses, tapage, respect de l’heure de fermeture..) qui conduisent à des verbalisations. Nous insistons sur le cas de la place du Marché Sainte Catherine, celui de la place Bourg Tibourg et sur certains établissements.

    Nous sommes informés que lors de la fête de la musique le 21 juin et de la "Marche des Fiertés" (Gay Pride) le 2 juillet des dispositions ont été prises en concertation avec la mairie (augmentation du nombre de containers et de toilettes publiques). La fermeture à la circulation de plusieurs rues du secteur Archives (rues Saintes Croix de la Bretonnerie, de la Verrerie et des Archives) a été décidée. L’horaire de fermeture des établissements n’ayant pas d’autorisation de nuit devra s’effectuer impérativement à 0h30 et la police y sera très attentive.

    Les établissements qui ont suscité des protestations, très vives quelques fois, d'habitants qui ont senti leur immeuble (à pans de bois) trembler seront sensibilisés afin de limiter les décibels à une niveau raisonnable

    Les bienfaits des caméras de surveillance (plan 1.000 caméras) sont soulignés avec l’exemple récent d’un enfant tombé dans la Seine durant la crue et qui a pu être sauvé car sa chute a été ainsi visualisée en direct…

    Nous remercions le Commissaire et ses équipes, conscients que nos préoccupations n’ont pas la même acuité que les évènements sur lesquels la police est fortement mobilisée depuis de nombreux mois.

    Dominique Feutry

     

  • Vosges 1 bis hôtel coulanges 02 11 09Hôtel Coulanges et son squat de 2009 (Photo VlM)


    Information révélée par les médias, l’Hôtel Coulanges situé 1bis place des Vosges, à l’angle de la rue de Birague (IVe), à ne pas confondre avec l’Hôtel de Coulanges 35-37 rue des Francs Bourgeois (IVe), vient de changer de propriétaire. L’heureux acquéreur est le très médiatique fondateur et patron de Free Xavier Niel. Les chiffres ont de quoi donner, le tournis une surface de 2 300 m2 qui aurait été payée 31,5 millions €, soit 16.000 € le m², pour 2.300 m².

    Cet édifice est emblématique à plus d’un titre. Construit en 1607 par son grand-père maternel, Madame de Sévigné y a vu le jour en 1626 (une plaque est apposée sur le bâtiment en souvenir de cet événement). Passé depuis lors de main en main cet ensemble en médiocre état échoit à Béatrice Cottin qui s’emploie dès 1960 et pendant 30 ans à le restaurer et à créer une quinzaine de petits logements, sans pouvoir mener la tâche à son terme.

    Squatté durant un an, en 2009, par le collectif étudiant "Jeudi Noir" qui voulait attirer l’attention sur le manque de logements à Paris, l’endroit défraie la chronique. Les héritiers, neveux et nièces de la précédente, devant s’acquitter de droits de succession élevés ont décidé de vendre cet hôtel particulier en bloc en non par appartement afin qu’il soit préservé, ce sur quoi s’est engagé l’acquéreur. Une des conditions de la vente stipulerait que soit installé un « Espace Béatrice Cottin avec un musée et une galerie ouverte à tous sous les arcades de la façade ».

    Tous les amoureux de la place des Vosges vont suivre avec intérêt la restauration et la transformation de cet immeuble dont on ne connait pas encore la destination future.

    Nous avons eu le privilège en 2009 de visiter l'intérieur grâce à un accord amiable avec l'occupant de l'époque, "Jeudi Noir", un  groupe d'étudiants qui avaient choisi judicieusement de le squatter "en douceur". A la lumière de l'actualité, nous invitons les amoureux du Marais (et les autres) à lire le reportage inédit que nous en avons fait le 2 novembre de cette année-là.

     

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    Carrefour temple haudriettes 06 06 16Emplacement de la caméra : sur un poteau à venir dont la base se trouve au centre de ces barrières de chantier (Photo VlM)

     

    Il existe mille et une raisons d'installer une caméra de surveillance en ce point. Il fut une époque où  ce carrefour était qualifié de "maudit", victime des livraisons massives des grossistes-importateurs de maroquinerie des rues du Temple, Chapon, Gravilliers … il était le siège de thromboses qui paralysaient le quartier.

    La situation s'est améliorée depuis. Les maroquiniers ont migré vers Aubervilliers. Les grossistes qui restent sont moins nombreux et sont majoritairement des bijoutiers-fantaisie qui n'ont pas les mêmes besoins d'entreposage et de livraisons.

    Si les rues sont plus calmes de jour, on ne peut pas en dire autant la nuit. Il y a deux bars de nuit rues des Haudriettes, deux autres rue Michel le Comte, qui compte aussi une épicerie ouverte toute la nuit, qui ne vend pas que de la limonade. A partir de 4/5 heures du matin, on assiste à une transhumance de buveurs d'est en ouest et vice-versa. 

    La rue du Temple dans sa partie sud est la voie de communication vers le nord des fêtards qui ayant épuisé les ressources des bars du IVe, rue des Archives, du Temple et Ste Croix, viennent s'offrir un complément d'ivresse dans le Haut-Marais.

    Le carrefour est le point où ces migrations se croisent. Des trafiquants de drogue y ont pris position et un commerce illicite mais florissant s'y est installé. Il ne se passe pas une nuit sans qu'un incident violent, une rixe se produise entre consommateurs sous l'emprise de l'alcool et des stupéfiants.

    Ce constat nous a conduit à adresser un  courrier au Commissaire du IIIe en date du 6 mars 2016. Il disait notamment sous la signature de notre président : "je demande au nom de l’association dont l’objet est de veiller à la qualité de vie et à la tranquillité des habitants, que des mesures soient prises pour que les troubles nocturnes cessent".

    Le gérant d'un des bars de nuit de chez nous se plaignait récemment des incidents qui se produisent chaque nuit et affirmait avoir déposé au commissariat des dizaines de mains courantes. Le président d'un des syndicats qui regroupe les bars et autres débits de boissons nous assurait aujourd'hui-même qu'il intervient régulièrement auprès du Préfet de Police de Paris pour que la tranquillité des habitants soit une priorité dans l'arbitrage des conflits entre établissements bruyants et riverains.

    Nous disions dans un article du 26 octobre 2012, à l'époque où le choix des emplacements des caméras de vidéo-surveillance a été révélé, que le IIIe était le moins bien loti. De plus, des considérations de nature idéologique avait prévalu sur des décisions de bon sens. C'est ainsi que des emplacements où la surveillance s'imposait ont été retirés du programme sous prétexte de respect de la vie privée. 

    Caméra temple haudriettes travaux souterrain 05 06 16Travaux de préparation pour l'alimentation électrique de la caméra et sa connexion vidéo au réseau de surveillance. Place Renée Vivien (Photo VlM)

     

    Il semble que le pragmatisme s'impose aujourd'hui et nous nous en félicitons. L'implantation d'une caméra permettant une surveillance à 360 ° à ce carrefour est une décision que nous applaudissons. La police du IIIIe dispose désormais d'un outil qui va rendre sa tâche moins ardue et accroitre son efficacité.

     

  •   QuincaVue récente rez-de-chaussée du 59 de la rue Quincampoix (IVe(Photo PC)

     

    La rue Quincampoix existe depuis au moins le XIIe siècle disent les livre d'histoire.  Elle a la particularité d'être bordée par de nombreux édifices remarquables souvent classés. Elle a été aussi le témoin d'épisodes historiques importants notamment en 1720 celui de la  banqueroute de Law, "l'inventeur" du billet de banque qui y  avait établi le siège social de son établissement, la Banque Générale. La pittoresque passage Molière qui la relie à la rue Saint Martin débouche sur cette voie étroite si caractéristique du vieux Paris.

    Mais abandonnée à son sort la rue est devenue au fil du temps et plus encore récemment une rue à l'abandon,  des commerces sont à vendre, signe des difficultés économiques que nous connaissons et elle est surtout très sale. Là où les immeubles sont en retrait par rapport à l’alignement général, des dépôts sauvages d'ordures occupent le terrain, des tags multiples ont été apposés sur les murs qui les entourent.  Une situation désespérante  pour ceux qui habitent juste à côté où qui passent  devant. "Vivre le Marais !" a alerté les services de la  propreté.

    A1Bernard Picart (1673-1733), Graveur.- Monument consacré à la Postérité en mémoire de la folie incroyable de la XXe Année du  XVIII. Gravure, allégorique et satirique avec un texte descriptif en français et en hollandais, relative à la banqueroute du système bancaire et monétaire du ministre des finances de la France, John Law de Lauriston, et représentant un défilé, rue Quincampoix, en 1720. La scène se passe sous la régence de Philippe, duc d'Orléans (1715-1723).

     

    Les pollueurs sont les plus coupables et peut-être seront-ils pris sur le fait mais le pire est que cette saleté, l'insalubrité qui en découle, l'attrait qu'elle représente pour les rats, le manque d'hygiène ne perturbent pas l’indifférence  des autorités qui semblent, en pleine préparation de l'Euro de football, plus soucieux d'organiser des fêtes, d'ouvrir les parcs et jardins la nuit  que de s'intéresser à endiguer la malpropreté que chacun s'accorde à penser qu'elle devient le talon d’Achille de la mairie de Paris. Notre capitale détonne de plus en plus dans ce domaine  en comparaison d’autres grandes villes françaises et étrangères où des efforts très significatifs ont été entrepris pour des résultats tangibles.

     

    A2Le mur tagué du 76 rue Quincampoix (IIIe) (Photo VlM)

     

    Nous sommes face à un défi, un de plus, qu’il fait relever.  Ce weekend avait lieu l'édition 2016 de "Paris fait toi belle", une action de prévention louable mais qui doit s’inscrire dans la bataille  qu'il faut conduire et savoir mener pour revenir à un standard de propreté qui fait aujourd'hui franchement défaut dans notre capitale.  La rue Quincampoix en est l’illustration parmi bien d'autres exemples.

    Dominique Feutry

     

  • Crue seine dessinateurs 03 06 16Des dessinateurs ont envahi la bretelle qui relie les quais à la voie sur berge entre le pont Marie et la Maison Rouge (IVe). Pour mieux visualiser les photos, cliquer gauche jusqu'à deux fois dans l'image.

     

    Ce 3 juin 2016, la Seine a atteint une hauteur de 6,10 mètres. Les berges sont envahies, les voies sur berges fermées ainsi que le RER C, les musées d'Orsay et du Louvre ont déménagé leurs sous-sols pour préserver les œuvres qu'ils contiennent, la bibliothèque François Mitterrand ne reçoit plus les chercheurs, et le zouave de l'Alma a de l'eau jusqu'à la poitrine.

    Le Marais est menacé sur sa frontière sud mais les hydrologistes nous informent que le maximum a été atteint ce  vendredi 3.

    La foule se presse pour profiter du spectacle. Certains nous dit-on ont saisi l'occasion de la crue pour faire un plongeon dans l'eau, pourtant pas ragoûtante.

    Crue seine badauds 03 06 16Péniche du Pont Marie, il faut désormais un youyou pour y accéder …

     

    La Maison Rouge, quai des Célestins, accède au statut de guinguette au bord de l'eau… Deux colverts barbotent dans leur élément naturel. Les feux-rouges et panneaux indicateurs donnent au spectacle un caractère surréaliste.

    Crue seine maison rouge 03 06 16

    On ne connaitra pas de crue centennale cette année, comme en 1910 (notre article du 6 février 2013) mais cet épisode nous en donne un aperçu. On est ravi de pouvoir s'en tenir là.

    Si comme on nous le dit la Seine amorce maintenant sa décrue, il reste que la nappe phréatique est saturée et que les bâtiments du voisinage, caves, parkings, infrastructures publiques sont menacés d'infiltrations, et subiront des dégâts dont les semaines qui viennent nous révèleront l'importance.

    Gérard Simonet (Photos VlM)

     

    Nicole L. nous a envoyé entre autres une photo du Pont Neuf que nous nous faisons un plaisir de publier :

     

    Logerot

     

  • Mairie III 02 06 16Mairie du IIIe et son exposition de "street art", 2 juin 2016 (Photo VlM)

     

    Un conseil d’arrondissement présidé par le Maire s’est tenu à la mairie du IIIe arrondissement le 30 mai 2016. A cette occasion le Conseil de Quartier Enfants-Rouges a présenté un vœu relatif à l’aménagement de la place Nathalie Lemel. Il a demandé l’arrêt de l’occupation sans autorisation de l’espace public par une terrasse et une contre-terrasse de restaurant, la mise en valeur du mobilier urbain de qualité (fontaine Wallace et  colonne Morris), l’aménagement global de l’espace entre le Carreau du Temple et la rue de la Corderie et la réversibilité du projet.

    Nous soutenons l'opinion de nombreux riverains de la rue de la Corderie sur le statut piétonnier de cette rue et les aberrations qui en résultent. Non seulement les terrasses de bars s'étendent sur tout le trottoir mais elles empiètent sur la chaussée ! (notre article du 6 février 2016). La sagesse serait de lui rendre un statut de voie ordinaire. Les élus nous disent qu'ils y sont favorables mais rien ne l'indique dans la position qu'ils ont affichée au cours du conseil.   

    La mairie a fait savoir que le projet actuel de végétalisation ne pouvait être que partiel et n’avait actuellement pas l’accord de l’ABF (architecte des bâtiments de France). Elle ajoute  qu’elle a transmis au restaurant par RAR une mise en demeure de respecter la réglementation, avec demande de verbalisation à la Préfecture de Police.

    Sur l’activité économique de l’arrondissement, un rapide exposé a permis de souligner, malgré une densité commerciale élevée, la faible vacance des locaux, une forte hausse de population entre 2007 et 2012 (avec une tranche d’âge majoritaire entre 30 et 44 ans), une présence significative de cadres supérieurs et professions libérales et un faible taux de chômage conforté par le dynamisme de la population, notamment féminine. L’accent a été mis aussi sur la contraction du nombre de commerces de gros (-25% depuis 2000) et des commerces de détail de proximité, dont ceux d'alimentation courante (boucherie, poissonnerie, primeurs) et parallèlement une montée de la diversité des services et commerces de détail de luxe y compris dans l'alimentation et la restauration sans oublier le souci de protection des activités préconisée par le PLU et le PSMV.

    Plusieurs subventions, comme d'habitude, ont été accordées par le conseil d’arrondissement à des associations. Pas de restriction budgétaires pour ces dépenses qui nous laissent perplexes : 327.000 € pour des "actions diverses, animation, gestion locale…" et 74.300 € pour 24 associations qui œuvrent (à ce prix-là on l'espère) pour lutter contre l'illétrisme et l'échec scolaire. Des sommes considérables, dont on sait qu'elles se répètent tous les mois, sans mesure d'efficacité, que majorité et opposition votent à l'unisson.

    Il est indiqué finalement que la mission de maîtrise d’œuvre de la réhabilitation du Carreau du Temple a donné lieu à des pénalités de retard (110 000 €) à des prestations modifiées ou non réalisées et des travaux supplémentaires régularisés par avenants. L’avenant au lot gros œuvre – charpente métallique a pris en compte les retards dus aux fouilles archéologiques et les travaux supplémentaires engendrés.

    Pierre Aidenbaum informe le Conseil de la décision prise par la Ministre de la culture d’achever prochainement la restructuration des Archives Nationales, comprenant le maintien sur site du Minutier des notaires, avec déplacement en locaux non inondables, le départ pour Peyrefitte des archives d'avant 1789, l’installation dans les locaux libérés du personnel du ministère de la culture (300 personnes environ) avec la création d’une cantine et d’une cafétéria. Les cours des hôtels particuliers rue des Francs- Bourgeois et passage entre les jardins et la rue Vieille-du-Temple vont être ouvertes au public.

    Une bonne nouvelle pour tous ceux qui apprécient déjà à sa juste valeur le bonheur de flâner dans les jardins magnifiques des hôtels de Rohan et de Soubise.